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Pont-Aven
(Finistère, Bretagne, France)
Heure locale

 

Mercredi 6 avril 2011


 

Une jolie balade à faire dans le Finistère est Pont-Aven. Autrefois, haut-lieu des moulins ( qui valut à cette ville le surnom de »ville des meuniers »), cette ville était déjà très animée: Les bateaux remontaient l'Aven, à marée haute pour transporter blé,cidre et pierres de taille. Les moulins tournaient à plein régime et produisaient de la farine en quantité. Aujourd'hui, seule la minoterie de Pénanros perpétue cette tradition. Mais les biscuiteries de Pont-Aven sont connues dans le monde entier grâce entre autre au fameux Traou Mad. Restent les belles demeures des commerçants, anciens officiers royaux et meuniers de l'ancienne Place Royale.

A partir de 1860, le train entre en Bretagne et apporte avec lui des nouveaux visiteurs: Peintres parisiens et étrangers mais aussi des écrivains comme Châteaubriand, Victor Hugo Flaubert et Mérimée débarquèrent à Pont Aven. Pour les loger, on transforma les greniers en ateliers à louer. Gauguin, le meneur, prendra très vite la tête du groupe de peintres qui créera l'école de Pont Aven en 1888. Cette place que la peinture prendra dans la petite cité demeurera à jamais.

Je me rends Place de l'hôtel de Ville et vais au Musée de Pont-Aven. Inauguré en juin 1985, ce musée a pour objectif de faire connaître la vie artistique de la cité depuis les années 1860 et l'installation d'une colonie d'artistes américains jusqu'à la peinture bretonne du milieu du XX ème siècle. Depuis son ouverture, le Musée de Pont-Aven rassemble désormais plus de mille œuvres et documents d'archives. J'arrive au musée avec l'ambition de découvrir les réalisations des artistes inspirés par le Bretagne. Mais surprise, on m'interdit de prendre des photographies. Comment illustrer un reportage sur un musée sans photos? Je suis accueilli très courtoisement par le personnel qui me permet de visiter les expositions permanente et temporaire présentes. Tout commença à la pension Gloanec où se réfugiaient les peintres indépendants comme Charles Filiger,Meijer de Haan, Charles Laval ou Roderic O'Conor...avec bien sûr Paul Gauguin. Ces personnes échangeaient entre elles, apportant leurs idées personnelles et les mettant en commun. Les futures peintures seront donc le fruit de ces échanges sur l'art. Comme disiait Gauguin: « Le peintre acquiert le droit de tout oser ».

Une première rencontre est déterminante: Celle de Gauguin avec Emile Bernard (alors élève à l'atelier Cormon). Gauguin est arrivé à Pont-Aven en 1886 et se consacre totalement à le peinture. Deux ans plus tard, les deux hommes se retrouvent et cela donne une peinture « Bretonnes dans la prairie ».

Viendra ensuite la leçon de Gauguin au Bois d'Amour. Nous sommes en septembre 1888 et le peintre donne une leçon de peinture à Paul Sérusier, élève à l'académie Julian. Ce dernier s'exécute sous la dictée de Gauguin et réalise un paysage du bois, œuvre connue sous le nom de « Talisman » ( et visible au Musée d'Orsay). De retour à Paris, Paul Sérusier parle à ses amis de son expérience à Pont-Aven. C'est cette peinture qui sera à l'origine du groupe des Nabis (prophètes, en hébreu). On y exprime le synthétisme qui rassemble plusieurs valeurs: l'abandon de la copie fidèle, l'absence de perspective, d'ombre et de modelé, la simplification des formes, l'emploi d'aplats de couleurs pures, l'expression subjective du peintre et la technique de cloisonnement.

Le Musée de Pont-Aven expose également sur les années 1020-1930. On y retrouve une déclinaison de l'exposition Art Déco déjà rencontrée au Musée Départemental Breton de Quimper. On y rencontre les œuvres d'artistes comme Asselin,Clairin, Correlleau,Daucho,Nelson qui intégrèrent les préoccupations artistiques de Gauguin et de Bernard.

Une autre exposition ( temporaire celle-là!) est offerte au public: Il s'agit de 70 œuvres privées , celles d'Yves de Kerouallan, qui exécuta des peintures sur des thèmes forts comme les ports de pêche, les gens de mer et la rudesse du travail en mer, les pardons bretons les fêtes bretonnes et les processions. Les œuvres sont parfois sombres mais reflètent parfaitement l'expression du peintre , tout en étant retouchées de touches vives.

Je pars ensuite me promener du côté de la promenade Xavier Graal , qui fut aménagé en hommage à l'écrivain breton qui finit ses jours à Pont-Aven en 1981. Ce sentier piétonnier suit l'Aven et traverse le canal d'amenée d'un moulin aujourd'hui disparu. L'endroit est plein de charme et vaut la peine d'être visité. Je file ensuite, à pied, au Bois d'Amour. Il en a vu du monde ce bois-là! On y trouvait à l'époque un moulin, qui servit à moudre les céréales jusqu'en 1899. Puis on créa une petite usine électrique sur l'Aven ( munie d'une turbine de 18 chevaux). Cette usine valut à Pont-Aven d'être l'une des premières villes finistériennes à bénéficier d'un éclairage public grâce au courant fourni par cette usine. L'eau, très claire à cet endroit, peu profonde et facile d'accès, permettait la baignade entre copains;Cela donna la « Baignade au Moulin du Bois d'Amour » de Paul Gauguin en 1886. Puis « Les Baigneurs » et « les Lutteurs » en 1888. On retrouve toujours le déversoir oblique en arrière-plan.

Juste à côté, je remarque de gros rochers. On les appelle ici les Chaos de l'Aven. Le jardin de Théodore Botrel célèbre le barde qui créa en 1905 la première grande fête folklorique en Bretagne, la Fête des Fleurs d'Ajoncs.

Impossible pour moi de quitter cette petite ville sans ma provisions de galettes bretonnes. Je débarque donc dans la boutique Traou Mad ( située à côté du pont, le long de l'Aven) et fais mes achats. Puis je pars visiter la chocolaterie de Pont-Aven. Plusieurs personnes me l'ont conseillé et je ne serai pas déçu. Je suis très bien reçu et convié à déguster un mille-feuilles à la crème vanillée. Un délice! Et une halte incontournable lors de votre passage à Pont-Aven.

Requinqué après cette pause, je reprends la route car on m'a parlé d'une petite chapelle sur les hauteurs de la ville. La Chapelle de Tremalo est située au-dessus du Bois d'Amour et est remarquable par la pente nord qui touche presque le sol. A l'intérieur, le Christ de la nef, en bois poluchrome, fut sculpté au XVII ème siècle et servit d'exemple à Gauguin pour réaliser sa peinture « Le Christ jaune ».


 

INFOS PRATIQUES:


            

 

     > Jeudi 15 décembre 2011 à 18h sur Xavier Grall

       Entrée libre, durée 1 heure

    >Ventes EXCEPTIONNELLES à la boutique du musée du 17 au 23 décembre 2011 (affiches,catalogues et    produits multimédias). Entrée libre de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.


 

 











 



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