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Les Panneaux routiers en Argentine
(Patagonie, Argentine)
Heure locale

Vendredi 17 octobre 2008

 

Ces fous roulants dans leurs drôles de machines

 

On m'avait prévenu : »Tu verras, les Argentins conduisent vite ! Méfie-toi ! »

Sage conseil. Car je me suis vite aperçu que ce peuple se comportait sur la route comme en territoire conquis , ne respectant pas (ou si rarement !) les règles en matière de sécurité routière : Non respect des limitations de vitesse par exemple.

L'Argentin a le feu au derrière. Il doit toujours être le premier sur la route. Et pour ce faire, il vous double. En pleine ligne jaune continue, et même dans les virages. Je l'ai vu de mes propres yeux. Un vrai danger public !

Pour info, les limitations de vitesse sont les suivantes dans ce pays : 80 kilomètres heure sur route (je ne vous parle pas des autoroutes car il n'y en a pas en Patagonie !) et 40 kilomètres heure en agglomération. Sur les pistes (ripio) il est même prescrit de se limiter à 20 , ou 40 kilomètres heure selon les endroits.

 

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J'ai du être le seul à respecter la vitesse sur route, car durant mon séjour, tout le monde me doublait : Voitures, cars et camions. Et peu importe si un panneau interdisait de doubler (No adelantarse , sur fond jaune). D'ailleurs les statistiques nationales parlent d'elles-mêmes : Plus de 11000 morts par an , soit le record mondial !

 

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On m'a rarement fait de queues de poisson. Si c'était le cas, ce fut toujours des automobilistes avec leurs gros 4X4 si dédaigneux. Les camionneurs, eux, me paraissent plus rigoureux en matière de règles de sécurité routière (sauf en matière de vitesse). Un seul car m'a fait plusieurs appels de phares car il devait trouver que je ne roulais pas assez vite à son goût. Je lui ai fait un signe de la main comme pour le saluer considérant ses appels de phares comme un clin d'oeil amical ! A quoi bon se fâcher?

Pas (ou très peu) de panneaux routiers encouragent le conducteur argentin à plus de prudence. Je ne connais d'ailleurs pas l'arsenal répressif en matière de délinquance routière. Je n'ai relevé aucune campagne promotionnelle en la matière comme on en voit en Nouvelle-Zélande ou en Australie.

 

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Existe t-il des radars dans ce pays ? Je l'ignore aussi. Du côté de Puerto Deseado, ou en pleine steppe, en direction de Puerto San Julian, des panneaux routiers préviennent les automobiliste que des contrôles de vitesse inopinés ont lieu mais il faut chercher le côté convaincant de cette mesure. Rio Grande détient certainement la palme en matière d'incivilités , klaxonnant à tout bout de champ, énervés qu'ils sont derrière le volant.

 

Le gouvernement argentin ne doit pas non plus préconisé le contrôle (technique) des véhicules particuliers, car j'ai croisé de véritables « épaves » roulantes notamment du côté de Puerto Madryn. D'autres fois, j'ai remarqué que certaines voitures ne disposaient pas de plaques minéralogiques (photo ci-dessus). Etrange ! L'Argentine serait-elle un pays de non-droit dans ce domaine ?

Il est vrai, le carburant est moins cher qu'en France (le niveau de vie des Argentins est aussi , il est vrai, moins élevé que chez nous) et les gros véhicules type 4X4 sont légions. Ce type de véhicule offre des moteurs plus puissants (pour la circulation sur piste et tout terrain ) et des conditions de sécurité sans doute supérieures dans une région (la Patagonie) où le réseau routier laisse encore beaucoup à désirer.

Le réseau routier ? Parlons-en ! En Patagonie, il ne comprend pas d'autoroutes. Mais uniquement des routes nationales (rutas). La qualité de ces routes nationales est variable, selon les endroits. Par exemple, la fameuse Ruta 40  Panaméricaine) est bitumée par endroits et se transforme en une piste plus ou moins scabreuse à d'autres moments (entre Tres Lagos et Perito Moreno par exemple) , excluant à mon avis la circulation de nuit tant certains passages peuvent se révéler dangereux.

