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Uchiko
(Préfecture d'Ehime, Ile de Shikoku, Japon)
Heure locale

Mardi 9 juillet 2013

 

Notre périple sur l'île de Shikoku se poursuit aujourd'hui avec la visite d'Uchiko, une bourgade moins de 20000 habitants, située dans la préfecture d'Ehime. On y vit principalement grâce à l'agriculture car on y cultive le tabac, les champignons shitake (en vente libre dans la rue, au prix de cent yens le sachet!) et des fruits. Autrefois, c'est à dire de la période Edo à la période Meiji, Uchiko fut un centre important de l 'industrie du papier et de la cire. C'est sans doute pour cette raison que la ville fut jusqu'à récemment le spécialistes des ombrelles japonaises, mais cela n'est semble t-il plus d'actualité d'après ce qu'on m'a confié ce matin à notre arrivée à l'office de tourisme de la gare: Le vieux monsieur qui possédait ce savoir-faire a quitté ce monde. Il n'empêche qu'Uchiko offre un côté très attrayant ne serait-ce qu'à cause de son vieux quartier historique. A notre descente du train, une visite s'impose au bureau du tourisme (on en trouve souvent un à l'intérieur ou à proximité immédiate de la gare dans ce pays) afin de préparer notre périple journalier. J'ai trouvé très peu de choses sur cette bourgade lorsque j'ai préparé mon circuit à Paris. Le guide Hachette ne mentionne qu'un théâtre de kabuki. Curieux de nature, j'ai fouillé sur internet et ai trouvé d'autres points d'intérêt, suffisamment pour me convaincre de faire de cette bourgade une étape touristique. Il est certes difficile de tout prévoir car un déplacement laisse (et c'est tant mieux!) toujours une place à l'improvisation. On rencontre souvent des personnages sur place qui vont venir enrichir votre circuit grâce à leurs connaissances, leur savoir-faire et les échanges qu'ils nous procureront. Les Japonais sont, je trouve, très abordables et faciles d'accès. Bon public, ils se laissent aller à la curiosité et certains d'entre eux nous approcheront même pour nous demander d'où nous venons. Ce peuple-là aime aussi mettre son patrimoine en valeur et c'est sur cette magnifique locomotive à vapeur d'un autre temps (ci-dessous) que nous tombons lorsque nous quittons la gare.


 

Nous débutons notre visite par le théâtre de kabuki, appelé Uchiko-za (ci-dessous). Ce théâtre entièrement en bois fut érigé par la population alors enthousiaste d'Uchiko, alors que la ville connaissait un plein essor et une certaine richesse grâce à la production de la cire et de la soie. Lors des périodes de temps morts, c'est à dire lorsqu'il n'y avait pas de récoltes, on donnait souvent des spectacles de kabuki, bunraku, rakugo ainsi que des projections cinématographiques. Construit en février 1916, le théâtre Uchiko-za célébra d'abord l'accession au trône de l'empereur Taisho. La structure principale du bâtiment est formée par un ensemble en bois à deux niveaux recouvert d'un toit de tuiles. On menaça parfois de démolir le théâtre à cause de sa vétusté mais la population s'y opposa et exigea qu'on restaure la construction. C'est ainsi que le théâtre entama une nouvelle carrière à partir d'octobre 1985. Ce sont 50 000 visiteurs qui accourent chaque année dans la bourgade afin de découvrir ce théâtre qui, les jours de spectacles, peut accueillir jusqu'à 650 personnes. Nous rencontrerons d'ailleurs un groupe de touristes japonais tout droit venu...d'Okinawa! Un guide nous explique en quoi consiste le hanamachi , ce chemin surélevé sur les côtés qui permet à un acteur de faire son entrée, en sortant du sol grâce à une trappe prévue pour cela: L'acteur est alors hissé par deux hommes (comme sur le croquis ci-dessous). Le hanamachi permet à l'acteur de kabuki de s'approcher ainsi au plus près de son public. Un plan photo, qui nous est remis à l'entrée nous explique les différentes parties de ce théâtre et permet de comprendre quel était leur usage.


