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Quelques Pas dans San Marco
(Florence, Région de Toscane, Italie)
Heure locale

 

Mercredi 4 mars 2020

 

C'est de l'art ou du Canson ? Un peu des deux mon général, car je m'apprête à arpenter ce matin le quartier de San Marco, un endroit qui abritait la ménagerie du temps des Médicis, avec lions, girafes et éléphants. De nos jours, j'y croiserai de nombreux étudiants (pas si bêtes!) qui vont et viennent au rythme de leurs cours, tout comme le faisaient déjà leurs pairs à l'époque de la création de l'Accademia di Belle Arti, la plus ancienne école d'art au monde puisqu'elle date de 1563 et qu'elle eut même...Michel-Ange comme premier directeur. Après le musée de San Marco, thème d'un autre article, me voici parti pour découvrir la Galleria dell'Accademia, l'Hopital des Innocents, Santa Maria Maddalena dei Pazzi et le Cenacolo di Sant'Apollonia. Art quand tu nous tiens...

 

Musée national, la Galleria dell'Accademia a trouvé refuge dans les bâtiments de l'Académie du dessin de Florence créée en 1562, vénérable institution qui vit le jour sous l'impulsion de Cosme 1er. L'endroit que je visite cette fois abrite depuis 1873 certaines œuvres majeures comme le « David » de Michel-Ange (en photo ci-dessous), que toute belle-mère rêverait d'avoir pour gendre. Je m'amuserai beaucoup à observer ces dames en train d'observer le colosse sous toutes les coutures en le déshabillant du regard malgré que le jeune homme s'affiche déjà dans le plus simple appareil. Et ne me demandez pas pourquoi cette sculpture est devenue depuis l’emblème du musée.

 

En fait de colosse, c'est par la salle du même nom que je fais mon entrée dans ce temple des œuvres d'art. J'y apercevrai d'abord l'oeuvre de Jean de Bologne, « L'enlèvement des Sabines », une sculpture représentant trois figures : un homme soulevant une femme au-dessus d'un deuxième homme accroupi. Je comprends mieux la performance de l'artiste lorsque j'apprends que celui-ci a réalisé cette œuvre à partir d'un unique bloc de marbre. Cette sculpture, placée au centre de la salle, est entourée de grandes œuvres majeures florentines de maitres comme Paolo Uccello, Sandro Botticelli, Le Pérugin, Filipino Lippi ou Ghirlandaio...N'étant pas un grand connaisseur, où arrêter mon regard et quelle œuvre choisir ? Je m'arrête finalement devant « L'Annonciation », tableau exécuté par Filippino Lippi (ci-dessous).

La salle suivante, la Galleria dei Prigioni (ou Galerie des Captifs) est consacrée à la présentation d'ébauches de Michel-Ange, avant d'atteindre tout naturellement le somptueux David.

 

Deux autres salles, plus petites, ne doivent pas être oubliées : la Sala di Giotto e della su scuola, ou Salle des Giottesques (œuvres du maitre Giotto), qui présente d'irrésistibles médaillons (ci-dessous en photo) et la Sala di Giovanni da Milano e degli Orcagna (et son superbe Couronnement de la Vierge, sur la deuxième photo).


 

La dernière salle du rez-de-chaussée aborde des épreuves en plâtre du 19è siècle des grandes œuvres réalisées par les élèves de l'Académie. Je pense notamment à Luigi Pampaloni (et sa sculpture de Fillipo Brunelleschi, que l'on peut voir ci-dessous), ou à Silvestro Lega. Je grimpe ensuite au premier étage, où sont rassemblées les peintures florentines. L'école florentine fera partie de ces écoles italiennes de peinture qui se développeront du 13è au 16è siècle à Florence. On lui attribue généralement les principes de la Renaissance italienne en rupture avec le goût byzantin, à l'instar de ce que fit Giotto. Cette école florentine se différenciera toutefois de l'art pictural siennois, tout en recevant le plein soutien des Médicis, marchands et mécènes de la cité. Sa richesse et son foisonnement seront tels qu'elle contribuera à la découverte d'autres techniques picturales comme cette tapisserie en photo ci-dessous, qui représente encore le Couronnement de la Vierge, une œuvre de Jacopo di Cambio.


