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Hakone et le Musée Lalique
(Préfecture de Kanagawa, Japon)
Heure locale

Mardi 13 décembre 2011

 

De retour à Tokyo, mais cette fois, accompagné d'un couple d'amis, Valérie et Luc, je choisis de partir passer la journée à Hakone. Je vous ai déjà emmené sur cette destination mais je dois vous avouer que je ne m'en lasse pas et que ce parc me paraissait présenter toutes les qualités requises pour faire découvrir à mes amis à quoi peut bien ressembler les environs de Tokyo, au moment de l'automne. Une fois sur place , nous ne serons pas déçus par la couleur qu'offre encore la forêt dans la montagne au moment du momiji (automne) (photo ci-dessous). Au départ de la gare de Shinjuku (Tokyo), nous choisissons d'emprunter le train « Romance Car », nettement plus rapide et plus confortable, moyennant un petit supplément tarifaire. Nous mettrons une heure et demie pour atteindre notre destination mais nous ferons une petite sieste pendant notre voyage sans risque d'oublier de descendre à temps (Hakone Yumote est une gare terminus). Pour cette journée, je vous conseille d'acheter le Free Hakone Pass (5000 yens) qui permet une libre circulation sur les différents moyens de transport de la région et permet aussi de bénéficier de tarifs réduits sur un grand nombre d'attractions locales.

Nous arrivons à Hakone Yumote et nous rendons aussitôt à l'Office de tourisme, situé à 50 mètres à côté de la gare. Je souhaite en effet emmener Valérie et Luc au Musée Lalique. Celui-ci a ouvert ses portes il y a sept ans (en 2005) et propose de découvrir de superbes réalisations de René Lalique. Il me sera malheureusement impossible de prendre des photos à l'intérieur du musée. Après quelques tractations, je réussirai malgré tout à obtenir le droit de prendre une seule photo d'une des deux salles d'exposition (ci-dessous), ne serait-ce que pour vous donner une idée de ce à quoi ressemblent les lieux. Le musée craint en effet la copie et le piratage des œuvres, et peut être aussi de ne plus vendre les cartes postales proposées aux touriste dans la boutique située au deuxième étage. A quoi bon ouvrir un musée et exposer des œuvres si on ne veut pas les partager?


 

Au départ d'Hakone-Yumote, nous montons donc à bord d'un train de montagne rouge. Celui-ci nous conduit jusqu'à Gora. Entre temps, nous nous arrêtons dans plusieurs petites gares, lieux possibles de nombreux lieux de visites lors de votre passage dans le parc d'Hakone. Une fois à Gora, j'emprunte avec mes amis l'autobus qui nous conduira au Musée Lalique (Arrêt N°2 situé un peu plus loin que l'office de tourisme près de la gare). Il nous faudra une trentaine de minutes pour atteindre ce musée.

René Lalique fut un bijoutier et un maître-verrier célèbre qui traversa deux époques: L'art nouveau et l'art déco. Le musée Lalique retrace la vie et l'œuvre de cet artiste. Malheureusement, je vous l'ai dit, la prise de photos est interdite et les informations en langue anglaises sont extrêmement rares. C'est dommage!

Né le 6 avril 1860 à Aï , en Champagne (France), René Jules Lalique se rendra célèbre par ses créations surprenantes de bijoux, flacons de parfum, vases, chandeliers, horloges, et cabochons de voitures (vers la fin de sa vie) . Ces cabochons de voitures sont visibles sur quelques voitures Ford de l'époque, visibles sous vitrine dans le jardin du musée. L'entreprise qu'il fonda fonctionne toujours à l'heure actuelle et Lalique symbolise toujours la créativité et la qualité. A seize ans, René Lalique commença son apprentissage chez un bijoutier parisien, Louis Aucoq. Puis, il suivra ensuite des cours au Sydenham Art College de Londres. De retour en France, il travaille bientôt pour Louis Aucoq, Cartier, Boucheron et d'autres bijoutiers. Il découvre bientôt l'art japonais contemporain (évoqué au musée Lalique) lors des expositions universelles de 1867 et 1878. En 1882, il deviendra dessinateur pour plusieurs maisons de joaillerie parisiennes comme celles de Georges Fouquet, Boucheron, Hamelin, Aucoq ou Vever....avant de lancer en 1885 sa propre maison.


