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La Ville Haute de Tananarive
(Madagascar)
Heure locale

Mardi 5 juin 2012

 

Visiter Tananarive, c'est faire un bond dans l'histoire, un retour en arrière. Il s'agit d'observer la vie de la rue pour avoir l'impression de se trouver dans un endroit qui ne ressemble à aucun autre. La capitale fut d'abord une forteresse au début du XVII ème siècle construite par les rois Merina, qui en firent leur résidence principale dans les années 1790. Les Merina forment un peuple originaire de la partie nord des hautes terres centrales de Madagascar, dans la région de Tananarive. Ils donnèrent ainsi naissance à un royaume, celui des hautes terres centrales, à l'époque féodale malgache. La capitale fut ainsi successivement nommée Ambohitrabiby aux XVI ème et XVII ème siècle sous le règne de Ralambo, Antananarivo au XVII ème siècle (sous les règnes d'Andrianjaka jusqu'à celui d'Adriamasinavalona), Ambohimanga au XVIII ème siècle sous Andrianampoinimerina et Antananarivo aux XVIII ème siècle et XIX ème siècle d' Andrianampoinimerina à Ranavalona III.

Merina pourrait signifier  « gouvernement » ou « royaume » en vieux malais.Mais les historiens malgaches restent encore aujourd'hui partagés sur l'origine véritable de ce nom.

Les recherches entreprises semblent montrer que le peuple malgache serait majoritairement originaire de l'archipel indonésien. Arrivés sans doute sur les côtes en canoé à balancier au début de notre ère.

Tananarive trouve sa signification dans « la Ville des Mille »(tanan signifiant la ville et arivo voulant dire mille) à cause sans doute des mille collines (elles sont effectivement nombreuses à cet endroit) ou des mille guerriers ( à cause de l'importante garnison royale qui résidait sur le lieu).

La communauté se développera rapidement puis Radama 1er prendra même le contrôle de la grande île au XIX ème siècle. C'est en 1895 que les Français s'emparent de la ville, qui deviendra plus tard la capitale de la colonie française de Madagascar. Tananarive a, depuis l'accession du pays à l'indépendance en 1960 , conservé son statut de capitale.


 

Je décide aujourd'hui de partir à la découverte de la Ville Haute de la capitale. En effet, Tananarive est constituée de deux parties : La Ville Basse et la Ville Haute. Cette dernière n'est pas aussi bruyante ni stressante que la partie basse de la capitale, et recèle des trésors historiques, à commencer par le Palais de la Reine (en photo ci-dessus). Aurélien me retrouve à l'hôtel à 8h30 et nous partons en direction de la Place de l'Indépendance. Un petit jardin se trouve à cet endroit, peuplé de jacarandas et équipé de petits bancs, une escale rafraichissante après avoir grimpé le grand escalier d'Antaninarenina. Face à cette place, j'aperçois le Palais d'Ambohitsorohitra, au milieu de la circulation dense. Mon chauffeur me déconseille de prendre une photo sous peine de me faire confisquer mon appareil. C'est dommage car la bâtisse est jolie et construite (entre 1890 et 1892) dans le style Rococo pour servir à l'époque de résidence au Résident Général de France! Elle abrita autrefois l'ambassade de France avant d'accueillir de nos jours la Présidence de la République, d'où une surveillance accrue. Notre véhicule emprunte une route unique pavée pour monter jusqu'à Andohalo, ce vieux quartier rassemblant d'anciennes maisons, des églises et des temples. Cet endroit évoque l'époque où les hauts dignitaires de la cour, les familles princières et les résidents étrangers y résidaient. Sur notre chemin, nous traversons la rue des bijoutiers, une rue commerçante comme une autre, embouteillée et sans cachet particulier si ce n'est qu'elle est occupée par des bijoutiers karanes (indo-pakistanais).


 

