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La Cathédrale Saint Corentin de Quimper
(Finistère, Bretagne, France)
Heure locale

 

Jeudi 7 avril 2011


 

Si vous aimez comme moi l'art religieux et l'histoire, alors ce reportage vous intéressera. Je vais vous parler de la Cathédrale Saint Corentin de Quimper. Une construction exceptionnelle pour laquelle il a fallu 300 ans d'efforts pour arriver à réaliser cette merveille. Les travaux débutèrent au XIII ème siècle, par la construction du chœur. On y incorporera la Chapelle Notre Dame (ci-dessous).

Deux siècles plus tard, apparaitront les tours et la nef, une fois les guerres de succession passées au sein du Duché de Bretagne. Les flèches qui coiffent aujourd'hui la cathédrale ne sont installées qu'à partir de 1856. Elles sont inspirées de l'église de Pont Croix. Pour financer ces flèches, le diocèse demanda aux paroissiens de verser un sou par an pendant cinq années. On appellera ce sou « le sou de Corentin », une sorte d'impôt en quelque sorte.

Lorsqu'on se trouve face à la Cathédrale Saint Corentin, on remarque d'abord les deux tours carrées, hautes de 76 mètres. Elles sont coiffées de deux galeries superposées et le tout est de style breton. La façade, elle, dispose d'un unique porche et rappelle le style anglais. Plusieurs sculptures ornent cette façade parmi lesquelles le lion des Montfort et les écus des nobles de la Cornouaille. Et entre les deux tours, vous apercevrez en levant la tête, la statue du roi Gradlon chevauchant son cheval. Cette œuvre fut inaugurée en 1858 et remplaça une autre sculpture détruite par la foudre.

En entrant dans la cathédrale, je trouve quelque chose de bizarre: L'axe de la cathédrale est dévié entre la nef et le chœur . Pourquoi cela? L'architecte avait-il bu trop de chouchen? A vrai dire, nul ne le sait. On dispose seulement de suppositions. On pense que la construction n'a pas pu être construite dans l'axe car elle aurait terminée dans l'Odet, tout proche. Il s'agirait donc de contraintes géologiques et géographiques.

On observe ensuite une décoration relativement pauvre à l'intérieur de l'édifice. Cela est dû au brûlis des saints, un feu de joie allumé en 1793 sur l'actuelle Place de la Résistance pour faire disparaître tous les signes de féodalité. Deux sculptures ont échappé au feu: Sainte Anne apprenant à lire à la Vierge (ci-dessous) et Sandik Du (deuxième photo).

On le connait à Quimper sous le nom du « petit saint noir » mais il s'appelait Yannik (le petit Jean). Sandig-du ( en breton) est né vers 1280 à Saint Vougay. Orphelin, il est élevé par un oncle, se montre pieux et adroit, construisant des croix aux carrefours, des ponts et des arches sur les rivières. Il prie aussi, médite,puis part étudier à Rennes suite à l'appel de Dieu. Il est ordonné prêtre en 1303 puis recteur de la paroisse de Saint Grégoire à Rennes. Il vivra dans la pauvreté et distribuera tous ses revenus aux nécessiteux. En 1316, il frappe à la porte du monastère des Franciscains de Quimper (couvent des Cordeliers).Il se donnera plus tard totalement aux pauvres de Quimper et lorsque la ville sera confronté à la triple calamité (la guerre entre 1344 et 1345, la famine en 1346 et la grande peste de 1348 à 1349), Sandig-du soignera les pestiférés et ensevelira les morts. Il mourra de la peste en 1349 et sera enterré au Couvent des Cordeliers. Encore aujourd'hui, des anonymes apportent régulièrement du pain au pied de sa statue, pain qui est récupéré ensuite par des gens dans le besoin. Pratique originale et émouvante qui remonte....au XV ème siècle!

Une autre curiosité de la cathédrale Saint Corentin sont les orgues. Le premier orgue connu fut commandé en 1524 au facteur Hervé Guillemin. En 1643, une autre commande émanant du chapitre de Saint Corentin est passée pour trois orgues ( dont seul subsiste aujourd'hui le superbe buffet du grand orgue de tribune). Les orgues seront électrifiés à partir de 1956. On porte alors l'instrument à 70 jeux. Une restauration sera effectuée plus tard pour redonner tout son éclat aux 3734 tuyaux et aux 57 jeux : 20000 heures de travail seront alors nécessaires.

Cette cathédrale est dédiée au Saint Corentin. Mais qui était-il ce saint Corentin? C'est l'un des sept saints fondateurs de Bretagne qui fut le premier évêque de Quimper. Il naquit en Armorique au V ème siècle. CE fut un enfant intelligent et pieux, vite attiré par la vie monastique. Il se retirera d'ailleurs à Porzay pour vivre en ermite. La légende dit qu'il se nourrissait d'un seul poisson qui se reconstituait quotidiennement. Il sauva ainsi la vie du Roi Gradlon qui s'était perdu dans la forêt de Plomodiern. Saint Corentin quittera son ermitage à la demande du Roi qui lui offrit un terrain pour construire une église. Il sera choisi comme évêque dans cette région qui en manquait . La cathédrale actuelle fut commencée en 1240, nous l'avons vu, et c'est l'évêque Rainaud qui entreprit la reconstruction du chœur de celle-ci puis annexa la chapelle de Notre Dame qui contenait les restes de plusieurs personnages illustres et saints. La Cathédrale Saint Corentin est la plus vaste de basse-Bretagne , avec ses 90 mètres de longueur et une hauteur sous voûte de 20 mètres.

Un autre saint attire mon attention: Saint Yves. Yves Hélory est né au Manoir de Kermartin à Minihi-Tréguier en 1250. Elevé comme un garçon de son rang, il apprendra à chasser et à monter à cheval , puis participera aux travaux des champs et découvrira ainsi la foi à travers la beauté de la nature. Il ira à la Sorbonne à l'âge de 14 ans pour y faire des études. Il priera souvent , prenant aussi le temps de s'occuper des pauvres. Après son baccalauréat, il suit un cursus de théologie et un autre de Décret. Puis c'est la Faculté de droit d'Orléans. Il deviendra maitre en droit, deviendra official de l'archidiacre de Rennes, en charge des procès d'une grande partie du diocèse. En chaque affaire, il cherchera la vérité. Son existence est une vie d'étude. Il deviendra l'avocat des orphelins, des veuves et des pauvres en les défendant gratuitement au nom de Dieu. En 1287, il deviendra frère des pauvres en distribuant à 200 d'entre eux du pain au presbytère de Trédez. Devenu entre temps prêtre, il se consacrera entièrement à sa paroisse ( Louannec). Il mourra en 1303 à Kermartin.


 

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