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Les Héros de la France éternelle - Louis XI
(23)(France)
Heure locale

 

Lundi 29 août 2022

 

Successeur de son père Charles VII, Louis XI marquera son règne d’une intense activité diplomatique perçue cependant comme sournoise par ses adversaires, ce qui lui vaudra le surnom d’ « Universelle Aragne » (ennemi des ducs Valois de Bourgogne). Le souverain usera même parfois de moyens violents pour rattacher plusieurs principautés au domaine royal, une façon d’affirmer la ligne directrice de son règne, à savoir le renforcement de l’autorité royale face aux grands feudataires, et ce, avec l’appui du petit peuple, quitte à passer pour l’un des pères de la centralisation française aux yeux de ses détracteurs.

 

Fils de Charles VII et de Marie d’Anjou, Louis enfant recevra une très bonne éducation, débutant l’étude du latin, de l’histoire et des mathématiques dès l’âge de six ans et aux côtés de précepteurs comme Jean de Gerson et Jean Majoris. D’où cette maitrise de l’art de convaincre et de gouverner dont l’homme fera plus tard une force. Il apprendra aussi à se sentir à l’aise au milieu de gens simples.

Dauphin de France, Louis s’acquittera brillamment de sa première mission en Languedoc, puis rallie la Praguerie, cette révolte de grands seigneurs mécontents. Ses succès militaires s’accumulent (Siège de Pontoise, intervention à Dieppe, capitulation de Rodez et soumission du comte d’Armagnac à l’Îsle Jourdain).

Intelligent, le futur souverain consacre également une bonne partie de ses subsides pour se constituer une clientèle mais reste toutefois insatisfait de n’avoir retiré que le Dauphiné lors de sa participation à la Praguerie. Ne doutant de rien il conspire fin 1446 contre Agnès Sorel et Pierre II de Brézé et est chassé de la cour. Réfugié en Dauphiné, Louis rencontre bientôt Imbert de Batarnay, dont il fera plus tard l’un de ses conseillers les plus écoutés. Et met à profit cet exil pour apprendre neuf années durant à être roi. Il se révèle d’ailleurs si rigoureux que le Dauphiné devient alors un Etat distinct de la France, avec sa propre fiscalité, son université et son Parlement. Parallèlement, le fils maintient des échanges épistolaires avec son père, lettres empreintes de respect, tout en poursuivant son ambition de constituer un vaste fief sur les deux versants des Alpes en signant un traité d’assistance avec le duc Louis 1er de Savoie.

De telles relations père fils basées sur le double jeu et les intrigues ne pouvaient que conduire Charles VII à lever une armée pour marcher sur le Dauphiné et la Savoie. Et Louis de fuir cette fois en Franche-Comté, puis à Louvain où il sera reçu à bras ouverts par Philippe le Bon.

 

Lorsque Charles VII s’éteint, le 22 juillet 1461, son fils affecte l’indifférence et est absent lors des funérailles royales qui ont lieu à Saint-Denis. Moins d’un mois plus tard, il se fait sacrer à Reims, avant de faire un passage à Paris après deux semaines, escorté par Philippe le Bon, puis se retire à Tours et Amboise.

Dès le début de son règne, Louis XI tente de profiter de la crise de succession aragonaise (Espagne)avant de s’immiscer dans la querelle dynastique savoyarde. Présent sur le terrain, le souverain sera surnommé le « roi sur les routes ». En 1463, il ordonne la création de l’université de Bourges, sa ville natale, une générosité qu’il ne déploiera pas envers sa fille Jeanne lorsqu’il apprend que l’enfant est boiteuse (en plus de sa laideur proverbiale). Et de la marier sur-le-champ à son lointain cousin, Louis d’Orléans, avec le secret espoir que cette union demeure stérile et ne donne jamais naissance à une branche capétienne rivale de la sienne.

