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De Dickwella à Unawatuna
(Province Sud, Sri Lanka)
Heure locale

 

 

Mercredi 28 novembre 2018

 

Nous poursuivons aujourd'hui notre périple côtier en nous rendant de Dickwella à Unawatuna. Et de traverser plusieurs localités qui nous offriront leurs lots de découverte.

Ainsi Dondra, également connue sous le nom de Devi Nuwara (la Cité des dieux) était-elle jadis un important centre religieux comme en témoigne encore aujourd'hui le Devi Nuwara Devale, temple très vénéré dédié à Vishnou mais détruit par l'occupant portugais en 1588. Jusqu'à la fin du 16è siècle, Dondra sera une ville portuaire multireligieuse dont le temple vénérera d'abord la divinité bouddhiste Upulvan. Ce lieu de culte, bâti face à l'Océan indien, datait alors de l'ère Dappula I et sera longtemps perpétué par les souverains cingalais et les guildes de marchands, devenant ainsi un haut lieu de pèlerinage, avec ses mille statues bouddhistes et hindouistes. Ses gopuram, richement ornés, brillaient au soleil et servaient de repère aux navigateurs tandis que les bâtiments alentours avaient fière allure et s'étendaient sur une vaste superficie tout en dominant la ville. Il ne reste désormais de cette époque qu'un petit sanctuaire datant du 7è siècle. De nos jours, le Devi Nuwara Devale (en photo ci-dessous) qui fut depuis reconstruit, reste le principal temple de cette ville et abrite une gigantesque statue de Bouddha.


Non loin de là, à la pointe méridionale du Sri Lanka, se dresse un phare octogonal haut de 50 mètres, l'équivalent de sept étages, qui est le plus haut de l'île et l'un des plus élevés de l'Asie du Sud-Est. A cet endroit, rien ne sépare le pays sacré du pôle sud, mis à part l'océan. Le phare fut érigé par Sir James Nicholas Douglass en 1887,sur un promontoire et à l'aide de briques et d'acier importés de Grande-Bretagne tandis que le granit fut extrait de carrières écossaises. Les travaux s'achevèrent en 1890 après que le phare eut été parmi les premiers à expérimenter les lentilles de Fresnel qui seront monnaie courant à la fin du 19è siècle. Gravir les 196 marches de l'édifice n'est pas obligatoire pour profiter du site exceptionnel mais l'ascension vaut le coup même s'il vous faut vous acquitter d'un droit d'entrée.


Matara est notre prochaine étape. L'ancienne place forte hollandaise qui fut autrefois spécialisée dans le commerce des épices s'est depuis reconvertie dans le commerce juteux des pierres précieuses. Deuxième ville de la côte Sud, elle verra s'installer successivement les colons portugais, hollandais puis britanniques. Les Hollandais bâtiront un fort (une version miniaturisée de ce qu'on rencontre à Galle) tandis que les visiteurs que nous sommes admirons tout à la fois les anciennes villas coloniales, la majestueuse enceinte de remparts (rehaussée d'une porte de 1780) et la petite église réformée qui date de 1686. Autre vestige hollandais, situé sur la rive opposée du Nilwala Ganga, le petit Star Fort (fort de l'Etoile, ci-dessous) et son étrange structure hexagonale datant de 1763, dont les douves hébergeaient autrefois des crocodiles. Ce fort aurait été érigé à la suite de la rébellion cinghalaise de 1760. On peut encore y trouver un petit musée qui fut bâti par les Hollandais entre 1763 et 1765 et qui présente une galerie de peintures anciennes. Son portail ouvragé vaut le coup d'oeil.

A Mirissa, on s'arrête surtout à la plage (ci-dessous) bordée d'un rideau de cocotiers, car il n'y a pas grand chose d'autre à voir dans cette bourgade assoupie qui a toutefois réussi la prouesse de limiter le développement anarchique du tourisme. On peut se rendre à l'est du village, jusqu'au rocher du perroquet (Giragala) afin de profiter du panorama sublime au coucher du soleil. L'observation des baleines est la raison principale qui conduit de nombreux visiteurs à s'arrêter ici, mis à part le surf, la plongée sous-marine ou la pêche sportive. On observe au large de la côte d'importants groupes de cétacés, tout particulièrement entre décembre et avril, avec des pics d'observation en décembre et surtout en avril.