 

Le temps, enfin au beau fixe, rend cette promenade particulièrement plaisante, et je ne tarde pas à franchir le seuil de ce qui fut jadis un couvent bénédictin (en 1257), puis cistercien (dès 1322) qui sera transféré aux Carmélites au 17è siècle, je veux bien entendu parler de Santa Maria Maddalena dei Pazzi. Le lieu connaitra bien des aléas car les troupes de Bonaparte pilleront l'endroit lors de leur passage à Florence, et l'ensemble des bâtiments souffrira cruellement des crues de 1966. Une plaque, apposée sur l'un des murs du cloitre souligne d'ailleurs que la France participa financièrement à la restauration de l'édifice. Lors de ma venue, seul un sans-abri erre dans le jardin et je doute que l'église ne soit ouverte. Je pousse la porte et celle-ci s'ouvre comme par miracle, me laissant le champ libre à la découverte d'un plafond orné d'une magnifique fresque (première photo) et de la chapelle principale (deuxième photo) qui se para en 1675 de marbres polychromes réalisés par Ciro Ferri, ce qui fait de cette église florentine l'un des rares exemples de style haut baroque.


 

Autre plaisir pour les yeux : le Cenacolo di Sant'Apollonia, réfectoire du couvent devenu depuis musée municipal offrant des œuvres peintes originales comme « la Cène » d'Andrea del Castagno  et autre peintures. Elève de Masaccio, Andrea del Castagno décorera la salle au milieu du 15è siècle en y apposant sur le mur du fond sa superbe fresque : placé seul devant la table, tranchant sur le blanc de la nappe et cassant l'équilibre de la composition, l'artiste nous décrit un Judas au visage creusé par le clair-obscur, sorte de créature symbolisant le mal. Dédié à Sainte Apolloniale, le couvent fut fondé en 1339 par Piero di Ser Mino pour les moniales camaldules. Quant aux peintures, elles ne seront accessibles qu'à la suppression des ordres monastiques en 1800. Et le lieu d'avoir été depuis investi par les étudiants de l'université de Florence. Au moment de mon passage, c'est sereinement que je visiterai cet endroit alors désert.


 

Partons maintenant pour l'Hôpital des Innocents qui donne sur la fameuse Piazza della Santa Annunziata (ci-dessous), une des plus belles places de la ville. Le projet final n'aboutit jamais mais cela ne retire rien à la beauté de l'ensemble : la statue équestre de Ferdinand 1er, une des dernières œuvres de Jean de Bologne, achevé en 1608, se dresse fièrement au centre de la place tandis que deux fontaines de bronze, réalisées par Pietro Tacca, l'assistant de Jean de Bologne, traversent le temps imperturbablement.


 

L'Hôpital des Innocents , un des premiers orphelinats d'Europe, fut commandé à Filippo Brunelleschi en 1419 par la corporation des métiers de la soie. L'endroit, destiné à l'accueil des enfants abandonnés, sera inauguré en 1445 et offre encore aujourd'hui sa magnifique façade ornée de médaillons en terre cuite (ci-dessous) représentant des enfants emmaillotés (innocents). Ces médaillons furent réalisés par Andrea della Robbia en 1463, artiste ayant joué un rôle primordial dans la diffusion de l'art de la terracotta invetriata.

L'intérieur de l'édifice possède deux cloitres, un dédié aux femmes, et l'autre réservé aux hommes (deuxième photo), œuvres de Brunelleschi. Le cloitre des hommes, est quant à lui orné de sgraffiti (dessins égratignés), des ornements datant de 1590 et symbolisant l'union de l'Hôpital, de Saint Gall et de Santa Maria della Scala, chacun ayant son propre emblème.


 

Depuis le cloitre des femmes, un escalier me conduit jusqu'à la galerie d'art (ci-dessous en photo) qui présente une sélection des œuvres que l'hôpital a rassemblées au fil des siècles. J'y admirerai plusieurs peintures florentines de style Renaissance et des œuvres d'Andrea della Robbia, de Botticelli et de Ghirlandaio. A l'étage inférieur, le musée de l'endroit présente un reliquaire des saints innocents (troisième photo), une œuvre datant de 1615.


 

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