 

En 1890, il rencontre sa future femme, Alice Ledru qui lui donnera deux enfants. Puis Marie-Jeanne Anère, qui lui fera aussi deux enfants. René Lalique est alors reconnu comme l'un des concepteurs les plus connus de bijoux d'art nouveau. Dès 1894, il exposera ainsi ses œuvres au Salon des Artiste Français (entre 1897 et 1898). Son stand de l'Exposition Universelle en 1900 remportera un réel succès. Comme vous pourrez le voir lors de votre visite au musée, René Lalique trouva ses sources d'inspiration dans l'Art nouveau ( mouvement artistique fin XIXè-début XXè siècles, qui s'appuie sur l'esthétique des lignes courbes) mais aussi dans la faune et la flore, avec notamment le paon, et divers autres insectes, se servant ainsi d'un bestiaire assez extraordinaire. Son innovation consiste à utiliser des matériaux peu courants en bijouterie pour l'époque: La nacre, le verre, le cuir, l'émail et la corne. Il préfèrera aussi les pierres semi-précieuses aux pierres précieuses. Les modèles qu'il dessine sont réalisés par des ciseleurs, émailleurs et sculpteurs, soigneusement recrutés par lui. Ses principales clientes? Des femmes de la noblesse, de la bourgeoisie et du spectacle comme par exemple la Comtesse du Béarn, Madame Waldeck-Rousseau, ou encore Sarah Bernhardt.

René Lalique sera aussi maître verrier et, à ce titre, il s'intéressera très tôt au verre comme matière artistique. Dès 1890, il crée son atelier de verrerie où il commence ses expérimentations. Peu à peu, il marie le verre et le métal. Et expose ses premiers bijoux avec du verre en 1895. Ses flacons de parfum en verre apparaissent à la même époque et la même année, en 1895, le Musée des Arts décoratifs fait entrer Lalique dans ses collections. Trois ans plus tard, il installe un atelier de verrerie dans la propriété de Clairefontaines (Yvelines) , qui lui permettra de développer son art du verre soufflé. 1905 voit l'ouverture de son premier magasin, Place Vendôme, puis il crée en 1910 le flacon du parfum « Ambre antique » pour le parfumeur François Coty. Il rachète en 1913 une verrerie et, s'adaptant à la conjoncture, fabrique même , en 1914, des objets médicaux pour les pharmacies et les hôpitaux en reconvertissant son usine. 1918 voit la création d'une usine de verre en Alsace. Dès 1920, ses bijoux très colorés n'étant plus dans l'air du temps, René Lalique se tourne vers l'Art déco , ouvrant ainsi la voie à l'industrialisation des objets d'art ( en créant des objets usuels comme des vases, coupes, chandeliers, et même des bouchons de radiateurs pour la 5CV Citroën (1925) et des décorations pour l'Orient Express ( en 1929) (photo ci-dessus). Il crée aussi des décorations pour les salles à manger du Paquebot « Normandie » en 1936. René Lalique mourra en 1945, année durant laquelle, Marc, son fils, débutera le travail du cristal. Il sera enterré au Cimetière du Père Lachaise (Paris) où il réside depuis.


 

