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Hayabusa, le Train vert
(Japon)
Heure locale

Jeudi 9 février 2012

 

Une fois de plus, l'heure est venue de faire le bilan de mon voyage. Le temps est passé vite, comme d'habitude, et il me faudra déjà rentrer après-demain. Ça ne saura que pour mieux revenir, dans un mois, pour découvrir le Japon au printemps. Une autre facette de ce pays passionnant. J'écris actuellement ces quelques lignes, l'œil rivé en même temps sur l'écran de télévision qui montre un reportage sur la neige récemment tombée dans la région de Niigata. Il est vrai qu'elle est jolie cette neige, quand on est bien à l'abri au chaud et qu'on n'en subit pas les inconvénients. A part les quelques jours du début de séjour, je n'aurai pas été gêné par elle à Tokyo où il fait actuellement froid mais avec un grand soleil et un ciel d'azur. Non, la neige apparaît plus au nord, nord-est. Une fois dépassé la ville de Sendaï. La région du Tohoku est gâtée de ce point de vue. La région d'Aomori (mori signifie bois) subit ainsi chaque année d'importantes chutes de neige (environ deux mètres) qui peuvent occasionner des dégâts plus ou moins importants. On aperçoit alors les habitants, juchés sur le toit de leur maison, affairés au déneigement , jusqu'à la prochaine fois...La campagne est belle sous la neige (photo ci-dessous) entre Aomori et sur l'ïle d'Hokkaïdo. Les trains sont habitués à ce temps d'hiver et se frayent toujours un passage dans la neige. Japan Railway déblaie les voies à l'aide de puissantes déneigeuses (deuxième photo) et les trains eux-mêmes sont équipés de pare-neige. Si bien que sur le Super-Hakuto, en tête de convoi, je me croyais davantage l'autre jour en bateau qu'en train, à cause de la neige qui volait de part et d'autre de la locomotive.


 

Les trains roulent en dépit des conditions dégradées mais n'arrivent pas toujours à l'heure. Je l'ai vécu hier mercredi lors de mon retour de Sapporo. Le SuperHakuto (ci-dessous) prévu au départ à 10h37 en gare de Sapporo n'est entré en gare que dix minutes plus tard. La raison de ce retard? Je ne la connais pas. Mais nous ne sommes repartis qu'à 10h55 et le train n'ayant jamais rattrapé son retard, arrivait en gare d'Hakodate , trois heures plus tard, avec un quart d'heure de retard. Mon autre train (je n'avais que quatre minutes de battement) était déjà parti vers Aomori. Il me fallut attendre pendant deux heures afin d'attraper le prochain train. Je descendis à Goriokaku, la gare juste avant Hakodate (le terminus) afin de changer mes tickets plus rapidement ( je m'attendais à une queue importante aux guichets à Hakodate). Devant ma mine dépitée, le personnel de la gare me permit même d'embarquer sur le tout nouveau shinkansen, Hayabusa, surnommé aussi le Train vert. Avec mon JR Pass, je n'y ai normalement pas accès mais ce train me permettant d'arriver plus tôt à la maison, il était le bienvenu. On m'offrit même deux cadeaux: Une brosse à dents avec le dentifrice, et un nécessaire de toilette. C'est qu'au Japon, on a le sens pratique. Peu importe, c'est le geste qui compte et la prochaine fois que je passerai dans le coin, je leur apporterai un petit souvenir de l'hexagone.


 

A force de passer de très nombreuses heures dans les trains japonais, je constate que des surprises peuvent parfois vous attendre: Sur le parcours aller, entre Aomori (Hoshu) et Hakodate (Ile d'Hokkaïdo), le chef de train vint nous annoncer qu'il n'y aurait pas de chauffage en première classe. Surprenant non? Sur le train suivant, le chauffage était présent mais je me retrouvais assis à côté d'un groupe de joyeux lurons nippons (des amis probablement) comptant tout de même chacun plusieurs dizaines de printemps, qui avaient décidé de faire bombance bruyamment dans le wagon et ce, sans se préoccuper le moins du monde de leur entourage. Et que je te suce une pince crabe par ci, que je t'avale une bière Sapporo par là... Une vieille dame japonaise demanda à changer de siège. Je fis de même mais l'hôtesse me signifia qu'il n'y avait plus de place (la classe première était pleine!). Prenant mon mal en patience pendant la première heure, je descendais bientôt du train avec toutes mes affaires et sous le regard gêné de la pauvre hôtesse, à Toya, une petite gare en rase campagne. J'avais besoin de calme, et ne pouvais plus supporter cette colonie de macareux claquant du bec. N'étant pas chez moi, je ne me voyais pas non plus en train de leur faire une réflexion. Mon niveau de japonais est encore balbutiant. Je me rendais au guichet de la petite gare, et demandais de nouveaux tickets à bord du prochain train. Je n'étais pas inquiet car il y a beaucoup de trains au Japon, qui passent fréquemment. Il me fallut attendre seulement une vingtaine de minutes avant d'embarquer sur un omnibus, puis, une demi-heure plus tard, à bord d'un train express qui me conduira à Sapporo avec...une petite heure de retard. Mais qu'importe! Je suis en visite et pas à une minute près.

Une fois à Sapporo, il me fallut trouver mon hôtel. La gare de Sapporo est gigantesque et l'on s'y perd fréquemment. Il y a plusieurs accès possibles et je dus faire preuve de patience afin de retrouver le chemin d'un restaurant que j'avais repéré. Heureusement, on trouve ici et là, des petits guichets d'informations. Ou des personnes bienveillantes pour vous renseigner (encore faut-il s'exprimer un minimum en japonais, car les Japonais sont très peu nombreux à pratiquer une langue étrangère, c'est là leur principal handicap, selon moi).


