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Le Musée National d'Arabie Saoudite
(Riyad, Province de Riyad, Arabie Saoudite) |
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Mardi 28 février 2012
Il existe un lieu culturel incontournable à Riyad: Le musée national d'Arabie saoudite. Huit galeries composent ce musée: L'homme et l'univers, les Royaumes d'Arabie, Jahiliyyah, le Hajj et les deux saintes mosquées sont situées au rez-de-chaussée du bâtiment. La mission du Prophète, L'Islam et la péninsule arabique, les premier et second états saoudiens, et l'unification sont situées au premier étage.
La première galerie nous fait découvrir la péninsule arabique. Située au sud-ouest de l'Asie, celle-ci est désertique mais joue un rôle géopolitique fondamental à cause des ses gigantesques réserves de gaz et de pétrole. Bordée par la mer Rouge et le Golfe d'Aqaba à l'ouest, par le golfe d'Aden au sud-ouest, par l'océan Indien au sud , par la mer d'Arabie au sud-est et par le golfe d'Oman et le golfe Persique à l'est , l'Arabie comprend sept états: L'Arabie saoudite (ci-dessous), le Yémen,Oman, le Qatar, les Emirats Arabes Unis, le Koweit et Bahrain. Pour une population totale de près de 78 millions de personnes (chiffres 2008).
Je découvre tour à tour les minéraux locaux, mais aussi les outils préhistoriques (souvent taillés dans des pierres) qui servirent aux premiers hommes. Les galeries sont largement agrémentées d'écrans de télévision montrant des films qui relatent les origines de la péninsule, avec musique et bruitages. Je découvre des arbres pétrifiés et des reptiles géants qui occupèrent autrefois ce territoire. Les stades d'évolution des espèces animales et végétales sont abordés et décrits avec précision. La Mer Rouge nous est décrite: D'une superficie de 450 000 km², celle-ci évite aux navigateurs venus d'Asie du sud-est de contourner l'Afrique pour parvenir en Europe. Elle tiendrait son nom de la couleur d'algues qui envahissent ponctuellement les eaux et lui donnent une couleur rougeâtre lorsqu'elles meurent. Nommée Mer d'Edom par les Hébreux, elle a une profondeur maximale de 2500 mètres ( pour une profondeur moyenne de 500 mètres) et est parsemée d'îles et d'archipels. Sa forte salinité permet de mieux y flotter. Une activité volcanique existe dans ses parties les plus profondes, qui est due au mouvement tectonique des plaques terrestres, entamé il y a une trentaine de millions d'années. Mon regard croise aussi les noms de la montagne Sarawat (chaine montagneuse parallèle à la Mer rouge), la Mésopotamie (région du Moyen Orient située entre le Tigre et l'Euphrate) et sa culture, le golfe arabique, la Mer de sable, les oasis et l'histoire des déserts. Bientôt, nous abordons les relations entre les villes arabes et l'on apprend que les habitants vivaient principalement de cultures, de la chasse et d'artisanat, puis on découvre les débuts de l'écriture, 3500 ans avant JC (photo ci-dessous), en Mésopotamie. On nous dit que les premiers alphabets apparurent entre 2000 à 1500 ans avant JC en Syrie et on étudie l'apparition de l'écriture en Arabie saoudite.
La deuxième galerie est consacrée aux royaumes d'Arabie, et nous fait découvrir les artisans de Dilmun et leurs réalisations (ornements et objets artistiques réalisés dans divers matériaux). Dilmun est un pays qui est mentionné tout au long de l'histoire de la Mésopotamie ancienne, depuis le troisième millénaire avant JC ( jusqu'au premier millénaire). Situé plus précisément dans l'île de Bahrein, et au Koweit, ce nom pourrait correspondre à une fédération de petits ports de transit des époques anciennes, qui pourvoyait la Mésopotamie en bois, en pierres précieuses et en cuivre. Les tribus pastorales jouent un rôle important dans les royaumes d'Arabie. La chasse aux chameaux puis leur domestication est courante et on utilise ensuite l'animal comme moyen de transport sur les routes des caravanes (Qurayyah). On nous parle de Nabodinus, le dernier Roi babylonien indépendant puis de l'urbanisation progressive de la société arabique entre les 8è et les 4è siècles avant JC, avec notamment le développement des marchés des épices et des aromates. Une reconstitution d'un temple de Al Faw (photo ci-dessous) est présentée. Al Faw fut le site de l'ancienne cité florissante de Qaryat Al Faw, probable capitale du royaume de Kindah, il y a 2000 ans. Elle était une ville étape sur la route de l'encens (qui reliait autrefois l'Egypte à l'Arabie et l'Inde) entre le Yémen ancien et le reste de la péninsule. Je découvre aussi le royaume arabique d'Al Ula, une oasis située à environ 200 km au nord-ouest de Tayma ( où se trouve un célèbre sanctuaire). Al Ula était alors la capitale de l'empire Lihyan, sur la route de l'encens.
