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La Maison de Margareth Mitchell
(Atlanta, Etats-Unis)
Heure locale

 

Lundi 4 mars 2013

 

Atlanta abrite la maison de l'une des plus grandes romancières de notre temps : Margaret Mitchell. Cette maison, désormais transformée en musée, est située au 990 de la rue Peachtree. Elle servit autrefois d'appartements lorsque Margaret vivait avec son mari dans l'appartement situé au rez-de-chaussée, de 1925 à 1932. C'est à cette époque que l'auteur rédigea la majeure partie de ce qui allait constituer son unique œuvre Autant en emporte le vent.Ce roman recevra le Prix Pulitzer. La maison abrite aujourd'hui un centre d'accueil pour les visiteurs, mais une partie du musée est aussi consacrée au tournage du film tourné à partir du roman de Margaret Mitchell, qui eut lieu en 1939. Et c'est là que je vous emmène aujourd'hui, accompagnée de Karine, une collègue de travail.


 

La maison fut érigée en 1899 pour une seule famille. Le quartier se développa rapidement et la famille d'origine déménagea en 1907 dans le quartier de Druid Hills. La maison changea alors de mains à plusieurs reprises jusqu'à l'hiver 1913-1914: La bâtisse fut alors transférée de quelques mètres, sur de nouvelles fondations construites en arrière de la maison d'origine. Et fut rénovée en 1919 afin d'être transformée en un immeuble de dix appartements. Juste à côté, on érigea trois magasins en briques, exactement sur l'ancien emplacement de ladite maison. Cette habitation était alors située dans ce qui était le plus grand quartier d'affaires de la ville d'Atlanta, à proximité des lignes de trolleys, en dehors du centre-ville. Et ces appartements d'accueillir Margaret Mitchell et John Marsh lors de leur mariage en 1925. Malheureusement, le propriétaire de la maison mit celle-ci aux enchères un an plus tard. Le propriétaire suivant, lui aussi fit rapidement faillite lors de la crise boursière de 1929. Faute d'entretien, il ne restait que deux appartements occupés à l'automne 1931 (dont un qui abritait la famille Marsh, jusqu'à ce que celle-ci ne déménage à quelques rues de là un an plus tard). Le nouveau propriétaire fut le bon : Les appartements rénovés attirèrent de nouveaux locataires jusqu'à ce que ne survienne la seconde guerre mondiale. La maison tomba encore en désuétude et l'on en retira les porche sur la façade donnant du côté de la rue Crescent en 1946 ( les porches originaux avaient déjà été retirés lors du transfert de la maison en 1913!).

 

Dans les années 50, la maison restera souvent inoccupée et en mauvaise état. Les appartements étaient toutefois loués par quelques étudiants de l'école Georgia Tech voisine. 1964 sonna le glas de l'ancien quartier commercial de la rue Peachtree (entre les 8ème et 14ème rues) à cause le l'ouverture du nouveau pôle Ansley non loin de là. Et les appartements furent rénovés sous le nom de Windsor House. Les derniers locataires quitteront la maison en 1977, lors de l'arrivée d'un nouveau propriétaire qui avait planifié une réhabilitation de tout le quartier. Au moment de sa faillite, trois ans plus tard, ce monsieur ne laissera finalement qu'un nouvel immeuble de bureaux situé sur la rue Peachtree (au niveau de la 10 ème rue). Un incendie endommagea bientôt un peu plus la vieille bâtisse, puis un autre, criminel celui-là (en 1994). A cette époque, son toit était recouvert de milliers de gants en caoutchouc, œuvre artistique alors réalisée dans le cadre du Festival des Arts Piemont quelques temps auparavant. On évita toutefois la démolition de la maison grâce à Mary Rose Taylor et avec le soutien de l'entreprise Daimler-Benz : La restauration débuta en 1995. Après la disparition des bâtiments commerciaux environnants, il fut décidé de remettre en état la façade néo-Tudor d'origine de la bâtisse, telle qu'elle était en 1913. La façade donnant sur l'avenue Crescent, elle, fut aussi rénovée telle que Margaret Mitchell l'avait connue autrefois. Mais en mai 1996, quelques jours avant l'inauguration du musée Margaret Mitchell, un nouvel incendie se déclara (ci-dessous), préservant toutefois le fameux appartement N°1 du rez-de-chaussée jadis occupée par la romancière(deuxième photo). On répara les dégâts et la maison ouvrit ses portes au public en 1997.