Les gens vous disent que des travaux sont en cours (c'est vrai !) et sont limités dans le temps à cause des rudes conditions météorologiques hivernales. Il y a certes de nombreux chantiers routiers un peu partout en Patagonie : Cela va du simple entretien de la chaussée (du simple replâtrage bien souvent qui consiste à balayer la route au balai puis à reboucher les trous (los baches) plus ou moins grands et profonds avec du bitume) à la construction de nouveaux tracés en pleine steppe. Ces chantiers sont toujours très bien signalés. Et heureusement pour les ouvriers, vu le comportement irresponsable des automobilistes au volant de leurs engins'On dévie alors parfois la route (desvio) en réfection pour orienter l'automobiliste sur une piste parallèle créée pour l'occasion.

On ne peut pas dire que le réseau routier patagon fait montre de beaucoup de continuité. Je me souviens être passé, en pleine steppe, d'une piste plutôt en mauvais état à un ruban asphalté tout récent et sans aucune aspérité, sur quelques kilomètres, avant de redécouvrir la piste dans toute sa splendeur. Comprenne qui pourra l'aménagement du territoire !

Les trous (baches) qui jonchent de nombreuses routes sont annoncés. Mais on est toujours à la merci d'un trou plus ou moins grand sur la chaussée que l'on découvre alors qu'il est déjà trop tard. Merci aux amortisseurs ! Ils peuvent alors contraindre le conducteur à effectuer de véritables écarts sur la route afin de les éviter (ces trous peuvent parfois être profonds d'une dizaine de cm voire plus). Ou obliger celui-ci à rouler à 60 kilomètres heure ! Vu les distances énormes à parcourir pour se rendre d'un point à un autre, c'est pas gagné !

Le truc de la DDE argentine, face aux excès de vitesse et à l'imprudence de nombreux conducteurs est l'installation de dos d'âne (lomos de burros) généralement en agglomération , mais aussi parfois en pleine campagne, sur une route nationale. Ces dos d'âne sont généralement annoncés par des panneaux routiers. Certains automobilistes ont trouvé la parade pour les éviter. Ils les contournent, en franchissant le bas côté de la route lorsque cela est possible. Incroyable !

 

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Il existe aussi par endroits (notamment sur la piste reliant Camarones à Cabo dos Bahias) des dos d'âne inversés , qui consistent en des entonnoirs soudains , lesquels, si vous ne les franchissez pas au pas , cassent votre pare-chocs ou votre calandre. Ce genre de réjouissances vous attendent aussi dans certains centres ville. Attention , car ils ne sont pas toujours signalés (en général , ce sont les mêmes municipalités qui rechignent à installer des panneaux routiers qui pourraient aider les visiteurs à trouver leur chemin !)

Le réseau routier argentin met en garde les utilisateurs par des panneaux du type Despacio (roulez lentement). Ou en rappelant les limitations de vitesse en vigueur d'ailleurs très hypocrites dans certains cas (limitation à 20 kilomètres heure sur une ligne droite bitumée par exemple).

Sachons rester vigilants face à un réseau qui peut offrir des (mauvaises) surprises à tout moment. Il faut en effet se garder de prendre trop d'assurance sur une piste caillouteuse, donc instable, en franchissant une courbe même large. Se laisser surprendre pourrait s'avérer dramatique avec la perte éventuelle du contrôle du véhicule (le freinage sur terrain instable est très déconseillé) et son basculement (tonneaux) sur le bas côté. Les compagnies de location de voitures ne s'y trompent d'ailleurs pas. Le risque de « tonneaux » est mentionné dans les contrats (vuelta) et une franchise d'environ 15000 pesos est appliquée en pareil cas.

Je l'ai souvent écrit dans mes reportages : Une conduite souple à une vitesse adaptée est fortement recommandée sur les pistes. Il n'est pas pour autant nécessaire de respecter au pied de la lettre la limitation de vitesse stipulée. Mais il est indispensable de s'adapter à la conduite sur piste , en restant prudent à tout moment et en se gardant bien d'une trop grande confiance en soi. Avec le temps, on arrive à adopter « la bonne attitude ». Inutile de préciser par exemple qu'il faut mieux ralentir au croisement d'au autre véhicule. Les jets de pierre et gravillons pouvant gravement endommager les pare brises (cela aussi n'est pas forcément garanti dans les contrats d'assurances) augmentent avec la vitesse. Enfin, mieux vaut éviter de conduire sur piste la nuit (à moins de connaître celle-ci).

