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San Miniato al Monte
(Florence, Région de Toscane, Italie)
Heure locale

 

Lundi 24 février 2020

 

Quittons le centre de Florence pour nous rendre jusqu'à l'église San Miniato al Monte au sommet d'une colline située au sud de la cité. Cette promenade nous permettra de longer les murs de la ville, tout en traversant le piazzale (esplanade) Michelangelo, célèbre pour son panorama, avant de rebrousser chemin vers Ponte Vecchio.

 

En partant de Ponte Vecchio, j'emprunte la Via de Guicciardini, puis tourne à gauche de l'église Santa Felicita, la pente raide appelée Costa di San Giorgio. L'église en question a tout de même dix-sept siècles d'histoire à son actif et des recherches ont confirmé l'existence d'une communauté chrétienne hors les murs de Florence dès l'an 405, le long de l'Arno et sur les flancs de San Miniato. La phase Renaissance de l'ensemble est marquée dès 1418 par l'intervention de Brunelleschi à l'intérieur de la chapelle Capponi, dont la superbe sacristie qui fut bâtie en 1473 d'après des dessins du célèbre architecte. Une chapelle qui profitera directement de la création du couloir de Vasari en 1565 pour renforcer ses liens avec la cour des Médicis puisque les souverains participeront en personne aux offices en 1589. Le 18è siècle sera quant à lui synonyme de bouleversements avec le remodelage architectural complet de l'édifice en faveur d'un style baroque classique, réminiscence de Brunelleschi.

Mon regard s'arrêt au N°19 de la Costa di San Giorgio, là où vécut jadis Galilée, mathématicien, géomètre, physicien et astronome italien du 17è siècle. Il fit l'acquisition de cette maison en 1634 mais n'y passera que de très courts séjours. Seul un portrait du savant avec une inscription apparaissent en façade pour marquer l'endroit. Sur le côté de l'habitation figure un cadran solaire construit par l'astronome en personne en 1620. Tout en montant la Côte de Saint Georges, je trouve deux petites églises sur ma droite : Celle de l'ancien couvent de San Gerolamo, édifiée en 1432 et qui devint une chapelle en 1928. A l'origine, le couvent avait été érigé pour les sœurs du troisième ordre franciscain au cours du 14è siècle, couvent agrandi le siècle suivant. Celui-ci sera supprimé en 1808, puis rouvert huit ans plus tard, avant de fermer à nouveau en 1866.La deuxième église est celle de St Georges et de l'Esprit Saint, première église dédiée au saint en question, qui date du 10è siècle. Le jeune peintre Giotto y peignit jadis La Vierge et l'Enfant entourés de deux anges, une œuvre qui a depuis rejoint le musée diocésain de San Stefano al Ponte. Ladite église sera restaurée par Giovanni Battista Foggini au 17è siècle.

 

La voie San Giorgio aboutit à une porte du même nom qui fut construite en 1260 et reste aujourd'hui la plus ancienne porte de Florence (ci-dessous). C'est Bicci di Lorenzi qui en peindra la fresque ornant l'intérieur de l'arc, au début du 15è siècle, même si, au fil du temps, il devint impossible d'en distinguer les détails. Et de représenter la Vierge avec Saint Georges et Saint Léonard. La sculpture de Saint Georges terrassant le dragon n'est par contre qu'une réplique de l'originale qui date de 1284. En franchissant la porte, on accède sur la droite au Forte di Belvedere, dessiné par Bernardo Buontalenti en 1590, sur une commande de Cosme 1er, le Grand-Duc Ferdinand 1er de Médicis. L'édifice central servira de résidence au Grand-Duc lors des périodes troubles comme l'épidémie de peste de 1600, faute de jouer un rôle véritablement défensif face aux attaques rivales. Site stratégique, l'endroit offrait néanmoins une vue suffisamment précise des rues de la cité pour permettre aux soldats de tirer au canon sur la foule en cas d'émeute. De là, on jouit aussi d'un joli panorama sur les jardins de Boboli et sur la campagne florentine versant sud.


