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La Galerie des Offices
(Florence, Région de Toscane, Italie)
Heure locale

 

Mercredi 26 février 2020

 

A moi la galerie des Offices, un palais florentin abritant l'un des patrimoines artistiques les plus importants au monde. Il me faut pour cette visite pénétrer à l'intérieur du Musée des Offices, qui est ouvert au public depuis 1765, et qui déploie sur 8000m2 la plus belle collection de peintures italiennes ainsi que des œuvres des grands maitres européens. Un régal pour les yeux et l'esprit !

 

C'est justement de l'esprit de Cosme le jeune (ou Cosme 1er de Toscane), premier grand-duc de Toscane, que naitra l'idée de construire la galerie des Offices. Et de confier à l'architecte Vasari l'érection d'un nouvel ensemble de bureaux, les Offices (Uffizi), pour y loger les gens chargés de la conduite de l'Etat. Vasari innove architecturalement en créant un cortile (cour) de forme allongée, en photo ci-dessous, formant de fait une rue bordée de bâtiments réunis du côté de la rivière Arno par une galerie à deux étages ferment la cour en question. Et Giorgio d'avoir prévu des bureaux éclairés par de grandes fenêtres au second étage, pour le Grand-Duc.

Ce cortile, qui porte aujourd'hui le nom de Piazzale des Offices, est délimité par des piliers avec des niches dans lesquelles ont été placées les statues en hommage à des grands personnages florentins et toscans. Par grands personnages, il faut entendre Cosme de Medicis, banquier, homme d'Etat italien et fondateur de la dynastie politique des Médicis, Laurent de Médicis (ou Laurent le Magnifique), homme d'Etat italien et dirigeant de la république florentine, Donatello, sculpteur italien, Léonard de Vinci (deuxième photo), peintre et génie italien … et bien d'autres encore. Ces statues ont inspiré au passage des peintres pour leur représentation de ces illustres figures, je pense tout particulièrement à Andrea del Castagno.

 

Ce cortile est traversé par l'ingénieux corridor de Vasari, passage protégé et couvert emprunté par les Médicis entre le Palais Vecchio et le Palais Pitti (qui traverse l'Arno au-dessus du Ponte Vecchio). Celui-ci fut bâti en 1565 par Giorgio Vasari en personne et en seulement cinq mois, pour permettre aux Médicis de se prémunir contre les risques d'attentats en circulant à l'écart des gens du peuple, à l'intérieur d'une galerie d'un kilomètre dans laquelle avait été installée une galerie comprenant plus de 200 autoportraits rassemblés par un certain Léopold de Médicis. Et l'inauguration du fameux couloir d'avoir eu lieu lors du mariage de François 1er de Médicis et de Jeanne d'Autriche.


 

En 1574, le grand-duc François 1er de Médicis confiera la direction des travaux à Bernardo Buontalenti qui complètera la construction avec Alfonso Parigi l'Ancien jusqu'en 1580. Les plafonds des galeries seront bientôt ornés de fresques agrémentées de motifs grotesques d'Antonio Tempesta et d'Alessandro Allori (en photo ci-dessous). Il suffit de se promener sur place pour admirer ce que les Médicis feront de cette galerie, à savoir le premier musée au monde. La tribune des Offices, pièce octogonale à l'intérieur de la galerie des Offices, fut par exemple dessinée par Bernardo Buontalenti dans les années 1580. Elle était précisément destinée à exposer les œuvres les plus notoires, qu'il s'agisse de sculptures antiques, de médailles ou de tableaux contemporains de la Renaissance et de l'école bolonaise de la collection des Médicis. C'est en 1737 que la grande-duchesse Anne-Marie-Louise de Médicis cédera la collection au gouvernement de Toscane, et les Offices de devenir alors le plus important point de passage du Grand Tour (long voyage européen d'éducation aristocratique effectué généralement par les jeunes gens des plus hautes classes de la société) des Anglais visitant Florence.

Cette Tribune des Offices est surmontée d'une coupole décorée d'incrustations de nacre et entourée de murs tendus de rouge pour accrocher les grands tableaux. Un peu plus loin, une corniche équipée de petits tiroirs sert de présentoir pour monnaies et médailles le long des murs avec douze statuettes de bronzes anciens des divinités païennes. Au centre de la pièce trône un coffre à bijoux massif en bois d'ébène orné de bas-reliefs en bronze doré et en pierres semi-précieuses de Giambologna dont des scènes représentaient les hauts faits du Grand-duc Ferdinand.


