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Bon Appétit Darling!
(Darling, Province du Cap-Occidental, Afrique du Sud)
Heure locale

 

Mardi 5 novembre 2019

 

Bonjour Darling (Hello Darling ! du nom de l'office de tourisme de ce charmant village!), c'est le terme approprié pour ce bourg agricole réfugié au milieu d'une région où se côtoient champs de blé, vignobles, exploitations laitières et élevages de moutons, sur la côte ouest de la province, et à seulement une heure de route du Cap. Pour préparer ma venue, j'ai contacté Dianne Le Roux (oui, oui, elle descend bien d'une famille française...) qui officie au bureau local du tourisme et m'a beaucoup aidé afin de réaliser mon sujet d'aujourd'hui sur les spécialités culinaires du coin. Dans une région aussi généreuse, tant par les ressources agricoles disponibles que par la gentillesse et la tradition d'accueil des habitants, je me suis régalé en rendant visite à différents commerces du village et en les mettant face à la caméra. Bon appétit Darling !

 

Darling a son histoire, comme tout le monde, et celle-ci débute au 18è siècle alors que la région, alors investie par la Compagnie hollandaise des Indes orientales, abritait alors moins de trente fermiers. C'est pourtant de l'une de ses fermes, Langfontein, que naitra le bourg un certain 12 février 1853. Et le village de porter tout naturellement le nom de Sir Charles Henry Darling, qui débarqua deux ans auparavant au Cap pour en devenir le Lieutenant-gouverneur. Ma première visite est bien sûr pour Dianne qui gère aussi le musée local, lequel vit le jour en 1978 avec pour objectif de promouvoir le beurre, une heureuse initiative de l'Association locale des agricultrices. Musée qui allait en 1989 poser ses pénates dans l'ancienne mairie (deuxième photo).

Les passionnés d'histoire pourront effectuer une balade historique (un dépliant gratuit est disponible auprès de Dianne) qui leur donnera l'occasion d'admirer les édifices anciens bâtis dans les styles édouardien et victorien de l'époque. Inutile de tenter d'entrer dans ces maisons qui sont désormais des villégiatures privées.

Vous pensez que je vous fais une fleur en vous parlant du Festival annuel des fleurs sauvages qui se tient ici chaque année depuis 1917, mais Stephan Moser vous en parlera mieux que moi lors de l'interview que j'ai réalisée à ses côtés. Darling, c'est également Evita Se Perron, un restaurant-cabaret où Pieter-Dirk Uys, satiriste sud-africain très apprécié du public, a pris l'habitude de jouer le rôle d'Evita Bezuidenhout. Hilarant !

En 1942, le village contribuera activement à la défense des convois navals alliés franchissant le cap de Bonne-Espérance sous la menace des U-Boat allemands qui croisaient dans les parages, en accueillant une piste aménagée par l'armée de l'air sud-africaine de l'époque, d'où décolleront les escadrilles chargées de la sécurité aérienne des navires.

 

Soulignons que la ferme d'origine, Langfontein, qui donna naissance au bourg se dressait autrefois au N°2 de la rue Langfontein mais celle-ci a été depuis démolie. Et les 300 hectares de terres de la propriété d'avoir en partie été utilisés pour bâtir l'église du village. L'actuelle ferme, elle, qui porte le nom d'Ormonde fut construite en 1908 et fut le lieu de déroulement de courses de chevaux, d'où le nom d'Ormonde donné en l'honneur du champion hippique de la course Van Breda.

Ormonde est aussi un domaine viticole, Ormonde Wine Estate, situé en haut de la rue Mount Pleasant. On peut s'y procurer son pique-nique servi avec la bouteille de vin de son choix et savourer le tout sur place, au milieu d'un jardin luxuriant. Quoiqu'il arrive, le personnel de l'établissement saura vous apporter les conseils d'usage en matière de breuvage.

Personnellement, j'aime déguster mon vin en mangeant quelques olives, une tradition de rigueur à Darling, puisque le village abrite Darling Olives, une ferme perchée sur une colline à 3,5 km de là. Là aussi, on peut y déguster le précieux produit avant d'acheter. Mine de rien, ce sont 70 hectares d'oliviers qui fournissent une récolte cueillie à la main, en 24 heures chrono, afin de préserver au maximum la fraicheur du fruit. Des promenades découverte sont aussi organisées en voiture à cheval afin d'acquérir les connaissances de base sur l'olive, sa culture et sa récolte.