Un peu plus loin, j'assiste à une présentation virtuelle de Madain Saleh, lieu situé au nord-ouest de l'Arabie saoudite où se trouvent les vestiges de la cité nabatéenne d'Hégra sur une surface d'environ 500 hectares. Le lieu a depuis reçu le nom de site archéologique de Al Hijr par l'Unesco. Cette oasis était située sur la piste caravanière reliant Pétra à Hedjaz. Il y a 2000 ans, 138 tombeaux rupestres monumentaux avaient alors été érigés à Pétra par les Nabatéens. J'apprends bientôt l'existence d'un pont nabatéen du côté de la mer rouge: Akra Komi. Parmi les anciennes cités arabiques, figure la ville de Thaj, à 600 km au nord-ouest de Riyad. Sa construction serait postérieure aux conquêtes d'Alexandre le Grand (330 avant JC) où on a découvert un trésor caché (photo ci-dessous) au nord-ouest de l'ancienne cité. La fin tumultueuse des royaumes d'Arabie est étudiée avec des conflits locaux qui diviseront les territoires et conduiront peu à peu au rôle fédérateur de l'islam. Najran, ville à la frontière avec le Yémen, connut , elle aussi une riche histoire et joua entre autre le rôle de débouché des pistes caravanières d'Arabie du sud au premier siècle après JC.
Je pénètre maintenant dans la galerie Jahiliyyah. Ce nom désigne dans la Coran la période pré-islamique caractérisée par la présence à la Mecque d'un panthéon d'idoles. Certaines de ces idoles sont d'importation yéménite mais d'origine assez floue: Al Lat (la déesse), Al Uzza (l'être tout-puissant), Manat (symbole du destin et de la mort), Nasr (le vautour)... La montée de la culture islamique a lieu 400 à 600 ans après JC et on assiste alors à une compétition entre les Byzantins et les Sassanides. On apprend aussi que le travail du métal, la céramique, la construction des villes et la médecine furent antérieurs à l'islam. Des noms sont cités comme Khaybar (oasis situé dans le Hedjaz, et lieu de la bataille de Khaybar qui opposa Mahomet et ses fidèles aux Juifs en 628-629) et Jarash. J'admire au passage un trésor de pièces pré-islamiques trouvées dans une jarre (photo ci-dessous). Et des scriptes arabes (du 15è siècle avant JC) sont présentés (deuxième photo). La galerie aborde ensuite le rôle primordial du cheval arabe dans les guerres tribales, puis la poésie (milieu du 5è siècle après JC). Les lieux de pèlerinage avant l'islam ( de Ka'bah à Makkah) sont étudiés et je découvre qu'une multitude de religions existait avant l'arrivée de l'islam: Christianisme, zoroastrianisme et croyance en divers dieux païens. Plusieurs périodes conflictuelles eurent alors lieu en Arabie saoudite qui laisseront bientôt place à l'islam.
La mission du Prophète est une galerie qui permet d'apprendre ce que fut la vie du Prophète Mahomet, chef religieux, politique et militaire arabe de la tribu de Quraych. Fondateur de l'islam, il est considéré comme le prophète majeur. Selon la tradition islamique, il serait né à La Mecque en 570. Successivement, je découvre la lignée de Mahomet, sa montée, son voyage en Syrie, son mariage à Khadija, la révélation, et le complot qui fut fomenté pour l'abattre. Un magnifique Coran écrit à la main orne la galerie (ci-dessous).
