Mercredi 24 septembre 2008

Autant les deux journées précédentes ne m'avaient pas réellement permis de visiter des lieux, autant celle d'aujourd'hui me transporta de découverte en découverte.

Lever tôt ce matin, c'est à dire à 6h30. J'ai bien dormi (d'ailleurs je dors très bien depuis mon arrivée en Argentine). Peut être un peu trop de chauffage mais j'ai peur d'avoir froid et je veille à maintenir une température convenable dans la chambre. Gabriela revêtue de ses 67 printemps me raconte sa vie alors que je prends mon petit déjeuner. Elle est adorable mais elle a tellement envie de parler qu'elle se laisse aller , me montrant (presque) tous ses albums photos avec les visiteurs qu'elle a hébergés. Toute l'Europe y passe. Puis sa maman, et le reste de la famille.La pauvre ! Dans ce coin, elle ne doit pas avoir tellement l'occasion de s'exprimer. Je l'écoute donc d'une oreille et surveille l'heure discrètement.

7h30 : L'heure est venue de partir. Une bise à Gabriela à qui je promets d'envoyer une carte postale de la bande de Gaza dès mon retour à Paris et je prends la route , direction Cerro Castillo . Cent soixante-cinq kilomètres à parcourir avant d'atteindre le Parc Torres de Paine .

En signe d'au revoir, un arc en ciel me fait un clin d''il alors que j'ai déjà quitté Puerto Natales depuis un quart d'heure.

Pour l'instant , la route est bonne et est asphaltée. Mais très bientôt, je vais retrouver la piste et ses inconvénients ( trous dans la chaussée, gravillons, cailloux) pour le reste de la journée. Le magnifique qui annonce déjà ce matin une belle journée à Puerto Natales se couvrira un peu plus tard au-dessus du parc. Mais on m'avait prévenu. Ici le temps change rapidement. Cela fait aussi le charme de la Patagonie.

J'aperçois bientôt les montagnes. Et arriverai à Cerro Castillo quelques dizaines de kilomètres plus loin. Cerro Castillo est un petit village , que dis-je , un hameau plutôt qui héberge le poste frontière chilien (l'Argentine est toute proche), une hôtel restaurant et une boutique de souvenirs. Quelques maisons laissent penser que des familles vivent ici dans ce coin reculé , au milieu de nulle part et des flaques de boue.

Je tourne à gauche et m'engage dans le parc. L'entrée de ce parc se trouve à 40 kilomètres de là : D'abord de la piste , puis un morceau de route asphaltée , puis de la piste à nouveau.

Le parc Torres del Paine ( Les Tours du Paine , le fleuve qui traverse la région) comprend un ensemble impressionnant de montagnes qui émergent de la pampa : Se détachent les Cuernos puis les fameuses Torres en granit. Le massif est couronné de glaciers et entouré de lacs algues-marines : Lac Sarmiento, Lagune Amarga,, Lac Nordenskjold, Lagune Lellizas.

Ce parc a été désigné Réserve Mondiale de la Biosphère par l'UNESCO, et Parc National par le gouvernement chilien.

Ci-dessus le fleuve El Paine.

Chutes d'eau à Salto Grande

Le parc Torres del Paine attire beaucoup les amateurs de trekking qui trouvent ici un réseau de sentiers bien entretenus avec des refuges situés à des distances appropriées.

Le caractéristique rocher noir qui couronne les Cuernos del Paine est l'aboutissement des forces tectoniques et glaciaires qui ont forgé ce massif.

Il y a un peu plus de 10 millions d'années, ces roches sédimentaires couvraient de vastes secteurs dans cette région. Les pressions colossales des entrailles de la Terre ont fait jaillir du magma qui plus tard forma le granit. Puis l'ère glaciaire est arrivée , qui a tout recouvert de glace , excepté les sommets des plus hautes montagnes.

Cimetière d'Icebergs au Lac Grey

Lors de la fonte des glaces, est apparu la roche noire qui n'avait jamais été recouverte par ces glaces.

Les forêts de Lenga dans le parc sont très curieuses avec les troncs d'arbres foncés et leurs branches tordues couvertes de mousses et de lichens.

On trouve à l'intérieur du parc de nombreux animaux (cygnes au col noir, caiquenes, des oies- des flamands, des nandous , des renards , lièvres ( j'en ai vu un qui faisait sa gymnastique le long de la route. Incroyable mais vrai ! On aurait dit qu'il faisait des pompes', pumas et huemules. Sans oublier des guanacos, un genre de lamas avec le poil moins long.

Un guanaco et son petit.

J'ai remarqué que la mixité existe chez ces oies. On rencontre souvent des couples d'oies au bord de la route : Une oie blanche et une oie marron !

Les chevaux broutent l'herbe sans la crainte des visiteurs qui s'arrêtent à proximité

Les nandous , eux sont par contre plus craintifs et s'enfuient quand ils aperçoivent l'homme. Je n'ai pas encore eu la chance de pouvoir en photographier.

C'est le printemps qui démarre dans l'hémisphère sud. Et la végétation reprend des couleurs.

Arrivé vers 9h00 pour la visite du parc, je m'en retourne en direction de El Calafate pour ma prochaine étape. En quittant le Chili, j'observe de loin le coucher du soleil sur les montagnes. Magnifique !

A demain ! ! !