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Doubaï, de Deira à Bur Dubaï
(Emirat de Doubaï, Emirats Arabes Unis) |
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Dimanche 6 novembre 2011
A six heures d'avion de Paris, les Emirats Arabes Unis forment un état fédéral, en plein désert: Créé en 1971, il regroupe sept émirats, Abou Dhabi, Ajman, Sharjah, Fujaïrah, Ras el Kaïmah, Oumm al Qaïwaïn et Doubaï. Les émirats sont les plus importants producteurs, et exportateurs de pétrole dans le monde. NE parlons pas des réserves gazières, très importantes également, situées dans l'émirat d'Abou Dhabi. L'émirat de Doubaï s'est, quant à lui, tourné depuis plusieurs années déjà, vers d'autres ressources: Ports francs, nouvelles technologies et tourisme de luxe. Doubai est d'ailleurs devenue la capitale économique de cette fédération. Un petit retour en arrière s'impose: Les traces des premiers hommes dans la région remontent à plus de 7500 ans. Ces hommes entretenaient des relations avec d'autres civilisations plus au nord, qui devinrent ensuite des partenaires commerciaux. Le port D'Omana (aujourd'hui émirat d'Oumm al Qaïwaïn) devint une plaque tournante importante pour le commerce dans la région, utilisé par les marchands pour transporter des marchandises de la Syrie ou du sud de l'Irak jusqu'en Inde. Le commerce des perles s'impose rapidement. En 630 après J.C, les émissaires du prophète Mahomet arrivent dans la région et la population est peu à peu convertie à l'islam. Les armées islamiques utilisent alors Julfar (l'actuel émirat de Ras El Khaïmah) pour conquérir l'Iran. Et devient ensuite un important port perlier. Bientôt, les populations locales rencontrent les Portugais. En effet, les Européens se disputent déjà le contrôle de l'Océan Indien. Des grandes familles commencent à prendre le contrôle des émirats et l'une d'entre elles, la famille Qawassim, attirent l'attention des Britanniques qui souhaitent développer des routes commerciales dans cette partie du monde. Les Bani Yas, eux, règnent sur l'oasis de Liwa , centre économique régional au début du XVIè siècle avant que ne s'établissent certains des leurs ( les Al Bu Falasah) dans la crique de Doubaï en 1833. La domination des Maktoum est née.
Me voici donc ce matin dans les rues de Doubaï, le premier port des EAU (Emirats Arabes Unis). La cité compte plus d'un million d'habitants mais on ne le dirait pas car ce dimanche est aujourd'hui un jour férié et la ville brille par son calme et son soleil ardent. Fondée au XVIIIè siècle, c'est d'abord un simple bourg ( et un émirat portant le même nom). Aujourd'hui, DoubaÏ est devenue une grande ville divisée en deux parties: Deira au nord et Bur Dubaï au sud. Je suis hébergé dans le quartier de Deira, non loin du marché de l'or. Ce sont ces souks que je vais vous faire découvrir bien que beaucoup de boutiques soient fermées en ce jour de fête. Doubaï est une des capitales mondiales du shopping et ses souks sont populaires. La ville organise d'ailleurs chaque année, pendant un mois, le Shopping Festival , et ce, depuis 1996. Le souk le plus célèbre de la ville est peut être celui de l'or (photo ci-dessous). Des vitrines scintillantes regorgent de bracelets, lingots, boucles d'oreilles ou colliers . On y trouve aussi des objets plus traditionnels: Chapelets de prière, sabres et figurines en pierre à savon.
La température reste encore supportable en cette matinée, pourvu qu'on marche à l'ombre. Je croise quelques touristes occidentaux et asiatiques mais je me retrouve souvent seul parmi les habitants locaux qui m'aident gentiment à trouver mon chemin lorsque je les interroge. Je me sens en parfaite sécurité ici. Je ne me trouve pas très loin du port où se rassemblent les bateaux taxis qui vus transportent de Deira à Bur Dubai en quelques minutes, mais aussi les boutres ( appelés aussi dhows), bateaux arabes traditionnels. Ce voilier, originaire de la Mer Rouge est aussi un petit caboteur. Il y en a plusieurs types, servant la plupart du temps au transport de marchandises. Construit en bois, le boutre mesure de 8 à 30 mètres et possède une poupe carrée ou une poupe pointue. La poupe carrée équipe le baggala ( plus gros navire arabe) mais aussi le ganja (70 à 200 tonneaux) qu'on trouve entre l'Arabie et l'Inde, le sambuck (utilisé pour la pêche perlière) et le Jehazi de Zanzibar. On appelle dhows des petits cargos de construction traditionnelle arabe qui font du cabotage en Mer Rouge et dans l'océan Indien. Ils transportent entre 300 et 500 tonnes de charge à coque en bois très élancée.
