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Le Musée Picasso
(Malaga, Andalousie, Espagne)
Heure locale



Mercredi 12 novembre 2014

 

Malaga offre tout de même un nombre important de musées, parmi lesquels le Musée Picasso. Et pour cause, c'est à Malaga que l'artiste naquit le 25 octobre 1881, au 36, Place de la Merced (désormais N°15), en photo ci-dessous. Il sera le premier enfant de José Luiz y Blasco, professeur de peinture à l'école provinciale des Arts et Métiers de la ville dite « San Telmo », et de Maria Picasso Lopez, une fille de vignerons. Alors que Pablo a dix ans, le musée provincial qui emploi son père ferme ses portes, obligeant la famille à partir à La Corogne. La mort de sa sœur le fera très tôt se réfugier dans son art. Son père encourage son fils. Pablo peindra ses premiers tableaux dès l'âge de huit ans (Le Petit Picador restera sa peinture préférée). A l'été 1895, celui-ci découvre Barcelone, puis Madrid, et passera des vacances à Malaga où il réalisera des marines de son voyage. Il rentrera l'année suivante à l'école des Beaux-Arts de Barcelone, signant ses premières œuvres Ruiz-Picasso, avant d'opter une fois pour toutes pour le nom de Picasso, en 1901. A cette époque, l'artiste sera fortement influencé par le modernisme catalan (mouvement artistique catalan inscrit dans la tendance de l'Art nouveau en Europe). A l'âge de quinze ans, Picasso réalisera plusieurs feuillets, dessins et aquarelles érotiques dans les fameux bordels du quartier Chino de Barcelone. Il partira bientôt étudier à Madrid, mais pour peu de temps car il laissera tomber les cours qui ne lui plaisent pas et retournera à Barcelone, où il partagera un temps la vie paysanne. En 1900, sa toile « Les derniers moments » représente l'Espagne à l'Exposition universelle de Paris. Picasso, qui découvre alors la capitale française s'y installe, s'inspire de l'ambiance du Moulin de la Galette, et vend ses premières peintures, des scènes de tauromachie.

La période bleue de l'artiste se déroulera de 1901 à 1904 et sera caractérisée par l'utilisation du bleu comme teinte dominante de ses tableaux de l'époque, scènes marquées par la mélancolie, la mort ou la vieillesse : Picasso vient en effet de perdre son ami catalan Carlos Casagemas.

En 1904, c'est la période rose qui apparaît, avec des teintes rouges privilégiées dans les œuvres de l'artiste illustrant la joie et l'inquiétude existentielle. On retrouve chez lui à la fois mélancolie et amour. Ses peintures montrent alors clowns, dompteurs et arlequins.


 

Picasso abordera bientôt l'art africain (entre 1907 et 1909), et tout particulièrement l'art congolais. Son œuvre « Les Demoiselles d'Avignon » sera inspirée de masques africains qu'il détenait chez lui. Puis, à partir de 1914, l'artiste s'intéresse au cubisme , et peint avec Georges Braque des œuvres caractérisées par une recherche sur la géométrie et les formes représentées (souvent des carrés). Picasso décompose alors l'image en facettes multiples (ou cubes) et détruit les formes du réel pour plonger dans des figures parfois étranges.

Durant la première guerre mondiale, il séjournera à Rome, en compagnie de Jean Cocteau. Et travaillera pour le ballet « Parade » de Léonide Massine et les ballets russes de Serge de Diaghilev. Fin mars 1917, il se rendra à Naples puis à Pompéi avant de rentrer à Paris. Son mariage avec Olga, la ballerine des ballets russes, s'y tiendra à l'église russe et son fils, Paulo, naitra trois ans plus tard. L'année 1925 sera celle de la rupture complète avec tout ce qu'il a peint jusqu'à présent : il se consacre désormais à des tableaux violents, aux personnages difformes, qui constituent dorénavant ses peintures, suite à l'influence qu'il a reçue des poètes surréalistes.

A la suite du bombardement de Guernica le 26 avril 1937, durant la guerre civile espagnole, Picasso réalise Guernica, l'une de ses œuvres les plus célèbres, peinture qui sera exposée à l'Exposition internationale de Paris. La seconde guerre mondiale sera vécue comme un nouveau tournant par l'artiste qui adhérera au Parti communiste français en 1944, justifiant son geste par son désir d'adhérer à l'idéal communiste de progrès et de bonheur de l'homme. Le 2 mars 1961, il se mariera cette fois avec Jacqueline, à Vallauris. C'est pour lui, une autre étape de sa vie, avec notamment son installation à Mougins (France) près de Cannes. Il travaillera désormais sur des tôles découpées et peintes. Il mourra le 8 avril 1973, d'une embolie pulmonaire. Selon ses dernières volontés, la sculpture monumentale en bronze « La femme au vase », sera scellée sur sa tombe, dans le parc du château de Vauvenargues où il sera inhumé.


