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Le Jardin Korakuen d'Okayama
(Préfecture d'Okayama, Chugoku, Japon)
Heure locale

Vendredi 23 septembre 2011

 

On me l'a décrit comme l'un des trois plus beaux jardins du Japon. Situé le long de la rivière Asahi, le jardin Korakuen fut créé en 1687 par Nagatada Tsuda, un vassal du daimyo Tsunamasa Ikeda, alors seigneur féodal d'Okayama. Il fallut treize longues années pour aboutir au résultat qui s'offre aujourd'hui à nos yeux puisque les travaux prirent fin en 1700. Mais quel résultat! Le jardin est resté tel quel sans connaître d'autres modifications, mineures, apportées par les daimyos suivants. Fait exceptionnel pour un jardin de daimyo en province : On peut connaître l'histoire du parc Korakuen grâce à un grand nombre de plans de l'époque Edo, ainsi qu'à l'aide des archives de la famille Ikeda. Le Korakuen était d'ordinaire utilisé pour le repos du daimyo et l'accueil de ses invités, mais on l'ouvrait aussi aux habitants de la ville à certaines dates. Mais pourquoi ce nom? « Ko-en » (arrière-jardin) signifie qu'il a été construit derrière le château d'Okayama. Bien que le jardin soit fondé sur l'esprit « sen-yu-ko-raku » (s'inquiéter avant les autres et se faire plaisir après les autres), son nom fut changé en « ko-raku-en » en 1871.

En 1884, le jardin fut cédé à la préfecture d'Okayama et reste depuis ouvert au public. L'inondation de 1934 ainsi que les ravages causés par la guerre de 19e ont infligé de sérieux dégâts au jardin, mais il a été depuis remis en état conformément aux plans de l'époque d'Edo. En 1952, le Korakuen fut déclaré « site pittoresque spécial » conformément à la loi sur la protection des biens culturels. Il est maintenant conservé et géré comme un bien culturel et historique destiné à passer à la postérité. Une visite s'impose.


La maison Enyo est le bâtiment principal du jardin. C'est là que le daimyo séjournait. Depuis l'Enyo-Tei ( nom japonais de cette maison), on bénéficie d'une vue imprenable sur le jardin et ses environs. On peut ainsi voir l'étang Sawa, la colline Yuishin et le Mont Misao.

Juste à côté se trouve un théâtre Nô. Tsunamasa Ikeda était à la fois excellent danseur de Nô et grand passionné de ce théâtre. Il a collectionné de nombreux chefs-d'oeuvre du costume de Nô , qui subsistent toujours aujourd'hui. A l'époque, les habitants de la ville étaient parfois autorisés à les voir. Le bâtiment actuel a été reconstruit après la Seconde Guerre mondiale.

 


 

A proximité, se trouve une colline surnommé la colline Nishiki. Autrefois, celle-ci était recouverte de bois de cerisiers qui fleurissaient au printemps tandis que les feuilles d'érables se coloraient en automne. Après la Seconde Guerre mondiale, on a remplacé ce bois par des boqueteaux de cyprès du Japon. Les oiseaux sauvages s'y rendent souvent.

Un paddock servait à l'exercice de la littérature et des arts militaires. Les kanki-Tei ( ci-dessus) et Kansya-Tei sont les endroits d'où le daimyo regardait ses vassaux pratiquer l'équitation et le tir à l'arc.


Un petit étang, l'étang Kayo (Kayo-no-Ike) offre de voir la cascade Kayo. Sur la rive, au sud-ouest se trouve un gros rocher appelé Odate-ishi. Pendant la première époque Genroku, elle fut cassée en plus de 90 morceaux pour la transporter au jardin korakuen. On reconstitua le rocher une fois transporté sur les lieux. Là, fleurissent les lotus blancs ( surnommés aussi les lotus du daimyo) entre juin et août. On peut les admirer depuis le pavillon Eisyo ou depuis le petit pont ( ci-dessus).

 


Le Jizo-do ( sanctuaire de Jizo, ci-dessus) se situe dans l'un des endroits les plus calmes du jardin. Sur la colline Nishiki-ga-oka. Ce sanctuaire est consacré à l'un des six dieux tutélaires du jardin Korakuen.

Non loin de là, on peut admirer les vestiges d'un ancien débarcadère (funa-iri-ato). Ce débarcadère servait à la barque du daimyo lorsqu'il se rendait au château, tout proche. L'endroit est aujourd'hui recouverts de bosquets de bambous.

 


Le Pavillon Renchi (Renchi-ken)(ci-dessus) était le pavillon préféré de Tsunamasa Ikeda, et il s'y rendait très souvent.On peut admirer de belles pièces d'eau depuis ce pavillon, et de superbes carpes (photo).

 


 

Le Yuishin-zan (colline Yuishin) est une butte artificielle. De cette colline, on profite d'une vue superbe sur tout le jardin. Il faut essayer de s'y rendre lorsque les azalées sont fleuries, c'est encore plus beau. Ci-dessus, vous pouvez observer la colline Yuishin ainsi que sur l'autre photo, une vue de l'étang Sawa prise depuis le haut de cette colline.

A ne pas manquer non plus: Le Pavillon Ryu-Ten, un bâtiment rare au Japon, puisqu'au milieu, passe un ruisseau où sont placées des pierres de belles couleurs (bleu, rouge...). Autrefois, cet endroit servait de lieu de repos au daimyo au cours de sa promenade. Son atmosphère de simplicité a depuis été toujours préservée.

 


 

Ci-dessus, se trouve le pont Yatsu (Yatsu-hasi). De ce pont, on peut admirer les iris qui le bordent.

