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La Cathédrale de Sel de Zipaquira
(Cundinamarca, Colombie)
Heure locale

Mardi 22 mai 2012

 

Si vous passez à Bogota, vous devez absolument visiter la Cathédrale de sel de Zipaquira. Cette église est unique car elle a été construite à l'intérieur de mines de sel situées dans la savane de bogota, plus exactement dans le département de Cundinamarca. C'est aussi un lieu de culte et l'un des sanctuaires catholiques les plus connus parmi ceux consacrés au chemin de croix de Jésus Christ. Depuis la capitale, j'emprunte la route pour me rendre sur les lieux. Nous passons par l'autoroute puis nous retrouvons bientôt sur une route nationale. Zipaquira, la commune sur laquelle se trouve notre cathédrale de sel fut fondée par Luis Enriquez (alors vice-roi de la Nouvelle Espagne) le 18 juillet 1600 et se trouve à une cinquantaine de kilomètres de Bogota. Un petit train touristique, le Tren turistico de la Sabana y conduit les voyageurs depuis la capitale.


Les gisements de sel des montagnes environnantes sont datés de 200 millions d'années. Ils furent ramenés vers la surface à la fin de l'ère tertiaire, il y a 30 millions d'années pour présenter la forme que nous leur connaissons aujourd'hui. Sous la pression et la chaleur, le sel s'est déplacé tout comme un glacier, perdant ainsi ses traces de stratification et formant une masse homogène. L'importance des salines de Zipaquira furent largement répertoriées par le sage Alexander von Humbolt lors d'une visite sur les lieux en 1801. Il compare ainsi les présents gisements à ceux qu'il avait déjà visité en Espagne, en Suisse, en Pologne et dans le Tyrol et évoque leur importance pour l 'économie colombienne.


 

Humbolt estime que la mine de Zipaquira doit mesurer 500 000 toises carrées ( une toise, ancienne mesure de la Haute Antiquité équivaut à 1m80) et préconise une exploitation de celle-ci en creusant des galeries comme en Europe. La mine est effectivement depuis exploitée depuis le Vème siècle. L'histoire de la cathédrale de sel débute le 7 octobre 1950, date à laquelle commence la construction de la première cathédrale, à l'intérieur de galeries creusées deux siècles plus tôt par les indiens Chibchas. Son inauguration a lieu quelques années plus tard. Dès 1932, une chapelle avait déjà été érigée pour récompenser la dévotion des ouvriers mineurs. Ceux-ci décoraient alors les galeries avec des images pieuses sensées leur apporter bénédiction et protection. La montagne était à l'époque exploitée sur quatre niveaux et la Catedral Salina se situait au deuxième niveau. La première cathédrale mesurait 12O mètres de long, 22 mètres de haut, pour une surface habitable de 5500 mètres carrés. Son plafond était soutenu par six colonnes dont la base occupait 80 mètres carrés (un de ces piliers est en photo ci-dessous). L'édifice pouvait accueillir 8000 personnes.Au fond de la basilique, on pouvait distinguer une grande croix de bois illuminée par le bas projetant ainsi

une ombre qui symbolisait le Christ bras ouverts vers le plafond. La nef de droite comprenait le choeur et les stations du Chemin de croix, décorées par de grands chiffres romains (ci-dessous) dorés.


 

La nef de gauche, appelée « La Naissance » comportait la naissance de Jésus à Bethléem (ci-dessous). Cet espace conduisait au baptistère représenté par une cascade, symbole du baptême de Jésus Christ dans le Jourdain (deuxième photo). Cette ancienne cathédrale fut fermée au public en 1990 à cause du manque de sécurité pour le public et des failles dans sa structure.


 

Compte tenu du poids à la fois symbolique et économique de cette attraction, il fut décidé de construire une nouvelle cathédrale de sel un an plus tard, en 1991, soixante mètres en-dessous de l'ancienne. Un concours d'architecture fut organisé par l'Institut de promotion industrielle, la Concession Saline et la Société des architectes de Bogota afin de choisir le meilleur projet pour remplacer l'ancienne cathédrale. C'est le projet de Roswell Gravito Pearl qui remporta le concours. Des changements eurent lieu dans la structure du tunnel d'accès, dans la coupole et la sacristie. La nouvelle cathédrale sera inaugurée en décembre 1995.