 

Le centre historique d'Uchiko est concentré dans le quartier Yokaichi, qui consiste en une rue principale d'une longueur de 600 mètres avec des maisons anciennes de caractère des deux côtés. Je me régale en photographiant celles-ci avec leurs façades si différentes mais je regrette cependant le manque d'information en anglais. Ici, tout est clairement pour les Japonais, un point c'est tout. Je le dirai plus tard à l'office de tourisme car il sera très difficile pour le Premier ministre actuel de de pays d'atteindre ses objectifs ambitieux de développement du tourisme dans l'archipel sans mettre le patrimoine nippon à la portée des touristes qui viennent ici dépenser leur argent. Les Japonais devront aussi se mettre sérieusement et plus systématiquement à l'anglais. C'est un minimum. Mais revenons au quartier Yokaichi: Trois résidences sur quatre sont des maisons traditionnelles souvent richement décorées (ci-dessous). Ce quartier et ses alentours ont été désignés bien national important. Parmi les maisons ainsi protégées, on trouve entre autre la résidence Hon-Haga, mais aussi le musée de la Cire (avant-dernière photo ci-dessous), la résidence Omura et la résidence Nakahaga (dernière photo ci-dessous) dont le propriétaire, Monsieur Tatsushi Imon et son épouse, nous reçoivent si gentiment. Ils font en effet visiter leur maison ponctuellement, nous font découvrir leurs collections d'objets précieux et leur intérieur ravissant. S'il y a une maison à visiter, c'est bien celle-là. Il faut souligner que Mr Tatsushi Imon est directeur de sa propre galerie d'art (voir infos pratiques) et cela explique le goût et le professionnalisme avec lesquels il a aménagé son logis. Leur petit chien à lui seul vaut le détour à cause de ses sourcils proéminents qui font penser à une star du cinéma américain (sa photo est disponible dans l'album Asie de la médiathèque)... Le musée de cire, situé dans la résidence Kamihaga a, lui aussi, été désigné monument important en 1990. La maison fut construite par la famille Kamihaga, une des branches du clan Honhaga qui dominait à Uchiko. C'est la cire qui fit la fortune de cette famille. Au XIX ème siècle, la famille mit au point une recette de blanchiment de la cire qui connut un succès immédiat. Cette industrie nécessitait à l'époque beaucoup de main d'œuvre et donnait droit à des facilités (notamment des terres). Elle allait toutefois décliner dans les années 1920. Aujourd'hui, la maison s'est transformée en musée qui décrit l'influence de la cire d'Uchiko dans le Japon et dans le reste du monde ainsi que le mode de vie des habitants de jadis.


 

En haut de la rue principale du quartier Yokaichi, nous prenons une petite ruelle sur la gauche qui nous conduit au temple Kosho-ji (ci-dessous). Celui-ci fut fondé il y a 550 ans et fait partie des temples de Soto ( appartenance de la secte bouddhiste). Il accueille 600 fidèles, de la ville et des environs, et organise le 15 mars de chaque année le festival du Nirvana avec différentes manifestations. L'histoire nous raconte que le Bouddha indien, Gautama Siddharta naquit à Lunbini (Népal) et fut le chef du petit royaume de Sakya. Ce prince n'était pas satisfait de son existence et déplorait que son peuple dut souffrir de mille maux. Il quitta donc son palais et ses 84000 femmes et s'imposa une vie d'ascète à travers, entre autre, la méditation. Je tombe pour ma part en arrêt devant une statue géante de Bouddha en train de dormir (deuxième photo). Le prêtre responsable du temple décida de construire cette statue afin d'offrir aux visiteurs la présence de Bouddha tout au long de l'année au lieu de la limiter à la durée du festival du Nirvana. Il s'agit d'apporter à une population japonaise âgée qui ne cesse d'augmenter des réponses aux questions essentielles: Quelle est la vérité? Où se trouve le vrai bonheur?...et de les aider à prier Bouddha dans un lieu dédié. L'opération couta près de 2 millions de dollars sur deux années et demie. En novembre 1998, la statue de bouddha fut prête. Construite à l'aide de 26 blocs de pierre, celle-ci mesure dix mètres de long, 3,20 mètres de haut et trois mètres de large, pour un poids de...200 tonnes (c'est la plus grosse statue de bouddha au Japon!). Mais rien n'est trop beau pour Bouddha qui fit son apparition au Japon en l'an 538 après J.C, près de mille ans après son décès.