En pleine nature, des animaux peuvent surgir à tout moment : Guanacos, cerfs, chevaux, moutons et des panneaux indicateurs informent les conducteurs.

 

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Dans les zones d'élevage , on prévient que du bétail peut traverser la chaussée ou que le bétail est surveillé. Mais par contre, l'absence de clôtures peut parfois occasionner des surprises. Dans tous les cas, mieux vaut rouler au pas. Les animaux ayant souvent peur du bruit des véhicules détalent très vite. Mais il est très difficile de prévoir dans quelle direction.

 

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Bref, je suis toujours vivant. Cela prouve qu'on peut s'en sortir mais la plus grande prudence s'impose sur un réseau routier qui est loin d'être satisfaisant et face à des automobilistes argentins qui ne possèdent pas suffisamment de maturité au volant.

 

Un peuple qui a du chien

 

Le touriste s'apercevra très rapidement de la prolifération d'animaux à quatre pattes qui aboient fréquemment. C'est monnaie courante en Patagonie. Un grand nombre de chiens vous tombent sur le poil sans crier gare et cela peut surprendre les premières fois. Ces animaux se reproduisent beaucoup et des villes lancent des campagnes de castration gratuite pour ces petites bêtes aux abois.

Il y en a de toutes races et de toutes tailles. Les uns s'installent au milieu d'un carrefour pour faire la sieste (comme à Puerto Deseado) , d'autres jouent les toréadors en courant après votre véhicule tout en aboyant , au risque de finir sous les roues de la voiture. Certains chiens se fichent de sacrées raclées entre eux (quelle vie de chien !) . A Piedra Buena, j'ai récemment observé un berger allemand , un chien de forte taille courir après un congénère (genre petit ratier) en aboyant. J'ai bien cru qu'il n'en ferait qu'une bouchée. Mais non, dépité (ou épuisé) , le berger allemand abandonnera la course poursuite au bout de quelques secondes et ça sera le petit ratier qui provoquera le gros chien en lui gueulant dessus. Trop drôle !

Ces chiens ne vous attaquent pas (encore heureux !) mais ils aboient à vos oreilles, ce qui n'est guère agréable . Dans d'autres endroits, des chiens mieux éduqués et de « bonne famille » se promènent en groupe au bout d'une laisse , accompagné par un promeneur de chiens. Une scène observable surtout dans les grandes villes comme à Buenos Aires.

On parle actuellement de la période de reproduction des pingouins de Magellan. Mais les chiens font parfois l'amour dans la rue sans aucune pudeur (je l'ai vu à Ushuaia !) . Ce n'est pas la fin du monde , me direz-vous (bien que!) mais tout de même ! Les oies sauvages elles , sortent en couple et en plus, respectent la mixité (souvenez-vous, une oie blanche accompagnée d'une oie marron) , et ne tombent jamais dans le vulgaire. Trop de chiens tirent le diable par la queue dans ce pays et les Argentins devraient se montrer plus soucieux de leurs animaux familiers en ne les abandonnant pas aussi facilement ou en ne les laissant pas traîner sur la voie publique. S'ils font pareil avec leurs femmes...


Courtois et accueillants

 

Ainsi sont les Argentins que j'ai rencontrés lors de mes déplacements en Patagonie. J'ai toujours trouvé sur mon chemin des habitants pour me renseigner sur la route à emprunter lorsque j'étais perdu dans un endroit (faute de disposer d'une signalisation routière adéquate par exemple). Certaines personnes montaient même avec moi en voiture pour me remettre sur le bon chemin. Chose que j'avais aussi observé en Australie.