A la station Deira Old Souq , j'embarque bientôt sur un de ces bateaux taxis appelés abras (ci-dessous) qui traversent en quelques instants le Khor Dubaï, reliant ainsi facilement Deira à Bur Dubaï. Je paie un dirham pour la traversée et m'assois à l'avant du bateau. Sur l'eau, l'activité est intense.
Quelques instants plus tard, je débarque à la station de Bur Dubaï. Avec l'idée de me promener en direction de la crique qui était autrefois un simple village de pêcheurs. Je passe devant le ministère des finances de Doubaï (juste à côté de la banque HSBC) qui paraît bien petit à côté de notre monumentale construction de Bercy. Quelques mètres plus loin, la tour de guet Al Shandagah ( photo ci-dessous) se dresse fièrement devant moi. Elle fut construite en 1939, et restaurée en 1994 par la municipalité. Les tours de ce genre étaient courantes autrefois afin de voir arriver l'éventuel assaillant.
A quelques minutes de là, je m'arrête à la maison du cheik Al Maktoum , aujourd'hui lieu d'histoire de l'actuelle ville mais ceci donnera lieu à un autre reportage. Doubaï fut créée dans une boucle d'un bras de mer qui s'insinue dans le désert et constitue ainsi un port naturel. C'est le long de ce bras de mer que je marche maintenant. Celui-ci ressemble désormais à une croisette avec bars, restaurants et attractions touristiques. Je note la présence de la maison du cheik Obaid Bin Thani , désormais maison-musée, qui fut construite en 1916 et qui peut être visitée librement. Malheureusement, aujourd'hui est un jour férié et elle est fermée. Cette maison possède une vaste cour donnant sur de nombreuses pièces dont une entrée réservée aux femmes. A l'intérieur de cette demeure, les visiteurs peuvent découvrir l'histoire de l'univers et les débuts du Coran. La maison , construite de gypse, et de roches maritimes, reflétait alors la prospérité de la région grâce entre autre à l'exploitation des perles. D'une surface de 1250 m², la bâtisse comporte deux niveaux et est pourvue de fenêtres et de murs traditionnels. Une centaine de mètres plus loin, j'aperçois le Heritage Village: Ce lieu est une reconstitution d'un village de montagne typique au milieu d'un oasis. On y trouve des maisons construites en boue, et des palmiers. Un fort surmontée d'une grande tour domine le village. Parmi les sites remarquables sur place se trouve une mosquée d'il y a 200 ans, et Al Husen Majlis ( endroit où le chef du village accueillait ses hôtes) avec a salle de conférence, son armurerie et les appartements du chef du village. Les touristes pourront se reposer sur place dans des endroits spécialement aménagés en dégustant café et dattes. L'Heritage Village est un lieu d'histoire du passé maritime des émirats, de l'architecture locale et de la pêche perlière. On le surnomme aussi Hatta Village et l'endroit nous fait replonger 200 à 300 ans en arrière: Ce village , construit à l'entrée de la crique de Doubaï, est considéré comme le plus ancien village de la région avec ses fortifications et sa trentaine de maisons. Les deux tours nord et sud des fortifications étaient destinées à protéger les lieux d'attaques éventuelles et furent érigées dans les années 1880 alors que le Cheik Hasher Bin Maktoum Bin Butti était gouverneur de la ville. Le visiteur est convié à visiter des quartiers de vie et à découvrir ainsi la vie quotidienne et sociale des habitants de l'époque au travers de l'artisanat local.
A côté de l'Heritage Village se trouve le Diving Village. On y raconte la pêche des perles lors des plongées des pêcheurs. Un bateau emmène jusqu'à soixante personnes en mer pour partir à la découverte de l'industrie perlière: Outre la capitaine du bateau, les visiteurs sont accompagnés par des plongeurs, ceux-là mêmes qui plongeaient pour ramener les perles, pendant plus de deux minutes et en apnée. Ils ratissaient le fonds marin pour rapporter de pleines poignées d'huitres d'où ils extrayaient les fameuses perles. La saison de pêche ne durait que six mois ( à partir du mois d'avril) car les conditions météorologiques étaient plus favorables. La pêche perlière était alors si populaire que Doubaï comptait alors 335 bateaux perliers.
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