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Camarones
(Patagonie, Argentine)
Heure locale

Lundi 6 octobre 2008

 

Le temps passe extrêmement vite et il est temps pour moi de reprendre le volant en direction de Camarones , une petite bourgade traditionnelle où on m'avait pourtant assuré que je trouverai à me loger sans difficultés.

En fait de bourgade, c'est un trou dans lequel je tombe, genre Paso de Indios.

On se rend à Camarones par une piste (une de plus !). Ce qui fait que je n'arrive pas très tôt ce dimanche soir afin de me trouver un lieu pour dormir.

Heureusement, l'office de tourisme est encore ouvert et une jeune fille m'indique un hôtel. Celui-ci est fermé. Ca commence bien. Un autre me réclame 200 pesos pour une chambre simple . Trop cher pour une petite bourgade comme celle-ci. La patronne me prenait probablement pour un pigeon . Elle sera déçue.

Je m'en retourne à l'Office de tourisme qui me conseille alors d'aller au camping. Le patron aura peut être un hébergement. Je rencontre alors Carlos qui me demande deux heures (il est alors 18 heures) afin de me trouver une solution.

J'en profite donc en attendant , pour visiter ce fameux musée de la Famille Peron.

Je suis accueilli par une charmante dame qui m'explique spontanément que la père du Général Juan Peron , vécut à Camarones (qui , à l'époque s'appelait Puerto Camaron car toute l'activité de ce village tournait autour du port d'où on exportait les produits locaux).

Il y avait au départ deux enfants dans cette famille. L'un des deux (le papa du Général Peron) administrait des terres du côté de Santa Cruz. Le couple Peron aura dix enfants. Et Juan Peron sera le seul à pouvoir faire des études car cela était coûteux. Juan Peron vivra à Camarones à l'âge de 5 ans jusqu'à l'âge de 9 ans.

 

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Le musée offre au visiteur de passage de nombreuses vitrines contenant de nombreux objets de l'époque péroniste , ainsi que des panneaux expliquant les légendes des photos exposées.

On apprend ainsi que Juan Peron fréquentera d'abord le Collège primaire, puis secondaire à Buenos Aires. Il s'illustrera ensuite à l'Ecole Supérieure de Guerre.

Juan Peron se mariera une première fois en 1929 avec Aurora Tizon (qui décédera prématurément en 1938).

Il voyagera début 1939, en Europe (Italie, France, Hongrie, Espagne, Russie, Allemagne..) et observera ce qui se passera dans ces pays puis en tirera les meilleures choses pour les appliquer plus tard à l'Argentine.

Il deviendra Colonel en 1941.

C'est sans doute grâce au poste clé de Secrétaire du Travail et de la Prévision Sociale, que Juan Peron occupera en 1944 (l'Argentine était alors sous gouvernance militaire), que le futur artisan du Péronisme se fera connaître, en accédant à des responsabilités politiques qui lui permettront de privilégier la défense du travailleur et des syndicats.

 

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Il rencontra un peu plus tard sa deuxième épouse, Eva Duarte.

Une vitrine expose des objets témoignant de la vie et de la célébrité du couple Peron à cette époque

 

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Camarones bénéficiera de l'accès au pouvoir de Juan Peron car c'est à cette époque que la municipalité aura accès à l'eau courante et à l'électricité.

Tout en parlant ici et là (c'est excellent pour ma pratique de l'espagnol !) , il est déjà 19h30 et je quitte bientôt ce musée empreint d'une certaine nostalgie. Les Argentins me parlent du Général Peron avec grande admiration. Je rétorque qu'un homme comme lui (à l'instar de notre Général De Gaulle en France !) , il n'y en a qu 'un par siècle dans un pays. Et qu'il faudra peut être encore un peu de patience à l'Argentine pour enfin (re)trouver un leader charismatique de cette ampleur. Mes interlocuteurs mettent beaucoup d'espoir dans leur nouveau gouvernement dirigé par Cristina Kirchner . L'époux de celle-ci ayant ses racines du côté de El Calafate (Patagonie) , on espère que le pouvoir en place pensera davantage à aider le Sud de l'Argentine (excepté le Général Peron, tous les autres présidents argentins étaient originaires du nord du pays).

J'ai effectivement le sentiment, en visitant ce pays, que l'Argentine n'a pas les dirigeants qu'elle mérite. Et le peuple argentin, faisant sans cesse la queue dans les banques, les officines de paiement des factures, les Postes ou autres administrations, m'attriste. Je n'ai pas encore rencontré de gens désagréables dans ce pays. Au contraire, et malgré parfois mon franc parler , mes interlocuteurs se révèlent lucides sur les difficultés de leurs pays, et ouverts à la discussion. Manifestement, et je le ressens quotidiennement depuis mon arrivée, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas ici. Les complications bancaires ( j'y reviendrai) , la méfiance vis à vis de l'usage de la carte de crédit entre autre démontrent l'existence de blocages et de rigidités qu'il serait bon de lever une fois pour toutes afin de permettre à cette démocratie de vivre avec son époque.

 

Je retourne au camping , me préparant déjà à passer la nuit dans la voiture et avec une faim de loup.

Carlos a préparé pour moi une petite caravane, assez ancienne mais suffisante pour me permettre de passer la nuit au chaud , tandis que le vent se lève et qu'une tempête se prépare. Il y a même l'électricité !

Pour le repas, son épouse me prépare une salade avec deux superbes tranches de poisson grillé.Du poisson bien frais (Carlos était pêcheur avant de tenir le camping). C'est simple mais généreux. On parle alors de ma journée du lendemain. Carlos et son épouse me conseillent de me rendre à Cabo dos Bahias (ce que je ferai !) pour visiter la « pinguinera ». Je leur parle de Florent Pagny qui se serait établi dans le coin. « Nous le connaissons bien » me répondent-ils aussitôt. « Il vient parfois manger chez nous ». Et de m'indiquer où se trouve sa maison. J'apercevrai effectivement son logis le lendemain du côté de Cabo dos Bahias mais ne me permettrai pas de me rendre chez lui à l'improviste. Ce n'est pas mon genre.

Un bon repas, entouré du couple Vega d'origine espagnole, des deux chiens de la maison, une douche bien chaude dans les bâtiments attenants à ma petite caravane et hop ! Au lit ! Avant de nouvelles aventures...


A Camarones :

  • Office de Tourisme ouvert tous les jours . De 8h à 18h du lundi au vendredi et de 9h à 19h les samedi et dimanche : Municamarones@gmail.com

  • Museo de la familia Peron ' inauguré récemment- Entrée gratuite. Ouvert du lundi au vendredi de 11h à 20h et les samedi et dimanche de 15h à 20h.

  • Camping Municipal (Carlos VEGA) ouvert tous les jours de 9h à minuit. Restauration sur place ( poisson frais). Carlos (et son épouse) ont le c'ur sur la main et sont très accueillants. Tel (02965) 15322906 et (0297) 154148524

  • 29 ème fête du Saumon en février 2009 , si vous passez par là'

 

Bonne nuit ! ! !



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