Il est fort agréable de rencontrer des âmes secourables lorsqu'on est à l'autre bout du monde. Comme à Camarones où Carlos Vega me prêta sa caravane pour la nuit. Et cela gomme vite les effets négatifs du séjour. Les gens parlent volontiers avec vous , dès lors que vous pratiquez leur langue. Il est vrai qu'avec moi, ils n'ont pas trop le choix. Je suis si bavard' L'inverse arrive aussi. L'autre jour, à Rio Gallegos, une dame (qui a travaillé dans une Alliance Française) est restée parler avec moi un bon moment, en français ! Elle semblait si contente de pouvoir s'exprimer dans la langue de Molière. Et elle parlait bien. Nous avons échangé sur tout et sur rien (c'est déjà quelque chose !) et je l'ai invité à garder contact par internet. Elle m'expliqua que les élèves argentins n'apprenaient plus que l'anglais comme langue étrangère (sauf dans les écoles privées, accessibles à une minorité où ils avaient l'opportunité d'apprendre le français ou l'allemand). Et qu'il lui était très difficile de relancer l'enseignement de notre langue dans une ville comme Rio Gallegos , les autorités prétextant'le manque de professeurs de français. Ben voyons !

Je vous l'ai dit, les contrôles de police sont nombreux sur les routes, à l'entrée (et à la sortie) des agglomérations. Mais ceux-ci s'effectuent toujours avec courtoisie. Les policiers sont souvent jeunes ( on m'a dit depuis qu'on envoie en priorité les plus jeunes dans les endroits un peu paumés du pays , en particulier les célibataires) et vérifient votre permis de conduire et la carte verte de votre véhicule. Ils vous demandent également d'où vous venez et où vous vous rendez. Un policier m'a récemment arrêté à la sortie de Rio Grande car j'avais oublié d'allumer mes feux de croisement (comme la loi argentine le prévoit). Il m'a simplement fait remarquer la chose avec le sourire. C'est tellement plus agréable.

Dans les magasins, c'est la même chose. J'ai toujours trouvé des réponses à mes questions. Les employés se déplacent généralement pour me conduire dans le bon rayon. Ou m'expliquent le pourquoi des choses (par exemple pourquoi ne donne t-on pas de sacs à provisions aux caisses dans le supermarché La Anonima à El Calafate). A Puerto Madryn, Carrefour a même ouvert une caisse supplémentaire suite à mon intervention. Je voyais en effet des queues interminables aux seules caisses disponibles. Je me suis aussitôt rendu au comptoir d'informations pour demander une explication, en informant d'ailleurs le responsable, que , de retour en France, je ne manquerai pas de rapporter la chose à la direction de Carrefour. Je trouve en effet inadmissible que l'on fasse (ici ou ailleurs !) poireauter le client à une caisse. Dans les quelques minutes qui suivirent, une hôtesse ouvrit une nouvelle caisse , à la grande surprise des autres clients. Merci qui '

 

Suivez le boeuf, c'est pas marqué « pigeon »

 

J'ai dîné au restaurant pratiquement tous les soirs. J'ai généralement été bien servi. Et les lieux conseillés par le guide Géoguide étaient conformes a ce qui était mentionné. Cependant, il m'est arrivé trois fois d'être déçu. Et je l'ai fait savoir (ceux qui me connaissent comprendront).

Une première fois dans le restaurant « La Barra » à Esquel. Je commande un bife de lomo saignant et on m'apporte , au bout de 25 minutes d'attente, une viande trop cuite et immangeable. Je n'ai pas consommé le plat et me suis rendu à la caisse pour régler l'addition tout en mentionnant qu'il était inadmissible de ne pas respecter le goût du client en matière de cuisson. Une autre fois, à Rio Gallegos, je commande un bife de lomo et le serveur m'apporte un bife de chorizo. Pour ne pas faire d'histoire, j'accepte le morceau en question mais celui-ci s'avère rempli de nerfs et immangeable. Je le signale très gentiment au serveur , en lui demandant de faire remarquer à son patron que de jolies tables avec des serveurs courtois et souriants ne suffisaient pas. Qu'il fallait aussi être à la hauteur concernant les mets offerts. Je donnais une seconde chance au chef en commandant un dessert. Un classique argentin, une panqueque con dulce de leche, qui fut parfaite. Comme quoi... Au moment de l'addition, le serveur me tend la note et je m'aperçois que le plat principal n'y figure pas. « Nous ne vous ferons pas payer le plat principal car celui-ci ne vous a pas satisfait » , me dit-il. J'ai trouvé cette façon de faire très convenable et donnais un pourboire au serveur (qui avait très bien fait son travail en faisant remonter l'information).

On dîne généralement très bien pour 15 euros (vin compris).



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