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Cueva de las Manos
(Patagonie, Argentine)
Heure locale

Dimanche 28 septembre 2008

 

Il aurait été dommage de visiter la Patagonie et de laisser de côté un site comme le Patrimonio Nacional Cultural Cueva de los Manos , «  La Grotte des Mains » , site inscrit au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1999.

 

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Quelques personnes vivent dans ce centre d'accueil pour les visiteurs , toute l'année , et isolées du reste du monde (pas de téléphone sur place , seule une radio permet un lien avec les autorités argentines).

 

Il y a 9300 ans, des groupes de chasseurs-cueilleurs , semi-nomades , vivaient dans les parages : L'été, sur les hauteurs du canyon qui surplombe le centre (un canyon d'une longueur de 150 kilomètres, créé par la rupture de terrain datant de la période jurassique) , et l'hiver dans la vallée, pour faire face au climat plus rude. Le Rio Pinturas traverse en effet ce canyon (il naît sur le plateau du Lac de Buenos Aires).

C'est en 1941 que le Père Agostini prit les premières photos de ce lieu. Il y découvrit les fameuses peintures rupestres.

Une grotte servit probablement de sanctuaire (ou lieu de vie , car des fouilles ont permis d'y retrouver des restes d'un foyer ayant servi à faire du feu, ainsi que des outils) à un groupe qui n'aurait pas dépassé 35 à 40 occupants. Elle mesure 10 mètres de haut, 24 mètres de profondeur et 15 mètres de largeur.

 

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Des milliers de peintures rupestres s'étalent sur les parois rocheuses à proximité de cette grotte. Il s'agit entre autres , de peintures représentant des mains en négatif (c'est à dire que les mains ont servi de pochoirs en quelque sorte).

 

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Le topographe argentin, Carlos GRADIN , qui effectuera des recherches sur le site durant trente années, se fera aidé par les Indiens Tehuelches, qui lui serviront de guides dans la région.

Il découvrira ainsi 829 peintures de mains , dont 31 mains droites seulement (on pense que les habitants d'alors étaient droitiers en grande majorité et se servaient de la main droite pour prendre les pigments utilisés qu'ils déposaient autour de leur main gauche)

On trouve surtout des mains d'enfants ou de jeunes gens (âgés de 25 ans maximum)

 

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Certaines mains contenaient même six doigts.

 

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Les pigments utilisés étaient faits à l'aide d'oxyde de fer, de manganèse et de cuivre. On n'a pas pu déterminer l'origine des fluides (eau, salive, sang?). Tous ces pigments contiennent du gypse (ce gypse ne se rencontre qu'ici ou encore au Maghreb).

 

Ces peintures représentent également des animaux , dont le guanaco , animal ayant toujours assuré la survie de l'homme dans cette région (en effet, le guanaco était chassé pour sa peau, sa viande, mais aussi ses os qui servaient à faire des outils ou des ustensiles, ses tendons et ses veines , utilisés comme fils à coudre)

 

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D'autres peintures représentaient le nandou (ci-dessous) mais aussi des insectes, des tatous , des lézards ou encore le « gualicho » , animal maléfique.

 

 

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On distingue trois âges stylistiques :

Le premier âge se situe 9300 à 7300 ans avant notre ère, et représente des peintures exprimant un fort lien entre le chasseur et l'animal (on voit les guanacos en train de courir). Le chasseur utilise alors une pierre ronde attachée à une corde reliée à un objet en forme de croix. Le chasseur vise et lance cette pierre pour tuer le guanaco. Il ne réutilise pas cet outil de chasse dont son nom : Vola perdida  (volée perdue)

Le deuxième âge voit le lien se perdre entre le chasseur et l'animal. On aperçoit les guanacos immobiles.

Le troisième âge (de 3300 à 1300 de notre ère) exprime des couleurs rouges plus fortes sur les peintures, mais aussi l'apparition de figures géométriques simples. Il y a plus de lignes, les traits sont plus droits. Ci-dessous, observons la peinture :

 

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Le cercle représente probablement les ondes de l'eau . Et l'animal à côté qui veut s'abreuver. Les deux mains à plus de cinq doigts et aux bras tendus n'ont pas donné lieu à des explications.

 

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Ci-dessus, on remarque des pointillés qui apparaissent au troisième âge stylistique et qui peuvent représenter des sentiers.

 

La dernière peinture représente une scène de chasse au guanaco. Regardez bien la peinture et observez bien la photo en dessous. N'observez-vous aucune similitude ?

 

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A Cueva de los Manos

On se gare sur le parking près du centre d'accueil ( parking gratuit)

On entre dans le refuge et on achète un ticket (15 pesos) qui inclut la visite du site accompagné d'un guide ( en l'occurrence , la charmante Luxe d'origine chilienne mais de racines basques !)

Durée de la visite ( organisée toutes les heures) : 1h30.

Ouverture tous les jours, de 9h à 19heures.

 

 

A demain ! ! !



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