Revoir le globe
Top


Le Centre Spatial de la NASA à Houston
(Etat du Texas, Etats-Unis)
Heure locale

Lundi 16 avril 2012


Mon travail me conduit aujourd'hui à Houston, la plus grande commune du sud des Etats-Unis. Les expatriés français , au nombre de 14000, viennent ici pour travailler souvent dans la pétrochimie. Mais Houston a aussi choisi d'installer un centre de la Nasa pour y accueillir des astronautes. C'est ce centre spatial que je vais vous faire découvrir dans quelques instants. Auparavant, je voudrais revenir sur Houston et son histoire. La ville a pris en fait le nom de Samuel Houston, le chef de la révolution texane qui rattacha le Texas aux Etats-Unis. La ville fut incorporée à cet état en juin 1837. Dans les années 1860, son développement économique tourna autour du coton, puis en 1900, alors qu'on accélérait la construction d'un port en eau profonde à Houston, du pétrole fut découvert , qui permit l'apparition d'une industrie pétrolière. Houston deviendra ainsi la capitale mondiale de l'énergie, vu l'importance prise par cette industrie. Toutefois, d'autres industries apparurent depuis la seconde guerre mondiale, comme l'industrie biomédicale,les finances, les activités portuaires et ….l'aéronautique.


 

Le Centre spatial Lyndon B.Johnson est le centre de l'agence spatiale américaine de la NASA affecté aux missions habitées. Il fut créé en 1962 et assure depuis l'entrainement des astronautes ainsi que la gestion des missions habitées après leur lancement (voyez ci-dessous la photo des maquettes d'entrainement de la station spatiale internationale). Ce centre est aussi responsable du contrôle en vol de la navette spatiale américaine et de la station spatiale internationale. Il emploie environ 18 000 personnes dont plus de 3000 sont salariés de la NASA. Le centre de contrôle des missions coordonne et surveille tous les vols spatiaux habités de la NASA , à l'aide de deux salles de contrôle (la première contrôle les vols de la navette spatiale avec une vingtaine de contrôleurs, et la seconde assure le contrôle des activités de la station spatiale internationale grâce à douze contrôleurs. Accompagné d'une partie de notre équipage, je visite l'immense hangar abritant les salles d'entrainement réservées aux astronautes. Pour ce faire, nous empruntons le petit train rouge qui nous dépose sur les lieux durant une trentaine de minutes. Les informations ne sont données qu'en anglais. C'est dommage.


 

Au sortir d'un lieu, je me pose toujours la question de savoir ce que j'ai appris. Je dois avouer cette fois que le centre spatial ne m'a pas appris grand chose et ce pour plusieurs raisons: D'abord, les conditions météorologiques du jour étant déplorables (pluies diluviennes) ont occasionné l'annulation pure et simple du train bleu ( nous privant ainsi de la visite d'un certain nombre d'activités) et de certains départs du train rouge. Je m'attendais à visiter par exemple une navette spatiale, je n'en apercevrai que le bout du nez ( photo ci-dessous) sur la Place du Centre spatial. On y expose en effet la navette Adventure. Juste à côté se trouve un moteur de navette spatiale (deuxième photo) mais celui-ci est loin de satisfaire ma curiosité. J'imaginais apercevoir la fusée Saturn V en position de lancement mais je n'observerai que de vastes hangars et bâtiments construits sur de vastes étendues. C'est plutôt décevant.


 

Nous avons débuté notre visite par la Place du Centre spatial ( en photo ci-dessous) qui offre de nombreuses attractions ludiques pour les enfants mais aussi pour les plus grands comme des simulateurs divers mais aussi une salle proposant la découverte de l'expédition sur la planète Mars (Blast Off), la Starship Gallery qui évoque les triomphes de programmes des vols spatiaux durant 45 minutes, le NASA Tram Tour ( deux trains habituellement disponibles) qui vous promènent dans le parc du centre pour vous montrer les différents sites pendant 90 minutes. On trouvera aussi le Théâtre du Centre spatial ( une attraction sur grand écran d'une durée d'une heure) qui permet d'explorer l'espace. Un dépliant est à votre disposition à l'entrée du parc, qui comporte les horaires des différentes attractions proposées.


 

Revenons un instant sur l'ISS et son histoire: La station spatiale internationale est une station spatiale placée en orbite terrestre basse qui est en permanence occupée par un équipage international se consacrant à la recherche scientifique dans l'environnement spatial. Ce programme international ( avec les Etats-Unis, la Russie, l'Europe, le Japon et le Canada comme participants), qui a débuté en 1998 doit s'achever en 2012 mais la station, elle, devrait être opérationnelle jusqu'en 2020 au moins, voire 2028. Cet engin est le plus gros objet sur orbite actuellement, avec une surface de 110 mètres de largeur, 74 mètres de long, 30 mètres de haut et un poids total de... 400 tonnes environ. L'ISS est composée de quinze modules pressurisés dont quatre sont consacrés aux expériences scientifiques. 2500 m² de panneaux solaires alimentent la station en électricité durant le déplacement de celle-ci autour de la Terre à une vitesse de 27000 km/heure et à 350 kilomètres au-dessus de nos têtes. Elle fait ainsi le tour de notre planète quinze fois par jour. Les astronautes qui y séjournent pour une durée de 3 à 6 mois se consacrent à des tâches scientifiques mais aussi à des opérations d'assemblage et de maintenance. La station est ravitaillée par des vaisseaux spatiaux qui placent en orbite les composants de la station, réalisent le transfert des équipages, procèdent au ravitaillement et rehaussent régulièrement l'orbite (à cause de sa dégradation due à la trainée atmosphérique).