 

Me voici maintenant dans Main Street, plus exactement dans la boutique Udderly Delicious Darling Cheesery & Deli pour y découvrir deux magnifiques fromages : le skattie (ci-dessous) et le caciotta. La patronne étant absente, c'est une jeune demoiselle qui me reçoit gentiment mais un peu mal à l'aise devant ma demande d'interview. Elle en oubliera même de m'inviter à déguster son fromage et de me dire quelles en sont les caractéristiques.

A de rares exceptions, j'apprécierai beaucoup la prise d'initiative et l'extrême gentillesse de mes interlocuteurs. Après tout, ils ne me connaissent pas et je débarque chez eux sans crier gare et sans rendez-vous préalable en leur demandant s'il serait possible de les filmer dans le cadre d'un sujet réalisé sur les spécialités culinaires de leur ville. Je peux l'attester, à Darling, la tradition d'accueil n'est pas un vain mot. Je le ressentirai chez Ida et Charles, propriétaires du magasin The Darling Wine Shop depuis sept ans. Ida se prêtera volontiers (et avec talent!) au jeu de l'interview pour m'expliquer en quelques mots en quoi consiste la production viticole locale. Et d'aborder ensuite le gin maison mis en valeur sous la forme d'un superbe coffret qui donne envie de s'en jeter un avant midi. Ida nous explique avec force détails (mais en anglais) les herbes entrant dans la composition de ce magnifique breuvage, les arômes qui s'en dégagent, la sensation ressentie au niveau du palais et les aliments les mieux adaptés pour accompagner cette boisson. Manifestement, mon hôte maitrise parfaitement son sujet. Santé Ida !

 

A plusieurs reprises, on me conseillera de rendre visite au Darling Meat Market, le must en matière de viande de qualité. C'est Ida qui organisera cette rencontre avec Stephen et Kevin Kriel (en photo ci-dessous), deux solides gaillards à l'accueil chaleureux et propriétaires de cette boucherie. Kevin, lui aussi, fera face à l'objectif pour nous expliquer brièvement l'histoire de l'endroit, les produits vendus sur place et en quoi consiste l'élevage local. En ce qui me concerne, c'est ici et nulle part ailleurs que j'irais acheter ma viande si je vivais dans ce havre de paix.

 

Grâce à Ida, j'ai obtenu un rendez-vous avec Stephan Moser, Suisse d'origine (comme le chocolat Cailler!) et propriétaire de Darling Lodge Guest House. L'homme, lui aussi fort chaleureux, m'accueille dans sa propriété agrémentée d'une piscine et d'un superbe jardin. Et de me faire visiter son refuge avec en fond sonore le chant de dizaines d'oiseaux. Mais qu'est-ce qu'un ressortissant suisse vient-il donc faire à Darling ? Stephan me confie être tombé amoureux de ce petit village situé à une heure de route du Cap. Après avoir séjourné à plusieurs reprises en Afrique du Sud, il décida d'acquérir cette maison afin d'en faire profiter les visiteurs de passage de cette atmosphère particulière qui règne ici. Il est vrai que Darling est un endroit merveilleux pour se ressourcer au milieu de la nature, bercé par le chant ds nombreux oiseaux qui élisent eux aussi domicile. Ici, pas de chasseurs pour les abattre, à la différence de nos pays d'Europe. Que du bonheur !

 

Le saviez-vous ? Darling possède aussi son propre brasseur de bière, Darling Brewery & Tasteroom, situé un peu à l'écart du centre du village. Quelle chance de pouvoir déguster une bière bien fraiche, en l'occurrence la Slow Beer (c'est le nom de la bière de Darwin, avec seulement 2,5% de teneur en alcool). René Dutoit, maitre brasseur de l'entreprise me fera une visite guidée de l'endroit avant de se prêter, lui aussi, à la classique interview. Les propriétaires, Kevin et Phillipa Wood, rentrèrent en 2007 à Darling après un long périple africain, et décidèrent de monter une brasserie à taille humaine, assortie d'une salle de dégustation. Depuis, l'établissement est réputé pour produire l'une des meilleures bières artisanales d'Afrique du Sud, et notamment la slow beer, breuvage qui tient son nom du rythme de vie tranquille adopté par les habitants du village. René me confiera effectivement que toutes phases de fabrication confondues, un délai de quatre semaines est nécessaire pour obtenir la bière finale. Ainsi Darling Brewery offre t-il à sa clientèle un choix de onze bières différentes, des breuvages qui portent d'ailleurs des noms de nature ou d'animaux qui ont inspiré notre couple d'entrepreneurs. Si j'osais, je dirais que l'idée est à la fois originale et toute « bête ». Encore fallait-il y penser ! Les visiteurs qui le souhaitent peuvent assister aux différentes étapes de fabrication avant de gouter le produit, puis de repartir avec leur breuvage favori à la maison. Cette dégustation peut être aussi accompagnée de tapas artisanaux, de salades et de viandes séchées.