Dans le quartier d'Andohalo, se trouve une place centrale (du même nom) qui servait autrefois aux grands rassemblements publics comme les cérémonies de couronnement des souverains ainsi que les « kabary » royaux (discours) lors des grandes occasions C'est aujourd'hui un jardin public . Juste à côté se trouve le Lycée Galliéni (appelé aussi lycée d'Andohalo) (première photo ci-dessus) qui est, avec le lycée Jules Ferry, le plus ancien lycée de la capitale malgache. Il fut construit en 1908 et accueillit des garçons ( alors que le lycée Jules Ferry accueillait les filles!). Sa construction défraya la chronique car elle allait défigurer, selon certains, le paysage. Il faut dire qu'à son emplacement s'élevaient autrefois des demeures cossues des familles de la cour et de la bourgeoisie.D'illustres noms se forgèrent dans ce lycée. Dans le gymnase, le comité d'examen du baccalauréat organise les épreuves sportives à venir. Je salue l'assemblée quelques instants.Celle-ci me convie à expliquer la raison de ma présence. Je leur explique que je visite la Ville Haute pour faire un reportage qui sera publié sur mon site de voyages et je leur remet des cartes de visite. Non loin de là, la cathédrale (deuxième photo), de style néo gothique et roman, récemment rénovée, est surmontée d'une statue de la Vierge. Ses portes sont malheureusement closes en ce mardi matin et je n'aurai pas la chance de pouvoir en découvrir ses (éventuelles)curiosités intérieures. L'édifice comporte deux hautes tours et fut bâti en pierre à partir de 1873 pour rehausser l'image des catholiques.Sur la place de cette cathédrale se trouve une petite chapelle où viennent prier les fidèles ainsi qu'une tombe récente de pierre en forme de fuseau renfermant les restes de Victoire Rasoamanarivo, femme de devoir et de piété plus tard élevée au rang de Bienheureuse par le Vatican. Une peinture représente Victoire sur un mur d'enceinte de la cathédrale dans la rue voisine.

 

Aurélien me confie à un guide, Benji. C'est en compagnie de Benji que je vais passer ma matinée à sillonner la Ville Haute. Nous débutons cette visite devant une fresque située dans la rue Ravelojaona (qui conduit au Palais de la Reine). Cette fresque (première photo ci-dessus) relate la vie quotidienne du peuple malgache. Elle fut réalisée de 1940 à 1946 par un étudiant malgache et représente notamment l'arrivée des Français à Madagascar et la dernière reine malgache (comme sur cette photo) avant sa déportation (par les Français) sur l'île de la Réunion puis en Algérie. Nous grimpons tranquillement vers le Palais de la Reine, la curiosité du moment. Juste avant se trouve un bureau municipal (une sorte de mairie d'arrondissement) qui arbore deux drapeaux (deuxième photo) : Le drapeau communal (jaune et bleu) portant le zébu qui est l’emblème de Tananarive et le drapeau de Madagascar (rouge comme le linceul des rois autrefois, représentant aussi le sang du zébu immolé pour le retournement des morts, blanc comme le riz récolté ou le lamba, cette pièce de tissu dont se drapaient les femmes, et enfin le vert, compagnon des voyageurs avec le ravenala, arbre des voyageurs, ce vert symbolisant l'union de l'homme et de la nature, ou encore le vert des rizières).


 

Le Palais de la Reine ( ou Rova) fut la demeure officielle des souverains de Madagascar durant le XIX ème siècle. Perché sur l'une des plus hautes collines de Tananarive, on peut le voir de très loin. On est à cet endroit à 1650 mètres. Ce lieu était l'endroit où une importante garnison royale merina avait établi son camp depuis le XVIII ème siècle (ce qui vaut d'ailleurs le nom de Ville aux mille guerriers, pour décrire Tananarive).Les règnes d'Andrianampoinimerina et de Radama 1er verront les premiers aménagements significatifs de cette résidence royale. L'édifice sera d'abord érigé en bois, un matériau noble et chaud dans la tradition malgache d'après les plan de l'architecte français Jean Laborde. Cette construction fut réalisée à la demande de la reine Ranavalona 1ère. Celle-ci régna sur le Royaume de Madagascar de 1828 à 1861, à la place de son époux, Radama 1er. Autoritaire, elle prendra ses distances avec les Européens et combattra aussi les missionnaires chrétiens dont elle martyrisera les fidèles (en en jetant 14, vivants, depuis le haut d'une falaise située au pied du Palais).

Vingt ans plus tard, le Palais est rebâti en pierre (un matériau froid pour les Malgaches) sous la direction de l'architecte britannique James Cameron. Ce dernier ajoute un temple protestant (deuxième photo) à l'ensemble royal, suite à la conversion au christianisme de la reine Rasoherina, seconde reine de Madagascar. Les conditions qui lui furent alors imposées pour l'obtention du trône incluent la défense de la monarchie et la liberté de culte. La deuxième reine est couronnée le 13 mai 1863.