 

J'aime bien Sapporo ( bien que je préfère Tokyo) mais les gens y sont nettement plus provinciaux. Ça se sent. Et puis surtout, il me faut une journée entière de train pour m'y rendre. Une véritable expédition au pays des Aînous. Un contrôleur m'a annoncé que le shinkansen prolongerait son voyage de Shin Aomori à Hakodate....en 2015! Encore trois ans d'attente, mais Sapporo, quand sera t-il desservi par le shinkansen? Dans vingt ans? L'avion est bien sûr plus rapide mais moins pratique. Et puis, je connais mieux que quiconque les inconvénients de ce moyen de transport: On n'y voit rien, puisque les paysages sont très très bas, sous vos pieds. Et puis, une fois arrivé à l'aéroport, il me faudrait trouver le moyen de rejoindre le centre-ville. Non, décidément, je reste un inconditionnel du réseau ferré surtout qu'au Japon, il est extrêmement développé et en bon état. Que les visiteurs étrangers bénéficient de facilités tarifaires non négligeables (comme le JR Pass) et qu'il serait dommage de ne pas en profiter.

J'embarquais donc hier soir à bord du Hayabusa N°6 pour Tokyo. Our information, Hayabusa désigne le faucon pèlerin japonais, une buse très rapide (l'oiseau le plus rapide du monde, dit-on), qui servit déjà à baptiser une sonde spatiale japonaise qui fut lancée dans l'espace en 2003 et revint sur terre en 2010. Le nouveau shinkansen Hayabusa (photo ci-dessous) fut mis en service le 5 mars 2011 (moins d'une semaine avant le tragique tsunami dans la région du Tohoku) sur la ligne Tokyo- Aomori (nord de Honshu), ligne qui sera coupée pendant quelques mois suite au séisme du 11 mars. Le pauvre train n'a pas bénéficié de circonstances heureuses pour une mise en service. Mais comme on dit au Japon: Ne renoncez jamais! Ainsi, la ligne Tokyo-Shin Aomori fut rapidement réparée, la trafic reprit de bout en bout et le fameux faucon pèlerin ,lui aussi, reprit du service. Ce train aérodynamique ( il dispose d'un nez extrêmement long et profilé), caractérisé extérieurement par sa couleur verte et son bandeau rose , peut atteindre les 300 km/heure. Il relie désormais les deux villes précitées en seulement trois heures (au lieu de quatre !), et ce, dans un confort indiscutablement supérieur aux autres versions de shinkansen. Le Train Vert offre trois classes: la seconde classe, la première classe (Green Car) et la super première classe (Gran Classe). Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de prendre des photographies de cette dernière et ne l'ai aperçu que de l'extérieur. Mais la cabine et les sièges m'ont paru grandioses. Notre première classe, elle, offre une cabine dans des tons apaisants (blanc cassé, cappucino,marron, et quelques boiseries tout comme mon appartement parisien!) (deuxième photo). Les sièges (troisième photo), recouverts de velours, sont très confortables et offrent une liseuse intégrée dans le dossier (quatrième photo). L'offre musicale a disparu mais le passager bénéficie d'une prise individuelle d'alimentation électrique pour son PC ou son iphone ( prise qui existe déjà sur les nouvelles rames du shinkansen de l'ïle de Kyushu). On dispose du même espace pour les jambes mais il n'y a plus de repose-pied. L'insonorisation est similaire aux autres rames. Les fenêtres sont par contre plus petites que sur les autres trains à grande vitesse et s'apparentent davantage à de grands hublots. Le personnel de cabine est toujours parfait, passe régulièrement en cabine pour des offres commerciales ( une boisson est offerte , en plus du traditionnel oshibori, en première classe, sur le réseau Est) et pour débarrasser les moindres déchets.


 

L'entrée de chaque voiture est vaste ( c'est un point commun pour tous les shinkansen) (photo ci-dessous) et permet de se rendre aisément aux toilettes. Les aveugles disposent aussi d'un panneau d'information (deuxième photo) situé près de la porte d'entrée, leur permettant de s'orienter vers les différents équipements sanitaires contenus dans cet espace. Le coin lavabo (qui existe déjà sur les versions précédentes) est mis en valeur grâce à un éclairage adapté (troisième photo). La propreté règne enfin de main de maître. Ça se voit et ça se sent.


 

Côté cours de japonais, j'ai, lors de ce séjour, amplement (et même légèrement dépassé) respecté le programme que je m'étais fixé. J'apprends facilement avec Yumi, que je ne remercierai jamais assez pour sa gentillesse, sa patience et sa compétence. Vivre sur place offre les meilleurs conditions pour apprendre d'un côté puis appliquer les choses apprises de l'autre. Parfois, je sors d'un cours, pars faire quelques courses et prononce inconsciemment les formules apprises le jour même.

Mon seul ennemi? Le temps, qui passe trop vite et ne me permet pas par exemple de rencontrer plus de gens, tout en continuant à faire chaque jour les multiples activités que je me suis déjà fixées.

Dans quelques jours, je travaillerai sur mon prochain séjour au Japon qui aura lieu à partir du 19 mars. Un nouveau rendez-vous que je vous fixe donc par reportages interposés, en vous remerciant aussi pour votre fidélité!

 

 

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