Notre visite du musée achevée, je reprends l'autobus avec Valérie et Luc pour rejoindre Gora. La région d'Hakone est un lieu où l'on produit un artisanat riche et varié. Parmi les objets produits, on trouve les boites à secrets (Himitsu Hako) mais aussi le Rubik's cube (casse-tête)(photos ci-dessous). La boite à secrets ne possède aucune ouverture sur sa surface supérieure. Il n'y a pas de serrure non plus. Mais alors, comment l'ouvrir? En apparence, c'est juste une boite en bois. Certes, il s'agit bien d'une boite mais celle-ci possède un savant mécanisme qui exige de suivre scrupuleusement différentes étapes consistant à déplacer différentes pièces de bois amovibles ( je vous rassure, un mode d'emploi est fourni à l'achat de ladite boite!). Ce type de boite a été inventé il y a environ 140 ans ( un peu avant l'ère Meiji qui débuta en, 1867). Il faut, selon les boites, effectuer entre deux à ….125 mouvements avant de parvenir à ouvrir la boite à secrets. Il s'agit en effet d'effectuer dans le bon ordre le mouvement de différentes pièces en bois, faute de quoi la boite ne s'ouvrira pas. On en trouve dans de nombreuses tailles ( appelées « Sun » , un sun équivalant à 30,3 mm) et avec plus ou moins de mouvements de mécanisme. Les prix varient d'une vingtaine d'euros à 600 euros. L'un des grands maitres dans la construction des Himitsu Bako fut Mr Yoshio Okiyama. C'est lui qui conçut la boite la plus compliquée ( contenant 125 mouvements d'ouverture). Mr Okiyama a quitté ce monde en 2003, à l'âge de 70 ans. Si vous êtes curieux de nature et souhaitez approfondir le sujet, vous pouvez vous rendre sur une page explicative (en anglais)concernant les fameux mécanismes ( http://www.am-wood.com/apr98/puzzle.html) mais il n'existe apparemment aucun plan connu de ceux-ci. Dans la boutique où je me suis arrêté , j'aperçois aussi quelques rubik's cube , un autre type de casse-têtes, à offrir aux esprits patients. La fin commence à nous tenailler et nous nous rendons dans un petit restaurant traditionnel japonais, Ichi Marou ( coordonnées dans les infos pratiques). L'occasion d'avaler quelque de chaud, entourés de gens charmants , dont un couple de vieux japonais avec lequel j'échangerai quelques mots. Nous retournons ensuite à la gare de Gora afin d'emprunter le funiculaire qui nous conduira à Sounzan. Ca grimpe sérieusement sur un parcours d'1,2 km (10 minutes). Gora est situé à 553 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le funiculaire s'arrêtera successivement dans les petites gares de Koen-Shimo ( 587 mètres)( descendre à cet endroit pour vous rendre au Parc Hakone Gora , le plus grand parc de rochers de toute l'Asie, avec un étang géant et des jardins spécifiques de plantes alpines,botanique tropicale,musée d'histoire naturelle... entrée gratuite avec le Hakone Free Pass), Kon-Kami (624 mètres) ( descendre ici pour visiter le Hakone Museum), Naka Gora (668 mètres) et Kami Gora (717 mètres). A notre arrivée à Sounzan, nous sommes à 761 mètres.

Le téléphérique (Hakone Ropeway) va nous conduire jusqu'à Owakudani (1044 mètres). Durée du trajet: 5 minutes. Nous passerons ainsi au-dessus de la Grande Vallée Bouillante(photo ci-dessous). A cet endroit, nous nous trouvons dans le parc national de Fuji-Hakone-Izu et l'activité volcanique est omniprésente dans le sous-sol autour du lac Ashinoko. La Grande vallée bouillante concentre de nombreux jets de vapeurs d'eau et de souffre et de crevasses dissimulées dans la roche. Cette vallée s'enfonce dans l'ancien cratère du Mont Kamiyama et offre un paysage extra-terrestre. Il est possible de visiter cet endroit ( descendre à Owakudani).


 

Nous reprenons un autre téléphérique qui nous emmène jusqu'au lac Ashinoko , en passant par Ubako (741 mètres) (arrêt possible).Puis nous filons vers le lac Ashinoko, situé à 725 mètres au-dessus du niveau de la mer. D'une circonférence de 21 kilomètres, ce lac se prête à la pêche et à la plaisance. Par beau temps ( ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, même s'il ne pleut pas) le lac reflète, par beau temps le Mont Fuji (3776 mètres et plus haut sommet du Japon). Ce n'est pas le cas aujourd'hui car le soleil d'hiver se couche déjà alors qu'il est bientôt 17h00 (photo ci-dessous). Au loin, j'aperçois le Mont Fuji, entre deux couche nuageuses, qui donne l'impression d'une gigantesque pyramide flottant dans l'air (photo).


 

Nous quittons le téléphérique à Togendai sur la rive du lac Ashinoko. En tout, la traversée en téléphérique de Sounzan à Togendai aura duré 30 minutes. Du lac Ashinoko, plusieurs croisières s'offrent à vous: De Togendai à Kojiri et Moto-Hakone et de Togendai à Hakone-Machi. C'est cette dernière que nous allons faire, à bord d'un galion de pirates. Cette traversée durera une vingtaine de minutes, à l'issue de laquelle nous atteignons la petite ville de Hakone-Machi. Depuis Hakone-Machi, il est possible de faire la promenade de l'Avenue Cedar ( les grands cèdres), qui mène à l'ancienne barrière de Hakone ( autrefois poste de contrôle qui assurait la sécurité de la ville de Edo , l'actuelle Tokyo, alors capitale shogunale. Sur place, on peut consulter des documents et des reliques historiques. Mais, il se fait tard, la nuit tombe déjà et en ce qui nous concerne,ça sera pour une autre fois.