L'ensemble architectural est complété par d'autres pavillons (dont le Palais d'Argent) et son entrée est encadrée par un arc de triomphe (troisième photo) surmonté par un épervier, symbole de la royauté merina. Le Palais d'Argent (surnommé aussi Tranovola) avait été construit en 1845 par Ranavalona 1er , en bois, couvert de bardeaux. L'extérieur du Palais était à l'époque entouré de piliers. L'endroit contenait aussi Manampisoa (ou surcroit de beauté) qui fut érigé de 1865 à 1867 par Pool et Cameron à la demande de la Reine Rasoherina. Entièrement en bois, il possédait deux niveaux dans le style cottage anglais. Le site devient le mausolée des rois d'Emyrne, puis de Madagascar. L'architecture générale du bâtiment est difficilement classable même si on peut noter une sobre influence italienne. A l'annexion coloniale française, en 1896, la monarchie est abolie, le Palais perd sa fonction politique mais il est conservé par le Gouverneur Galliéni. Celui-ci y rassemble les reliques de la Royauté. Après l'indépendance de la grande île (en 1960), le Rova ne retrouve pas la fonction politique qui avait été la sienne autrefois. Il intègre simplement le patrimoine de la République malgache. Devenu musée, il subit un incendie dévastateur le 6 novembre 1995. Ici, on vous dira qu'il s'agissait alors d'un incendie criminel à la veille d'élections. En effet, les gens sont surpris ait pu prendre simultanément en plusieurs endroits. Les collections d'oeuvres d'art, les symboles attributs de la royauté, les trônes et les palanquins, cahiers d'écoliers des princes, meubles, armes et habits d'apparat, les intérieurs et les toitures disparaissent alors dans les flammes, mais l'édifice ( piliers et fondations en bois précieux de la côte Est) est sévèrement fragilisé. Autrefois, dans cette même enceinte, se tenait Mahitsielafanjakana, une case rustique traditionnelle avec un lit royal surélevé, le foyer, des armes et des ustensiles de cuisine dans une seule pièce qui ne contenait qu'une fenêtre. Cette case avait été érigée en 1796 par Andrianampoinimerina. Besakana, simple case en bois couverte de chaume préservait des calamités. Manjakamiadana (ou Règne de la tranquillité)constitue le Palais de la Reine. Avant l'oeuvre de Jean Laborde (de 1840 à 1847), ce palais était construit autour d'un pilier central monumental en bois de 39 mètres de hauteur qui avait été rapporté de la forêt de l'Est de l'île. Après l'incendie de 1995,seules les tombes royales (quatrième photo) furent épargnées En 2006, un plan de restauration fut décidé, consistant à consolider les fondations et la façade, et à poser un toit recouvert d'ardoise bleue d'Angers. Les phases suivantes prévoient les aménagements intérieurs, puis l'aménagement d'un musée au rez-de-chaussée, mais l'argent manque cruellement.


 

On prétend qu'il existe pas mal d'insécurité à Tananarive. Je ne me suis senti personnellement, et à aucun moment en insécurité avec Benji. Celui-ci m'a pourtant emmené dans des quartiers populaires autour du Palais de la Reine, et nous avons croisé à plusieurs reprises des groupes de gens qui ont toujours fait preuve de courtoisie à notre égard. La Ville Haute ne possède que très peu de routes et la circulation se fait principalement grâce aux ruelles (première photo ci-dessus). Ces ruelles sont souvent encadrées de murs de pierres sèches ou par des murs de terre et de bouse de zébu. Celle-ci sert non seulement d'engrais mais se révèle très efficace comme liant avec la terre dans la construction et elle se solidifie au fil du temps. Un autre liant fut autrefois utilisé par les malgaches pour la construction du Palais de la Reine : Le blanc d'oeuf. Oui, vous avez bien lu ! Pierres, chaux et œufs entrèrent dans la composition des murs. Benji me confie que 12 millions d'oeufs furent nécessaires pour réaliser le Palais de la Reine. Pour ce faire, chaque malgache devait fournir quotidiennement un œuf, contribuant ainsi à l'érection de l'édifice. J'admire sur mon passage les nombreuses maisons malgaches aux toits de tuiles argileuses (deuxième photo) accrochées aux flancs de la colline de la Ville haute. Un ponit de vue magnifique s'offre à nous (troisième photo) qui fait face à la Ville basse, en contrebas, avec en premier plan le stade de Mahamasina où le Général de Gaulle prononça cette phrase restée célèbre : »Demain, vous serez de nouveau un état, comme vous l'étiez lorsque ce palais était habité... ». Nous sommes le 22 août 1958 devant une foule nombreuse et recueillie. Madagascar est sur le chemin de l'indépendance. Le Président Philbert Tsiranana la proclamera le 26 juin 1960. Le stade de Mahamasina fut érigé sur une vaste esplanade qui servit il y a longtemps de champ de manœuvres aux troupes royales. Au pied des gradins du stade se trouve une pierre sacrée, le Vatomasina, rocher sur lequel le roi Radama II fut intronisé en 1861. Au loin, on aperçoit le lac Anosy qui accueille un monument surmonté d'une statue de la victoire en bronze, commémorant les soldats malgaches envoyés en Europe durant les première et deuxième guerres mondiales. Il reçoit aussi les eaux de pluie des collines avoisinantes et le trop-plein de la rivière Ikopa. En 1854, le Français Jean Laborde implanta sur l'îlot les pavillons de plaisance pour la Reine Ranavalona 1ère. La ville envisage dans un avenir proche et avec le concours de la Région Ile de France, de rénover totalement ce lieu en dressant par exemple deux ponts au-dessus du lac après un grand nettoyage du plan d'eau. L'implantation de restaurants et de petits marchés artisanaux sont également à l'ordre du jour afin de faire du plan d'eau un lieu touristique d'importance.

