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Le Parc National du Narawntapu
(Tasmanie, Australie)
Heure locale


Dimanche 27 novembre 2016

 

A mon réveil, le ciel est bleu et un grand soleil brille sur la région. Ca tombe bien car j'ai prévu de me rendre au Parc National de Narawntapu, le long du Détroit de Bass, sur la côte nord de Tasmanie, près de Port Sorell et non loin de la rivière Tamar, laquelle s'étire sur 70 km, et qui s'apparente d'ailleurs davantage à un estuaire qu'à un cours d'eau. Proche de Devonport et de Launceston, le parc accueille habituellement une foule de visiteurs, mais, ce matin, il n'y a pas foule lorsque j'atteins le bureau d'information des visiteurs (en photo ci-dessous).

 

L'endroit fourmille de vie et j'ai l'intention de prendre cette fois le temps d'une longue promenade à l'intérieur de ce parc qui peut offrir, à condition d'avoir de la chance, des rencontres avec plusieurs animaux. Le ranger du parc qui m'accueille me propose une balade facile à réaliser : prendre la direction du point d'observation des oiseaux, installé au bord du lagon, puis poursuivre en direction de Bakers Beach, en traversant des dunes . Longer la plage en remontant jusqu'au sentier N°1, et regagner le centre des visiteurs. A quinze minutes de là, je poursuivrai la marche en traversant une grande plaine à l'herbe rase où évoluent les kangourous forestiers.

La première partie de ma promenade se fera au son des chants d'oiseaux invisibles dans cette végétation luxuriante. On m'a prévenu qu'il avait beaucoup plu ces derniers jours et qu'il se pourrait que je croise quelques serpents comme le Black Tiger, mais que ces animaux recherchent surtout les grenouilles et ne sont pas agressifs. Rassurant. Heureusement que je regarde toujours où je mets les pieds et que je ne m'écarte jamais du sentier. Soudain, j'entends bouger dans un buisson, puis aperçois un bébé pademelon qui semble plus affolé que moi, au point de ne me donner aucune chance de faire un cliché.

A l'origine, ce parc s'appelait Abestos Range National Park lorsqu'il ouvrit ses portes en juin 1976. Abestos signifiant amiante, les autorités craignirent qu'au fil du temps le public ne déserte l'endroit à la seule idée de pouvoir côtoyer de près ou de loin cette substance qui donna parfois lieu à des drames chez nous (procès de l'amiante par exemple). Et la réserve d'avoir été rebaptisée Narawntapu, du nom d'un peuple aborigène qui vivait autrefois du côté de West Head et Badger Head. C'est en effet en mai 1999 que le parc prendra sa nouvelle dénomination.

Je marcherai tranquillement pendant une demi-heure avant d'atteindre l 'observatoire aux oiseaux, une cabane en bois aménagée avec des ouvertures discrètes sur le lagon (ci-dessous). Des pontons ont été dressés au-dessus de cette zone marécageuse (deuxième photo) où je peux entendre au passage le croassement des grenouilles. Cette réserve constitue semble t-il un important refuge pour de nombreux oiseaux (pluvier à capuchon, aigle de Tasmanie, perroquet...) mais ce matin, je n'apercevrai qu'un couple d'oiseaux plongeant sous l'eau pour certainement trouver sa nourriture.


 

Je reprends mon sentier sablonneux (ci-dessous) et tombe quelques instants plus tard nez à nez avec deux petits kangourous qui m'observent sans bouger (deuxième photo). Il pourrait s'agir de Wallabies de Bennett, espèce présente dans ce parc, car leur tête ne ressemble pas à celle d'un pademelon. Plusieurs espèces de kangourous peuvent en effet être observées ici : le kangourou gris (que j'avais déjà rencontré au refuge de Pilrock, chez Craigh et Dave, dans l'Ouest australien), le wallaby de Bennett, le pademelon de Tasmanie (de taille bien plus petite que ses cousins et au regard bien particulier) et le kangourou forestier de taille moyenne (troisième photo).