Depuis Hakone-Machi, nous empruntons un autobus ( à la sortie du bateau, marcher tout droit, traverser le hall de la gare et vous débouchez sur un parking. Emprunter l'autobus quai N°1) qui nous conduit directement à Hakone-Yumoto en 20 minutes. Durant ce trajet, nous pourrons admirer la route sinueuse qui traverse la montagne au cœur d'une forêt dense abritant des colonies de singes ( des panneaux routiers avertissent les automobilistes que des singes peuvent traverser la route).

 

INFOS PRATIQUES:


  • Deux moyens de transport s'offrent à vous au départ de la gare de Shinjuku: Le train omnibus et le Limited Express Romance Car ( moyennant un supplément de 870 Yens)

  • Se procurer le HAKONE FREE PASS valable 2 jours (5000 Yens, soit 56 € environ) ou 3 jours (5500 Yens, soit 62 €) à la gare de Shinjuku, Centre de Service touristique Odakyu (Odakyu Sightseeing Service Center) situé au rez de chaussée, hall de la sortie Ouest de la gare ( en face des magasins Odakyu). Le centre est ouvert tous les jours de 8h à 18h et on peut régler par CB. Le Hakone Free Pass offre des trajets illimités sur huit types de transports de la région de Hakone et une cinquantaine de réductions sur les musées, temples, jardins onsen , restaurants...

     

    http://www.odakyu.jp/english/freepass/hakone_01.html

  • Hakone Café, Gare de Shinjuku, cafétéria avec viennoiseries délicieuses et fraiches, mais aussi salades et autres plats , boissons fraiches et chaudes. Le tout à déguster sur place ou à emporter ( on vous pose la question à la caisse). Le personnel est charmant. Paiement possible par CB.

  • Hakone Yumoto et Gora: Office de tourisme à la sortie de la gare.

  • Croisières au départ de Togendai: http://www.hakone-kankosen.co.jp/gaikoku.hp/index.htm

     

    ( la croisière est incluse dans le Hakone Free Pass). Départ de Togendai tous les 30 à 40 minutes. Durée de la traversée de Togendai à Hakone-Machi: 30 minutes. Commentaires touristiques assurés en langues japonaise et anglaise.

  • Il est possible d'acheter le supplément de 870 Yens à la gare de Hakone-Yumoto ( guichet N°1) et de payer par CB. Vous pourrez ainsi rentrer à Tokyo par le Odakyu Romance Car, plus confortable mais à peine plus rapide. Place réservée (Limited Express Ticket). Trains fréquents.

  • Lalique Museum, 186-1 Sengokuhara , Hakone-Machi , Ashagarashimo-gun, Kanagawa. Tel: 460 84 2255. Site internet: http://www.lalique-museum.com/

     

    Ouvert toute l'année et tous les jours sans interruption (excepté pour les changements de collections), de 9h00 à 17h00. Droit d'entrée: 1500 Yens (1300 Yens avec le Free Hakone Pass) par adulte. Accès libre au jardin, à la boutique et au restaurant. Au départ de Gora (Gare ferroviaire), emprunter l'autobus quai N°2 ( près de l'office de tourisme situé à côté de la gare en sortant ) puis descendre à l'arrêt Lalique Museum ( accès au bus gratuit sur présentation de Free Hakone Pass). Les arrêts sont clairement annoncés en anglais et affichés sur écran dans l'autobus.

    Un autre musée Lalique existe en Alsace (France), rue du Hochberg 67290 WINGEN-SUR-MODER. Tel: 03 88 89 08 14. Site internet: http://www.musee-lalique.com. Pour vous y rendre en train, empruntez la ligne TER Strasbourg--Sarreguemines--Sarrebruk et descendez à Wingen-sur-Moder. Le musée se trouve à deux kilomètres de la gare. Horaires des trains sur le site: http://www.vialsace.eu

  • Restaurant japonais Ichi Maru: Accueil très sympathique de toute l'équipe. Petit restaurant traditionnel accueillant et pas cher du tout. Pour s'y rendre, il vous faut emprunter , en sortant de la gare de Gora, sur votre droite, le petit passage souterrain puis marcher tout droit une soixantaine de mètres. Vous trouverez le restaurant sur votre droite ( en face de distributeurs de boissons).

  • Boutique de souvenirs Kakutaya, 1300 gohra hakone-machi, asigara-shimo,kanagawa. Tel: 460 82 2477. Site internet ( en anglais, et consacré à l'artisanat local): http://hakone-zaiku.jp/en/index.html

    Cette boutique, fort accueillante, est située presque en face de l'office de tourisme de Gora, tout près de la gare. Paiement en CB possible.














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