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A la découverte des Villages de Balagne: Calenzana, Speloncato, Pioggiola, Olmi-Cappela et Belgodère
(Haute-Corse, France)
Heure locale

 

Dimanche 30 septembre 2018

 

Deuxième journée de découverte des villages de la Balagne, avec, au programme : Calenzana, Speloncato, Pioggiola, Olmi-Cappela et Belgodère.

Aujourd'hui encore, le temps est au beau fixe et la journée s'annonce ensoleillée. Tant mieux, car notre périple sera essentiellement montagneux avec une incursion dans le Parc régional de Corse, pour ce qui est de la visite de Pioggiola et d'Olmi-Cappela.

Notre première halte sera Calenzana, centre géographique de la Balagne qui surplombe le golfe de Calvi et abrite quelques 2000 âmes. Thérèse et moi avons déjà pris notre petit-déjeuner ce matin et nous ne nous arrêterons pas pour déguster le fromage du terroir appelé U Calinzanu, pas plus d'ailleurs que les Canistrelli, ces biscuits secs corses qu'il vaut mieux tremper avant de déguster. La petite ville s'est placée sous la protection de Sainte Restitude, qui, selon la légende, aurait elle-même choisi l'emplacement de la chapelle portant son nom (ci-dessous en photo) et que nous trouverons à deux kilomètres environ de la cité. Ladite chapelle fut érigée au 12è siècle à l'endroit exact où la sainte et ses compagnons auraient été ensevelis après leur martyr en 304. Entourée d'oliviers centenaires, l'édifice religieux fut d'abord église piévane, puis paroissiale lorsque Calenzana n'était encore qu'un des six hameaux qui formait la pieve d'Olmia. L'enclos de cette chapelle a été le cimetière païen puis chrétien d'Olmia, puis celui de la ville jusqu'en 1837. Le lieu subira plusieurs modifications au fil du temps, d'abord église romane (aux 10è et 11è siècle), puis ajout de deux chapelles latérales au 14è, agrandissement de l'ensemble deux siècles plus tard avec la grande nef, avant d'être prolongée par une abside octogonale à tambour sur pendentif au 18è siècle. Des fouilles effectuées en 1951 mettront à jour l'autel roman, ainsi que des fresques qui ornent le cénotaphe placé derrière l'autel, et le sarcophage contenant des reliques de martyrs. La fête de Sainte Restitude est fixée au 21 mai et attire chaque année des milliers de pèlerins.


 

Calenzana fut autrefois l'un des vergers de la Corse et conserve encore actuellement une activité rurale autour de la vigne, de l'olivier, du miel et de l'élevage de brebis et de chèvres. Au centre du village se dresse l'église Sainte Blaise (ci-dessous), l'un des principaux édifices baroques de la Balagne. Reconstruite au début du 17è siècle, l'église fera l'objet d'une réédification vers 1690-1700, avant l'ajout de chapiteaux ornés de feuilles d'acanthe, d'une corniche corinthienne toscane et d'un décor peint conséquent, deux siècles plus tard. Elle sera érigée en collégiale de 1752 à la Révolution, puis verra la construction d'un clocher indépendant entre 1870 et 1875 sous la direction de l'architecte bastiais Guasco. A l'intérieur, le maitre-autel est un superbe ouvrage de marbre blanc incrusté de marbres polychromes rouges et verts. Le médaillon central de la voûte (deuxième photo) représente Saint Blaise retirant une arête de la gorge d'un enfant. On ne connait pas l'auteur de cette œuvre mais on soupçonne l'influence de Domenico Baina, un architecte milanais, qui aurait supervisé cette réalisation.

A côté de cette église, s'élève l'Oratoire de la Confrérie Sainte Croix (troisième photo), un édifice suffisamment vaste pour une confrérie rurale, à la fois simple, au plan allongé et à vaisseau unique, le type même de construction de la première moitié du 17è siècle en Corse même si cet édifice date du 19è. La confrérie Sainte Croix est l'une des plus anciennes organisations de Corse et oeuvrait socialement dans le village. Elle administra ici un mont de piété en 1616 qui offrait aux pauvres du grain de semence sans prélever d'intérêt, en cas de disette.


 

Nous voici maintenant à Speloncato, après avoir parcouru une trentaine de kilomètres à travers des petites routes de montagne. En ce dimanche, nous croisons souvent des chasseurs de sangliers, mais également des motards et de valeureux cyclistes. Le paysage est à couper le souffle (ci-dessous). Aucun guide n'en parle mais la curiosité de Speloncato semble être les grottes, tout particulièrement la Pietra Tafonata, qu'on surnomme aussi « pierre percée », et qui se trouve à deux kilomètres de là. Au centre du village, se dresse, coincée au milieu des habitations, la collégiale Notre-Dame de l'Assomption (ci-dessous, deuxième photo), qui date de 1509. L'endroit est malheureusement fermé et ne nous permet pas d'accéder aux nombreux trésors qui se trouvent à l'intérieur parmi lesquels un orgue historique du facteur d'orgue Giovanni Crudeli, une statue de Saint Antoine en bois peint du 11è siècle, un reliquaire en bois taillé, marqueté et ciré, entre autres...Le clocher, lui, sera rajouté en 1913.


