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Akita et ses environs
(Préfecture d'Akita, Tohoku, Japon)
Heure locale

Samedi 1er octobre 2011

 

Pour le dernier weekend de mon séjour, j'embarque ce vendredi à bord du shinkansen Komachi 27 au départ de la gare de Tokyo pour me rendre à Akita. Notre train est constitué de deux rames de 8 wagons soit seize voitures au total. La rame de tête se détachera de la suivante lorsque nous arriverons à Morioka. Notre rame continuera vers Akita et la seconde rame vers Shin-Aomori. Pour l'heure, je suis confortablement installé en première classe et me laisse choyer par l'hôtesse: Oshi-bori, chaussons, et boisson offerte. Il est 12h56 lorsque nous quittons Tokyo et je n'ai pas eu le temps de déjeuner avant de monter dans le train. Je suis sorti de chez mon professeur de japonais, Yumi san, à midi et ai juste le temps de m'acheter un bento et deux choux à la crème ( ils les font délicieusement au Japon!) en guise de dessert. Notre train ne s'arrêtera désormais qu'à Sendaï. Nous ne passerons pas si loin de Fukushima qui se situe en-dessous de Sendaï. Je regarde par la fenêtre et vois défiler le paysage: Champs de riz mûr avec une jolie couleur jaune ( c'est l'époque de la récolte du riz) , rivières, forêts de pins et de bambous, et même des ruches, se succèdent devant moi. J'apercevrai progressivement les montagnes au loin à mesure que nous remonterons vers le nord de Honshu.


 

Le temps se couvre méchamment au loin. La météo annonçait hier soir une dépression tout droit venue de la Chine avec de forts risques de dégradation dans le nord du Japon. Je me suis équipé au cas où. Pour l'heure, passages nuageux et éclaircies se succèdent. J'aurai même droit à un magnifique arc-en-ciel pour mon arrivée à Morioka. Nous n'y resterons pourtant que quelques minutes (photo). « Dans quelques instants notre shinkansen arrivera à Sendaï »: Ces quelques mots me font regarder du côté de la mer pour essayer d'apercevoir des restes des dégâts du tsunami maléfique qui frappa aussi à cet endroit le 11 mars dernier. Mais je ne vois rien. La ligne à grande vitesse est située en hauteur, dans la partie haute de la ville. Et puis, il y a tant de maisons...Je repense un instant à ce jour du 11 mars. Quel malheur pour le peuple japonais et pour l'humanité toute entière. Notre prochaine étape est Morioka, une ville célèbre pour ses théières je crois. Je m 'étais dit qu'il faudra que je m'y rende un de ces jours. Je n'ai pas changé d'avis même si Morioka se trouve dans le cône qui a reçu directement la radioactivité de l'usine de Fukushima. Un clin d'oeil du ciel avec cet arc-en-ciel et nous repartons lentement en direction d'Akita. La ligne n'est désormais plus rapide et le train s'adapte aux courbes. J'observe les chaumes en train de sécher la tête en bas dans les champs où le riz a déjà été récolté. Au loin, les montagnes boisées imposent leur présence et des nuages de brume de chaleur s'en échappent parfois ici et là. Les rivières à l'eau limpide courent dans le paysage, et parfois une cascade apparaît quelques secondes avant de disparaître.


 

J'arrive à Akita après près de quatre heures de voyage. Située sur la rive droite de la rivière Omono , dans la région de Tohoku, Akita est la capitale de la préfecture du même nom. La ville ne sera fondée officiellement qu'en 1889 mais reste tout de même la plus importante cité de la région de Tohoku depuis l 'époque médiévale. Elle est remarquée pour son festival annuel des lanternes qui se tient au mois d'août.

Je m'arrête quelques instants au bureau d'informations touistiques qui se trouve dans la gare ( infos pratiques) pour me documenter suffisamment avant de poursuivre mon chemin en direction de l'hôtel. Celui-ci ne se trouve qu'à une quinzaine de minutes à pied.

Je commence à avoir l'habitude des hôtels nippons mais celui-là dépasse toutes mes espérances: L'hôtel Grantia est le type même d'établissement où l'on se retrouve à côté de ses pompes dès qu'on y met les pieds. Non, non , ce n'est pas une charade mais une réalité: L'hôtel demande à ses clients et visiteurs de se déchausser impérativement dès le franchissement de la porte d'entrée. Sans pour autant vous fournir les pantoufles. Par contre, des casiers sont gracieusement mis à notre disposition pour déposer nos chausses. Pour le reste, ma chambre est similaire aux autres: Petite, mais confortable et bien équipée. Le jeune réceptionniste qui me prend en charge ne connait que quelques mots d'anglais. Notre conversation est donc limitée au strict nécessaire. Heureusement que je commence à pratiquer le japonais! De plus, il ne dispose d'aucun plan de la zone de l'hôtel en anglais. Dehors, la pluie se remet à tomber...