 

Au bout de dix minutes, un panneau m'invite à prendre sur ma gauche, en direction de Bakers Beach. Le terrain plat va laisser la place à un relief plus accidenté, avec des dunes au sable extrêmement fin qui glisse entre les doigts (ci-dessous), entrecoupées d'une végétation bien fournie. Et soudain, derrière les dunes, je découvre bientôt Bakers Beach (deuxième photo). Je ne m'y baignerai pas car l'eau me semble encore bien fraiche, mais quelques braves se tremperont dans l'eau du détroit car la baignade est de toute façon possible à cet endroit. A l'exception de trois personnes, j'aurai cette immense plage pour moi tout seul et n'aurai pour compagnie que les oiseaux marins. Se promener dans ce parc par ce beau soleil est un véritable plaisir. La mer et le ciel ne font qu'un et l'eau du détroit offre ses reflets différents. Pourtant, si le parc de Narawntapu semble immuable, son relief n'a cessé d'évoluer depuis maintenant 30000 ans, et la forme du littoral également : le niveau des mers baissa puis monta, tandis que les plages actuelles apparurent puis disparurent, et que rivières et criques locales changèrent d'emplacement à plusieurs reprises. Et les Aborigènes locaux de s'être alors adaptés à ce milieu naturel évolutif. On sait que ces peuples se nourrissaient des nombreux coquillages (dont les moules) ramassés sur les plages, et utilisaient des pierres pour en faire des outils. ìls pratiquaient aussi le brûlis des plaines pour faire redémarrer la végétation de plus belle. Puis vinrent les Européens, qui mirent à mal l'existence des Aborigènes, trente années durant. Les gens d'ici furent témoins d'un événement qui se passa en 1806, lorsqu'une détenue, Charlotte Badger réussit à s'échapper d'un navire au mouillage. On croyait qu'elle avait été recueillie par les tribus vivant aux alentours de Norroundboo (la partie du parc qui porte maintenant le nom de la prisonnière Charlotte Badger). Finalement cette femme sera aperçue dix ans plus tard avec un enfant sur l'une des îles Tongan.


 

Je vous invite à découvrir ce parc en détails en vous rendant sur son site (infos pratiques) car les informations exhaustives contenues par celui-ci vous permettront de préparer facilement votre visite sur place. Je quitte bientôt Bakers Beach, en empruntant le Trak 2 afin de rejoindre le bureau d'accueil du parc. Un couple d'Australiens me propose bientôt de me déposer en voiture. J'accepte, monte avec eux et nous parlons quelques instants des beautés de la région. Ils repartiront bien sûr avec la carte de visite de mon site de voyages... Je pars ensuite en direction d'une vaste étendue plus gazonneuse qu'herbeuse, domaine des kangourous forestiers. Muni de mon téléobjectif, je scrute l'horizon lorsque j'aperçois au loin, une tâche brune qui se déplace. Il ne s'agit pas là d'un kangourou, mais probablement d'un animal à quatre pattes. En me rapprochant, je découvrirai un wombat (ci-dessous) qui se promène nonchalamment, s'arrêtant de temps à autre, pour repartir de plus belle. Ma présence n'a pas l'air de le perturber mais j'ai toutefois choisi de garder une distance suffisante entre lui et moi. C'est que nous n'avons pas été présentés ! Un peu plus loin, je verrai son terrier, un gros trou assez profond. Je me tourne à présent vers ces silhouettes qui ne trompent pas : les kangourous forestiers (deuxième photo) sont bien là et m'ont à l'oeil, dont un tout particulièrement. Là encore, je garderai mes distances et pourrai ainsi faire mes photos tranquillement.

 

INFOS PRATIQUES :

  • Parc national de Narawntapu, à Bakers Beach Road : si vous rentrez le nom du parc dans votre GPS, celui-ci trouvera tout seul le chemin et vous mènera jusqu’au bout de la Bakers Beach Road. Sinon, il vous faudra emprunter depuis Launceston, la West Tamar Highway, puis la C721 (pour atteindre l'est du parc, au niveau de West Head et Badger Beach) ou bien, depuis Devonport, emprunter la B71, à l'est de Devonport, ou la B72 au nord de Westbury. Puis suivre la C740. Le bureau d'information est ouvert au public tous les jours, de 9h30 à 15h30. N'oubliez pas de payer un droit d'entrée pour l'accès au parc (ou de mettre sur votre pare-brise le récépissé de votre pass), sinon vous risquez une amende.
  • Site internet du parc : http://www.parks.tas.gov.au/indeX.aspX?base=3665







 



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