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Voyage à Canton
(4) (Province du Guangdong, Chine)
Heure locale

 

Mercredi 12 octobre 2011


 

Mon séjour à Canton prend fin ce soir et j'ai choisi de vous emmener cette fois à la Foire Internationale des Collections d'Art de Canton. Celle-ci est située à deux minutes de mon hôtel, ce qui est bien pratique. Mon métier a ceci d'extraordinaire qu'il me permet de rencontrer beaucoup de gens , souvent passionnants. Cette fois , j'ai fait connaissance de Fang Zhang, la directrice générale chargée de la rédaction dans la société de production Bayoo Asia. Je rencontre aussi l'artiste peintre Christine Glen, qui expose ses toiles à la présente foire des Arts 2011 à Canton, tout comme une trentaine d'autres artistes.

Bayoo Asia est donc une société de production résolument orientée vers le développement et la conduite de projets en télévision et en cinéma entre l 'Europe et l'Asie. C'est l'interlocuteur privilégié pour qui veut réaliser une production hors de Chine, celui qui apporte son savoir-faire et sa connaissance de l'Asie tout en offrant à l'immense public chinois l'opportunité de découvrir des films réalisés dans des décors européens souvent nouveaux pour eux.

Bayoo Asia travaille aussi dans le milieu de l'art , en Chine avec 4000 artistes peintres sélectionnés pour leur style et leur technique et le plus qu'ils apportent sur le marché de l'art chinois, et en France, avec 400 artistes. Ces artistes sont souvent découverts par le bouche à oreille et par parrainage, puis sélectionnés par un jury. Bayoo Asia travaille également avec les galeries de peinture. C'est dans ce contexte que Christine Glen participe aujourd'hui à cette foire internationale.


 

Je retrouve Fang et Christine en matinée à l'entrée de la salle d'exposition où l'on s'affaire activement afin d'être fin prêt pour l'inauguration demain jeudi. Cette manifestation se tient en effet du 13 au 16 octobre 2011 et accueillera des milliers de visiteurs dont de nombreux collectionneurs. Chaque artiste exposant dispose d'un interprète chinois pour l'aider sur place. En discutant avec eux, je peux juger de la grande qualité d'expression orale dont ils font preuve dans la langue de Molière et du travail énorme que cela a dû représenter.

Christine Glen arrive bientôt, accompagnée d'autres artistes peintres. Elle me guide vers son stand et nous débutons l'interview prévue en attendant que ses peintures arrivent, encadrées et emballées soigneusement pour leur transport jusqu'au lieu d'exposition.

Christine m'explique qu'elle a toujours aimer peindre. Qu'enfant, elle baignait déjà dans un milieu artistique moderne et très coloré, et qu'elle ressentait le désir de retranscrire ses émotions sur une toile. Elle se fit d'abord aider par un maitre anglais puis un autre de nationalité irlandaise. Cela lui fut très utile pour sa découverte de la peinture. Un jour, en écoutant les nocturnes de Chopin, Christine ressentit une réaction sensorielle intense et l'envie de retranscrire ce qu'elle écoutait en peinture. C'est ainsi que naquit sa première série de toiles »musicales ». Il y en aura d'autres, et dans de nombreux styles musicaux (classique, rock...), pourvu que l'artiste ressente une émotion vive pour ce qu'elle écoute.

Mais comment devient-on peintre? Par l'empire des sens, les émotions, l'envie de coucher sur une toile une vision d'un instant, d'un paysage, d'un morceau de musique. Au départ, l'artiste se sert de fils conducteurs comme ces moulures, ces tissus, ces pierres, ces lignes qu'il aperçoit dans son champ de vision. On creuse une idée qui en appelle une autre...A lui de coordonner le tout, en laissant parler son coeur et son émotion, son style bien à lui. Ainsi , les toiles de Christine Glen ne ressemblent à aucune autre. Sa patte est unique et s'exprime au bout de son pinceau par des couleurs chaudes et des formes bien à elle: Christine expose dans cette foire des peintures sur Versailles comme cette cour intérieure du châteaude Versailles (première photo ci-dessous) ou bien la galerie des glaces (deuxième photo). Elle avait si souvent visité ce château qu'un jour lui vint l'idée d'en peindre l'intérieur , à sa manière. Cela donne des toiles surprenantes, originales et colorées. Un Versailles qu'on n'avait jamais vu jusque là. Un détail accroche son regard, qui devient le fil conducteur de la future oeuvre. On installe le chevalet et c'est parti, de préférence tôt le matin (pour profiter de la beauté de la lumière) lorsqu'elle peint en extérieur . Christine laisse courir son pinceau sur la toile, ou bien réalise parfois un croquis succinct. Ne vous attendez pas à une photo des lieux mais à une retranscription qui laisse l'imagination du spectateur vagabonder. On retrouve ainsi chez Christine Glen ces lustres qui reviennent régulièrement sous forme d'éclaboussures. La toile doit suggérer le mystère afin de faire voyager l'oeil de celui qui la contemple.


 

Cette collection de peintures sur Versailles comprend vingt toiles. On retrouve aussi bien la galerie 1792, celle des grands hommes qui furent tous guillotinés sous la Révolution française, que le salon d'Hercule. Dans la réalité, son plafond représente une célèbre bataille, mais la peinture de Christine laisse apparaître des formes colorées qui sont un peu le fruit du hasard. A partir d'une flaque d'eau, notre artiste a jeté ici et là des pigments qui se sont ensuite mélangés de façon aléatoire au séchage , donnant le dessin définitif du célèbre plafond du salon d'Hercule. On retrouve bien sûr les grands hommes: Louis XIV, Louis XVI, mais aussi Jean de La Fontaine (première photo ci-dessous) et Molière (deuxième photo).


 

Christine Glen m'affirme que la peinture a toujours fait partie de sa vie. Celle-ci est devenue son occupation principale depuis 2003 et c'est seule, tenant compte des conseils des maitres qu'elle fréquenta au début, qu'elle s'est lancée dans cet art. Ses nombreux déplacements à l'étranger lui ont donné l'occasion de peindre ses Carnets de voyage, en Chine et aux Etats-Unis. Ces aquarelles sont peintes sur place, ou, plus rarement, reproduites à partir de clichés photographiques (Christine m'avoue prendre des milliers de photos lors de ses voyages). Et comme si cela ne suffisait pas à occuper son existence, elle apprend aussi le chinois depuis quatre ans. Un artiste ne se doit-il pas d'être éclectique?


 

Il est temps de se mettre au travail. Christine Glen doit rendre son stand le plus attractif et le plus accueillant possible (comme ce Salon rouge ci-dessus). Elle regarde comment elle va présenter ses peintures, quelles seront celles qui se marieront le mieux en fonction de leurs couleurs, le tout sous l'oeil avisé d'Alexia, son interprète chinoise, qui lui conseille de ne pas trop surcharger les murs. Les Chinois aiment en effet lorsque l'espace est aéré. Puis vient l'instant où l'on prépare les toiles: Déballage, fixation des crochets sur les cadres, puis des ficelles,accrochage des toiles et des panneaux d'information correspondants, en anglais et en chinois. Christine se promène toujours avec sa perceuse , outil indispensable en pareille circonstance. Je la quitte bientôt en lui souhaitant bonne chance pour cette foire à laquelle elle participe pour la première fois. Et pour celles ou ceux qui n'auront pas la chance de découvrir ses toiles à la foire de Canton, un site internet les attend : http://www.christineglen.com  Ils y trouveront le calendrier des expositions de l'artiste peintre ainsi que toutes ses réalisations picturales. Bravo l'artiste!


 


 


 

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