IL me faudra bien ressortir pour diner. Je prendrai mon courage à deux mains pour me mettre à la recherche d'un restaurant qui me convienne puisque l'hôtel n'en connait aucun tout près d'ici, à part ….celui de l'hôtel (ben tiens!). Grâce à une passante nippone, je m'arrêterai finalement dans un restaurant italien (infos pratiques) tenu admirablement par un couple de jeune japonais: Accueil chaleureux, les pâtes cuites al dente ( juste comme il faut), prix raisonnables, et salle très agréable et l'établissement n'est situé qu'à cinq minutes de l'hôtel. J'y reviendrai.


 

Comme lors de chaque déplacement, je me suis préparé un programme de travail. Compte tenu du temps, j'ai décidé de faire les extérieurs ce samedi car il devrait faire un temps variable sans trop de pluie. Je ne quitte que rarement les villes que je visite, non par plaisir mais par contrainte: Manque de temps, une trop grande dépendance avec les transports en commun parfois inexistants pour certaines destinations.... Cette fois-ci, je trouverais dommage de me trouver en bord de mer sans pouvoir en profiter, même en cette saison. Sur les conseils de l'office de tourisme, je décide donc de partir cet après-midi à Iwaki-Minato, une petite station balnéaire ( si on peut dire) à une vingtaine de kilomètres au sud d'Akita. Le train m'y conduit puisqu'il y a une gare, et qu'en plus, je dispose d'un laisser-passer sur les lignes JR. Je ne dispose pas de plus d'informations que cela. A vrai dire, je suis tombé dans un trou. Un endroit certainement fait pour les Japonais mais pas trop pour moi. Enfin, j'y suis pour deux heures (jusqu'à mon train de retour) et je vais certainement trouver quelque chose à faire. Dès mon arrivée, un éolienne géante s'impose à moi. Elle fait certainement la fierté de cette minuscule ville mais défigure quelque peu l'endroit. Juste à côté se trouve un gigantesque pylône blanc et rouge. Au loin, la mer est démontée. Le vent souffle fort, j'aurai au moins pris un sacré bol d'air marin aujourd'hui.


 

J'aperçois un établissement avec une réception à l'intérieur. Chic, je vais enfin pouvoir savoir ce qu'il y a à visiter dans le coin. Malheureusement, la jeune fille, très ennuyée, ne connait pas un mot d'anglais et me remet une brochure...tout en japonais. Elle m'informe tout de même que je me trouve dans l'établissement des bains (onsen) et qu'un peu plus loin se trouve le Iwaki Park qui se révèlera être ….un port bunkérisé. On ne m'avait parlé de bains onsen à cet endroit mais je vais vérifier moi-même, au....téléobjectif! (photo ci-dessus).

L'endroit possède un restaurant, quelques boutiques, bars et cafés et même une salle d'informations avec ses prospectus, ses écrans interactifs....uniquement en japonais! Si j'avais encore un doute sur mon pays d'accueil, je n'en ai désormais plus. Un peu plus loin, je remarque une boutique où l'on vend du poisson, mais pas seulement. La dame fait des grillades de poissons et de bras de pieuvres (photo ci-dessous). Je marche encore droit devant moi et arrive sur une petit place. Là se trouvent des escaliers qui me conduisent vers une jetée. Cette jetée (deuxième photo ci-dessous) mène directement à un bunker ( un bloc de béton) qui renferme en réalité un port abrité pour les bateaux. J'y verrai peu de bateaux et aussi peu de gens. Seules quelques personnes étaient en train de pêcher à la ligne, à l'abri des bourrasques de vent. Je monte en haut de la jetée et admire le paysage offert par cette mer du Japon aujourd'hui dans tous ses états.


 

Surnommée également la mer de l'Est, elle est située à l'ouest de l'Océan Pacifique. Elle est reliée aux autres mers par six détroits peu profonds. A proximité c'est le détroit de Tsugaru ( 140 à 200 mètres de profondeur) qui fait le lien entre la mer du Japon et le Pacifique, entre l'île de Hokkaido et l'île de Honshu où nous nous trouvons. C'est autrefois un naturaliste et explorateur anglais, Thomas Blakiston, qui remarqua pour la première fois une similitude entre la faune d'Hokkaido et l'Asie du Nord ( tandis que celle d'Honshu au sud ressemble à celle de l'Asie du sud). On surnomme donc désormais ce détroit , considéré comme une frontière zoogéographique, « Ligne Blakiston ».


