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Le Centre de Sauvetage pour Animaux La Posada El Silencio
(El Silencio, Quepos, Province de Puntarenas, Costa Rica)
Heure locale


Jeudi 22 mai 2014

Comme à l'accoutumée, je me réveille, et remarque qu'il pleut des cordes. C'est la première journée de mauvais temps que nous connaissons depuis notre arrivée il y a trois semaines. Cela ne contrariera pas cependant notre projet de visiter la Posada El Silencio, un centre qui recueille les animaux blessés. Ce centre est situé à une trentaine de minutes de Quepos, à proximité de la rivière Savegre (que les pluies récentes ont passablement fait gonfler). On y accède par une piste accessible une fois la rivière franchie. Nous nous enfonçons dans la forêt et constatons avec surprise que des gens vivent dans les coins les plus reculés. Le centre en question existe depuis 1998 et accueille les animaux souffrant de blessures ou trouvés en situation de détresse. Ramenés au refuge, ces derniers sont soignés, bichonnés, puis relâchés plus tard avec l'autorisation du gouvernement costaricien. Malheureusement, certains d'entre eux ne pourront plus jamais retourner à la vie sauvage. D'une superficie de 4 à 5 hectares, ce centre se trouve au milieu d'une propriété coopérative, la Coopesilencio, qui possède 1000 hectares de terrain. Le centre compte un employé, Johan Barboza Amador, qui se charge d'entretenir l'endroit, de nourrir et de prendre soin des sept singes araignées (en photo ci-dessous), de deux singes capucins, de quatre perruches, et d'un raton laveur récemment accueilli au centre.


 

Johan est aidé dans sa tâche par de jeunes volontaires venus du monde entier pour passer un moment sur place afin de découvrir la vie costaricienne. Nous rencontrons deux jeunes filles belges qui nous disent être venues ici pour quelques semaines. Elles sont hébergées dans des familles (trente familles costariciennes accueillent des volontaires localement) et contribuent aux activités du centre, mais aussi de la coopérative Coopesilencio. Le prix de revient d'une journée sur place est facturée 20 US$ à chaque volontaire (16 dollars reviennent à la famille pour la nourriture et l'hébergement de leurs hôtes et 4 dollars sont consacrés aux animaux). Les volontaires viennent au Costa Rica à leurs frais et paient pour leur hébergement. En échange, ils découvrent les diverses activités proposées comme la laiterie de la coopérative qui fabrique son propre fromage (revendu dans la région). Le lait provient d'une douzaine de vaches dont les bénévoles assurent la traite. Ils peuvent aussi travailler dans la gigantesque palmeraie qui produit de l'huile de palme. Mais Johan m'avoue que les jeunes gens s'accrochent peu à ce genre d'activité tant le travail est dur. Pour les loisirs, du rafting est disponible sur la rivière Savegre au prix de 25 US$ (au lieu de 100 US$ en passant par un excursionniste).

La culture du palmier à huile (ci-dessous en photo) se pratique sur 700 hectares et permet de produire une huile végétale, à raison de 1000 tonnes environ de fruits traités chaque mois. Ces palmiers tout droit venus d'Afrique, remplacèrent les bananeraies d'autrefois décimées par la maladie de Panama. Leurs fruits et leurs graines, riches en huile à usage alimentaire et industriel, sont devenus incontournables. Et fournissent désormais la première source de corps gras végétal au niveau mondial. Un palmier à huile donne des fruits toute l'année et deux fois par mois. Il peut produire jusqu'à 25 à 35 ans mais il arrive un moment où celui-ci devient trop haut pour permettre la cueillette des noix de palme.


 

Revenons quelques instants sur ce principe de volontariat des jeunes, exercés dans le centre de soins que nous visitons aujourd'hui, mais aussi dans les parcs nationaux costariciens. Des agences sont spécialisées dans le placement et l'organisation du séjour de ces jeunes adultes (18 ans ou plus) et ce genre de prestation est loin d'être gratuite : 650 US$ de frais d'inscription sont perçus dès le départ. Les jeunes doivent être prêts à travailler 6 heures par jour. Et peuvent être amenés à participer aux tâches ménagères. Dans certains pays, on pourra même réclamer aux candidats une participation supplémentaire pour aider au financement du projet développé. Il faut savoir que le centre doit verser une commission à l'agence qui lui envoie des volontaires. C'est pourquoi, je suggère à ceux qui seraient intéressés pour partager une exéprience à La Posada El Silencio de contacter directement Johan (voir infos pratiques).

Une autre spécificité de La Posada El Silencio : l'existence d'une monnaie locale. En effet, le centre a créé des billets de 1000, 2000, 5000 et 10000 UDIS (ci-dessous) pour rémunérer par exemple le salarié (en totalité ou en partie) qui le souhaite. En échange, celui-ci participera complètement au projet de monnaie solidaire et bénéficiera d'une remise de 10% sur ses consommations à la cafétéria.