 

L'endroit, désormais géré par l'Atlanta History Center, est inscrit sur le registre national des lieux historiques. En visitant la maison, je découvre la vie de Margaret à Atlanta, du cadre dans lequel elle écrivit son œuvre et de la manière dont ce livre connut sa renommée aux Etats-Unis et dans les autres pays anglophones. A travers une mise en scène et les dons de plusieurs collectionneurs, je revis quelques instants ce que fut le film Autant en emporte le vent. On trouve plusieurs photos qui furent prises durant l'année 1939, et représentent la sortie du film à Atlanta, mais aussi la porte d'entrée originale d'Hollywood représentant la maison O'Hara. Les fans du film reconnaitront également le portrait de Scarlett O'Hara au Manoir Butler revêtue d'une belle robe bleue(ci-dessous).


 

Revenons quelques instants sur le personnage principal, Margaret Mitchell : Née à Atlanta en novembre 1900, elle mourra dans la même ville moins de 49 ans plus tard. Et reste pour tout le monde l'auteur du célèbre roman Autant en emporte le vent. De famille sudiste, elle était surnommée par les siens « Peggy Mitchell » et grandit dans un cadre confortable, bercée par les récits des anciens confédérés sur la Guerre civile américaine. Ces récits la marqua et l'auteur s'en inspira pour l'écriture de son roman. Son père, Eugène Muse Mitchell était un riche avocat et sa mère, Mary Isabel Stephens, dite Maybelle, une militante féministe suffragette (du mouvement de la Women's Social & Political Union, qui fut créé en 1903 au Royaume-Uni afin de revendiquer le droit de vote pour les femmes). L'origine sudiste de cette famille remonte loin dans le temps : En effet, un ancêtre de Margaret Mitchell avait quitté l'Ecosse pour venir s'installer dans le Comté de Wilkes (Géorgie) dès 1777. Son grand-père paternel, Russell Crawford Mitchell s'engagera dans l'armée confédérée en juillet 1861 et est sévèrement blessé à la bataille de Sharpsburg. La guerre terminée, il fera fortune dans le bois de construction à Atlanta. Il aura douze enfants de deux épouses différentes, dont l'ainé, le père de Margaret. Du côté de sa mère, on trouve les grands-parents John Stephens, propriétaires terriens. John est capitaine dans l'armée confédérée durant la guerre et investit ensuite dans la construction du tramway d'Atlanta. Il épouse ensuite Annie Fitzgerald (la fille de Philip Fitzgerald, émigré d'Irlande et propriétaire d'une plantation dans le Comté de Clayton,Géorgie). L'histoire de Scarlett O'Hara semble étrangement calquée sur l'histoire de cette grand-mère.


 

En 1916, Margaret Mitchell a à peine seize ans et écrit un premier roman, Last Laysen, dont le manuscrit original (récemment retrouvé et évalué à 70000-90000 dollars) ne sera jamais publié. En 1922, Margaret devient journaliste pour l'Atlanta Journal Magazine ( en photo ci-dessous, la machine à écrire sur laquelle elle tapait ses articles), tout en partageant sa vie amoureuse entre deux hommes qu'elle finira par épouser à deux ans d'intervalle. Elle quitte le journalisme quatre ans plus tard pour des raisons de santé. Son époux lui conseille alors d'écrire un livre pour s'occuper l'esprit : Dix années de travail acharné (dont trois d'écriture) seront nécessaires afin de mettre un point final, en 1937, à l'oeuvre qui la rendra célèbre dans le monde entier, Gone With the Wind. Margaret sera récompensée la même année par le prix Pulitzer, puis le roman sera adapté au cinéma dès 1939. Son destin bascule tragiquement ce 11 août 1949 lorsqu'un chauffeur de taxi la percute violemment. Margaret tombe alors dans un coma dont elle ne se réveillera jamais. Elle meurt cinq jours plus tard au Grady Memorial Hospital, dix ans après avoir connu le succès, et en laissant derrière elle l'histoire de Scarlett O'Hara, l'une des plus belles histoires d'amour de la littérature.


