Revoir le globe
Top


Villages de Gironde- Langon
(Langon, Gironde, France)
Heure locale

 

Dimanche 6 mars 2011

 

J'aime ces petits villages fortifiés de Gironde qui vous réservent parfois des surprises agréables: Des façades superbement sculptées, de vieilles rues pavées remplies d'histoire, des portes et des tours qui témoignent d'un autre temps.

Je commence mon périple, ce matin, par Langon, habitée par les Langonnais.

Située au sud-est de Bordeaux, cette petite ville fut un important centre militaire et religieux dans l'Antiquité jusqu'au XVIII ème siècle. Elle devient vite une ville de marchés, située sur l'axe Bordeaux-Agen. Elle tirera beaucoup de profits de la vigne (Graves et Sauternais) grâce notamment à son petit port sur la Garonne. Aujourd'hui, c'est une agglomération de 11000 habitants qui offre à ses visiteurs une église classée monument historique depuis 1969.

 

Je franchis la Garonne, à deux pas de là et me retrouve sur l'autre rive. C'est Saint Macaire qui m'ouvre ses portes. Cité médiévale aux portes du Bordelais, Saint Macaire (ses habitants se surnomment les Macariens) , située sur la rive droite de la Garonne, tient son nom d'un moine, Makarios ( qui signifie le bienheureux), qui serait venu évangéliser l'Aquitaine sur ordre de Saint Martin de Tours en compagnie de Cassien et de Victor. Il mourut au V ème siècle dans la cité de Ligéna, appelée aujourd'hui Saint Macaire.

On mentionne cette ville dès 1027 dans l'acte de donation du Prieuré à l'abbaye de Sainte Croix de Bordeaux par le Duc d'Aquitaine. En 1038, on édifie une église à côté du Prieuré. Au Moyen âge, la cité se développe grâce au privilège des vins et au fleuve, tout proche. Elle deviendra successivement Ville Royale d'Angleterre en 1341, puis filleule de Bordeaux en 1379. Elle subira les dommages de la Guerre de Cent ans , assiégée par le Duc d'Anjou en 1377 puis par l'armée bordelaise en 1420.


La suite s'avérera moins favorable pour Saint Macaire, qui subira les guerres de religion, et le déplacement progressif du lit de la Garonne vers le sud. Le fleuve n'arrosant plus la ville, le commerce s'en ressentira.

Son patrimoine architectural est remarquable et principalement constitué en calcaire d'ocre. L'église prieurale Saint Sauveur, en forme de croix latine abrite des peintures murales du XIV ème siècle ainsi qu'une Vierge à l'enfant en bois doré du XV ème siècle.


L'ancienne porte de l 'église fut déposée en 1865 puis abandonnée et menacée de démolition. Elle fut faite de planches d'un seul tenant mesurant 4,30 mètres, en pin rouge des Pyrénées. Le guichet-porte fut découpé après coup dans le vantail de droite. Il s'agit là d'un ouvrage du XIII ème siècle ( restauré en 2005/2006).


La Place du Mercadiou est bordée de belles demeures de marchands des XV et XVI èmes siècles. En été, le village accueille les Nuits macariennes, avec concerts, , théâtre et festival du Polar).


 

Je quitte à regret mon refuge médiéval pour partir à la découverte de Verdelais, petite commune de 845 âmes, située seulement à quelques kilomètres de là. Les Verdelaisiens possèdent une église magnifique et sont voués au culte de la Vierge depuis les croisades. D'où sans doute l'existence d'un chemin de croix qui gravit la colline de Cussol ( ci-dessous). L'origine du pèlerinage de Notre Dame de Verdelais remonte au Moyen âge. Tout commença au XII ème siècle avec Géraud de Graves, chevalier de la région de Saint Macaire , devenu ermite à la suite d'un vœu. Début XVII ème , le cardinal François de Sourdis est l'initiateur du relèvement du sanctuaire de Verdelais qui a beaucoup souffert de la Guerre de Cent ans et des Huguenots. Les Célestins s'y installent en 1627 et les pèlerins affluent de partout.