 

La côte relativement sauvage me rappelle celle de l'Australie ou de la Nouvelle-Zélande par endroits. La seul différence réside dans ces blocs de béton que nos amis nippons ont disposé ici et là afin de limiter les dégâts occasionnés par une trop grande érosion marine. Car il fait franchement mauvais temps aujourd'hui. Je discerne des arbres entiers qui sont échoués au loin sur la plage. A cet endroit, on ne domestique pas aussi facilement la nature. Le milieu est rude et l'homme doit s'y faire une place en s'adaptant. Je distingue au loin un surfeur ( il est le seul!) qui joue dans les vagues. Je ne regrette pas le déplacement mais si cet endroit est réellement une station balnéaire, mieux vaut choisir un jour de beau temps pour d'y rendre. A mon retour à Iwaki-Minato, comme pour tromper la météo, je m'offre une glace à la mangue. La nature, elle, comme pour me remercier d'être tout de même venu, m'offrira un magnifique coucher de soleil à l'heure de mon départ en train pour Akita.


 

Heureusement, la matinée a été plus fructueuse. J'ai visité le parc Senshu, qui fera l'objet d'un autre reportage. Puis je me suis rendu à la gare d'Akita et sur mon chemin, j'ai rencontré un groupe folklorique avec tambours et danseurs qui m'ont offert un spectacle dépaysant pendant quelques instants (une vidéo est disponible dans la Médiathèque) (photo ci-dessous). Ce samedi matin, la vie bat son plein autour de la gare: De nombreux stands proposent aux passants des dégustations de mets locaux, ou du tout nouveau riz d'Akita ( car le riz d'ici est fameux!). J'ai failli en acheter un sac de 10 kilos mais j'aurais de loin dépasser la franchise bagages « peau de chagrin » offerte généralement par les compagnies aériennes. Un concert m'avait été annoncé ce samedi matin. En réalité, des élèves d'un lycée tout proche de la ville vont se produire devant nous pendant une trentaine de minutes ( deux morceaux du concert sont disponibles sur la Médiathèque du site). Je me fais connaître auprès des responsables et les informe que je parlerai d'eux dans mon prochain reportage. Je les invite aussi à venir visiter mon site. La musique est entrainante, et les enfants sont vraiment doués (deuxième photo ci-dessous). Le public s'est pressé, nombreux, autour de la scène dès les premières notes de musique. C'est un succès bien mérité! Bravo les enfants!


 

Voici encore une journée bien remplie qui s'achève et qui a commencé tôt ce matin, par la visite du marché du citoyen d'Akita (Akita Citizen Market). Je compte d'ailleurs réaliser un reportage sur les spécialités d'Akita et des environs car elles sont nombreuses. Mais cela est une autre histoire!

 


 

INFOS PRATIQUES

 


  • Office de tourisme d'Akita, 7-1-2 Nakadori ( à l'intérieur de la gare JR en face du bureau de ventes de billets Shinkansen) à Akita. Tel: 018 832 7941. Ouvert tous les jours de 9h00 à 19h00.

     

    Un autre bureau de tourisme est situé au 2-2-12 1st floor, E-Hotel Akita, Omachi, à Akita. Tel: 018 824 8686. Ouvert tous les jours ( sauf samedi, dimanche et jours fériés) de 9h00 à 17h30.

    Site internet: http://www.acvb.or.jp/en/

  • Hotel Grantia, 5-2-1 Nakadori à Akita (Groupe Route-Inn).

  • Restaurant italien « Pasteria Buono », Minami dori, Kamenocho, à Akita. Tel: 018 853 4977. Site internet: http://www.pasteria-buono.com/

  • Starbucks Coffee à la gare d'Akita: Demandez un « hotto dripou kohi », il est meilleur. Et surtout gardez votre ticket. Celui-ci vous permet , sur présentation de celui-ci,de vous offrir un deuxième café le jour même pour seulement 100 yens!

  • Pour vous rendre à Iwaki-Minato: Empruntez le train local au départ d'Akita (quai N°4). Prix du billet: 400 yens. Durée du trajet: 25 minutes. Renseignez-vous bien sur l'horaire des trains car ils ne sont pas si nombreux.

  • Manifestations à Akita et dans la région:

     

    Cherry Blossoms, à Kakunodate ( près d'Akita), fin avril,début mai, 120 cerisiers fleurissent aux alentours des maisons de samouraïs.

     

    Concours de feux d'artifice (15000 fusées) à Akita le dernier samedi du mois d'août.

     

    Danse de Nishimonnai Bon à Ugo ( près d'Akita) du 16 au 18 août

     

    Festival Kanto, à Akita , pour célébrer le riz. En été.

     

    A Oga City, Festival Inukko Dog (création de statuettes d'animaux en poudre de riz) les deuxièmes samedi et dimanche de février.

     

    A Oga City, Festival Namahage Sedo (vieux de 1200 ans) les deuxièmes vendredi,samedi et dimanche de février.

     

    Festival du Feu (Hiburi Kamakura) à Kakunodate les 13 et 14 février.

    Festival Juhyo (admirer les arbres gelés à Akita) de la mi-janvier au début de mars.








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