A l'endroit de ce belvédère où je me trouve en compagnie de Benji, nous sommes à 1460 mètres, au pied du Palais de la Reine. C'est à cet endroit que la « méchante reine » (comme l'appellent les malgaches), la première du genre, poussa dans le précipice, les quatorze martyrs chrétiens. Face à nous, mais un peu plus à gauche, se trouve la colline Ambohijanahary(première photo ci-dessous) qui abrite une base militaire malgache. En son sommet se trouve un arsenal.


 

Non loin de ce belvédère, nous tombons sur une ancienne vigie de la police malgache (ci-dessous). Nous contournons le Palais de la Reine par les flancs de la colline et nous arrêtons bientôt à la fontaine royale (deuxième photo):Cette fontaine sacrée est une source d'eau naturelle considérée comme purificatrice et sert de lieu de recueillement pour les malgaches animistes et traditionalistes. J'aperçois au loin , en contrebas, des zones marécageuses vertes. Benji m'apprend qu'il s'agit de cressonnières (troisième photo) et non de rizières. Nous croisons des femmes et des enfants (quatrième photo) qui se montrent timides devant mon objectif. Le peuple malgache est simplement d'un naturel réservé mais sa gentillesse est sans égal.


 

L'accès au Palais de la Reine était autrefois réglementé. La première voie carrossable est une rue pavée à forte déclinaison (ci-dessous) qui fut construite par l'ingénieur français Bouts. Sous la royauté, elle était l'unique rue carrossable existante à Tananarive. Pour entrer dans la capitale, les étrangers devaient emprunter un chemin tortueux et raviné par les eaux de pluie. On y construisit donc cette voie dans les années 1880. Son rôle était de faciliter l'accès de la ville tout en offrant aux visiteurs étrangers (dont les missions diplomatiques) une bonne image de la capitale du royaume. La porte d'Ambavahadimitafo (deuxième photo) était une porte couverte et comptait parmi les nombreuses portes qui donnaient accès à la ville. C'est la seule qui soit restée dans un bon état de conservation, avec son toit de chaume conçu pour abriter du soleil et de la pluie gardes et guetteurs d'alors. Après avoir obtenu l'autorisation royale, les étrangers passaient par cette porte, puis empruntaient la voie carrossable jusqu'au Palais.


 

Nous poursuivons notre promenade en passant devant l'ancien palais de justice de la Reine Ranavalona II (première photo ci-dessous). Il dresse ainsi sa silhouette néoclassique au lieu-dit Ambatondrafandrana (qui signifie la pierre des Rafandrana, du nom des trois premiers rois de Tananarive). Ce monument fur construit en 1881 par l'architecte Parret.

Ce bâtiment remplaça une pierre sur laquelle les anciens rois prononçaient des discours et rendaient la justice. Son fronton, soutenu par des colonnes ioniques, est orné d'un motif sculpté dont les deux lances croisées symbolisent la justice royale.


 

Nous voici maintenant au Palais du Premier ministre (ci-dessous). Celui-ci fut érigé dans un quartier habité par les « Andafiavaratra », puissante famille de roturiers qui donna trois Premiers ministres à la royauté, dont le premier, Rainiharo (de 1835 à 1852). Le fils de ce dernier (qui fut aussi le dernier Premier ministre avant que la France n'occupe Madagascar) édifia en 1872 ce Palais pour les besoins de ses services. Cette massive construction, qui fut bâtie par l'architecte William Pool, est un peu considérée comme une imitation du Palais de la Reine. Le bâtiment fut ravagé par un incendie en 1976, puis reconstruit à l'identique. Il abrite désormais un musée qui présente des pièces historiques qui purent être sauvées lors de l'incendie de ce palais ainsi que de l'incendie du Palais de la Reine.