 

Picasso ne reviendra plus à Malaga après les fêtes de Noël de 1900. Il y passera trois semaines, auprès de sa famille, puis quittera sa ville natale à jamais. Il a alors 19 ans et s'apprête à vivre intensément comme nous l'avons vu ci-dessus. Malaga, pas rancunière, lui consacre aujourd'hui un musée, grâce à l'énergie de Paul Legado et de Christine et Bernard Ruiz-Picasso. L'artiste y est immortalisé à travers 233 œuvres qui témoignent de l'importance de Picasso dans l'art occidental. Le Palais des comtes de Buenavista, qui abrite ce musée, est un édifice de style renaissance avec des éléments mudéjars, endroit qui fut classé monument national en 1939. Le sous-sol est occupé par des restes archéologiques de la ville remontant au temps des Phéniciens, et des vestiges des époques romaines.


 

L'exposition du musée est organisée par thèmes relatant l'importance de l'héritage de l'oeuvre de l'artiste. Ces thèmes abordent son lien avec Malaga, la versatilité de son talent artistique, son horreur pour l'injustice, ses liens familiaux, et l'importance de son cercle intime dans ses peintures. Dans la deuxième salle, nous retrouvons la peinture de« La Mère et l'Enfant » (ci-dessus), oeuvre réalisée à Fontainebleau en 1921.On y retrouve les canons de l'Antiquité et du classicisme. Le relief des sujets sont accentués par l'usage de gros pinceaux et les nuances de noirs qui accentuent les ombres ,mais aussi les volumes. La salle N°8 permet d'admirer « Jacqueline assise », peinte à Paris en 1954 (ci-dessous). Picasso prend un malin plaisir à casser l'image visuelle et tactile, faisant de cette œuvre aussi bien un objet matériel qu'une image. La salle suivante présente « Olga Khokhlova en mantille », peinture réalisée à Barcelone en 1917 (deuxième photo ci-dessous). A cette époque, Picasso était invité par Serge de Diaghilev et les Ballets russes pour créer décors et costumes pour le ballet Parade. C'est en février 1917 qu'il rencontrera Olga Khokhlova, alors ballerine russe. Les Ballets russes se produisant en Espagne, Olga décidera de s'établir à Barcelona, aux côtés de Picasso, malgré la promesse d'une belle carrière. Et l'artiste de présenter sa fiancée à sa famille. Le sujet de la femme en mantille fut abordé par le peintre pour la première fois en 1899, confirmant ainsi l'intérêt de Picasso pour les classiques espagnols. « La femme aux bras levés » (troisième photo), elle, fut peinte à Paris en 1936, à la suite de la rencontre de l'artiste avec la photographe Dora Maar, au début de l'été de cette même année. Celle-ci devint bientôt son compagnon. A cette époque, le monde rural américain subissait la grande dépression économique tandis que l'Allemagne s’apprêtait à ouvrir sa première exposition sur l'art dégénéré, une façon de condamner l'art moderne. Un an plus tard, Picasso peignait « Guernica ».

 

Non loin de là, on peut visiter la maison natale de Picasso. Celle-ci offre plusieurs salles à l'intérieur desquelles sont rassemblés des souvenirs qui permettent de comprendre le contexte des jeunes années de l'artiste passées ici, à Malaga. On trouve ainsi la salle du XIX ème siècle qui recrée un salon dans lequel on peut découvrir une œuvre de José Luiz-Blasco, le père de l'artiste. Il s'agit d'une huile représentant un colombier, peinte en 1878. Documents, photographies et objets personnels de la famille complètent la visite.

 

INFOS PRATIQUES :


  • Musée Picasso, Palais de Buena Vista, Calle San Augustin, 8, à Malaga. Tél:(+34) 902 44 33 77. Ouvert du mardi au jeudi, de 10h00 à 20h00. Du vendredi au samedi, de 10h00 à 21h00, les dimanches et jours fériés, de 10h00 à 20h00. Entrée : 8 € (avec audioguide en espagnol, français, anglais, russe, hollandais, japonais, chinois, italien ou allemand, inclus). Billet combiné collection permanente + temporaire : 9€. Prise de photos interdite dans les salles. Site internet : http://museopicassomalaga.org/

  • maison natale de Picasso, Plaza de la Merced, 15, à Malaga. Tél:(+34) 951 926 060. Ouverte tous les jours de 9h30 à 20h00. L'entrée est bien cachée car je ne l'ai pas trouvé personnellement. Entrée : 2 €. Site internet : http://fundacionpicasso.malaga.eu/

  • Café Central, Plaza de la Constitucion, 11, à Malaga. Tél:(+34) 952 22 49 72. Churros et chocolat espagnol à 3,70€.

  • Casa Aranda, Calle Alhondiga à Malaga. Spécialité de churros et de chocolat chaud.

  • Bar de Tapas Pepa y Pepe II, Calle Santa Lucia ( à l'angle de la Calle Luis de Velazquez), à Malaga.

  • Office de Tourisme de Malaga : http://www.malagaturismo.com/fr

  • Musée du Vin, Plaza de los Vineros, à Malaga. Tél:(+34) 952 22 84 93. Site internet : http://www.museovinomalaga.com/

  • Musée de l'Art Flamenco, Calle Ramon Franquelo, 4, à Malaga. Tél:(+34) 952 22 13 80. Site internet : http://www.museoflamencojuanbreva.com/

  • Musée des Poupées, Calle Alamos, 32, à Malaga. Tél:(+34) 952 210 082. Site internet : http://www.museocm.com/







 



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