La Basilique Notre Dame d'architecture baroque protège une vierge polychrome datant de 1300 et , d'après la légende, Verdelais aurait été miraculeusement préservée des affres de la Guerre de Cent ans. Le chemin de croix offre plusieurs stations ombragées actuellement en rénovation, jusqu'à son calvaire et à son moulin qui dominent une vue imprenable de la Vallée de la Garonne. A mon retour , je m'arrête quelques instants devant la tombe de Toulouse-Lautrec, coloriste renommé et descendant des Comtes de Toulouse, jadis puissants féodaux du royaume de France, il fut un peintre post-impressionniste , un illustrateur de l'Art nouveau et un remarquable lithographe.


 

Verdelais offre enfin aux touristes l'accès à un musée d'art religieux de la Basilique, possédant une collection exceptionnelle d'ex-voto dédiés à Notre Dame de Verdelais ( tableaux, maquettes de bateaux, ornements liturgiques, manteaux de la Vierge et de l'enfant et pièces d'orfèvrerie sacrée). Des visites guidées sont possibles sur demande.

 

Sur ma route, je traverse Sainte Croix du Mont, petite commune habitée par environ 800 Montécruciens. L'une des curiosités de cette commune est la Château de Tastes, datant du XIV ème siècle , mais reconstruit entre les XV ème et XVI ème siècles. C'est désormais la mairie du village depuis 1972.


A gauche du château, il faut penser descendre par les escaliers puis prendre à gauche et admirer une grotte creusée dans un banc d'huitres fossiles.


 

J'arrive bientôt à Cadillac, située sur les bords de la Garonne qui se rappelle à la mémoire des Cadillacais de temps en temps: Une échelle affiche les dates des grandes crues du fleuve sous la Porte de la Mer ( la plus grande crue eut lieu le 7 avril 1770 , avec 13, 60 mètres d'eau à cet endroit.

Cette cité est une bastide fondée en 1280 par Jean de Grailly , sénéchal d'Aquitaine, pour le roi d'Angleterre Henri III, et pour barrer la route aux armées françaises. Elle est dominée par le château des Ducs d'Epernon, qui fut édifié à partir de 1599 par un favori d'Henri III. Il fit ainsi détruire la forteresse médiévale pour y bâtir à la place une résidence d'apparat. Les plafonds à la française et les huit cheminées monumentales sont remarquables. Pillé durant la Révolution, l'édifice sera transformé en prison pour femmes en 1818, puis deviendra un centre d'éducation surveillée entre 1890 et 1952.


Dans l'église se trouve la chapelle qui contient les tombeaux des ducs d'épernon.

Une balade dans les rues de la ville laisse apparaître des alignements de maisons anciennes, plus particulièrement dans les rues de la Chapelle et Sarrazine ( où se trouve la plus ancienne porte de Cadillac, au numéro 5).

 

Je poursuis ma visite avec Rions ( les habitants sont des Rionnais).

Surnommé la petite filleule de Bordeaux, c'est le plus vieux village de Gironde. L'église Saint Seurin fut construite au XII ème siècle en forme de croix latine sans bas côtés ( ils seront rajoutés au XIV ème siècle) et est d'époque romane. A l'intérieur, des chapiteaux sculptés trônent dans l'abside centrale. Le retable est d'Antoine Lassere. Le clocher en forme de dôme fut rajouté au XVIII ème siècle. Il est dommage que cette église ne soit pas accessible.


Un peu plus loin, se trouve la Tour du Lhyan bâtie par le Seigneur de Rions en 1330 , puis la Citadelle, une tour carrée datant du XIV ème siècle et vestige d'un important ensemble défensif. Au pied de cette citadelle se trouve un lavoir. Encore un peu plus loin, l'accès aux grottes de Charles VII.


 

Sur ma route, je traverse Langoiran, petite ville partagée en deux parties, avec d'un côté la partie basse ( quartier du port), et de l'autre la partie haute ( Haut Langoiran, lieu d'édification du château). Le château de Langoiran est un ouvrage médiéval qui domine le hameau du pied du château ( c'est à dire la partie basse de la cité).

Depuis le 19 mai 1892, ce château fort a été classé monument historique. Construit au XIII ème siècle par la famille d'Escoussans , il a vu défiler de célèbres propriétaires, parmi lesquels la famille d'Albret.

Le donjon du XVI ème siècle est l'un des donjons les plus larges de France.

