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Poupées de Mode du Second Empire
(Musée de la Poupée, Paris, France)
Heure locale



 

Lundi 6 janvier 2014

 

Bienvenue dans le monde merveilleux de la poupée ! Celle-ci possède en effet son musée dans la ville des lumières. Si vous vous rendrez Impasse Berthaud à Paris (3è), vous découvrirez non seulement plusieurs expositions sur l'univers de la poupée mais aussi tout ce qui tourne autour d'elle : une clinique, pour réparer les outrages du temps sur ces petits êtres que nous avons tant aimés en les dotant de nouveaux corps et de vêtements neufs. Une boutique, pour les passionnés, avec accès à des jeux et jouets d'antan, des boites musicales, poupées modernes, poupées anciennes et poupées d'artistes...sans oublier les ouvrages s'y référant. Un service d'expertises, mais aussi l'organisation de conférences et d'expositions hors les murs. Enfin, des animations pour enfants et même pour des groupes. Mais la raison de mon passage aujourd'hui est l'exposition Poupées de mode du Second Empire.

 

Cette exposition, localisée dans les deux dernières salles du musée, présente 24 vitrines contenant les différents types de poupées qui furent fabriqués durant le règne de Napoléon III, mais aussi quelques poupées entourées de leur trousseau complet d'origine. On peut aussi y admirer la célèbre poupée Chiffonnette et sa fameuse garde-robe réalisée entièrement à la main par la talentueuse Sylvia Mac Neil. C'est, d'une certaine manière, une plongée dans l'histoire que nous effectuons, celle d'un Second Empire instauré dans notre pays le 2 décembre 1852 lorsque Louis-Napoléon Bonaparte, alors Président de la République française, devient Napoléon III, empereur des Français. Deux périodes caractérisent cette époque : d'abord, une période d'Empire autoritaire, puis, une autre, plus libérale. Le Second Empire s'achèvera en 1870 à la suite de la défaite de Sedan, lors de la guerre contre la Prusse, dirigée par le Chancelier Otto von Bismarck, cette puissance montante de l'Europe.


 

Les Français, en mal d'Histoire (et on les comprend!) affichent un intérêt grandissant pour la mode d'antan, qui inclut aussi ces poupées qui étaient, il est vrai, réservées à une clientèle aisée. Il suffit d'observer l'incroyable raffinement de ces créations et de leurs vêtements pour rester admiratif devant l'exigence de la génération d'alors. Les poupées présentées dans cette exposition étaient destinées à des jeux d'enfants de riches et démontrent, s'il en est encore besoin, le bon goût de l'époque. La poupée n'était pas seulement un jouet mais un objet de transmission des valeurs morales et esthétiques de la société. Elle véhiculait aussi l'art de la couture et de la broderie. L'enfant du Second Empire apprenait ainsi, tout en jouant avec sa poupée, à coudre et à entretenir le trousseau de son être cher. On l'habillait en fonction des situations, avec les tenues adaptées à chaque contexte de vie. La garde-robe d'une seule poupée contenait à la fois des vêtements de bébé (robes de baptême, couches, bavoirs...), des toilettes de jeune enfant (robes de promenade, tabliers jardiniers, costumes de bains de mer...) et des tenues adaptées à l'âge adulte (ensembles de visite, robes de bal, robe de mariée, costume de deuil...)


 

Les petites filles du Second Empire utilisaient les patrons qui paraissaient dans des revues enfantines de l'époque afin de créer les vêtements de leurs poupées. La Poupée modèle était une de ces revues. On utilise pour l'occasion les chutes de tissus de ses propres vêtements pour créer les tenues de sa progéniture. Et l'on complète les tenues par les cadeaux souvent offerts aux petites filles, comme ces accessoires , compléments vestimentaires ou autres babioles en provenance des nombreuses boutiques de modes pour poupées actives dans le Paris de Napoléon III. Les gamines les plus fortunées recevaient quant à elles des poupées toutes habillées par une grande maison de couture, comme la Maison Worth, accompagnées d'un trousseau complet qui comblait les enfants et renforçait leur statut social.

 

Certains pourraient imaginer, à tort, que ces poupées du Second Empire n'étaient que des mannequins servant à divulguer les créations de telle ou telle maison de couture. Ce n'est pas le cas. Certes, cette pratique exigeait sous l'Ancien Régime avec les fameuses pandores. Les moyens de communication ont évolué depuis et, sous Napoléon III, on utilise désormais les magazines de mode, et l'on réserve les poupées pour les jeux des enfants et pour leur initiation à la mode.

L'une des œuvres les plus remarquables de l'exposition est une extraordinaire poupée de marque Huret pour laquelle Sylvia Mac Neil confectionna une garde-robe légendaire depuis une vingtaine d'années. Une garde-robe qui compte plus de 200 accessoires. C'est que Sylvia Mac Neil n'est pas inconnue dans le monde des amateurs de poupées. Son premier livre The Paris Collection, édité en 1992, et déjà devenu populaire, se voit concurrencé par un nouvel ouvrage, The Enchanting Trousseau of Chiffonnette, qui présente les très nombreuses toilettes de style Napoléon III que notre artiste confectionna tout spécialement pour la fameuse poupée. Une vrai caverne d'Ali Baba ! Des dessous aux accessoires, en passant par les ensembles d'été et les tenues d'hiver, les chapeaux et les manchons, les éventails et les chaussures, rien n'était trop beau.


 

Le nouveau livre de Sylvia Mac Neil s'annonce d'ores et déjà comme un ouvrage de référence. L'auteur a soigné son travail de recherche, et partage aussi sa maitrise de l'art de la couture, son sérieux dans le choix des matériaux, la qualité de ses photos. Ainsi nait une autre façon de collectionner les poupées parisiennes de Napoléon III, l'empereur de tous les Français. Le livre de Sylvia Mac Neil est non seulement une magnifique idée cadeau mais aussi un ouvrage à posséder dans sa bibliothèque pour les amateurs de poupées.

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Exposition « Poupées de mode du Second Empire  1852-1870 », jusqu'au 1er février 2014, au Musée de la Poupée, Impasse Berthaud à Paris (3è). Tel : 01 42 72 73 . Métro : Rambuteau. Ouvert du mardi au samedi de 13h00 à 18h00. Entrée : 8€

    Site internet : http://www.museedelapoupeeparis.com/

 



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