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Voyage en Train d'Oshamambe à Otaru
(Hokkaido, Japon)
Heure locale


Mercredi 17 septembre 2014

Arrivé hier soir mardi à l'aéroport de Tokyo Haneda, je suis descendu dans un hôtel de Toyoko Inn afin d'entamer une nuit courte mais réparatrice. Mon sac à dos pèse lourd car j'ai apporté avec moi le matériel photo nécessaire pour prendre des clichés d'animaux comme ces ours d'Hokkaïdo que j'espère apercevoir dans le nord-est de l'île. Ca sera la seule nuit tranquille au niveau de l'hébergement. Muni de mon passeport JR Pass, que j'ai fait valider à la gare de Tokyo, je dispose désormais de 21 jours pour déambuler librement sur le réseau JR. Mon premier billet va me conduire en direction de Shin-Aomori, puis d'Hakodate, avant de terminer mon périple à Oshamambe, un petit village de 600 âmes, en pleine cambrousse. Je l'ai un peu cherché moi, qui m'étais mis en tête il y a quelques mois de parcourir en long et en large cette île d'Hokkaïdo, au gré de mes envies. Je dispose de deux heures d'escale à Shin-Aomori, avant d'embarquer pour Hakodate, et j'en profite pour échanger mes travelers chèques en yens. Première difficulté : ceux-ci sont refusés dans les deux banques qui me sont conseillées par l'office de tourisme de la gare. J'insiste auprès d'une banque. Le directeur m'explique qu'il me faut aller à Aomori, à quinze minutes de là, à l'agence centrale. Selon lui, il n'y a qu'à cet endroit qu'on acceptera de me les échanger. Me voici parti en taxi. Notre homme avait raison : on m'échangera mes chèques dans la minute. Ouf. Voici un problème résolu. De retour en gare, je demande à l'office de tourisme de m'aider à trouver une chambre d'hôtel pour le soir. La demoiselle se fait un peu tirer l'oreille, car il est vrai qu'au Japon, un office de tourisme n'est pas habilité pour prendre des réservations. Mais bon, après plusieurs tentatives dans différents établissements, on me trouve une auberge nippone (ryokan) à Oshamambe, d'où je repartirai le lendemain pour ma première escale touristique, Otaru. A ma grande surprise, Monsieur Takai est venu me chercher à la gare car l'établissement est un peu à l'écart de la gare. L'auberge est rustique mais propre. A peine arrivé, il me faut trouver mon prochain lieu d'hébergement et je contacte les hôtels d'une liste qui m'a été remise à Shin-Aomori. Et d'essuyer échec sur échec. Tous ces établissements sont complets. Mais que se passe t-il ? C'est la première fois que je me heurte à un tel problème dans ce pays. Monsieur Takai m'assiste dans mes recherches mais se heurte au même problème : la sous capacité hôtelière. Un jeune Japonais, hébergé comme moi à l'auberge, me parle d'un établissement situé sur la ligne de train conduisant à Otaru. Le lieu ne se trouve qu'à une trentaine de minutes de la ville que je souhaite visiter. Banco ! Je réserve. En plus la propriétaire viendra me chercher à la gare car la chambre est, là encore, excentrée du centre.


 

Le jeudi matin, je saute dans le premier train pour Otaru, un omnibus (ci-dessus). Il me faudra...trois heures pour parcourir les 170 kilomètres qui me séparent de ma prochaine destination. Il m'avait déjà fallu une dizaine d'heures hier pour atteindre Hokkaïdo depuis la capitale nippone. Cette île est complètement enclavée, au nord de l'archipel et il faut une bonne dose de patience pour s 'y rendre. Beaucoup prennent l'avion mais on ne voit pas le paysage de la même façon. Rien de tel, pour découvrir le Japon et la vie quotidienne locale, que de monter dans un futsu (omnibus). Le temps est fidèle à ses promesses et il va tomber des cordes sur une partie de notre trajet. Le paysage est tantôt vallonné, tantôt montagneux, mais vert dans tous les cas. Avec ce qui tombe, il n'y a rien rien d'étonnant à ce que la végétation soit aussi abondante. Appelée Yeso, ou encore Ezo, Hokkaïdo est la plus septentrionales des quatre îles principales de l'archipel nippon. Elle est à la fois une seule et même préfecture ainsi qu'une région. L'endroit est recouvert par 71% de forêts, le reste des terres exploitables étant consacré à l'agriculture. Je remarquerai parfois des petits jardins aménagés avec soin le long de la voie de chemin de fer, ou aux abords des petites gares que je traverserai comme à Warabitai (ci-dessous). Sachant que l'été frais et sec qui prévaut sur place attire de nombreux touristes, j'avais décidé de visiter Hokkaïdo en septembre, juste avant l'hiver, qui, ici, est toujours rigoureux et recouvre systématiquement la nature de plusieurs mètres de neige par endroits.


 

A la gare de Kuromatsunaï, le train est pris d'assaut par une horde d'élèves en uniforme. On me regarde avec surprise, et on m'adresse quelques sourires. Ces adolescents vont parcourir une heure de train afin d'atteindre leur collège situé à Kutchan, une petite ville touristique. Ces jeunes gens se sont probablement levés tôt et déjeuneront devant moi durant le voyage. Je dois dire qu'ils ont un certain appétit et chacun, de sortir son casse-croûte, sans chichis. Et lorsque tous les sièges sont occupés, on s’assoit volontiers sur les genoux de la voisine (ci-dessous). Il faut dire que Kuromatsumaï possède de nombreuses spécialités culinaires comme le camembert, le fromage blanc, le bleu, sans oublier saucisses et viande de porc très affectionnées dans le coin. Ici plus qu'ailleurs, on sait qu'un sac vide ne tient pas debout. Et puis, après un bon repas, on peut toujours se promener dans les nombreuses forêts sur place ou se plonger dans les onsen locaux.