C'est le président Ronald Reagan qui lança ce projet de station spatiale en 1983 mais le coût monstrueux de l'opération repoussa sa mise en œuvre à 1998. L'assemblage de l'ISS sera endeuillée par l'explosion de la navette spatiale Columbia en 2003. Les budgets constamment revus à la baisse imposent des contraintes de plus en plus grandes ( coût de l'ISS: 115 milliards de dollars) comme la réduction du nombre de modules installés.

 

La navette spatiale américaine est aussi appelée STS et fut conçue et utilisée par l'agence spatiale américaine NASA. Son premier vol remonte au 12 avril 1981 et son dernier vol eut lieu en juillet 2011 après une campagne de 135 vols. La navette, d'un poids de 2000 tonnes décollait verticalement comme une fusée. Une fois l'altitude suffisante atteinte, elle larguait ses propulseurs d'appoint et son réservoir externe (récupérés), remplissait sa mission dans l'espace avant de revenir sur terre comme un avion. Elle pouvait placer en orbite basse 7 astronautes et 24,5 tonnes de charge utile. Disposant d'une grosse soute, d'un bras articulé et d'un sas, elle était d'une polyvalence inégalée. Conçue dès les années 1970, cette navette avait à l'origine pour objet de réduire considérablement le coût des missions spatiales grâce à la réutilisation des engins. Le prix de revient de chaque mission (500 millions de dollars) demeura cependant très élevé. Un premier accident de navette ( la destruction en vol de la navette Challenger) en 1986, puis un autre ( destruction en vol de la navette Columbia) en 2003 aboutiront finalement à l'abandon de ce programme en 2011.


 

Désormais, l'objectif de la NASA est de partir à la découverte de la planète Mars. L'homme a longtemps rêvé de s'y installer mais les contraintes sont gigantesques: Le prix de chaque kilo de carburant transporté vers Mars est prohibitif, il faut réduire au maximum la durée de séjour des équipages à cause de leur exposition aux radiations. D'un autre côté, de la durée de la mission dépendront les résultats des travaux scientifiques lancés sur place et l'importance du ravitaillement nécessaire des équipages. La conférence du Centre spatial de Houston aborde tous ces thèmes. Le facteur psychologique est primordial pour les membres d'équipages car le stress est très important: Ceux-ci sont livrés à eux-mêmes une fois que l'engin a quitté l'orbite terrestre, et leur retour peut durer entre 6 mois et...trois années. De plus, les communications avec la Terre est aléatoire (le délai de communication va de quelques minutes à 20 minutes en fonction des positions respectives des deux planètes). L'équipage est enfin confiné pour une période exceptionnellement longue (910 jours dans l'un des scénarios envisagés) et dans un espace très restreint. Le voyage à lui seul, entre la Terre et la planète Mars, d'une durée de 360 à 610 jours, expose les astronautes aux risques de rayons cosmiques, d'éruptions solaires et d'impesanteur ( http://www.cnes-jeunes.fr/web/CNES-Jeunes-fr/7998-qu-est-ce-que-l-impesanteur-.php). Une fois arrivés sur Mars, nos astronautes devront subir les contraintes locales: Pression atmosphérique égale à 1% de celle de la Terre ( d'où la nécessité de revêtir une combinaison spatiale faute de quoi une mort instantanée surviendrait par décompression), l'atmosphère ténue est composée à 98% de dioxyde de carbone, la température la plus chaude durant l'été martien est seulement de 10° en début d'après-midi alors que les températures les plus basses peuvent atteindre -80° la nuit , le faible champ magnétique et la faible densité de l'atmosphère laissent aussi passer une grande quantité de rayons cosmiques et des particules émises par les éruptions solaires. Il est donc indispensable d'étudier soigneusement les types d'équipements utilisés pour la mission (combinaisons pour les équipages, le type d'habitat, les véhicules , la production d'énergie et la possibilité d'utilisation des ressources locales. Une fois sur Mars qu'y fait-on? On se livrerait à des explorations sur le terrain (géologiques notamment). L'homme, assisté de robots, pourrait aussi faire des recherches d'ordre géophysique et météorologique, procéder à des sondages sismiques (dans l'espoir de découvrir par exemple des nappes d'eau) et à des forages de grande profondeur, extraire des carottes de dépôts sédimentaires (présence d'une vie extra-terrestre?), et lancer des fusées sondes pour étudier l'atmosphère. La NASA privilégie donc l'exploration de sites multiples dans un rayon de 100 kilomètres autour du lieu d'habitant choisi (d'où l'importance du choix de ce lieu). A cela, l'agence spatiale doit prévoir l'organisation de l'entretien des matériels sur place et les préparatifs du vol retour (plusieurs scénarios sont actuellement étudiés). Deux scénarios de mission vers Mars sont actuellement en compétition: Celui de la NASA et celui de la Mars Society (http://www.marssociety.org/) , une société à but non lucratif. Bref, comme vous pouvez le constater, l'ambition est démesurée mais le rêve de l'homme a t-il des limites? Le Centre spatial de Houston, s'il ne permet pas, selon moi, d'en apprendre beaucoup sur la NASA et ses mission ainsi que sur l'exploration de l'espace ( à cause de son côté trop ludique et du défaut de documentation) a le mérite d'interpeller le visiteur sur ce qui reste le plus grand défi de l'être humain: La conquête de l'espace.


 

INFOS PRATIQUES:

 













Retour aux reportages







Qui Suis Je - Reportages - Médiathèque - Calendrier - Pays - La lettre - Contact
Site réalisé par Kevin LABECOT
Disclaimer - Version mobile