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Clanwilliam et ses alentours
(Province du Cap-Occidental, Afrique du Sud)
Heure locale

 

Dimanche 10 novembre 2019

 

Magnifiquement logé dans la luxueuse guest-house d'Enid et de Peet, me voici à Clanwilliam, petite bourgade nichée au pied du massif du Cederberg d'un côté et au bord de la rivière des Éléphants de l'autre. Les pauvres pachydermes ne font plus le poids depuis qu'un barrage a été dressé sur le cours de leur rivière en 1935 (ci-dessous en photo). L'ouvrage, d'abord bâti pour permettre à l'agriculture locale l'irrigation des terres, a également contribué au développement du ski nautique, dont beaucoup raffolent ici. Clanwilliam est enfin connu pour la culture du Rooibos, une plante supposée posséder bien des vertus.

 

C'est au Ndedema Lodge que je séjournerai deux jours durant, une guest-house très confortable décorée avec raffinement par sa propriétaire, Enid. Je disposerai ainsi d'un véritable appartement à l'intérieur d'une grande maison où règne le bien-être. Inutile de préciser que les muffins sont un délice et que le beurre est délicatement découpé en morceaux emballés individuellement, dans un petit papier qui lui donne la forme d'un bonbon. Astucieux et hygiénique à la fois. Quant à Peet, organisateur en herbe, il accompagne les clients dans la planification des excursions et ne manque jamais de fournir de judicieux conseils à l'aide de ses cartes et guides. Guide, Enid l'est également mais c'est à une autre amie, Stéphanie, qu'elle me confiera, le temps de visiter le petit centre historique du village. Au fait, savez-vous ce que signifie Ndedema ? Il s'agit de l'éland (une des nombreuses espèces d'antilopes sud-africaines) en langue San.

Grâce à Stéphanie, j'apprendrai que Clanwilliam fait partie des dix plus anciennes villes d'Afrique du Sud. Son existence démarre en 1660 alors que des explorateurs hollandais franchissent la Olifants River pour le compte de Jan van Riebeek et découvrent un troupeau d'éléphants sur la rive. En 1732, naitra la première ferme de la vallée attribuée à un certain Pieter van Zyl, puis Clanwilliam prendra son nom actuel le 1er janvier 1814, en hommage au comte de Clanwilliam. L'endroit sera désert Jusqu'à ce que le gouverneur du Cap, Charles Somerset, ne décide d'y envoyer des colons pour davantage peupler l'est de la province. Pour encourager les candidats, on avait prévu que tout homme âgé d'au moins 18 ans recevrait 100 acres de terres, assortis d'un titre de propriété d'une durée de trois ans . La meilleure volonté du monde ne put empêcher les fermiers de vouloir aller voir ailleurs, à cause du manque de terres arable en quantité suffisante. Certains persistèrent et parvinrent même à racheter les terres des autres colons pour une bouchée de pain. Au fil des ans, mais non sans difficulté, la petite ville se développera et profitera de son premier générateur électrique en 1938.


 

Pour le Docteur Le Fras Nortier (ci-dessus son buste), la ville avait connu suffisamment de pépins comme cela, et les orangers aussi. Ainsi inventera t-il l'oranger qui donne des oranges...sans pépins. Voilà pour l'anecdote. A la fois chirurgien et botaniste, l'homme se lancera également dans la culture du rooibos (ou buisson rougeâtre, en afrikaans), une plante ne poussant que dans les montagnes du Cederberg et dont la tisane est supposée agir efficacement pour guérir l'asthme, les allergies, l'insomnie, les coliques ou l'eczéma. Boire de façon régulière des décoctions de cette plante permettrait d'abaisser le risque cardio vasculaire, tout en préservant notre foie, nos reins, notre pression artérielleSes premiers plants seront cultivés dans sa ferme Eastside. Aujourd'hui, il existe dans la région un musée à The Goal Museum où vous pourrez vous imprégnez de l'histoire du Rooibos. Vous vous rendrez aussi visiter l'usine de fabrication du Rooisbos (voir infos ci-dessous) avant de vous voir offrir une dégustation de cette boisson revigorante . Sur la « Route du Rooibos » , on trouve enfin des restaurants d'exception qui confectionnent repas et gâteaux aux effluves de Rooibos.

Autre homme connu de la commune : Louis Leipoldt. Ce garçon sera ce qu'on appelle un homme complet, exerçant à la fois ses talents de poète sud-africain, de dramaturge, de médecin, de journaliste et de...nutritionniste ! Clanwilliam ne connaitra pas non plus que des jours heureux. Sur la rue principale se dresse un monument commémoratif (en photo ci-dessous) en souvenir de la bataille du 16 décembre 1838, qui vit quelques 500 pionniers affronter 10000 à 20000 Zulus sur les rives de la rivière Ncome (Province du Natal), par la suite rebaptisée la rivière ensanglantée. C'est qu'on ne plaisantait pas au royaume zoulou. Et les Indigènes de s'en prendre violemment une première fois à Piet Retief, le chef des colons, en l'assassinant lui et son entourage lors d'une réception des colons au palais de Dingane, le prince zoulou, pour fêter la signature d'un traité entre colons et indigènes. Cet événement a lieu en février 1838. Dans les heures qui suivirent Dingane envoya ses régiments attaquer de nuit plusieurs camps de colons, des attentats qui feront 500 victimes.


 

Amoureux de son pays, Peet me propose de découvrir les beautés du col de Pakhuispas, situé à 905 mètres d'altitude. Ce passage, qui permet de relier les villes de Clanwilliam et de Calvinia, fut creusé entre 1875 et 1878 par Thomas Bain, un ingénieur des ponts et chaussées sud-africains. L'homme se verra confier la construction de plus de 900 km de routes et de passages dans les montagnes entre 1848 et 1888. Nombreuses sont ses réalisations encore en état de fonctionnement dans ce pays qui possède un très bon réseau routier.

C'est durant la construction de ce passage que Thomas Bain découvrira plusieurs peintures rupestres émanant du peuple semi-nomade des San, surnommés les habitants du bush. Ce peuple fut très probablement le premier à avoir vécu sur ces terres qui constituent désormais le Botswana et l'Afrique du Sud. On pourrait même dire que les San sont un ensemble de peuples autochtones d'Afrique australe, et seraient présents dans ce pays depuis 44000 ans. Persécutés par les Bantous et les Boers (pionniers blancs)et marginalisés par les colons britanniques, on les trouve surtout dans le désert du Kalahari, au nombre total de 100000.

 

Reste, pour conclure, à se pencher sur les attractions touristiques de l'endroit. La route du Rooibos, qui fut inaugurée le 14 août 2014 propose de nombreuses activités sur la culture de la plante et son histoire. Il suffit de se rendre sur le site internet de la route du Rooibos (http://www.rooibos-route.co.za).Partir explorer la partie nord du massif du Cederberg est pleine d'enseignement car, après 18 km parcourus sur la R364 en direction de Calvinia/Wupperthal, un panneau routier indique l'emplacement de la tombe de C.Louis Leipoldt, puis, en poursuivant votre chemin, vous atteindrez le camping « Kliphuis » de Cap Nature sur votre droite. C'est là qu'on délivre les permis de randonnée. Il y a tant de choses à faire dans cette région que je ne peux que vous encourager à contacter l'office du tourisme local.

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