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La Cérémonie Dohyo-Iri au Sanctuaire Meiji-Jingu
(Tokyo, Kanto, Japon) |
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Vendredi 6 janvier 2012
Il est une cérémonie de début d'année à laquelle je vais maintenant assister : Dohyo-iri. Je me rends pour cela au sanctuaire Meiji-Jingu à Tokyo. En ce vendredi de trêve, il y a énormément de monde dans le vaste parc de ce sanctuaire : Situé en bordure d'Harajuku, ce sanctuaire meiji est aussi connu sous le nom de « demeure impériale » . Il fut érigé en l'honneur des âmes divines de l'Empereur Meiji (mort en 1912) et de sa femme, l'Impératrice Shoken (morte deux ans plus tard). Il faut cependant savoir que les deux époux reposent en réalité à Kyoto. Le sanctuaire Meiji-Jingu est donc un endroit symbolique qui fut détruit par les bombardements de 1945 mais sera reconstruit en 1958. Il sert de trait d'union entre le Japon traditionnel et l'ouverture du pays à la modernité. Il est surtout le plus grand lieu de culte shintoïste du Japon. Et est entouré d'un bois artificiel, le Parc Yoyogi, s'étendant sur une surface de 700 000 m2, qui possède environ 130 000 arbres de 365 espèces différentes et qui représentent des dons venus de tout le pays lors de la construction du sanctuaire.Le parc offre aussi un magnifique jardin impérial, le Minami-ike Shobuda, qui compte plus de 150 espèces d'iris et de nénuphars. L'allée Icho Namiki, du nom des arbres bordant l'allée (icho) et considérés comme les plus vieux du monde. Le Meiji Treasure House expose les portraits des empereurs mais aussi des objets leur ayant appartenu.
On distingue trois parties dans ce sanctuaire: La cour intérieure qui est le cœur du sanctuaire et est appelée Naien. Le périmètre extérieur qui comprend une exposition d'oeuvres en mémoire des Meiji et inclut aussi des installations sportives sur environ 33 000 m2, périmètre appelé Gaien. On trouve enfin la zone Kinekan qui comprend le hall du mémorial Meiji et de nombreuses salles de réceptions. Je me promène dans cette allée principale allant de la grande entrée du parc jusqu'à l'intérieur des lieux et qui est ouverte par un gigantesque torii en bois de cèdre. Je tourne à un moment donné sur ma gauche et découvre l'exposition sur l'oeuvre des Meiji et la vie de l'Empereur Meiji. Né à Kyoto le 3 novembre 1852, celui qui s'appelait Mutsuhito dans la vie privée, deviendra le 122è empereur du Japon le 3 février 1867. Son nom posthume sera celui de « l'ère Meiji » car son règne (de 1868 à 1912) correspondra à une époque novatrice pour le pays. Depuis lors, ses successeurs ont pris l'habitude de faire coïncider les ères avec le règne des empereurs. L'ère Meiji symbolisa en effet la fin de la politique d'isolement volontaire du pays (politique surnommée « Sakoku ») et le début de la politique de modernité du Japon. Le pays connaitra alors durant cette période des crises nombreuses car les changements profonds se font rarement sans à-coups. L'Empereur livrera ainsi une lutte acharnée contre le Japon ancien, provoquant des bouleversements sociaux,politiques et culturels. Il permettra ainsi la création de grandes entreprises, des avancées dans le domaine de l'industrie, de l'économie, de l'agriculture et en matière d'échanges commerciaux.
Je vous l'ai dit, la raison de ma venue en ce lieu aujourd'hui est la tenue de la cérémonie du Dohyo-Iri. Cette cérémonie symbolise l'entrée dans le dohyo (plateforme carrée faite d'argile tassée et qui mesure de 34 à 60 cm de hauteur. C'est sur cette plateforme qu'a lieu le combat sumo). Les visiteurs nippons se sont déplacés nombreux afin d'assister à ce qui durera en tout et pour tout 3mn18. Je cherche à me frayer un chemin dans la foule afin de trouver une bonne place pour filmer la cérémonie. En vain. Je m'adresse alors au service de presse du sanctuaire qui me donne un laisser-passer et me permet ainsi d'accéder à la tribune de presse, aux côtés d'autres photographes de de télévisions. La cérémonie d'entrée est habituellement effectuée par tous les rikishi ( lutteur de sumo, surnommés aussi « professionnels de la puissance ») des deux meilleures divisions mais aujourd'hui, ils ne sont que trois lutteurs (dont le yokozuna), accompagnés de deux autres personnes : Un homme ouvrant la marche et donnant le rythme à l'aide de deux pièces de bois, et un arbitre de sumo. Le Dohyo-iri ( cérémonie d'entrée sur le ring) symbolise aussi un nouveau départ, la venue prochaine du printemps et d'une nouvelle période de combats sumo. Avant l'intervention des sumo, j'assiste à l'arrivée des prêtres participant à la cérémonie. Ceux-ci ont auparavant participé à une autre cérémonie, plus discrète, à l'intérieur du sanctuaire (photo ci-dessous).
L'origine du Yokozuna (rang le plus élevé qu'un lutteur sumo peut atteindre) est lié à deux légendes différentes : La première évoque un lutteur du Ixè siècle, nommé Hajikami, qui accrocha un shimenawa (corde sacrée japonaise) autour de sa taille comme handicap et mit ses opposants au défi de le toucher, créant ainsi la lutte sumo comme nous la connaissons aujourd'hui. La deuxième légende nous parle d'un lutteur légendaire,Shiganosuke Akashi, qui accrocha un shimenawa autour de sa taille en 1630 en signe de respect lors d'une visite à l'Empereur et aurait reçu, à titre posthume,le premier titre de yokozuna. Le rang de yokozuna est né du désir de laisser les meilleurs champions faire une entrée séparée sur le ring. Le Dohyo-iri est alors une cérémonie de présentation de tous les lutteurs qui vont combattre. Le yokosuna se présente séparément accompagné de deux lutteurs qui l'assistent. Il porte à la taille la grosse corde symbole de son rang et effectue une danse plus élaborée. C'est à cette danse que je vous propose d'assister dans la vidéo que j'ai réalisée(https://www.leglobeflyer.com/videos-reportages.php) Une première vidéo montre l'entrée des prêtres dans la cour où va se dérouler la cérémonie puis une autre vidéo vous offre d'admirer la cérémonie Dohyo-iri en elle-même.
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