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Riyad d'hier et d'aujourd'hui
(Riyad, Province de Riyad, Arabie Saoudite)
Heure locale

Mardi 28 février 2012

 

C'est la première fois que je débarque à Riyad. Ma compagnie m'y envoie pour assurer un vol et nous devons tous attendre sur place le prochain avion, deux jours plus tard. Nous sommes donc hébergés à Riyad mais pas dans un hôtel cette fois. Pas sous une tente non plus (après tout, nous sommes dans le désert!). La navette nous conduit dans une ville pour expatriés, Compound Kingdom City, protégée derrière de gros blocs de béton. A l'intérieur, se trouvent les appartements et les maison qui accueillent à l'année des travailleurs étrangers et leurs familles. Installations sportives, piscines, jardins, mais aussi un restaurant, une bibliothèque, un café internet, un petit supermarché et même un...dentiste (sur rendez-vous) complètent les équipements sur place. Je dispose pour ma part d'un grand appartement avec entrée, cuisine américaine équipée, salon avec TV ( mais trop de chaines américaines!), une grande chambre, une salle de bains toilette et plusieurs penderies. C'est en quelque sorte une prison dorée bien que nous soyons libres de sortir si nous le voulons. C'est ce que je fais en louant un taxi pour quelques heures afin d'explorer Riyad. Capitale de l'Arabie saoudite, cette ville est localisée au centre de la péninsule arabique sur un large plateau appelé Nedj (d'une altitude de 762 à 1525 mètres). Elle s'étend sur plus de 1500 km² et abrite plus de quatre millions d'habitants. C'est en effet la ville la plus peuplée du pays. Actuellement, il y fait plutôt frais ( je veux parler d'une température de 24°C l'après-midi) alors que la chaleur sur place peut habituellement atteindre plus de 40° en juillet et août. Avant notre arrivée, une violente tempête de sable s'est abattue sur la région mais nous arrivons heureusement après la bataille. Il fait bon en journée et froid le soir (puisque nous sommes dans le désert). Ici, l'eau est presque plus précieuse que le pétrole (qui ne coûte rien!) et on a construit 96 puits . C'est que Riyad ne reçoit annuellement que quelques précipitations dont le trop-plein est jalousement conservé par cinq grands barrages. Une conduite de 467 kilomètres apporte aussi de l'eau désalinisée du Golfe Persique.


 

L'automobile est la reine dan Riyad. Pour se déplacer, il faut prendre un taxi car les transports en commun n'existent (pratiquement) pas. Les gens que je rencontre sur place sont de deux types: Des travailleurs étrangers ( Philippins, Indiens...) et des Saoudiens. Tous sont charmants avec moi et m'accueillent même avec un thé local et des dattes fraiches au centre d'information d'Addiriyah. On dénombre plusieurs quartiers à Riyad: Batha qui correspond au vieux quartier de la ville actuellement rénové afin de perpétuer la mémoire de la famille Al Saoud. Un souk s'y tient où l'on vend des bijoux en or. C'est à cet endroit aussi que les exécutions publiques ont lieu au sabre tous les vendredis matins. Thalia est un autre quartier qui héberge le siège de la société de désalinisation de l'eau. Thalia Street est surnommée « les Champs Elysées de Riyad ». Enfin, Hai As Safarat correspond au quartier diplomatique de la ville. Situé sur la route de Djeddah et de La Mecque, il se cache derrière une enceinte et accueille les ambassades (et leurs personnels) de différents pays.

Parmi les curiosités de la ville, je remarque la Tour Faisaliah (photo ci-dessus) d'une hauteur de 267 mètres et construite par l'architecte Norman Foster de 1997 à 2000. Sa forme pyramidale lui donne un aspect original, avec un globe de verre en son sommet, globe qui abrite un restaurant panoramique. Un centre commercial réservé aux familles ( et interdit aux hommes seuls!) s'y trouve également ainsi qu'un hôtel cinq étoiles. La Tour Faisaliah est le premier gratte-ciel construit dans le royaume. Elle possède 44 étages qui coutèrent la bagatelle de 350 millions de dollars financés par la Fondation du Roi Faisal.

Une autre tout, la Tour du Royaume (ci-dessous) rivalise avec la précédente et reste le plus haut gratte-ciel d'Arabie saoudite. Elle ressemble à un décapsuleur planté dans le sol. D'une hauteur de 302 mètres, elle offre en son sommet un pont panoramique. Au pied de la tour se trouve un centre commercial. La tour est la propriété d'Al Walid, un prince de la famille royale saoudienne. Sa construction coûta 1,7milliard de rials saoudiens.


