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Balade dans Montevideo
(2) (Montevideo, Département de Montevideo, Uruguay)
Heure locale


Mercredi 31 mai 2017

 

Dans l'article d'aujourd'hui, je vous propose de poursuivre notre balade dans Montevideo, avec la Cathédrale métropolitaine (ci-dessous), appelée aussi Iglesia Matriz, qui est le principal édifice religieux de la capitale. L'édifice se dresse en face de la Place de la Constitution et a été classé comme monument historique national depuis 1975. Au même endroit, sera construite en 1740 une petite église en bois et ce n'est que cinquante années plus tard que sera posée la première pierre de l'édifice actuel bâti dans le style néo-classique. C'est l'architecte Tomas Toribio qui en dessinera les plans durant l'époque coloniale espagnole, ce qui explique peut être l'importance des ors à l'intérieur de la cathédrale et la richesse de la décoration. L'édifice sera consacré en 1804, alors que l'Uruguay n'avait pas encore connu son indépendance. Et d'être élevé au rang de cathédrale métropolitaine par le Pape Leon XIII, en 1897. L'endroit sert enfin de dernière demeure à des personnages illustres comme Antonio Maria Barberi (premier Cardinal uruguayen), Venancio Flores (ex-président de la république, militaire et homme politique des Colorados), Juan Antonio Lavalleja (militaire et chef des 33 Orientaux) ou Fructuoso Rivera (président de la république, militaire et homme politique des Colorados)...

 

Je cherche désespérément le nom des rues à l'intérieur de la vieille ville mais un habitant me fera remarquer que le seul moyen de se repérer consiste à lire le numéro de chaque maison en-dessous duquel est inscrit le nom de la rue, en petits caractères. Ca peut être utile de la savoir.

La Place de la Constitution n'est pas immense mais elle est largement arborée. En son centre, je remarque une magnifique fontaine (ci-dessous) qui fut la première fontaine de la ville à offrir de l'eau potable aux habitants. Celle-ci , inaugurée en 1867, est en marbre et fut créée par l'architecte italien Juan Ferrari. Son bassin circulaire est orné en son centre d'une colonne principale et d'autres jolies statues. La place s'appela jadis Plaza Mayor (Grande place) au temps de la ville fortifiée de San Felipe y Santiago de Montevideo, puis Plaza Matriz (en l'honneur de la Constitution espagnole de Cadiz de 1812). Autrefois centre de la cité, elle est désormais très fréquentée par les touristes, je rencontrerai d'ailleurs un groupe avec son guide lors de mon passage. Elle est entourée par le Musée municipal et archives historiques, là où fut signée la constitution uruguayenne le 18 juillet 1830.

De l'autre côté de cette même place, se dresse le superbe édifice du Club Uruguay, dont la construction débuta en 1885 sur la rue Sarandi. On doit l'architecture de l'édifice à l'ingénieur Luis Andreoni, venu d'Italie, sa terre natale, quelques années plus tôt, et après de brillantes études à l'Université de Turin. Le Club Uruguay était à l'origine destiné à la haute bourgeoisie de la capitale, et reçut d'ailleurs des personnages célèbres comme, par exemple, le Président des Etats-Unis Franklin Delano Roosevelt. Je pénètre dans le hall d'entrée (troisième photo) avant de continuer ma balade.


 

La rue Sarandi est une zone piétonnière avec ses boutiques, et aussi ses façades. Elle s'étend de la rue Juncal (Porte de la Citadelle) à la rue Ituzaingo (Cathédrale). Mieux vaut lever la tête pour ne rien manquer, comme l'édifice Pablo Ferrando (en photo ci-dessous) et sa riche architecture de style éclectique, avec une franche orientation vers l'Art nouveau. Ce bâtiment commercial est l'oeuvre de l'architecte Leopoldo J.Tosi et fut réalisé en 1917. Pour marquer sa présence, l'édifice offre de larges vitrines sur sa façade qui garnissent la première partie de l'immeuble et forment un effet monumental. Malgré l'utilisation de verre et d'acier pour l'ensemble, qui rappelle le style architectural européen du début XIXè, la partie supérieure de l'immeuble, elle, est de style classique français (deuxième photo).

