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Balade dans Montevideo
(3) (Montevideo, Département de Montevideo, Uruguay)
Heure locale


Jeudi 1er juin 2017

 

Pour cette troisième étape de découverte de la capitale uruguayenne, je repars de la Place de l'Indépendance, où se dresse le Palais Rinaldi (ci-dessous en photo). Ce superbe édifice de style Art-déco, qui date de 1929, figure depuis 1997 dans la catalogue des biens d'intérêt de la municipalité. L'ensemble abrite désormais commerces et appartements. C'est Alberto Isola et Guillermo Armas qui seront à l'origine de cette construction de huit étages. On reconnaît immédiatement le style Art-déco de l'ensemble grâce à la façade de l'ensemble et plus particulièrement à ses balcons et aux éléments décoratifs des angles supérieurs. La ligne générale de l'édifice suggère l'idée d'ascension et offre une illusion d'optique qui donne l'impression d'un immeuble plus élevé que ce qu'il n'est en réalité.


 

Je m'engage maintenant dans l'Avenue 18 de Julio, la rue principale de la capitale uruguayenne. Celle-ci concentre de nombreux édifices de toute beauté comme vous allez pouvoir le constater. J'y trouverai également supermarchés, boutiques et galeries commerciales, restaurants, banques, et deux places, parcourues lors de cette promenade. L'avenue court sur près de trois kilomètres depuis la Place de l'Indépendance et jusqu'au Boulevard Artigas, dans le quartier de Tres Cruces, où s'élève un grand obélisque. L'artère tient son nom de la date de prise de serment sur la Constitution, un certain 18 juillet 1830.

A l'origine, cette avenue sera construite pour ouvrir sur la nouvelle ville de Montevideo, lors de l'extension de celle-ci en dehors du quartier historique colonial. On la conçut en ligne droite, puis on la prolongea ensuite jusqu'au Boulevard Artigas qui délimite cette nouvelle ville grâce justement à l'obélisque. La première partie de l'avenue, celle où je vous emmène aujourd'hui, offre de belles résidences luxueuses, des salles de spectacles et de belles boutiques. A deux pas de là, j'aperçois l'édifice du Jockey Club (ci-dessous). Celui-ci, désormais désert et plus ou moins à l'état d'abandon, fut bâti en 1920 par l'architecte français José P.Carré, dans un style éclectique. De son nom complet, Joseph Paul Adrien Carré, naquit à Montmorillon en 1870 et connaîtra un vrai succès en Uruguay, où il enseignera d'ailleurs sa discipline à la Faculté d'architecture de Montevideo jusqu'à sa mort en 1941. Outre le bâtiment du Jockey Club, il sera aussi à l'origine de la construction de la résidence Blixen de Castro en 1917, devenue depuis l'actuel ministère uruguayen de la défense nationale.


 

A quelques minutes de marche de là, le Musée d'art contemporain (ou comme j'ai l'habitude de dire, l'art comptant pour rien) (ci-dessous) a trouvé refuge dans un immeuble datant de 1930, également de style éclectique. Plus impressionnante, la façade du Palais Uriarte de Heber (deuxième photo) s'offre à moi au carrefour donnant sur la Place Fabini. Ce bâtiment de style éclectique, qui remonte à 1896-1897, abrite le Musée du Gaucho et de la Monnaie. Ce musée date de 1978, à une époque où la Banque de la République Orientale d'Uruguay souhaitait offrir un espace dédié à la culture et à l'histoire de ce pays. Le bâtiment qui l'abrite est un ancien petit palais à trois niveaux qui fut depuis racheté par cette banque, mais dont le propriétaire d’origine était Heber Jackson, alors marié à Dona Margarita Uriarte. On doit sa construction à l'architecte français Alfred Massué, arrivé en Uruguay en 1884. Notre homme s'illustrera surtout dans la région du Rio de La Plata, des deux côtés argentin et uruguayen. Artisan de l'Art nouveau et du style éclectique anti académique, notre homme réalisera d'abord une résidence pour le président Juan Idiarte Borda dans la ville de Colon, puis ce Palais Uriarte de Heber.