 


A l'origine, l'étang Kako ( photo ci-dessus) appelé aussi Kako-no-Ike, était entouré de cerisiers sauvages et d'autres arbres à fleurs. D'où son nom, Kâko ( qui signifie les fleurs mêlées). Un waka (poème japonais) de l'époque d'EDo exprime la beauté de la cascade de Kâko, d'autant plus belle qu'elle reflète les fleurs. Le ruisseau qui serpente à travers le jardin passe par l'étang Kâko puis rejoint la rivière Asahi. On utilisait autrefois une technique judicieuse pour faire venir l'eau au jardin: La théorie du syphon. On introduisait ainsi l'eau de la rivière opposée qui venait de 5 kilomètres de là en amont sur la rivière Asahi. Elle alimentait ainsi naturellement ( sans pompe) l'étang et la cascade et permettait de reproduire de jolis paysages.

 


Le Pavillon de thé Chaso-Do (ci-dessus) se nommait autrefois Rikyu-dô d'après le nom d'un maître de thé , et se trouvait dans la résidence secondaire d'un vassal influent à Okayama à la fin de l'époque d'Edo. Vers 1887, le Rikyu-dô fut transféré au Korakuen. Pus fut reconstruit après la Seconde guerre mondiale. Il fut rebaptisé Chaso-dô car il est aussi consacré à Eisai, un moine originaire d'Okayama qui fut célèbre pour avoir introduit le thé au Japon. Chaso-dô signifie la maison des pères du thé.

Non loin de là se trouve un bosquet rempli de pruniers. Au début du printemps, ces quelques cent pruniers sont les premiers arbres à fleurir et l'on peut humer leur odeur délicieuse tout en admirant leurs fleurs rouges ou blanches, simples ou doubles.

Un autre bois rassemble une centaine d'érables qui offrent une vue superbe lorsqu'ils se mettent à bourgeonner au printemps, puis lorsque leurs feuilles se colorent à l'automne. C'est l'un des lieux les plus pittoresques de ce jardin.

 


 

Il y avait autrefois une rizière et un champ dans le jardin. Mais il ne reste aujourd'hui que la rizière. La rizière Seiden (photo ci-dessus) a été réalisée sur le modèle de celles de la dynastie Zhou (Chine) à la fin de l'époque d'Edo. Les lotus Oda de Seiden , dit-on, reviennent à la vie au bout de 2000 ans. Ils sont particulièrement beaux entre juin et juillet.

 


 

Les belles rangées du champ de thé (ci-dessus) forment des courbes harmonieuses. Ce thé est une variété ancienne donnant un goût un peu amer.

 


 

Le sanctuaire Jigen (Jigen-dô) fut construit par Tsunamasa Ikeda et dédié à la paix du clan ainsi qu'à la stabilité de sa famille. Les deux Niô-zô ( les protecteurs du temple) sont placés aujourd'hui à la porte. Ces statues furent restaurées en l'an 2000.

 


L'étang Sawa (Sawa-no-ike) est le plus grand étang du jardin. Sur cet étang (ci-dessus) , on peut voir des îlots comme le Naka-no-shima, puis le Mino-shima et son coin poissonneux, où l'îlot Jari Jima couvert par le sable et les pins verts, qui offre à la vue une combinaison harmonieuse.

Terminons notre visite par la cage des grues (ci-dessous). Des grues de Mandchourie étaient élevées dans le jardin depuis l'origine mais elles avaient disparu depuis la Seconde Guerre mondiale ( sans doute à cause du bruit des bombes!). Guo Moruo, un ancien élève du lycée d'Okayama, devenu depuis président de l'institut scientifique chinois offrit un jour deux grues au jardin Korakuen. Ces grues firent depuis des petits , qui furent élevés, et on peut maintenant admirer leur gracieuse silhouette et parfois ( le matin notamment) leur chant harmonieux.

 


 

 

 

 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Le Jardin Korakuen, 1-5 Korakuen, Kita-ku, Okayama. Tel: 086 272 1148. Site internet: http://www.okayama-korakuen.jp/

     

    Ouvert de 7h30 à 18h (du 20 mars au 30 septembre) et de 8h à 17h00 (du 1er octobre au 19 mars)

     

    Entrée: 350 yens (adulte) et 140 yens (enfant)

     

    Billet commun: Korakuen + Musée départemental d'Okayama: 440 yens (adulte), Korakuen + Château d'Okayama: 520 yens (adulte) et 260 yens (enfant), Korakuen + Château d'Okayama + Musée des Beaux-Arts d'Hayashibara: 670 yens (adulte) et 310 yens (enfant).

     

    A environ 2 kms de la gare JR d'Okayama. A 10 minutes à pied de la station de tramway Shiro Shita (direction Higashi-Yama)

  • Evénements annuels au Jardin Korakuen:

     

    1er janvier: Concert de Koto (cithare) du Nouvel An

     

    Début février: Brûlage du gazon

     

    Fin février: Brûlage des komos (couvertures de paille qui protègent les pins en hiver)

     

    2 mars: Anniversaire de l'ouverture du jardin

     

    1er ou 2è dimanche d'avril: Fête de Goshinkô (avec défilé en costume traditionnel)

     

    Fin Avril: Cérémonie du thé Eisai

     

    3è dimanche de mai: Fête de la cueillette du thé

     

    2è dimanche de juin: Fête du repiquage du riz

     

    1er dimanche de juillet: Contemplation des fleurs de lotus

     

    15 août (selon le calendrier julien): Contemplation du clair de lune

     

    Début octobre: Théâtre de Noh au Korakuen

     

    Fin octobre à mi-novembre: Exposition de chrysanthèmes

     

    3 novembre: Kôraku-nô (théâtre de Nô du Korakuen)


 









 



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