Le pont métallique qui enjambe la Garonne au niveau de Langoiran a été construit par Gustave Eiffel. Autre personnage illustre de cette commune: Alain Giresse, célèbre footballeur français, est né à Langoiran.


 

Je file maintenant en direction du Château de Roquetaillade. Celui-ci possède deux forteresses qui sont toujours meublées et habitées de nos jours et par la même famille depuis...700 ans!

Derrière les façades sévères, vous découvrirez un magnifique décor de la Renaissance, avec mobilier d'époque et des décors uniques créés par Viollet le Duc. Ce château était jadis un lieu de défense naturel situé sur un piton rocheux troglodytique. Il est surmonté d'un donjon central impressionnant.


 

Je termine ma visite par Uzeste et sa collégiale . Consacrée en 1313 par la volonté du Pape Clément V, cette Collégiale est l'un des plus beaux édifices gothiques de la Gironde. Ses proportions sont considérables par rapport à la taille du village qui l'entoure. Le clocher, de style gothique flamboyant, est accolé au chevet. Et le choeur abrite le tombeau de Clément V. A ne pas manquer!


 Je me rends enfin chez Dominique Lafosse, viticulteur à Cérons. Le Clos Bourgelat est une propriété familiale d'environ 14 hectares , et ce, depuis cinq générations. Dominique m'accueille avec sa gentillesse habituelle et m'explique comment il produit son vin, l'équivalent de 80000 bouteilles annuellement ( dont 60000 sont vendus directement aux particuliers). Les vignes les plus vieilles datent de 1914. La vigne pousse tantôt sur un terrain silicieux et graveleux, tantôt sur une terre argilo calcaire.

Le Clos Bourgelat se situe au carrefour de plusieurs appellations: Les Graves rouges, blancs et vin supérieur liquoreux. La propriété jouxte aussi le Sauternes, produit du Cérons liquoreuxet du vin rouge rosé. De quoi largement satisfaire sa clientèle.

Ma visite se termine bien entendu autour d'une dégustation bien orchestrée , de quoi me faire regretter de repartir aussi tôt!

 

 INFOS PRATIQUES:

  • Site officiel de la ville de Langon: http://langon33.fr/

     

    Office de tourisme de Langon, 11 Allée Jean Jaurès 33210 Langon. Tel: 05 56 63 68 00

     

    http://www.sauternais-graves-langon.com/

  • Site officiel de Saint Macaire: http://saintmacaire.fr/z/index.php

     

    Office du tourisme, 8 rue du canton, 33490 Saint Macaire. Tel: 05 56 63 32 14

     

    ouvert du mercredi au vendredi de 14h à 18h, et les samedi et dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h.

    Email: saintmacaire@entredeuxmers.com

  • L'échoppe de Makarios, 27 rue carnot Saint Macaire: http://www.echoppedemakarios.fr

     

    Tel: 05 56 63 40 61. Ouvert le lundi de 14h à 20h et du mardi au dimanche de 10h à 20h. Florent Buligan dispose de la documentation nécessaire à la visite du village. Sa boutique est une plongée dans l'art médiéval. A découvrir!

  • Site de la commune de Verdelais: http://www.verdelais.com/accueil/accueil.html

     

    Visite guidée du musée sur demande au 05 56 62 0 04

  • Site de la ville de Cadillac: http://www.mairiedecadillac.com/

     

    Office de tourisme, face au château, ouvert du mardi au samedi de 9h30 à 12h et de 14h à 18h.Tel: 05 56 62 12 92, Place de la Libération 33410 Cadillac.

     

    Château de Cadillac, ouvert tous les jours de 10h à 13h15 et de 14h à 18h ( juin à septembre)

     

    de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30 (octobre à mai). Visites guidées à 11h, 14h30 et 16h. Entrée: 5€. Librairie boutique ( paiement par CB, chèque vacances, chèque et cash).

  • Mairie de Rions: http://www.rions.fr/

  • Château de Roquetaillade: http://chateauroquetaillade.free.fr/

  • Clos Bourgelat, 33720 Cérons (Gironde). Tel: 05 56 27 01 73. Email: dominique.lafosse@terre-net.fr


     

     


     

     

     













 

 



Retour aux reportages







Qui Suis Je - Reportages - Médiathèque - Calendrier - Pays - La lettre - Contact
Site réalisé par Kevin LABECOT
Disclaimer - Version mobile