 

On distingue dans l'ouvrage trois parties principales : Le Chemin de Croix (photos ci-dessus), la Coupole et les nefs de la cathédrale. Une porte d'entrée conduit directement à une galerie le long de laquelle se situe le chemin de croix qui comporte quatorze stations. A chaque station, de grands chiffres dorés indiquent le numéro et on y trouve aussi le descriptif de l'étape. Ces quatorze stations forment la « voie du Calvaire » consistant en des petits autels taillés dans la roche de sel, tout comme les prie dieu. Le même tunnel va de l'entrée de la cathédrale jusqu'à la Coupole.

La coupole, la rampe descendante et les balcons forment la deuxième partie de l'édifice. Depuis la Coupole, on peut observer l'immense croix sculptée en bas-relief, cette croix que l'on retrouve ensuite dans la nef de la cathédrale (photo ci-dessous)


 

Nous descendons ensuite vers les balcons, apercevons au passage l'escalier des pêcheurs (première photo) qui comporte 42 marches, puis vers les chambres, le choeur et les escaliers du labyrinthe du Narthex (avant nef).


 

Les nefs de la cathédrale sont divisées en plusieurs parties, elles-mêmes séparées par une fente qui symbolise la naissance et la mort du Christ. La nef centrale (première photo ci-dessous) accueille la grande croix de 16 mètres de haut, l'autel principal et la balustrade qui sépare le sanctuaire de l'assemblée. Au fond de la nef, j'admire « la création de l'homme » (photo ci-dessous), une sculpture en marbre de Carlos Enrique Rodriguez Arango, qui rend hommage à Michel Ange. Quatre immenses colonnes symbolisent les quatre évangélistes et sont traversées par une rainure représentant la naissance et la mise au tombeau du Christ. Sur mon chemin, je m'arrête devant la scène de la nativité avec Jésus entre l'âne et le bœuf.


 

Il faut savoir que cette cathédrale possède son propre système de production d'électricité ainsi qu'un passage utilisé uniquement lors d'occasions particulières. Quant à l'infrastructure optimale, elle permet de garantir la sécurité des visiteurs, pèlerins et touristes. Bien qu'elle demeure la principale attraction, la cathédrale de sel ne constitue qu'une des attractions du parc du sel. Celui-ci s'étend sur une surface de 32 hectares et constitue une réserve naturelle unique contrastant avec l'exploitation minière ( une activité de production des ressources qui altère l'écosystème).On peut prendre sur place un vrai cours de géologie et s'initier sur les différentes façons de protéger le milieu naturel. Le lieu rassemble attire ainsi du monde entier à la fois les férus de géologie, les amateurs d'écotourisme et les pèlerins. Ce parc du sel est divisé en plusieurs parties : La Place du minier offrant une croix de 4,20 mètres de haut, le Dôme salin, la mine, le musée de la saumure construit dans des réservoirs inutilisés et qui permet au visiteur de découvrir le processus de l'exploitation du sel, mais aussi l'histoire, la construction et l’ingénierie de la Cathédrale de sel. La réserve est une autre attraction du parc de sel, tout comme la zone boisée (comprenant une forêt d'eucalyptus) équipée de nombreux sentiers et chemins, et enfin la Cathédrale de sel que nous venons de visiter.


 D'autres photos commentées de cette visite sont disponibles sur le site: Médiathèque-->Album Photos-->Amérique du sud

 

INFOS PRATIQUES :

 


  • Cathédrale de sel de Zipaquira : Tel:(+57-1)852 9890. Site internet : http://www.catedraldesal.gov.co

    Tarif adulte : de 20000 à 35000 pesos (dès 9 €) selon le nombre d'attractions choisies.











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