 

L'immeuble voisin abrite le Musée Torres Garcia (ci-dessous) et date de 1920. Ce musée est dédié à l'oeuvre de Joaquin Torres Garcia qui fut à la fois professeur, écrivain et peintre. Cet homme fonda aussi l'universalisme constructif, un nouveau courant esthétique et philosophique, nouvelle façon de concevoir et d'aborder l'art. L'endroit, libre d'accès, convie les visiteurs à admirer peintures, fresques, croquis et autres représentations artistiques de Joaquin Torres Garcia, lequel quitta ce monde le 8 août 1949. Des visites guidées sont aussi proposées au public.


 

Je me rends maintenant au théâtre Solis (ci-dessous), principale scène artistique de la capitale uruguayenne. Tout commença en juin 1840 lorsque plusieurs actionnaires décidèrent de mettre la main à la poche pour l'érection d'un théâtre qui serait « représentatif de la prospérité et de la richesse de la république », et permettrait des échanges sociaux entre personnes de sphères dirigeantes. Un projet fut présenté par l'architecte Carlo Zucchi deux mois plus tard (choix de l'emplacement du futur théâtre, détails de la construction et de l'emplacement de chaque élément de la future scène...) à travers trois options, mais ce sera finalement le projet de son rival, Garmendia, qui sera retenu. La guerre civile qui débutera entre temps dans le pays gèlera momentanément le projet et il faudra attendre 1842 pour que les travaux de construction démarrent, s'arrêtent, puis se terminent en 1852, avec l'installation de la salle (deuxième photo), de la scène, et des salles d'habillage. L'inauguration de l'endroit se tiendra le 25 août 1856 avec la présentation de l'opéra « Hernani » de Verdi. Les ailes latérales qui complètent ce théâtre ne seront rajoutées qu'à partir de 1868, et une galerie marchande y sera même aménagée un certain temps. Sarah Bernardt s'y arrêtera également en 1887, année de l'arrivée de la fée électricité en Uruguay.

L'occasion me sera donnée de visiter ce théâtre avec Maité, une guide uruguayenne s'exprimant (fort bien) en français. J'apprendrai que le théâtre fut construit en forme de fer à cheval afin d'optimiser l'acoustique malgré la perte de visibilité de certaines parties de la salle. Ainsi, lors d'une représentation d'un opéra, 800 places seulement sont vendues (sur une capacité de 1250) faute de ne pouvoir offrir aux spectateurs une vue suffisante. L'ensemble, de style italien, fut à l'époque bâti sur le modèle de la Scala de Milan (Italie). Il faut admirer le plafond richement décoré, dont le clou est un énorme lustre pesant 500 kg. Ce plafond fut exécuté en 1901 par Pio Collivadino.

Une courte visite me sera ensuite proposé au Salon doré (troisième photo), au plafond duquel est aussi suspendu un magnifique lustre. On peut sur place distinguer deux bustes, celui de Florencio Sanchez, dramaturge uruguayen et celui d'Eduardo Fabini, compositeur uruguayen.


 

J'arrive tout naturellement sur la Place de l'Indépendance (en photo ci-dessous) où s'élève un mausolée en hommage au général José Artigas. Cette grande place, bâtie à l'emplacement sur lequel se dressait jadis la toute première citadelle de Montevideo, est l'oeuvre de Carlo Zucchi qui la traça en 1837, en même temps qu'il dessina l'aménagement général de la ville, en s'inspirant, dit-on, de la rue de Rivoli (Paris). Son projet sera certes modifié quelques années plus tard par Bernardo Poncini. 1884 verra la pose de la première pierre du mausolée de José Artigas, qui consiste en une grande statue équestre représentant le général, œuvre du sculpteur italien Angelo Zanelli, au pied de laquelle reposent désormais les restes du père de l'Uruguay. Le bas-relief figurant en-dessous du nom du général (deuxième photo) représente des scènes de l'Exode du Peuple oriental. Le vaste espace offert par cette place autorise l'organisation d'expositions comme celle qui s'y tint en 2009 et qui rassembla 140 sculptures de deux mètres de haut chacune (de 140 pays différents).

