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Un train nommé désir
(Kanto, Japon)
Heure locale

Dimanche 9 octobre 2011

 

Il y a quelques jours, j'empruntais le Narita Express (NEX) pour me rendre de Shinjuku (Tokyo) à l'aéroport international de Narita. Inutile de vous dire qu'il n'y a aucune comparaison possible entre ce train et notre RER B qui relie l'aéroport CDG à Paris. Je vais vous expliquer pourquoi.

Le NEX appartient au réseau de la compagnie ferroviaire JR East (région Est). Son principal concurrent (car il en a un) est le Skyliner du réseau Keisei (Keisei Electric Railways). JR East utilise une flotte de 22 trains récents puisque ceux-ci sont arrivés sur le réseau à la fin 2009 (photos). Chaque train est composé de quatre voitures motorisées encadrées par deux voitures avec cabine de conduite. Les trains peuvent rouler à une vitesse maximale de 130 km/h. Ils ont une capacité de 290 passagers ( dont 29 en Green, c'est à dire en première classe, ma classe de voyage). Différentes rames partent de différents points autour de Tokyo pour parfois se rassembler et ne plus former qu'un seul convoi comme dans mon cas: Je suis monté à bord du NEX à Shinjuku (gare de départ de la rame de six voitures) pour ensuite faire une courte halte à Shibuya puis à la gare de Tokyo , où nous nous sommes connectés à une autre rame qui venait d'un autre endroit. Cette méthode permet de drainer davantage de clients tout autour de la capitale nippone.


Il me faudra 1h20 pour relier Shinjuku à l'aéroport international de Narita. Sans retard et dans le plus grand confort. Ces trains ne sont accessibles que sur réservation. Il faut donc au préalable acheter un billet auprès d'un guichet. En ce qui me concerne, étant détenteur d'un passeport JR Pass, je me munirai aussi d'un billet avant le départ. Et présenterai les deux documents en cas de contrôle. Le temps est exécrable pour cette dernière journée. Il pleut fort mais je suis à l'abri en attendant sur le quai. Le train est arrivé trente minutes avant car Shinjuku est un départ de ligne. La rame ne sera accessible au public que quinze minutes avant le départ. Le moment venu, j'embarque donc à bord de la voiture Green (première classe). Et dépose mon bagage à l'endroit prévu à cet effet (photo ci-dessous). Ce compartiment à bagages dispose de systèmes anti-vol très pratiques et faciles à utiliser (deuxième photo): Il vous suffit de ranger votre bagage, de passer le câble dont vous extrayez l'extrémité en ouvrant une petite porte (à gauche de la photo en gros plan), à l'intérieur de votre bagage. Veiller ensuite que le bouton se trouve sur la position OPEN et que le compteur à quatre chiffres est bien à zéro. Choisir un code secret à quatre chiffres, entrez le en utilisant le compteur, puis tourner le bouton sur la position LOCK. Votre bagage est désormais protégé pendant toute la durée de votre voyage. Si il vous arrivait d'oublier votre code secret, il vous faudrait attendre la gare terminus du train et contacter le personnel de bord pour pouvoir récupérer votre bien. En revanche, rien de tout cela n'existe sur le train RER B à Paris: Vous ne disposez que de porte-bagages situés au-dessus des sièges ce qui rend impossible le rangement de bagages lourds, sauf à vouloir assommer la personne en-dessous. Vous n'avez plus qu'à entreposer votre bagage à côté de vous, dans l'allée centrale, en gênant le moins possible , et en évitant surtout de les laisser aux portes du train car il arrive que des gangs de voleurs attendent la sonnerie annonçant la fermeture des portes de la rame pour vous subtiliser de force la bagage trop proche de la porte.


A l'intérieur du train, point de tags, crachats, ou autres détritus sur le sol comme sur certains de nos trains: La cabine première classe est équipé de carrés de moquette gris clair et gris foncé (photo ci-dessous). Les parois du train sont impeccables, ne portent aucune trace de vandalisme et on ne trouve aucune banquette lacérée. Les équipements fonctionnent, les sièges sont inclinables (deuxième photo) et équipés de tablettes et de porte-verres (troisième photo). L'air conditionné offre une température constante et adaptée. La cabine offre aussi une information en continu qui est transmis en quatre langues sur des écrans TV positionnés au-dessus de l'allée centrale. Les rames sont équipées d'un accès internet ( sur abonnement) et une hôtesse passe avec un chariot pour vous proposer boissons, snacks ou autres souvenirs. Le tout payable en liquide ou par carte de paiement. Le voyageur peut ainsi se reposer en toute quiétude sans risque de voir débarquer une bande de vandales pour vous dépouiller de tous vos biens, vous faire une tête au carré ou vous assassiner. Et il existe deux classes de voyage sur le train. Sur notre RER, rien de cela: Il n'existe qu'une seule classe de voyage ( ne sommes-nous pas tous égaux?), les sièges ne s'inclinent pas et sont même parfois lacérés ou décorés de tags (le tag n'était -il pas devenu, pour un certain ministre socialiste de la Culture, le moyen d'expression des jeunes?), l'air conditionné s'obtient en ouvrant les fenêtres (uniquement d'un seul côté) et permet ainsi aux voyageurs de profiter pleinement du temps qu'il fait. Les espaces d'informations sont limités à leur plus simple expression (des autocollants apposés près des portes et des panneaux fixes et inertes représentant le plan de la ligne). L'annonce des stations est réalisée (depuis peu) en anglais et en espagnol, en plus du français bien sûr. Le sol est un revêtement plastique le plus souvent nettoyé à la va-vite, et si vous voyagez le weekend ou en fin de journée, vous trouverez parfois divers détritus à portée de main. Point de caméra vidéo, de contrôleur non plus d'ailleurs (ou si rarement!): Vous êtes livrés à vous -mêmes. Au départ de CDG 1, on vous annonce un train sur une voie et celui-ci se présente sur une autre ( je l'ai vécu jeudi matin à mon arrivée). Dans les gares japonaises, les escalators fonctionnent. A Paris, jeudi matin, à 6h00, aucun escalator n'était en état de marche et des panneaux m'annonçaient que le trafic serait réduit à 4 trains sur 5 pour raison de maintenance d'un certain nombre de rames du RER. Enfin sur les quais des gares japonaises, on trouve des sièges et même un abri chauffé avec des sièges . A CDG 1 , point de sièges et si vous êtes fatigués après un long voyage ou si votre train accuse un retard important, c'est tant pis pour vous.


 

Abordons maintenant le tarif. Le prix de billet en deuxième classe est actuellement de 28,60€ ( au cours actuel du yen) pour un trajet de 54 minutes (80 kilomètres). Le prix du billet de RER est de 9,10€ en deuxième classe pour un trajet de 25 minutes ( et une distance inférieure). Le train japonais est sans hésitation plus onéreux mais n'offre pas non plus le même service. Bon voyage!

 

 

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