 

Juste à côté de mon hôtel Granary Petite, se trouve la dernière étape de mon circuit gourmand du jour : Darling Sweet. Ce palais des délices a été créé par deux amis, Frits van Ryneveld et Hentie van der Merwe, l'un passionné d'art et de gastronomie et l'autre, féru de qualité et de design. Bref, le couple parfait pour monter cette enseigne à succès dont tout le monde parle ici. L'idée consiste alors à fabriquer des toffees traditionnels en utilisant le délicieux beurre local de Darling. Des gourmandises sans colorants, ni arômes artificiels ni conservateurs, comme me le confiera la charmante Annette van Ryneveld dans mon interview. Autre facteur non négligeable, Darling Sweet emploie 21 salariées à temps plein et onze autres à temps partiel, encore une raison supplémentaire pour venir encourager nos jeunes patrons qui n'ont pas froid aux yeux. A l'intérieur de la boutique, j'admirerai le côté attrayant et vendeur des emballages, et aussi, chose plus inattendue chez un confiseur, la petite salle d'exposition jouxtant le magasin qui offre au public d'admirer quelques jolies toiles de peintres sud-africains. Une façon de nourrir à la fois le corps et l'esprit...

 

INFOS PRATIQUES :

 

  • Musée de Darling, au croisement des rues Hill et Pastorie, à Darling. Tél : 022 492 3361. Ouvert du lundi au jeudi de 9h00 à 13h00 et de 14h00 à 16h00. Le vendredi de 9h00 à 13h00 et de 14h00 à 15h30. Les samedi & dimanche, de 10h00 à 15h00. Site internet : http://www.darlingmuseum.co.za
  • A cette même adresse se trouve l'office du tourisme (http://www.hellodarling.org.za) ainsi qu'une boutique de souvenirs où vous pourrez vous procurer l'ouvrage « A Darling History » (en photo ci-dessous).

  • Ormonde Wine Estate, en haut de Mount Pleasant Street. Tél : 022 492 3540. http://www.ormonde.co.za

  • Darling Olives, sur la route Yzerfontein, à 3 km du bourg. Tél: 022 492 3171. Dégustations du lundi au vendredi de 9h00 à 16h00 et le samedi de 9h00 à 13h00. Http://www.darlingolives.co.za

  • Udderly Delicious Darling Cheesery & Deli, Main Street. Tél : 082 829 8111.

  • The Darling Wine Shop, 5 Main Street. Tél : 022 492 3971. On trouve sur place des vins de plusieurs vignobles locaux et aussi la cuvée de Charles (Rean Ranger Vintage 2017, garantie à 100% à base de raisin produit à Darling). http://www.darlingwine.co.za

    Une curiosité à ne pas manquer : le gin maison, à consommer nature ou en cocktail.

  • Darling Meat Market, Main Road 13. Tél : 022 492 2633.

  • Darling Lodge Guest House, 22 Pastorie Street. Tél : 022 492 3062. http://www.darlinglodge.co.za

  • Darling Brewery, 48 Caledon Street. Tél : 021 286 1099. http://www.darlingbrew.co.za

  • Darling Sweet, 7A Long Street. Tél : 083 235 4002. Ouvert du lundi au samedi de e8h00 à 17h00 et le dimanche de 10h00 à 14h00. Royaume du caramel, cette entreprise soutient également le Darling Trust (http://www.thedarlingtrust.org) et expose régulièrement des toiles de peintres sud-africains (http://www.thetoffeegallery.co.za)

  • Un grand merci à Dianne Le Roux de l'office du tourisme de Darling, et à tous les intervenants de cet article pour leur accueil, leur disponibilité et leur extrême gentillesse. Que ceux à qui je n'ai pas pu rendre visite cette fois me pardonnent, ce n'est que partie remise.

 


 



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