 

Nous rendons visite aux singes araignée présents dans le centre de sauvetage. Ce terme désigne en réalité plusieurs espèces de singes d'Amérique dont les singes-araignée à ventre blanc, les singes-araignée aux mains noires et les singes-araignée laineux. Le singe-araignée aux mains noirs que nous découvrons vit essentiellement dans les arbres d'Amérique centrale et du nord de l'Amérique du sud. Vivant habituellement en communauté de 20 à 40 individus, ils se séparent parfois en sous-groupes pour rechercher leur nourriture. Leur habitat va des plaines jusqu'à une altitude de 2700 mètres. Ils se nourrissent principalement de fruits (à 80%), mais aussi de noix, de feuilles, de jeunes pousses, de fleurs et, plus rarement d'écorce, de racine, de miel et d'insectes. Après accouplement, la femelle donne naissance à un petit après 225 jours environ de gestation. Les 45 premiers jours, le petit va s'accrocher sous le ventre de sa mère, puis sur le dos de celle-ci 90 jours de plus. Il va ensuite apprendre à s'alimenter durant toute une année. Le poids du singe-araignée est de 7 kilos, et leur queue préhensile peut atteindre 50 centimètres de long. En m'approchant de la cage grillagée dans laquelle se trouvent ces singes-araignée, je peux saisir leur queue qu'ils glissent entre les mailles du grillage (ci-dessous). Puis la main, une main à quatre doigt longs et comme satiné à l'intérieur. De toute évidence, nous sommes cousins car les singes veulent communiquer avec moi et recherchent un contact. Ils me regardent en m'adressant des petits cris. Ils sont aussi extrêmement jaloux si Johan s'approche de moi et le font savoir en poussant de terribles hurlements.


 

Un raton laveur a , lui aussi, été sauvé du désarroi (en photo ci-dessous). Originaire d'Amérique, cet animal doit son nom à son habitude de tremper ses aliments dans l'eau avant de les consommer. Essentiellement nocturne, il grimpe facilement aux arbres grâce à ses doigts agiles et à ses griffes acérées. Il est facilement reconnaissable à son masque noir bordé de blanc autour des yeux et à sa queue rayée de noir et de blanc. L'animal s'adapte bien aux différents milieux naturels, est opportuniste et aussi facile à apprivoiser.

 

Nous quittons bientôt notre refuge et saluons toute l'équipe du centre. Puis, nous prenons la direction du Rafiki Safari Lodge, un magnifique ensemble hôtelier niché au creux d'une vallée dans un écrin de verdure. Il nous faudra rouler sur une piste escarpée pendant 10 kilomètres avant d'atteindre l'endroit mais le propriétaire des lieux a eu la bonne idée de poser des panneaux le long de celle-ci pour encourager les visiteurs (voir l'album photos en haut de cet article à droite). L'idée de construire un lodge africain en pleine jungle costaricienne est originale et est l'oeuvre de Carlo et Janel, un couple de Sud-africains. La construction nécessita deux années de travail acharné mais le jeu en valait la chandelle. Nous sommes chaleureusement accueillis par Janel et déjeunerons sur place. Une équipe d'une dizaine de personnes veille au bien être des hôtes qui sont hébergés sous des tentes typiquement africaines (ci-dessous en photo). Depuis la terrasse du Lekke Bar, la vue est imprenable sur la montagne environnante et on peut admirer les jardins au milieu desquels se trouve un étang dans lequel on peut se baigner (il y a bien un caïman mais celui-ci s'enfuit à l'arrivée des nageurs!). Des activités sont bien entendu prévues comme le rafting et le kayak sur la rivière Savegre (deuxième photo) mais aussi la visite des cascades et des promenades à cheval. A ma grande surprise, je rencontre la nounou du fils de Carlo et Janel. Celle-ci est japonaise mais ne parle pas la langue. Par contre elle comprendra ce que je lui dis en japonais. La pluie tombe à nouveau sur la région et nous repartons à regret car cette pause au milieu de nulle part aura été extrêmement agréable.

 

INFOS PRATIQUES :


  • Centre de sauvetage pour animaux La Posada El silencio, à El Silencio (Province de Puntarenas). Tel : (506) 8542 5733 (Johan). Courriel : j-Barboza26@yahoo.com

    Site internet : http://coopesilencio.com/

    https://es-la.facebook.com/pages/Posada-de-Turismo-Rural-El-Silencio/146503832066414

  • Rafiki Safari Lodge, PO Box 199-6350 Aguirre- Quepos (Province de Puntarenas). Tel : (506) 2777 2250. Lodge au bout du monde, dans une vallée entourée de forêts (à 10 kilomètres du village El Silencio). Dépaysement garanti sur 350 hectares de jungle costaricienne. Activités sur place : rafting, kayak, découverte des cascades, promenade à cheval. Tarifs (à titre indicatif) en haute saison, pour un séjour de 2 jours (et 3 nuits) : 1149 US$ pour deux personnes et 1626 US$ pour 4 personnes (chambre sous tente en photo ci-dessous + trois repas). Accès internet difficile.

  • Découvrez les autres photos de cette sortie en cliquant sur le lien, en haut et à droite de cet article

 










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