 

Une autre bourgade, Rangoshi, possède aussi un collège. Je repère les élèves grâce à l'insigne de l'établissement qu'ils arborent fièrement sur leurs veste ou sur leurs sacs. Je suis également surpris de voir le nombre important d'objets (sacs ou vêtements) portant la marque Adidas. Ca doit être ici la marque de luxe française la plus plébiscitée. Je suis aussi surpris par le calme qui règne dans le train : aucun élève ne frappe l'autre ou n'est turbulent, et personne ne jette de détritus au sol. Je suis sur une autre planète car en Occident, on ne voit plus cela. Rankoshi abrite entre autre le grand parc Onsen Kombu près du Mont Chisenupuri. Là, les sources d'eau chaude sont nombreuses et on trouve également le lac Kokkuri. Il existe même un musée du coquillage. Je ne m'arrête pourtant pas à cet endroit car je n'en finirai pas. Les temps de déplacement d'une ville à l'autre sont déjà assez longs comme çà. Rankoshi possède pourtant des arguments pour les gourmands : son riz est ici réputé, ainsi que ses melons et ses champignons. Et la boisson locale semble être le Yatsume. Dehors, il pleut toujours autant et certains voyageurs portent à la main leurs chaussures propres qu'ils enfileront sur leur lieu de travail. Les collégiennes accrochent quant à elles de nombreuses petites peluches à leurs sacs.

Nous arrivons bientôt à Kutchan, la station touristique du moment. Depuis la gare, on note immédiatement une activité plus développée qu'ailleurs : on peut y visiter le musée d'art Shu Ogawara, avec, en toile de fond le Mont Yotei, que je n'apercevrai pas aujourd'hui à cause du mauvais temps. Volcan nippon de l'île d'Hokkaïdo, celui-ci se trouve dans le parc national de Shikotsu-Toya. Et rappelle beaucoup le Mont Fuji, par sa forme conique très régulière qui le caractérise. On le surnomme d'ailleurs Ezo Fuji. Et fait partie des cent montagnes les plus célèbres du pays. Le Mont Yotei s'élève au-dessus de vallées et de plaines. Notre train franchira d'ailleurs de nombreuses rivières durant notre voyage. Ces plaines, souvent situées à moins de 300 mètres d'altitude, sont en grande partie cultivées de pommes de terre de Kutchan par exemple. On trouve sur le Mont Yotei, aux alentours de 1500 mètres, une superbe forêt primaire. Au-dessus, c'est la montagne alpine jusqu'au sommet, qui laisse apparaître un cratère circulaire, à 1898 mètres. Là, on peut observer la flore endémique de l'île. Prudence toutefois si vous envisagez de monter au sommet du Mont Yotei, car, si son ascension ne présente aucune difficulté particulière, le mauvais temps est vite arrivé et le mont essuie régulièrement des vents violents et se retrouve noyé dans les nuages. De plus, on ne trouve pas d'eau sur le chemin. L'itinéraire principal pour cette balade part de Kutchan (au nord-ouest).

Kutchan possède un vin, mais aussi un saké, le Niseko Genshu (du nom d'une commune voisine que nous traverserons). Pour les gastronomes, on trouve également les nouilles soba, les Gosetsu Udon, des pommes de terre et des melons. Notre train s'ébranle à nouveau tandis que je jette un œil sur les montagnes environnantes (ci-dessous) encore embrumées.


 

Non loin de là, voici Niki avec ses vergers, ses serres et son riz. La commune abrite un parc thématique portant sur les fruits. On y apprend que c'est à cet endroit qu'on trouve les plus importantes productions fruitières d'Hokkaïdo : juin et juillet apportent les fraises, les cerises, tandis que septembre est le mois des pêches, des pommes et des poires et octobre, celui du raisin. Certains touristes prennent ici du plaisir en participant aux cueillettes. Pourquoi pas vous?

Ca y est ! La côte apparaît et j'arrive bientôt à Yoichi, qui annonce la fin de ce long périple ferroviaire. Yoichi a cette particularité d'offrir au regard des visiteurs un étrange rocher, en forme de chandelle situé sur la côte. A ne pas manquer si vous passez par là. Pêle-mêle, vous gouterez sans doute au whisky Nikka de la distillerie locale, ou, plus sobrement au délicieux jus de pomme produit ici. Les petits jardins aménagés le long de la voie donnent un aspect printanier à mon arrivée à Otaru, gare terminus de notre voyage. Comme pour saluer mon arrivée, le soleil est au rendez-vous !

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Office de tourisme de Kuromatsumaï : 0136- 72 3231

  • Office de tourisme de Rankoshi : 0136- 57 5111

  • Office de tourisme de Niseko : 0136 – 43 2051

  • Office de tourisme de Kutchan : 0136 – 22 3344

  • Office de tourisme de Niki : 0135 – 32 2711

  • 0ffice de tourisme de Yoichi : 0135 – 23 2116

  • Dans tous les cas, avant votre départ, réservez votre hébergement !

  • Ne vous embêtez pas et utilisez les services d'une agence JTB pour la réservation de vos chambres d'hôtels (moyennant le paiement d'une commission de 500 yens par exemple pour 15000 yens facturés)











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