Je préfère de loin visiter la ferme aux serpents que me propose Soma, et qui se trouve plus à l'intérieur des terres, à Thalijjawila. Cette ferme contient une douzaine de serpents venimeux et non venimeux tous originaire du Sri Lanka et la visite risque de ne pas manquer de piquant. Notre hôte nous reçoit et sort l'un après l'autre chaque spécimen, à commencer par les cobras blanc, brun et noir, tous très venimeux. Le Sri Lanka abrite,nous dit-on, 72 espèces de serpents dont sept (seulement) sont venimeuses. Encore ne faut-il pas tomber sur la vipère blanche, très venimeuse, ou pire, la vipère à nez bosselé (ci-dessous) ,extrêmement dangereuse qui est responsable du plus grand nombre de morsures dans le pays. Bien que ne dépassant pas les trente centimètres, cette espèce endémique possède un museau retroussé et se rencontre dans les zones forestières, des plaines jusqu'aux zones montagneuses (1800 mètres d'altitude). D'autres serpents, inoffensifs me sont présentés, comme le magnifique python tigre (deuxième photo) dont je prendrai le bébé en main. Ou bien le serpent de vigne vert (troisième photo), très peu venimeux, qui vit dans les arbres avec lesquels il se confond d'ailleurs par sa couleur.


Weligama reste quant à elle l'une des plus jolies petites villes de la côte sud avec ses rues alanguies bordées de villas coloniales du passé. La Weligama Bay est longée par la route côtière et étire son arc de sable sur plusieurs kilomètres émaillés de bateaux de pêche. Ici et là, on peut encore observer des pêcheurs sur pilotis (ci-dessous) perchés en équilibre précaire sur des poteaux munis d'échelons afin de permettre aux pêcheurs d'y grimper. C'est entre Midigama et Kogalla que ces pêcheurs sont les plus visibles, notamment autour d'Ahangama, dès les premières heures de la journée ou au crépuscule. Dans cette même baie, l'île de Taprobane (deuxième photo) dissimule son rocher sous un panache de verdure, d'où surgit une grande villa coloniale construite dans les années 1930 pour un Français, le comte de Maunay. La demeure fut rachetée en 1952 par un romancier américain, Paul Bowles, auteur de « Un thé au Sahara ». A l'ouest du centre-ville, en s'enfonçant d'un kilomètre dans les terres, se trouve enfin une statue de trois mètres de hauteur du Kustaraja (Roi lépreux) taillée dans la falaise et qui semble veiller sur la route. Kustaraja serait arrivé au Sri Lanka malade de la lèpre mais en aurait été guéri en se contentant de boire du thambili (jus de coco royal), une variété locale orange de la noix de coco, un fruit au nectar délicat.


Nous filons maintenant à Kogalla afin de visiter le musée Martin Wickramasinghe (ci-dessous). L'endroit donne un aperçu de la vie quotidienne des habitants telle qu'elle était il y a un siècle. Inspiré de la vie de Martin Wickramasinghe, le musée est dédié à ce célèbre écrivain sri-lankais qui persistera à écrire en cinghalais malgré sa parfaite maitrise de l'anglais. Auteur de nombreux romans, nouvelles et essais, notre homme n'en écrira cependant qu'un seul en français : Viragaya ou le non-attachement. Le musée s'ordonne autour d'un grand jardin et comprend deux parties, le musée populaire en lui-même (qui présente une collection d'objets représentatifs de la vie villageoise d'antan, des objets qui furent tous réunis par Martin Wickramasinghe de son vivant, une collection d'habits d'antan, d'anciens véhicules...) et la demeure de l'écrivain (avec son bureau, des photos, des médailles et des livres retraçant sa vie et sa carrière). Les cendres de l'auteur reposent avec celles de son épouse près de cette maison.


 

INFOS PRATIQUES :

 

  • Phare de Dondra, à 5 km de Matara, sur la route de Tangalle et à environ deux kilomètres du village de Dondra. Ouvert tous les jours de 8h00 à 19h00. Il faut s'acquitter d'un droit d'entrée pour grimper à son sommet.
  • Devi Nuwara Devale, sur la route de Tangalle, à Dondra. Ouvert tous les jours.

  • Musée archéologique du fort de l'Etoile, ouvert tous les jours sauf le mardi, de 8h00 à 16h30. Entrée gratuite.

  • Pour réserver la superbe villa de l'île Taprobane, s'adresser à la Sun House, Upper Dickson Rd, à Galle. Tél : +94 0912 222 624. Site internet : ou http://taprobaneisland.com/ ou http://www.thesunhouse.com/

  • Pour profiter pleinement de la plus belle plage de Mirissa, il est possible de séjourner au Paradise Beach Club Mirissa (http://www.paradisemirissa.com

    ) qui s'occupera également de réserver pour vous les excursions en mer (baleines et dauphins)

  • Ferme à serpents, Henagama Road, à Thelijjawila. Tél : +94 0777 40 17 52.

  • Photographier les pêcheurs sur pilotis, entre autre visibles à Weligama, est souvent payant (de 200 à 1000 roupies!), tourisme oblige !

  • Musée Martin Wickramasinghe, à Kogalla (à 200 mètres en retrait de la route).Ouvert tous les jours de 9h00 à 17h00. Entrée : 200 roupies . Il est interdit de photographier ou de filmer à l'intérieur du musée. Site internet : http://www.martinwickramasinghe.info/

  • Merci aux responsables du Musée Martin Wickramasinghe pour leur aide précieuse.



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