 

L'histoire du roman n'est pas étrangère à la vie de Margaret Mitchell. L'auteur a longtemps vécu au milieu des récits sur la guerre et sur les héros du Sud. Elle vécut aussi les conséquences de la Guerre de Sécession et voulut transmettre ce que la Géorgie avait affronté. Malgré toute l'horreur de l'esclavage, on s'attache à tous les personnages de cette histoire, tous sudistes mais tous différents les uns des autres.. Le livre traduit l'état d'esprit de la romancière et de bon nombre de ses compatriotes sudistes : Les noirs sont présentés comme des êtres inférieurs, gentils et bêtas, parfois violents. L'histoire débute au printemps 1861, alors que la vie s'écoule paisiblement en Géorgie. Des rumeurs de guerre circulent car l'Etat de Géorgie a quitté l'Union pour devenir un état confédéré. Les Sudistes veulent garder leurs esclaves et sont sûrs d'être dans leur bon droit. Fiers et vaillants, la guerre constitue leur principal sujet de conversation. Et les Sudistes sont persuadés de gagner l'éventuel conflit contre les Yankees, en seulement quelques mois. Mais la réalité sera différente. Le roman nous invite ainsi à partager la désillusion de Scarlett O'Hara, jeune fille issue d'une riche famille de planteurs de coton. Scarlett a alors seize ans, et est pleine de vie. Elle a plus de charme qu'aucune autre jeune fille du comté. Elle sait ce qu'elle veut et les jeunes hommes qu'elle fréquente sont tous fous d'elle. Mais elle aime secrètement Ashley Wilkes, un rêveur invétéré, passionné de littérature, de poésie et de musique. Lorsqu'elle apprend qu'il va épouser Mélaine Hamilton, elle connait son premier chagrin. Scarlett tentera de récupérer Ashley coûte que coûte, et prend Mélanie en horreur. Le jour de l'annonce du mariage d'Ashley avec Mélanie, elle rencontre le capitaine Rhett Butler, un homme qui se vante de ne pas être un gentleman, écarté des mondanités. Elle accepte aussi, le même jour, d'épouser par dépit, Charles, le frère de Mélanie. Cette union sera de courte durée puisque Charles décèdera peu de temps après en laissant Scarlett enceinte. Un petit garçon, Wade, naitra bientôt. Scarlett regrette sa vie de jeune fille et s'en va rejoindre Mélanie à Atlanta, pensant ainsi revoir Ashley. Sur place, elle découvre les privations et doit participer aux soins des blessés. Ashley rentre pour quelques jours de permission et demande à Scarlett de veiller sur Mélanie qui est enceinte, pendant son absence. Scarlett se retrouve alors coincée à Atlanta, doit faire appel à Rhett pour l'accouchement difficile de Mélanie. Celui-ci en profite pour demander à Scarlett de devenir sa maitresse. Scarlett apprend entre temps que sa mère est gravement malade, mais rentre trop tard : Sa maman est morte et son père sombre dans une folie douce. Le domaine familial a été ravagé et la famine guette. Scarlett est alors déterminée à sauver sa famille. Et tout sera bon pour sauver Tara ( en photo ci-dessous), la propriété familiale, tout en méprisant sa soeur. Scarlett éprouve plus de respect pour Mélanie, sa rivale, qui a partagé sa détresse à Tara. Mais perd bientôt son époux tué lors d'une expédition punitive orchestrée par le Ku Klux Klan. Scarlett n 'éprouve aucun chagrin de ce nouveau veuvage et devient alcoolique. Rhett revient à la charge et la demande en mariage. Scarlett accepte. Et met bientôt au monde Bonnie. Mais Ashley, son premier amour, occupe encore trop souvent ses pensées et Scarlett fait comprendre à Rhett qu'elle ne veut plus de relations conjugales. Par avidité, elle accepte aussi de commercer avec des profiteurs de guerre et se met la bonne société d'Atlanta à dos. Des rumeurs de commères commencent à circuler sur Scarlett, qui est forcée par Rhett à se rendre à une soirée au beau milieu de cette bonne société qui lui est désormais hostile. Mais la Mélanie candide ne croit pas un mot des liens entre Scarlett et son époux et défend son amie. De retour à la maison, Scarlett retrouve Rhett, ivre, dans la chambre conjugale. Une nuit plus tard, elle se réveille resplendissante et prête à démarrer une vie nouvelle. Mais Rhett lui reproche bientôt d'être une mauvaise mère et part plusieurs mois, seul, en voyage avec sa fille, Bonnie. Lorsqu'il rentre, il trouve Scarlett enceinte, la menace d'un accouchement problématique et Scarlett tombe dans les escaliers et fait une fausse couche. Le couple impossible se rabiboche mais Bonnie fait bientôt une chute de cheval mortelle. Rhett est anéanti (il adorait sa petite Bonnie) et accuse Scarlett d'être responsable de la mort de leur enfant. Dès lors, aucune réconciliation n'est plus possible. Mélanie, enceinte, tombe gravement malade, agonise et réclame la présence de Scarlett à qui elle fait promettre de prendre soin de Rhett. Scarlett découvre alors les sentiments qu’elle éprouve pour Mélanie et pour Rhett. Et s'aperçoit que son amour pour Ashley a disparu depuis longtemps. Scarlett repart alors à la recherche de Rhett qui a quitté la demeure des Wilkes. Mais lorsque que le couple se retrouve, c'est pour entendre Rhett signifier à Scarlett qu'il ne veut plus jamais la revoir. Scarlett ne s'avouera pas toutefois pas vaincue et fera tout pour le reconquérir.