Le musée du gaucho présente quant à lui des collections d'objets artisanaux en argent et de culture créole, uniques au monde. Ces pièces furent réalisées par de grands artistes comme Martinez, Torricella, Bellini...alors au service d'illustres mécènes dont Aparicio Saravia, Pantaleon Artigas, Enrique Castro ou Garzon...


 

En face du palais, se dresse le magnifique édifice Cine Rex (en photo ci-dessous). Celui-ci date de 1928 et offre une architecture de style éclectique que l'on doit à l'architecte Alfredo Jones Brown, lequel mettra deux ans à bâtir cet ensemble considéré comme le plus brillant exemple de construction moderniste de l'époque. L'ancien Cine Rex deviendra la Salle Zitarrosa à partir de 1999, lorsque la municipalité de Montevideo aura fait l'acquisition du rez-de-chaussée de l'immeuble et y aura effectué les travaux nécessaires à l'ouverture de cette salle de spectacles. Cette dernière porte le nom du guitariste, compositeur et poète uruguayen Alfredo Zitarrosa.


 

En me retournant, je peux admirer la Place Juan Pedro Fabini, connue aussi sous le nom de Plaza del Entrevero, d'où l'appellation de la superbe sculpture (ci-dessous) qui se trouve en son centre. C'est à l'uruguayen José Belloni que l'on devra cette oeuvre inaugurée le 2 janvier 1967. L'imposante sculpture faite de bronze et de forme sphérique représente indiens et gauchos luttant pour la partie orientale. A noter que le même artiste est l'auteur des plus remarquables monuments publics de la capitale. Son art, qui évoque le naturalisme le plus total dépourvu de tout conventionnalisme, est très apprécié en Uruguay.

Donnant sur cette même place, s'élève l'édifice Londres Paris (deuxième photo), de style éclectique et dont l'inauguration remonte à 1908. L'ouvrage, selon des sources divergentes, aurait été bâti en trois ans, par l'architecte John Adams pour certains, par l'architecte M.tapie pour d'autres. Il sera d'abord le siège d'un grand magasin du même nom, le premier du genre en Uruguay, qui restera ouvert jusqu'en 1966. A l'heure actuelle, le rez-de-chaussée est occupé par une chaine de restauration rapide.


 

Remontant toujours l'avenue 18 de Julio, je trouve, un pâté de maisons plus loin, et sur ma gauche, le Palais Chiarino (ci-dessous), un bâtiment de style néo-classique français, donnant sur la Place Cagancha. Sa construction, qui débuta en 1922, s'achèvera en 1928, sous la direction des architectes Antonio Chiarino, Bartolomé Triay et Gaetano Moretti. Cet édifice était alors destiné à la famille d'Arturo Soneira. Désormais occupé en partie par des enseignes commerciales, cet ensemble architectural est, depuis 2011, classé en tant que monument historique national et figure sur le registre des lieux historiques. Il fut un temps où l'endroit servit de décor au tournage de films, comme par exemple « La vie au Paradis ».

 

Elle se dresse majestueusement au sommet de la colonne de la paix (ci-dessous), je veux bien entendu parler de la statue de la liberté, qui donne aussi son nom à la Place Cagancha (Place de la liberté), toute proche. Oeuvre de José Livi, cette statue date de 1866, c'est à dire trente ans après la création de la place. José Livi réalisera de nombreuses œuvres en marbre et en pierre mais cette statue est l'une de ses plus belles réussites. Une autre statue de la liberté, œuvre du même artiste, et jadis installée à Paysandu, sera détruite par les canons de l'armée brésilienne lors du fameux siège de la ville, en 1864.

