Revoir le globe
Top


Avranches
(Manche, France)
Heure locale

Mardi 10 mai 2011

 

Avranches est reconnue aujourd'hui comme la cité des manuscrits du Mont Saint Michel. Nichée sur une colline au coeur d'un écrin de verdure coincé entre deux petits fleuves côtiers, la Sée et la Sélune, cette ville tient ses racines de l'occupation de la région par les Romains qui lui permirent de connaître trois siècles de prospérité. Les Saxons puis les Francs s'y installent. Puis le pays se christianise et à la fin du V ème siècle, Avranches se dote d'un évêché. Et la religion occupa une place importante dans la cité : De nombreuses églises en témoignent. J'aperçois du haut du donjon du Château d'Avranches ( dont il ne reste malheureusement que quelques remparts!) l'église Saint Gervais, actuellement en réfection et donc interdite d'accès. C'est dommage car je ne pourrai pas vous montrer le trésor de Saint Gervais: En effet, malgré les nombreuses destructions , cette basilique du XIX ème siècle abrite quelques belles pièces d'orfèvrerie religieuse dont la châsse contenant le crâne de Saint Aubert. Saint Aubert fut évêque d'Avranches et fut celui qui fonda le Mont Saint Michel au VIII ème siècle car il en avait reçu l'ordre de l'archange Saint Michel.


Je visite deux autres églises: L'église Saint Saturnin, où l'on découvrit en 1961 des vestiges de sépultures de sarcophages, semble confirmer sa présence dans un lieu datant du Haut Moyen âge. Cet édifice subit des travaux à partir de 1846, non par nécessité extrême mais parce que l'église devenait trop petite face à l'affluence d'un nombre de fidèles de plus en plus important. En 1944, l'église Saint Saturnin ne souffra guère des bombardements alliés ( seuls les vitraux furent soufflés). Juste à côté, sa voisine, l'église Notre Dame des Champs, eut moins de chance. Datant de la fin du XVII ème siècle, elle subira des travaux d'agrandissement à partir de 1863, malgré de nombreux problèmes financiers qu'on tentera de résoudre via les souscriptions. Cette construction sera donc retardée ( les deux tours ne seront achevées qu'en 1926 et 1937). Et voilà qu'en 1944, un bombardement allié endommage gravement la toiture qui s'enflamme. Il faudra attendre février 1962 pour voir la fin des travaux de réparation.


Juste en face de cette église, je me rends au Jardin des Plantes de la ville. Ce parc fort agréable rassemble plusieurs jardins en un seul: Jardin des camélias, des rhododendrons, des magnolias,hortensias,azalées, la Grande Prairie, la lande des bruyères,le bassin des Gunneras (rhubarbes géantes),le jardin des Ursulines, la prairie des cerisiers et l'école des fruits. Ce jardin fut le lieu d'inspiration des plus grands écrivains du XIX ème siècle.

En 1796, la Révolution chasse les moines qui résident alors à cet endroit. En effet, à l'origine, ce parc abritait un jardin de monastère créé par les Capucins en 1618.La République naissante en profite donc pour expérimenter la botanique à travers l'école centrale du département. En 1800, Jean Le Chevalier et René Le Berriays, deux botanistes renommés y rassemblent 800 espèces et près de 2400 plantes différentes. Deux ans plus tard, le jardin est enfin ouvert au public et les anciens bâtiments des moines sont attribués à une communauté de soeurs ursulines venue de Vire.

Le XIX ème siècle verra l'introduction d'espèces nouvelles comme la Rose de Chine, l'hortensia, le camélia le magnolia et le premier rhododendron tout droit venu de l'île de Java. Le jardin souffrira beaucoup des bombardements alliés en 1944 mais sera restauré. Une autre réhabilitation d'importance aura lieu en 2005. Ce parc accueille tout de même environ 250000 visiteurs chaque année qui peuvent profiter, entre autre, d'arbres remarquables comme un séquoia géant, un Cepha Lotaxus d'Irlande,, un arbre « désespoir des singes », un Ginko Biloba et un Cèdre de l'Himalaya.


Je n'ai pas trouvé beaucoup de maisons exceptionnelles dans cette ville mais de temps à autre, on en rencontre tout de même: Je tombe ainsi en arrêt devant une maison à pans de bois située sur la Place du Marché. Le marché se tient là, chaque samedi, ainsi que dans les rues environnantes. Cette maison dite « des trois marchands » date du XV ème siècle et vaut le détour.