 

Il m'est difficile d'obtenir des informations sur les curiosités touristiques. Riyad n'est pas à proprement parler un lieu de tourisme et les gens que j'interroge sur place ne m'apportent pas beaucoup d'aide. Je choisis de visiter le vieux Riyad appelé aussi Addiriyah. Ce lieu est symbolique à plusieurs titres, historique,culturel, architectural et traditionnel. Pendant près de trois siècles, Addiriyah fut le centre de décision de la famille Al Saoud, famille régnante de l'Arabie saoudite depuis 1744. C'est de cet endroit qu'apparut l'idée ( en 1745) de guider le peuple sur la voix du prophète et de chasser du pays les hérétiques. Addiriyah reste aujourd'hui un lieu de mémoire pour beaucoup de Saoudiens qui viennent pique niquer ou se promener à l'endroit qui vit jadis l'ascension du premier état saoudien et servit de capitale. Situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Riyad, Addiriyah est aujourd'hui un immense chantier: On y construit et on rénove. Notre taxi nous ballade au hasard des rues et je suis bien obligé de lui faire confiance. J'aperçois au loin les fortifications de la vieille ville, murailles qui furent témoins de bien des batailles (photo ci-dessous).

 

Des travaux de fouilles ont lieu avec la participation de la commission du tourisme et des antiquités. Nous nous arrêtons quelques instants près d'un de ces chantiers de fouilles mais il nous est formellement interdit d'y pénétrer. En règle générale, mieux vaut savoir ce qu'on photographie ici sous peine de se retrouver en prison. Je demande donc s'il m'est permis de photographier ceci ou cela, par précaution. Sur les conseils du garde du chantier, notre chauffeur me conduit à un centre d'information touristique. Je découvre sur place plusieurs choses: D'abord, une maquette d'Addiriyah représentant les travaux de restauration prévus. Je distingue la mosquée Al Zaweehra actuellement en cours de rénovation et le parc Addiriyah en cours de réalisation. Le quartier de Turaif est le quartier principal d'Addiriyah: Là se trouvait la maison de la famille Al Saoud, ceinte d'un mur dominant les autres quartiers et garni de tours de guet (ci-dessous). Ce quartier de Turaif fut déclaré site classé par l'Unesco en 2010. Les ruines de la vieille ville s'étendent de chaque côté d'une étroite vallée connue sous le nom de Wadi Hanifa qui s'étend vers le sud de la cité, et se divisent en trois parties: Turaif, Ghusaiba et Al Mulaybeed. Les constructions sont faites de terre et de petites palmeraies s'étendent ici et là.


 

Plusieurs projets sont mis sur pied dans un futur proche: Addiriyah a prévu de s'équiper de plusieurs musées, par exemple un musée consacré au commerce et aux richesses, un autre consacré à la vie quotidienne de l'endroit, un autre dédié au cheval arabe,un musée militaire et un musée consacré à la ville d'Addiriyah. Un panneau d'information mentionne le marché traditionnel d'Atturaif mais mon interlocuteur me dit que ce lieu fait aussi partie des projets en cours de réalisation. Il me faudra donc revenir sur place dans quelques années pour profiter de toutes ces belles choses.

L'histoire d'Addiriyah remonte en effet au 15è siècle avec la fondation de la ville par Al Mani Mraydi, un ancêtre de la famille royale saoudienne. Mani et son clan était venu de la région d'Al Qatif (Est de l'Arabie) sur l'invitation d'Ibn Dir, alors chef d'un groupe de colonies qui forment aujourd'hui Riyad. On dit que Ibn Dir aurait été parent avec Mani. Mani s'établit d'abord dans les quartiers de Ghusaiba et de Al Mulaybeed.Plus tard, au XVIIIè siècle, d'autres familles de tribus bédouines vinrent s'établir aussi à cet endroit et la ville d'Addiriyah prit de l'importance. Pluieurs structures ont déjà été rénovées comme le Nasr Qasr , le Palais et les bains de Al Turaif, le Palais Saad bin Saoud (rénové dans les années 1990), le Burj Faysal ( un mur de la tour rénovée en 1980), des morceaux de murs d'enceinte principale, des murs extérieurs et des tours de guet (ci-dessous).

 

 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Al Faisaliah hotel: http://www.rosewoodhotels.com/en/alfaisaliahhotel/

  • Site officiel de la ville de Riyad: http://www.arriyadh.com/eng/index.aspx/?1=1&menuId=36

  • Approfondir sa connaissance sur l'Arabie saoudite: http://www.splendidarabia.com/

  • Office de tourisme d'Arabie saoudite, 5 avenue Hoche 75008 Paris. Tel: 01 56 79 40 00. Avant votre départ, renseignez-vous sur les possibilités de rencontrer un guide une fois sur place. Ne comptez pas (comme moi!) sur les chauffeurs de taxi étrangers qui ne connaissent pas l'endroit et vous conduiront où ils auront envie.

     

    http://www.sauditourism.com.sa/en/

  • Chauffeur taxi: Mathew George: 053 000 59 81 (portable). 160 rials pour une sortie de 4h30. N'hésitez pas à négocier les tarifs et refusez de payer à l'heure (on vous demandera 50 rials/heure). Préférez un prix global.

 



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