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Flore de Madagascar
(Madagascar)
Heure locale

Lundi 4 juin 2012

 

Madagascar, longue île de l'océan indien séparée de l'Afrique par le canal du Mozambique, est souvent surnommée l'île continent. On l'appelle aussi l'île rouge ( à cause de la latérite) ou le huitième continent. Cinquième île du monde par sa superficie, Madagascar fait 587 000 km2. Je viens d'atterrir ce matin à Tananarive, la capitale, située sur les hauts plateaux de cette île. Cela fait plusieurs années que je ne m'y suis plus rendu et je compte bien en profiter pour découvrir les curiosités des lieux. Le relief est divisé en trois parties, du nord au sud : une étroite bande côtière à l'est, des hauts plateaux au centre (là où je me trouve), et les plaines de l'ouest. Les hauts plateaux couvrent 60% de la superficie de l'île à une altitude de 800 à 1600 mètres. Le climat varie bien sûr en fonction de l'endroit où on se trouve : Des pluies abondantes arrosent le nord et le nord-est durant la mousson ( de décembre à avril) et le climat équatorial offre des température entre 15 et 37°C. Sur la côte est, c'est un climat équatorial humide souvent confronté aux cyclones dévastateurs (de janvier à mars). L'ouest de l'île est moins pluvieux et possède des savanes. Le centre de Madagascar est formé par les Hautes Terres (1200 à 1500 mètres) et son climat est subtropical avec des températures moyennes de 20°C. Enfin l'extrême sud est très sec et les pluies sont comptées. Les températures subissent de grandes variations (de -6° à 40°C).

La grande île possède une faune et une flore que l'on peut retrouver sur les continents dont Madagascar s'est séparée il y a 240 millions d'années : L'Afrique, l'Amérique, l'Inde, L'Australie et l'Antarctique.


 

J'ai choisi de me rendre dans le jardin botanique de Lémurs Parc, à une vingtaine de kilomètres de Tananarive. Je vais y découvrir une végétation luxuriante et variée bordée par la rivière de Katsaoka (ci-dessous). Celle-ci fait office de limite pour ce qui forme l'habitat de nombreux lémuriens qui vivent à cet endroit. Ses eaux boueuses ne l'ont pas toujours été. Elles sont le résultat de l'érosion provoquée par le défrichage des terres environnantes. L'absence de végétation permet ainsi à la terre de ruisseler jusqu'à la rivière. A l'origine, c'est un torrent qui descend de l'Ankaratra pour se diluer ensuite dans l'Andromba.

Un guide me conduit à l'intérieur du parc et je découvre rapidement quelques espèces de plantes incontournables comme ces magnifiques bambous (deuxième photo ci-dessous) de type bamboosa vulgaris, aux codes barres verts sur les troncs. On compte 32 espèces endémiques de cette plante à Madagascar. Quelques autres ont été introduites sur l'île par l'homme. Les artisans malgaches utilisent surtout les petits bambous dans la capitale ou aux alentours, tandis que les gros bambous sont utilisés dans la partie est de l'île.


 

L'aloès (ci-dessous) offre de superbes fleurs oranges regroupées sur de longues tiges mesurant parfois plus d'un mètre. Cette plante pousse souvent dans la savane et on en rencontre 77 espèces sur la grande île. Son suc épaissi est mis à profit pour son effet laxatif et pour évacuer la bile vers l'intestin. Le gel extrait de ses feuilles soulage aussi les douleurs cutanées en accélérant la guérison une fois appliqué sur les brûlures et sur les plaies. L'aloès se cultive facilement.


 

Une autre plante curieuse attire mon attention : Les botanistes l'appellent pachypodium (ci-dessous) tandis que je leur trouve une ressemblance avec des coraux. On la surnomme aussi pied d'éléphant ou encore baobab nain et elle donne de petites fleurs ravissantes à ses extrémités.