 

De toute évidence, la Galerie des Offices a de quoi nous émerveiller pendant des heures, à condition de se trouver au bon endroit : la terrasse du bar offre par exemple une vue privilégiée pour celui qui souhaite admirer la Place de la Seigneurie (ci-dessus). Dès l'entrée, je suis livré à moi-même car personne ne me fournit de plan descriptif. L'accueil des visiteurs est un peu négligé car il n'est pas aisé de se repérer dans un tel endroit quand on y vient pour la première fois. C'est finalement auprès des gardiens des salles que j'obtiendrai les informations recherchées. Non loin de là, le corridor de Vasari offre, pour qui veut bien lever les yeux vers le haut, des « grotesques » inspirées de fresques qui furent jadis retrouvées à Rome dans des souterrains confondus avec des grottes. Il y en a pour tous les goûts et les collections présentées comprennent l'art gothique toscan (qui occupe six salles à lui seul). La première Renaissance aborde plus loin la nouvelle approche de la géométrie qui permit aux artistes de donner l'illusion d'une troisième dimension dans leurs tableaux. C'est le cas de « La Bataille de San Romano » de Paolo Uccello (ci-dessous), artiste qui se passionnera pour la perspective. Dans la même salle, j'apercevrai aussi deux des premiers portraits de la Renaissance, ceux du duc et de la duchesse d'Urbino qui furent réalisés par Piero della Francesca.

Les seuls tableaux de Botticelli justifieraient à eux seuls cette visite des Offices : la pureté des couleurs et leur profondeur prouvent s'il en était besoin que la période de la Renaissance correspondait aussi à la recherche de nouveau pigments. Et Botticelli, qui craignait beaucoup le péché, de s'être lui-même représenté dans le personnage dans le manteau jaune, entouré de nombreux membres de la famille des Médicis. Je veux bien sûr parler de « L'Adoration des Mages ». On admirera aussi « La Naissance de Vénus », un incontournable de cette visite. Quant aux œuvres de Léonard de Vinci, elles trouvent aussi leur place avec « L'Adoration », et une « Adoration des Mages » (deuxième photo) qui reste inachevée.


 

Les techniques de la Renaissance se propageront hors de Florence avec une rapidité sans égal, et l'art non florentin sera là pour en témoigner, à travers des artistes ombriens comme Le Pérugin ou encore des peintres allemands (comme Dürer) dont on trouve les œuvres dans quelques salles de la galerie. Sur mon chemin, je croiserai plusieurs groupes de touristes japonais accompagnés d'un guide. Je les observe avec gourmandise car, comme à l'accoutumée, c'est au trot que ceux-ci visitent l'endroit pourtant si riche, par manque de temps. J'échangerai néanmoins quelques mots avec certains jeunes de Nagoya. A force de déambuler dans ces Offices, j'ai parfois le sentiment de me perdre dans ce dédale de salles en enfilade.

Le corridor sud ne doit pourtant pas être négligé, ne serait-ce que pour la superbe vue qu'il offre sur l'Arno (ci-dessous), le Ponte Vecchio et les collines environnantes d'un côté, puis la Piazza della Signoria, le Palazzo Vecchio et le Duomo de l'autre. Au 15è siècle, les Médicis réussirent un tour de force en rassemblant en ce lieu la plupart des statues antiques décorant ce passage. « Le tireur d'épine » ou encore « la Jeune fille assise se préparant pour la danse » marqueront beaucoup les artistes de la Renaissance. Des maitres comme Michel-Ange influenceront également les générations suivantes à travers certaines œuvres. Michel-Ange marquera durablement les peintres toscans avec « La Sainte Famille » (deuxième photo), mais aussi d'autres artistes comme Bronzino, Pontormo (troisième photo) et Le Parmesan... Et le maniérisme de faire bientôt son apparition. Raphaël n'est pas en reste avec l'exposition de son portrait de Léon X, un « Autoportrait » et « La Vierge au chardonneret ». N'oublions pas d'admirer en passant « La Vénus d'Urbin » de Titien (quatrième photo). Quant à moi, je saturerai au bout de deux heures de visite tant il y a de choses à contempler. Cette visite aura été pour moi l'occasion de poser un premier regard sur l'un des plus beaux musées au monde, ce qui est déjà beaucoup...


 

INFOS PRATIQUES :

  • Galerie des Offices, Loggiato degli Uffizi, 6, à Florence. Réservations : +39 055 29 48 83. Site internet : https://www.uffizi.it/gli-uffizi
  • Vous obtiendrez les informations recherchées en interrogeant les gardiens des salles (qui pourront aussi vous fournir un plan de situation).

  • La numérotation des salles est irrégulière et pas claire, variant d'une galerie à une autre.

  • Prise de photos (sans flash) et de vidéos (sans trépied) autorisée.

  • La cafétéria située au second étage propose de délicieuses pâtisseries et des boissons chaudes (demandez à ce qu'on vous serve le café bien chaud) mais à des prix prohibitifs. La terrasse offre une vue imprenable sur le Palazzo Vecchio.

     





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