 

Même s'il n'y a pas d'évènement spécial aujourd'hui, Uchiko organise tout au long de l'année plusieurs manifestations: Le festival Sasa en fait partie. Il a été classé parmi les 50 plus beaux festivals de la préfecture d'Ehime et consiste à décorer la ville à l'aide de banderoles colorées en papier, de guirlandes et de boules de papier (comme ci-dessous). Le jour J, un défilé d'une centaine de ces décorations est organisé pour la plus grande joie des spectateurs. Ceux-ci peuvent d'ailleurs se promener dans un « tunnel »de décorations. Les lanternes et des danses contribuent à l'animation de ce festival auquel 50 000 visiteurs assistent chaque année au mois d'août.


 

Sur le chemin du retour, une bonne glace n'est pas de refus. Nous nous arrêtons à l'office du tourisme dans la rue Honmachi car à l'arrière du bâtiment se dresse un café rempli de gourmandises: Le Nanze Café (voir infos pratiques) offre une spécialité aux gourmets: La glace Kakigori, qui n'est pas franchement une glace mais plutôt une préparation glacée composée de paillettes de glace, de yaourt et de fruit. Cette gourmandise est généreusement servie dans un grand bol pour la modique somme de 550 yens. A déguster sans modération!

Une autre spécialité d'Uchiko: La boisson énergisante à base de fruits, inventée par Monsieur Moribun Jozo (ci-dessous) et appelée sutamago. Malgré mes recherches sur internet ou auprès de l'office de tourisme, il me sera impossible d'en savoir plus à propos de ce breuvage. Un lien internet, disponible dans les infos pratiques vous permettra peut d'être d'en apprendre davantage sur l'histoire de cette société et de ce produit...


 

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Théâtre de kabuki Uchiko-za à Uchiko. Tel:(0893) 44 2840. Ouvert tous les jours de 9h00 à 16h30. Droit d'entrée:300 yens. Se déchausser avant d'entrer (des chaussons sont à disposition). Une brochure en anglais explique dans le détail les différentes parties du théâtre (avec un plan photo de celui-ci)

  • Résidence Nakahaga dans le quartier Yokaichi, 2656 Uchiko à Uchiko. Tel:+81 90 4785 9968. Demander Mr Tatsushi Imon (directeur de la galerie d'art Imon).

  • Musée de cire, Quartier Yokaichi à Uchiko. Tel:(0893) 44 2771. Ouvert tous les jours de 9h00 à 16h30. Droit d'entrée: 500 yens.

  • Temple Kosho-ji, en haut de la rue du quartier Yokaichi (sur la gauche) à Uchiko. Tel:(0893) 44 2409.

  • Festival Sasa à Uchiko: Les 6, 7 et 8 août de chaque année. Entrée libre.

  • Nanze Café (derrière l'office de tourisme), rue Honmachi à Uchiko. Tel:(0893) 44 6440. Pâtisseries faites par un pâtissier japonais ayant fréquenté la France il y a quelques années. Ambiance détendue et sympathique. Prix abordables.

  • Boisson énergisante Sutamago: http://www.mori-bun.com/info/

  • Association touristique d'Uchiko: Tel:(0893) 44 3790. Site internet: http://www.we-love-uchiko.jp/we-love-uchiko-e/index3.html

  • Pour vous rendre à Uchiko, prendre le train en gare de Matsuyama et compter 25 minutes de trajet. Descendre en gare d'Uchiko.

  • D'autres photos de cette visite sont disponibles sur la Médiathèque--->Album Asie. Ci-dessous, je suis en compagnie de MonsieurTatsushi Imon










 



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