Le pandanus ci-dessous (deuxième photo ci-dessous) porte plusieurs noms : vacoa,vaquois,baquois,palmier à vis, ou pinpin (sur l'île de la Réunion). Plante en forme de parasol, le pandanus n'est pas un palmier mais il peut atteindre plusieurs mètres de hauteur. Ses feuilles sont insérées en spirales au bout de chacune de ses ramifications. Elles sont coriaces et légèrement épineuses sur les bords. Originaire de l'océan indien, on ne sait pas si elle a été introduite par les peuples austronésiens lors de leur migration jusqu'à Madagascar ou si elle était déjà présente sur l'île à l'arrivée des hommes. On l'utilise pour l'alimentation et pour l’artisanat.


 

L'arbre du voyageur (cliché ci-dessous),lui, est originaire de la grande île. Ravinala est le nom malgache de cette plante et son nom vernaculaire dans les langues occidentales viendrait du fait que l'eau est conservée dans sa gaine foliaire, permettant au voyageur de passage de se désaltérer. Ce n'est pas un arbre (malgré son nom) mais une plante herbacée qui ressemble parfois à un palmier. Repérable de loin, sa taille peut atteindre 20 mètres. Ses vastes feuilles disposées en éventail sur un même plan permettent la récupération des eaux de pluie qui tombe à la base de la plante en forme de coupe. Les moustiques viennent y pondre mais ce lieu est aussi le refuge des coléoptères et des batraciens. Une fois en fleurs, la plante offre, à partir de septembre, de grandes fleurs blanches. Les lémuriens et les chauve-souris se chargent alors de la pollinisation de la plante. Ses différentes parties sont utilisées comme matériaux de construction pour les cases traditionnelles, mais aussi pour la confection de panneaux muraux, la réalisation de couvertures (une fois la feuille séchée) tandis que le tronc sert à fabriquer des planches souples (pour fabriquer des planchers).


 

Un peu plus loin, voici une fougère étonnante : Les cornes de cerf (ou platycerium)(ci-dessous). Cette plante possède un type de feuilles qui s'étalent contre le tronc d'arbre et ressortant comme une corne d'un cerf, d'où son nom. Une plante adulte peut atteindre jusqu'à un mètre de long. Les cornes de cerf sont utilisées dans les jardins tropicaux comme plante décorative.


 

Et voici la vanille (ci-dessous). Cette épice constituée par un fruit de certaines orchidées tropicales fut introduite sur Madagascar vers 1880 par des planteurs réunionnais. Les premières plantations de vanille auront lieu sur l'île de Nosy Bé. Puis la plante conquerra les régions orientales de Madagascar à cause de leur climat humide favorable. Dès 1929, la production malgache atteindra les 1000 tonnes grâce à l'engouement général. L'île conserve aujourd'hui son rang de premier exportateur mondial, avec 60% de la vanille produite dans le monde.


 

Le riz rouge est la céréale omniprésente qui marque le paysage de Madagascar (ci-dessous). Je croise en effet de nombreuses rizières sur la route me conduisant à Lémurs Parc. C'est l'alimentation de base de la population. Ce riz est plus onéreux que le riz asiatique importé. Plusieurs kilos de riz sont nécessaires au malgache pour se nourrir chaque année. Sur la photo ci-dessous, je croise dans un petit village un homme qui fait sécher sa récolte à même le sol le long de la route (deuxième photo). Cette céréale est aussi symbolique puisque le blanc du drapeau malgache représente le riz récolté mais aussi le lamba (pièce principale du costume traditionnel malgache) porté par les femmes.


 

De retour à Tananarive, je passe devant un massif de trompettes de Jéricho qui fleurit la maison du consul de France (dans la Ville haute). Un peu plus loin, je découvre la poinsettia ou fleur de Madagascar (deuxième photo ci-dessous) car lorsqu'on plie sa feuille en deux, on retrouve la forme de l'île. Cette plante peut atteindre jusqu'à 5 mètres de hauteur. Cette fleur symbolise Noël partout dans le monde car on la retrouve comme plante décorative dans de nombreux pays pour les fêtes de fin d'année.


 

Comment terminer ce tour d'horizon de la flore malgache sans aborder le bougainvillier? (ci-dessous).La plante doit son nom à son premier spécimen qui fut découvert par un botaniste Philibert Commerson au Brésil lors de l'expédition autour du monde alors dirigée par l'explorateur français Louis Antoine de Bougainville. Cet arbuste des forêts tropicales humides, originaire d'Amérique du sud, est un épineux grimpant et arbore des couleurs vives.


 

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