Sur la place, se dresse l'édifice El Ateneo (deuxième photo), malheureusement en cours de restauration. Fondé le 3 juillet 1886, cet ensemble est le résultat de la fusion de la Société universitaire et de l'Ateneo d'Uruguay. Sa devise : Permettre, en toute liberté d'esprit, le développement de la culture, favoriser sa diffusion, par le moyen de la libre discussion, tous principes et tendances confondus. Contribuer à la défense de tous les postulats en mettant tous les moyens à sa portée, au service des causes de vérité et de justice. Nombreuses sont les personnalités célèbres des mondes culturel et politique à avoir participé à la fondation de cet édifice qui joua un rôle important dans l'essor culturel de Montevideo. Joaquin Torres Garcia y posséda par exemple un atelier. Et les locaux de l'immeuble de toujours abriter de nos jours des manifestations diverses.

Autre immeuble qui n'a rien perdu de sa superbe depuis son inauguration en 1925 : l’édifice Sorocabana (troisième photo). L'ensemble, désormais listé comme bien d'intérêt municipal, fut construit par l'ingénieur Alberto Trigo. Je ne trouverai aucune autre information sur cet endroit. J'apprendrai seulement qu'une chaine de cafés « Sorocabana » verra le jour en 1939, et que ses principaux cafés se trouvaient alors sur la Place Cagancha (est-ce ce bâtiment ? C'est probable), sur la Place de l'Indépendance et dans la rue du 25 de Mayo, entre autres...le café situé Place de Cagancha était alors fréquenté par de nombreux habitués.


 

Je garde le meilleur pour la fin, à savoir un superbe bâtiment connu sous le nom de Palacio Piria (ci-dessous), qui abrite aujourd'hui le siège de la Cour suprême de Justice d'Uruguay. Sa construction date de 1917, d'après les plans du français Camille Gardelle, ex-élève de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris. C'est Francisco Piria, l'initiateur de Piriapolis, qui en sera propriétaire et qui y vivra jusqu'à sa mort, en 1933. La porte principale du palais ouvre sur le Passage des Droits de l'Homme, donnant sur la Place Cagancha, non loin d'un monument dédié à la Justice, œuvre de Rafael Lorente Mourelle.

Né à Montauban en 1866, d'un père lui-même architecte, Camille Gardelle étudiera à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris avant de partir pour l'Uruguay, où il rencontrera un vif succès : il réalisera par exemple le Palais Pietracaprina en 1913 (actuelle ambassade du Brésil à Montevideo), puis le Palais Brésil (sur l'avenue 18 de Julio, à l'angle de la rue Julio Herrera y Obes) et le Corte Electoral (Ituzaingo 1467, Montevideo).

 

INFOS PRATIQUES :

  • Palacio Rinaldi, Place de l'Indépendance 1356-58, à Montevideo
  • Edifice du Jockey Club, Avenue 18 de Julio 857, à Montevideo

  • Musée d'art contemporain, Avenue 18 de Julio 965, deuxième étage, à Montevideo

  • Palais Uriarte de Heber, Avenue 18 de Julio 998-1000, Montevideo.

    Le musée du Gaucho et de la Monnaie qui se trouve à cette adresse est ouvert du lundi au vendredi, de 10h00 à 16h00. Tél:(598) 2900 8764.

  • Edifice Cine Rex, Avenue 18 de Julio 1002, Montevideo

    La salle Zitarrosa, située à cette adresse, est joignable au (598) 2901 7303. Site internet : http://www.salazitarrosa.com.uy/index_1.html

  • Place Fabini, Avenue 18 de Julio, au niveau des rues Julio Herrera y Obes Colonia et Rio Negro, Montevideo. Ne pas manquer la sculpture El Entrevero.

  • Edifice Londres Paris, Avenue 18 de Julio, à l'angle de Rio Negro, Montevideo.

  • Palais Chiarino, Avenue 18 de Julio 1117-1121, Montevideo

  • Statue de la Liberté, en haut de la colonne de la Paix, sur la Place Cagancha

  • Edifice El Ateneo, Place Cagancha 1157, Montevideo

  • Edifice Sorocabana, Place Cagancha 1356 (à l'angle de l'avenue 18 de Julio), Montevideo

  • Cour suprême de Justice (Palacio Piria) Gutiérrez Ruiz 1310, Montevideo : http://www.poderjudicial.gub.uy/institucional/poder-judicial/suprema-corte-de-justicia.html

 








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