Le destin n’allait laisser à Louis XI que peu de répit puisqu’en 1465, sera créée la Ligue du Bien Public, avec pour chef Charles le Téméraire (fils de Philippe le Bon) qui caressait l’espoir de voir se perpétuer la rupture du lien de vassalité du duc de Bourgogne au roi de France. Il faut dire qu’un an plus tôt, le rachat par Louis XI des villes de la Somme (précédemment cédées au duc de Bourgogne) avait mis le feu aux poudres : Charles le Charolais (alias Charles le Téméraire) s’était alors vivement opposé à son père, puis avait trouvé des alliés (François II de Bretagne, Jean II de Bourbon et Jean V d’Armagnac) pour mener une révolte des princes contre l’hégémonie royale. Ce mécontentement ne s’arrêtait pas aux grands vassaux car les impôts avaient considérablement augmenté à la suite du rachat des villes de la Somme, tandis que le roi avait exigé des prêts du clergé, l’inventaire des biens religieux et aboli les privilèges de l’Université , des corps des archers et arbalétriers de Paris. Face à cette fronde, Louis XI prit la tête d’une vaste offensive contre la Ligue du Bien Public, en livrant la bataille de Montlhéry le 16 juillet 1465 à l’issue de laquelle le souverain négocia la fin du siège de Paris avec les ligueurs.

 

Réduire la puissance des grands féodaux restera une priorité sous le règne de Louis XI : mise sous séquestre du Rouergue et de l’Armagnac en 1470 pour punir Jean V d’Armagnac de ses incessantes intrigues, manœuvre contre René d’Anjou (l’oncle du roi) pour annexer le territoire angevin, et tentative pour s’emparer des Etats détenus par Charles le Téméraire (à la mort de celui-ci au siège de Nancy en 1477).

Il reste que le roi Louis XI désire plus que tout moderniser le royaume de France et aime prendre des initiatives : il crée ainsi le Relais de poste en 1477, puis promeut l’imprimerie (dans les années 1470, Lyon et Albi profitent notamment de cette nouvelle technique sous la protection du souverain). En 1480, il réforme l’armée royale en remplaçant les francs-archers par une infanterie permanente similaire au modèle suisse, aussi appelée bandes françaises, ou bandes de Picardie. Et Louis de multiplier l’imposition par trois durant son règne afin de payer toutes ces dépenses.

Son opiniâtreté lui permet de récupérer la Picardie et le duché de Bourgogne par le traité d’Arras en 1482. Et d’entrer en possession du Maine et de la Provence par le jeu d’héritages.

 

Depuis 1478, le souverain,gravement malade, espère guérir par ses prières, et écrit au pape Sixte IV pour lui demander d’autoriser l’envoi de François de Paule en France afin de lui prodiguer des soins. François de Paule vivait en effet à la cour e Ferdinand 1er de Naples. Surnommé le « saint homme », il a la réputation d’opérer des guérisons miraculeuses, des guérisons remontées aux oreilles de Louis XI grâce à des marchands napolitains.

Arrivant en France par bateau, le saint moine accoste à Marseille et est accueilli par de grandes marques de dévotion. Alors qu’il remonte le Rhône en bateau, et que la ville de Lyon l’accueille en grande pompe le 24 avril, François de Paule passe par Roanne et Tours puis arrive au château de Plessis-lés-Tours, au chevet de Louis XI. Le souverain se jette alors à ses pieds en l’implorant de le guérir. Le moine l’observe silencieusement avant de lui annoncer qu’il doit se résigner à quitter ce monde en mourant chrétiennement. Louis XI décède ainsi le 30 août 1483. Le roi aurait décédé d’une hémorragie cérébrale, après avoir subi plusieurs attaques d’apoplexie dès 1473. Sa dépouille sera inhumée dans la basilique Notre-Dame de Cléry.

 

 

INFOS PRATIQUES :

 

  • Livre « Louis XI », de Joël Blanchard (Perrin).

 








 



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