Benji et moi terminons notre promenade par la maison de Jean Laborde, ou plutôt sa reproduction fidèle (photos ci-dessous). En effet, la maison originale, une vaste et sombre maison de bois, s'écroula sous l'orage un soir des années 1980. La nouvelle construction est une reconstitution réalisée à l'initiative de la Mission Française de Coopération qui en a fait une agence de l'Alliance Française. Avec son lourd toit en bois aux avancées soutenues par de gros madriers, ses murs de planches épaisses savamment agencés, la bâtisse est élégante mais manque de ce parfum d'histoire. Mais au fait, qui était ce Jean Laborde, qui avait su gagner la confiance de la Reine Ranavalona 1ère ? Né à Auch en 1804, Jean Laborde se familiarise rapidement avec le travail des métaux grâce à son père charron. Il quitte la France à l'âge de 24 ans et s'embarque pour les Indes. En 1831, son bateau est jeté sur les côtes malgaches lors d'une tempête. Se retrouvant malgré lui à Madagascar, il propose aussitôt ses services à la Reine Ranavalona 1ère qui cherche un homme habile pour fabriquer armes et munitions. Laborde se rend d'abord à Ilafy, puis installe ses ateliers à Mantasoa où toutes les conditions sont réunies pour fabriquer les armes. En 1837, il trace les plans d'une cité industrielle qu'il baptisera « beauté immuable », puis fabriquera dans les usines non seulement les armes et la poudre mais aussi paratonnerres, briques, tuiles, savon, acides, peintures, faïences, poteries... Jean Laborde acclimate aussi sur ce même site diverses espèces d'arbres fruitiers, des bœufs de Normandie, des moutons d'Egypte et des vers à soie des Indes. Cette cité est construite de façon moderne afin d'héberger notamment les 1500 ouvriers des usines et leurs familles. Un Palais a aussi été érigé pour accueillir la Reine , avec toutes les distractions possibles (jardin zoologique abritant des antilopes, des singes, un chameau et un hippopotame,concerts, feux d'artifice, combats de taureaux,bals.... au cours desquels Jean Laborde ira jusqu'à enseigner la valse aux dames de la cour!)

Jean Laborde sera le dernier européen à quitter Madagascar en 1857 sous la pression de la reine vieillissante. Son œuvre sera plus tard détruite et pillée. Il reviendra s'installer sur la grande île en 1861, plus exactement à Tananarive, après la mort de la reine, et deviendra premier consul de France, nommé par Napoléon III. Il décèdera en 1878 à l'âge de 73 ans. Il laissera le souvenir d'un homme autodidacte hors du commun, industriel, agronome, architecte, éducateur et diplomate à la fois.


 

Rendez-vous sur le site, au menu Médiathèque-->Album Photos-->Album Afrique Moyen Orient, et découvrez les autres photos de cette excursion : https://www.leglobeflyer.com/2bgal/serie.php?id_album=6&offset=60

 

 

INFOS PRATIQUES :

 


  • Site des anciens du lycée Galliéni de Tananarive : http://lebahutmg.free.fr/

  • Municipalité de Tananarive : http://www.mairie-antananarivo.mg/

  • Coordonnées de Benji, guide de la Ville Haute : 033 29 99 023 (portable). Emèl : benji_julio@yahoo.fr

    Tarif : 10000 AR pour la visite

  • Chauffeur de taxi : Aurélien est disponible pour vous piloter dans Tananarive ou hors de la ville, pour la journée ou pour plusieurs jours. Tel:033 21 948 45 (portable). 25000 AR/personne pour la journée, 4 participants minimum.

  • Site intéressant sur l'histoire de Madagascar : http://www.horizo.com/madagascar/madagascar_histoire.php

  • Office Régional du tourisme de Tananarive : http://www.tourisme-antananarivo.com/

  • Je vous conseille la lecture d'un livre fort intéressant « Antananarivo », disponible au prix de 5000 AR auprès de l'office de tourisme de la Ville Hautesitué sur la Place d'Andohalo). Adresse du bureau de tourisme : Esplanade supérieure Jardin Andohalo. Tel : 261 20 24 600 93/ 261 34 20 270 51.

 


 

 

 









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