L'étape suivante me conduit à l'islam et la péninsule arabique. J'apprends que le premier état saoudien fut fondé sous l'islam en 1726. Un chef tribal local, Ibn Saoud, s'associe avec un religieux, Ibn Abdelwahhab afin de réinstaller les dogmes formant l'islam authentique. La famille Al Saoud et le royaume connaissent alors des confrontations au gré d'accords ou de désaccords avec les pays voisins (Egypte, Empire ottoman) et le premier état saoudien disparaît en 1818. L'exposition aborde les imams du premier état saoudien, l'expansion de l'état et ses forces armées ( la manière dont les armées sont levées dans les villes et les tribus), l'alliance de Aldirriyah (capitale du premier état saoudien, mais aussi centre de gouvernement et centre d'apprentissage). Un chapitre est consacré à la vie de l'imam Abdullah bin Saud (ci-dessous), au siège de Al Dirriyah ( en 1816) et aux batailles d'Ibrahim Pasha alors qu'il se rendait à Najd. Général et homme d'état égyptien, Ibrahim Pasha naquit en Macédoine orientale. Il prendra rapidement le commandement de l'armée égyptienne, mènera laborieusement campagne contre les Wahhabites ( qu'il vaincra), lors de la traversée du désert de Dariya . Puis, un second état saoudien est bientôt créé (qui disparaitra en 1889). Sa capitale en sera Riyad et viendra alors le règne de l'imam Faisal bin Turki (1837).
Nous arrivons ensuite à l'unification. Avec le retour de la famille Al Saoud dans les années 1890. C'est la reconquête de Riyad, puis la bataille de Masmak le 14 janvier 1902. Le Nedj redevient alors une province du nouvel état saoudien en 1932. Cette galerie offre plusieurs vitrines montrant les habits et parements de l'époque (ci-dessous) et évoque la vie des tribus (deuxième photo) . C'est aussi la renaissance de Al Hasa (en 1913) , plus grande oasis du monde située dans le désert de la province orientale saoudienne d'Ach Charqiya mais aussi ville de l'endroit. On y trouve beaucoup de puits de pétrole, cette source d'énergie découverte au début des années 1920.
Je termine ma visite par le Hajj et les deux saintes mosquées. On y parle de la route vers La Mecque. Une superbe reconstitution de la mosquée du Prophète à Médine se dresse dans la galerie (première photo). Elle contient des objets précieux ainsi que des pierres gravées. On apprend que Médine accueillit le Prophète en 622 après qu'il eut, selon le Coran, reçu l'ordre de quitter La Mecque, à 430 km de là. C'est aussi à Médine que Mahomet mourut et fut enterré en 632. Médine est la deuxième ville sainte de l'islam, après La Mecque. Et nombreux sont les fidèles qui viennent visiter le tombeau de Mahomet et les mosquées. A l'époque pré-islamique, Médine portait le nom de Yathrib, nom déjà mentionné vers 550 avant JC, sur des documents cunéiformes du roi babylonien Nabonide. Mahomet la rebaptisera la ville illuminée. Le hajj à travers les siècles est abordé grâce à une galerie de panneaux avec photos et textes. Pour les Musulmans, le Hajj symbolise le pèlerinage aux lieux saints de La Mecque en Arabie saoudite. C'est entre le 8 et le 13 du mois lunaire que se tient ce pèlerinage, cinquième pilier de l'Islam. Le grand pèlerinage à La Mecque trouve son origine musulmane dans des versets coraniques de l'époque médinoise. Il existait déjà un pèlerinage similaire chez les Arabes pré-islamiques, païens ou chrétiens. Des rites semblables existaient alors autour de la Ka'ba (contenant la Pierre noire) ( rideau de la porte de la Ka'ba ci-dessous). Et les pèlerins pré-musulmans revêtaient un habit rituel et se rasaient le crâne pour se mettre en état de sacralisation. Le grand pèlerinage de La Mecque,considéré comme l'un des cinq piliers de l'Islam (ces cinq piliers sont la foi en un Dieu unique, l'accomplissement de la prière quotidienne, la charité envers les nécessiteux, le respect du jeûne lors du mois de Ramadan, et le Hajj, pèlerinage à la Mecque) est obligatoire pour toute personne responsable qui a la capacité financière et physique pour le faire. Il n'est cependant pas nécessaire de pratiquer ce pèlerinage plusieurs fois.
Je quitte ce musée national avec l'impression d'avoir appris énormément de choses. Et je vous en conseille la visite si vous êtes de passage à Riyad. Prévoyez deux heures de visite sur place et la prise de photos est autorisée. J'espère enfin que ce petit reportage vous aura donné envie d'enrichir vos connaissances sur l'Arabie saoudite.
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