La Maison Bergevin est une autre curiosité: Edifiée sur l'emplacement de la deuxième enceinte du château médiéval, cette demeure servait au XIII ème siècle de logis au Gouverneur. Avec son jardin à étages, c'est un bel exemple de propriété de la bourgeoisie avranchinaise à la veille de la Révolution. La maison Bergevin appartiendra d'abord à Joseph Meslé de la Bretèche, de 1781 à 1789. Ce monsieur était sudélégué à la Généralité de Caen et d'Avranches. En 1910, la demeure fut rachetée par l'Abbé Georges qui la restaurera en lançant une souscription, ce qui provoqua un scandale. Albert Julien Bergevin racheta la maison en 1913 puis son fils , Albert Bergevin, prendra la suite. Cet homme, entre autre artiste peintre , composa des peintures de scènes populaires , des paysages et des natures mortes dont il reste encore des traces aujourd'hui.



Une autre demeure, remarquable celle-là car du XII ème siècle, fera l'objet d'un autre reportage.

Connaissez-vous la rue de Geôle? Cette rue, située tout près du Scriptorial (bâtiment moderne hideux selon moi!), doit probablement son nom au fait qu'il y avait autrefois une prison dans cette rue. Une autre rue, la rue Engibault est une venelle pavée ( la plus ancienne rue de la cité) qui a gardé son caniveau central ainsi que son cachet médiéval. Non loin de là, je remarque une façade pleine de cachet au 32 de la rue Chevrel.



Il n'y a plus beaucoup de remparts dans Avranches. Le château a été construit en 950 par Onfroi Le Dane sur les vestiges de l'ancienne enceinte romaine. Le donjon de style roman disparut au siècle dernier. On peut encore monter au sommet d'un mur de courtine crénelé et admirer ainsi, de loin, non seulement la ville mais aussi la baie du Mont Saint Michel. Mais je trouve que la vue est meilleure depuis le belvédère du Jardin des Plantes. A côté du Donjon, je me promène quelques minutes dans les jardins du château.


Le Scriptorial est si protégé qu'on ne m'a pas permis de prendre des photos. Il me sera donc difficile d'illustrer mes propos mais je dirais simplement que ce lieu a été conçu afin d'y abriter un musée des manuscrits. C'est en 1791 au cours de la Révolution française qu'Avranches reçoit la garde des manuscrits du Mont Saint Michel. Mémoire spirituelle, intellectuelle de la communauté bénédictine, ils représentent un précieux héritage. Le Scriptorial invite ainsi,depuis 2006, le visiteur à voyager dans le temps mais...sans appareil photos! On y évoque l'histoire des manuscrits ainsi que les liens historiques qui lient Avranches et le Mont Saint Michel. On y découvre la fabrication des manuscrits, la traduction des textes anciens et leur contenu. Des expositions temporaires y sont régulièrement organisées ainsi que des ateliers ou des conférences thématiques.

Dépité, je file au Musée d'Art et d'Histoire. Ces anciennes dépendances de l'évêché abritent aujourd'hui la richesse du patrimoine de l'Avranchin, depuis le Moyen âge jusqu'aux époques récentes. Peintures, sculptures d'intérêt local, mais aussi des objets découverts lors de fouilles archéologiques, des collections d'art et de traditions populaires, des costumes et des coiffes ainsi qu'un intérieur normand vous y attendent.

Cet édifice ferme la cour de l'ancien palais épiscopal et sa construction remonterait au XII ou XIII ème siècle. Il fut transformé en prison pendant la Révolution française, et jusqu'à la seconde guerre mondiale. Juste le long de ce bâtiment court encore le chemin de ronde du rempart sud (photo ci-dessous).

 

INFOS PRATIQUES:


  • Scriptorial, 6 Place d'Estouteville à Avranches. Tel: 02 33 79 57 00. Mèl: patrimoine@avranches.fr

    site internet: http://www.scriptorial.fr

     

    Ouvert en juillet et août: de 10h à 19h00 tous les jours, Mai,Juin et Septembre: de 10h à 18h tous les jours (sauf le lundi), d'octobre à avril: de 10h à 12h et de 14h à 17h en semaine ( sauf lundi), de 10h à 12h et de 14h à 18h les samedi et dimanche.

     

    Tarif: 7 €uros. Possibilité de louer un audioguide: 3 €. Boutique, visioguides disponibles,accès handicapés,parking accessible à proximité.










Retour aux reportages







Qui Suis Je - Reportages - Médiathèque - Calendrier - Pays - La lettre - Contact
Site réalisé par Kevin LABECOT
Disclaimer - Version mobile