 

Sur la Place, j'aperçois la Maison du gouvernement ou, plus exactement l'édifice « Indépendance »(ci-dessous). On l'appelle aussi le Palais Estévez en souvenir de son auteur, l'entrepreneur Francisco Estévez, lequel rachètera en fait l'édifice déjà existant à son premier propriétaire, en le faisant transformer en petit palais avec mirador sur le toit. Cette construction prendra fin en 1874 et donnera ce style architectural mi-dorique et mi-colonial. Notre homme y vivra jusqu'en 1878, date où il fera faillite et où il devra céder le bâtiment à la banque de Londres y Rio de La Plata, laquelle le cédera plus tard à l'Etat uruguayen. L'endroit abrite depuis 1999 le Musée de La Casa de Gobierno.


 

Un autre palais, très haut celui-ci, ressemble un peu à l'Empire State Building de New-York (Etats-Unis) : le Palais Salvo (ci-dessous). De style éclectique, cet édifice fut conçu par l'architecte Mario Palanti, immigrant italien à Buenos-Aires, qui construira d'ailleurs un palais similaire (Palais Barolo) dans la capitale argentine. Achevé en 1928, sur l'emplacement d'une ancienne confiserie, La Giralda, ce bâtiment s'élève à cent mètres (tour et antennes incluses, ces antennes ayant été démontées en novembre 2012) au-dessus du niveau de la mer. Les Frères Salvo en firent l'acquisition à l'époque pour la somme de 650 000 pesos uruguayens. Au départ, il était prévu que l'édifice devienne un hôtel mais l'opération ayant échoué, l'espace est maintenant occupé à la fois par des bureaux et des résidences privées.

 

INFOS PRATIQUES :

  • Cathédrale métropolitaine, Place de la Constitution, Ituzaingo 1373, à Montevideo.Tél : (598) 2915 7018. Site internet :http://icm.org.uy/
  • Musée d'histoire municipal, J.C.Gomez 1362, Place de la Constitution, à Montevideo. Tél :(598) 2915 9685. Ouvert du lundi au vendredi de midi à 17h45 et le samedi de 11h00 à 16h45. Entrée gratuite. Prise de photos autorisée. Site internet :http://cabildo.montevideo.gub.uy/

  • Club Uruguay, Sarandi 584, Place de la Constitution, à Montevideo. Tél:(598) 2915 7820. Site internet : http://www.cluburuguay.com.uy/

  • Musée Torres Garcia, Sarandi 683, à Montevideo. Tél:(598) 2916 2663. Ouvert du lundi au samedi de 10h00 à 18h00. Entrée libre. Site internet : http://www.torresgarcia.org.uy

  • Théâtre Solis, rue Buenos Aires (entre les rues Juncan (Place de l'Indépendance) et Reconquista, à Montevideo. Tél:(598) 1950 3323. Visites guidées gratuites du mardi au jeudi à 16h00 et les mercredi, vendredi et dimanche à 11h00, 12h00 et 16h00. Site internet : http://www.teatrosolis.org.uy/index_1.html

  • Vue de la Place de l'Indépendance à 360° : http://uruguay360.com.uy/uruguay/montevideo/plaza-independencia

  • Musée Casa de Gobierno, Palais Estévez, Place de l'Indépendance 776, à Montevideo. Tél:(598) 1950 7052. Ouvert du lundi au vendredi de 10h00 à 17h00. Site internet : http://municipiob.montevideo.gub.uy/node/232

     









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