 

La cote est rude, à la sortie de Speloncato, lorsque nous empruntons la route en direction de Pioggiola. Ce très petit village est entouré de forêts de châtaigniers et ses maisons sont bâties le long d'une pente. Les vaches (ci-dessous), postées à l'entrée du village, s'émeuvent peu de notre venue et paissent sans inquiétude. Un peu plus bas, nous nous arrêtons à l'église Santa Maria Assunta (deuxième photo), de décoration maniériste. Cet édifice de style baroque date du 17è siècle et se situe sur une arête rocheuse qui domine la vallée du Francioni. Juste à côté se trouve la chapelle Sainte Croix qui fut jusqu'au début de notre siècle celle de la confrérie Santa Croce avant d'être devenue depuis quelques années la chapelle de la confrérie de San Parteu. Saint Parthée, qui aurait vécu au 5è siècle, est très populaire dans le Ghjussani et aurait béni la Balagne non loin de là . Un oratoire en son honneur est toujours visible à 1600 mètres d'altitude.


 

Olmi-Cappela est désormais deux villages en un, depuis leur fusion au 18è siècle : Cappela se situe dans la partie basse, et est le point de départ de nombreuses randonnées permettant de découvrir plusieurs ponts génois, et Olmi, en hauteur, avec ses anciens établissements Battaglini (ci-dessous), devenus depuis la mairie et la poste du village. Cet imposant bâtiment fut construit en 1902 grâce au don d'un enfant du pays, Noël Battaglini, un négociant qui avait fait fortune en Egypte au 19è siècle. Notre homme offrit ainsi à son village le premier collège de Balagne, avec six classes et une septième préparant à l'Ecole Normale, six appartements de fonction, une mairie, un bureau des Postes, un tribunal d'instance et même un bureau des Douanes.

Le guide nous suggère un gros chêne vert, le plus gros chêne du genre en Balagne. Nous ne le trouverons jamais malgré nos efforts. C'est que ce village qui fut autrefois un point stratégique du col de San Colombano ne se prête pas tellement au tourisme. Et les rares habitants rencontrés sur notre chemin de reconnaître que l'endroit est avare en informations. Il existe pourtant un site préhistorique abritant une pierre plate et quatre dolmens. Un office de tourisme existe pourtant dans l'ancienne école de Noël Battaglini mais l'endroit est fermé aujourd'hui dimanche.

 

La ville de Belgodère domine quant à elle la vallée de Reginu, et ne se trouve qu'à quinze minutes du port de L'Île Rousse. Le lieu est chargé d'histoire puisqu'en 1268, le marquis de Massa, très puissant seigneur féodal se retira avec sa troupe sur l'éperon rocheux des Tegghje. Le lendemain, alors que notre homme avait apprécié les qualités du site, il décida de faire fortifier l'endroit pour s'y installer à demeure et le baptisa Belgodère. L'enceinte savamment conçue, avec ses maisons accolées les unes aux autres ne peut être franchie qu'à trois endroits par des passages sous voûte. Certaines ruelles mènent encore aux restes des tegghje dont la base de la tour à la Cima.

L'église Saint Thomas (en photo ci-dessous) fut pour sa part érigée en 1560, dans le style baroque et comporte une nef centrale de vingt mètres et deux nefs latérales surmontées chacune de deux coupoles. L'église paroissiale est dédiée à Saint Thomas et Gavin et fut modifiée et restaurée à différentes époques. La construction du choeur date de 1792 tandis que le clocher a été reconstruit en 1914 suite à des dégâts occasionnés par la foudre. A l'intérieur, se trouvent plusieurs tableaux classés, dont un tableau peint sur bois du 16è siècle représentant la Vierge avec les membres des confréries, un autre tableau qui représente Le Repos de la Sainte Famille et un bénitier datant de 1618 ainsi qu'une statue en marbre de Saint Antoine Abbé.


 

INFOS PRATIQUES :

  • Calenzana : https://www.lescommunes.com/commune-calenzana-20049.fr.html . Pour visiter la chapelle de Sainte Restitude et sa crypte, il faut demander la clef au bureau de tabac, chez Marie-José au centre du village de Calenzana (de 8h00 à 12h15 et de 14h30 à 19h00). Deux ouvrages (prix : 10€ chacun) sont en vente. Ils abordent l'Histoire de Sainte Restitude, et La découverte de son sarcophage.
  • Speloncato : https://www.speloncato.fr/

  • Pioggiola : http://pioggiola.monsite-orange.fr/

  • Olmi-Cappela : https://www.olmi-cappella.fr/

  • Belgodère : http://www.belgodere.fr/

  • A Belgodère, face à l'église Saint Thomas, se trouve le Café de la Paix de France admirablement administré par Madame Stéphane Quercioli. N'ayez pas peur des grands drapeaux corses qui ornent l'entrée de l'établissement car l'humour est au rendez-vous, les glaces artisanales sont délicieuses tout comme la tarte-tatin servie chaude. Tél : 06 20 91 12 84

 

 










 



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