 

En redescendant la Via di Belvedere (laquelle longe une portion des anciens remparts de la cité qui datent de 1258), on débouche sur une petite arche creusée dans le mur de la fortification, la porte San Miniato (ci-dessous). Construite en 1320, dans le cadre de l'édification du sixième cercle de murs, celle-ci dispose d'une structure qui diffère des autres portes : les sentinelles gardaient en effet la zone en utilisant uniquement une passerelle située au-dessus de la porte. Une fois la porte franchie, je tourne à droite pour me retrouver dans la Via del Monte alle Croci que je remonterai jusqu'au viale Galileo Galilei. Et de tourner encore à droite pour atteindre un large escalier qui me conduira jusqu'à la terrasse de San Miniato al Monte.


 

Bâtie, comme le veut la tradition, à l'emplacement de la tombe de Saint Minias, riche marchand arménien décapité au 3è siècle et premier martyr florentin, San Miniato al Monte (en photo ci-dessous) est une de ces églises romanes les mieux préservées de Toscane, avec sa façade décorée d'un parement de marbre blanc et de serpentine depuis le 12è siècle. Et de porter en son sommet la statue d'un aigle serrant un ballot de laine, emblème de la corporation des lainiers qui finança le sanctuaire à partir de 1288. On trouve aussi sur place un mosaïque bien restaurée remontant au 13è siècle et montrant le Christ entre la Vierge et Saint Minias. Le campanile fut quant à lui commencé par Baccio d'Agnolo en 1523 mais ne fut jamais terminé. Sa plate-forme servira malgré tout de pas de tir pour l'artillerie lors du siège de Florence. L'intérieur de l'édifice permet d'admirer un dallage orné de sept mosaïques de marbre, dont un panneau représentant les signes zodiacaux. On retrouve une mosaïque de marbre identique sur la balustrade et l'ambon du choeur surélevé, tandis qu'une autre mosaïque, de style byzantin celle-là, orne l'abside et représente encore une fois le Christ entre la Vierge et Saint Minias. D'ailleurs, les reliques du saint ont trouvé refuge dans la crypte située au fond de la nef et dont les colonnes proviennent de bâtiments antiques. Avant de repartir, je m'arrête à la chapelle du Cardinal pour admirer sa voûte ornée de médaillons conçus par Luca della Robbia. Un vaste cimetière, attaché à l'église, fut créé en 1854 et abrite de riches sépultures ressemblant pour certaines davantage à de petites maisons qu'à des tombes.


 

Je redescends la colline par une porte ouest en suivant un chemin qui me conduit à la charmante église de San Salvatore al Monte (ci-dessous). De là, j'emprunterai un escalier pour rejoindre le viale Galileo Galilei, puis l'esplanade Michel-Ange qui fut aménagée en 1869 par Giuseppe Poggi, en hommage à l'immense artiste de la Renaissance, Michel-Ange. S'y trouvent plusieurs copies de statues en bronze de Michel-Ange mais aussi une superbe vue panoramique sur Florence, depuis le Fort Belvédère jusqu'à l'église Santa Croce, en passant par les ponts jetés au-dessus de l'Arno, le Ponte Vecchio, le Palazzo Vecchio, le Bargello et le campanile de Badia Fiorentina. Giuseppe Poggi dessina également la loggia de style néo-classique devenue depuis le restaurant Pallazina del Cafe. A l'origine, cette loggia avait pourtant été prévue pour abriter un musée dédié au œuvres du maitre mais le projet ne sera jamais mené à son terme.


 

INFOS PRATIQUES :

  • Eglise Santa Felicita , Piazza Santa Felicita 3, à Florence (Italie) Tèl : +39 055 213018. http://www.santafelicitafirenze.it
  • Maison de Galilée, Costa di San Giorgio 19, Florence. Http://www.brunelleschi.imss.fi.it

  • Forte di Belvedere : fermé pour un an

  • Pour vous rendre à la porte San Miniato, empruntez la Via di Belvedere, à droite de la porte fortifiée située en haut de la Costa di San Giorgio (aucun panneau n'indique la direction à suivre). Marchez une dizaine de minutes en descendant une petite route sinueuse (attention aux voitures!) en longeant les anciennes fortifications de Florence sur votre gauche.

     










 



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