 

 

INFOS PRATIQUES :

 


  • Maison Musée de Margaret Mitchell, 990 PeachTree Road à Atlanta. Tel : 404 249 7015. Ouverte du lundi au samedi, de 10h00 à 17h30. Visites guidées à 10h30, 11h00, 11h30, 12h00, 12h30, 13h00, 13h30, 14h00, 14h30, 15h00, 15h30, 16h00, 16h30. Le dimanche après-midi, visites à 12h30, 13h00, 13h30, 14h00, 14h30, 15h00, 15h30, 16h00 et 16h30. Les photos ne sont pas autorisées à l'intérieur de l'appartement de Margareth Mitchell. Boutique disponible.

    Accès pour handicapés. Documentation disponible en anglais. Droit d'entrée : 13 US$. Site internet : http://www.margaretmitchellhouse.com/

  • Site officiel d'Atlanta : http://www.atlantaga.gov/

  • Office de tourisme d'Atlanta : http://www.atlanta.net/

  • Pour se déplacer, le métro est très pratique. Acheter une carte BREEZE dans une marchine (1US$) et la créditer d'un, deux, ou plusieurs voyages, ou d'un, 2 ou plusieurs jours de transport. Conservez cette carte qui pourra resservir lors d'un prochain voyage à Atlanta (il suffira de la créditer). Cout d'un voyage : 2,50US$

    Site internet : http://www.itsmarta.com/

  • Margareth Mitchell & John Marsch, biographie de Marianne Walker, en vente à la boutique (22US$) ou chez Amazon.fr (16,89€)

  • D'autres photos de cette promenade sont disponibles sur la Médiathèque--> album photos Amérique du Nord

     












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