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Le long du Douro
(Portugal)
Heure locale

Mercredi 19 septembre 2012

 

La journée d'hier fut rude car j'ai beaucoup marché. La nuit dernière fut courte mais propice au repos. Comment ne pas bien dormir après le délicieux diner de l'hôtel Miradouro? Le restaurant Portucale offre chaque soir aux gourmands l'opportunité de se restaurer en se faisant plaisir et à prix »portugais »: En tant que résident de l'hôtel, j'ai pu profiter d'un menu à 25,50€ (avec une verre de vin rouge du Douro compris) servi à l'assiette par un personnel pléthorique. On est loin de la nouvelle cuisine française que je laisse volontiers à ses amateurs. Chaque mets fut commenté si bien que je suis ressorti avec ventre et tête bien remplis. Au risque de me répéter, la gentillesse des serveurs (que j'ai pu retrouver cet après-midi dans un autre restaurant) n'a d'égal que la tradition d'accueil du pays.

Ce matin, réveil tôt puis rédaction de mon journal de bord quotidien que vous attendez tous avec impatience. Je ne mis en route qu'à 11 heures alors que le soleil était déjà haut dans le ciel. Une belle journée s'annonce encore. J'ai vraiment de la chance. Je décide de me rendre sur le pont de l'Infante d'où je pourrai photographier un autre pont, plus vieux: Le pot D Maria Pia (ci-dessous). Ce grand viaduc ferroviaire qui franchit le Douro est l'œuvre de Gustave Eiffel et de son ingénieur, Théophile Seyrig du temps de la compagnie de construction Eiffel & Cie. Il s'agit d'un pont en arc métallique qui fut le premier pont ferroviaire à rejoindre les deux rives du fleuve. Inauguré en novembre 1877, il a depuis été désaffecté puis doublé par un autre ouvrage moderne depuis 1991. Ce pont porte le nom de Maria Pia , en l'honneur de Maria Pia de Savoie, Reine du Portugal par mariage de 1862 à 1889. Elle se fera remarquer autant par son extravagance que par sa charité: Ses détracteurs reprocheront à celle qu'on surnommait par ailleurs « l'ange des pauvres », son goût trop prononcé pour le luxe et les fêtes.

Les caractéristiques techniques du pont sont impressionnantes pour l'époque: Fait de fonte et d'acier, le pont Maria Pia mesure 563 mètres de long, et s'èlève à 61,20 mètres au-dessus du fleuve Douro. La portée de son arc étant de 160 mètres. Le pont Dom Luis (construit quelques années plus tard cette fois en l'honneur du roi!) fut érigé sur le même modèle.


 

Mon projet est aujourd'hui de me rendre aux caves de porto, situées sur l'autre rive du fleuve. Je marche jusqu'à la station Das Guindais et j'emprunte le funiculaire das Guindais. Celui-ci fut à l'origine construit en 1891 par l'ingénieur portugais (mais de parents français) Raoul Mesnier du Ponsard. Après une suspension d'activité...de plus d'un siècle, on décida de le rénover en 2004 afin d'en faire un moyen de transport pratique et moderne (photo ci-dessous). En deux minutes, ce funiculaire vous transporte de la ville historique au pied du pont Luis I , sur une longueur de 281 mètres, avec une partie du trajet en tunnel. La vue est superbe entre Batalha et Ribeira , et permet de voir certains quartiers de Porto peu visibles ailleurs. Deux véhicules (d'une capacité de 25 personnes) desservent cette ligne qui offre un dénivellement de 61,20 mètres (la même hauteur que le pont Maria Pia!). Quant à Raoul Mesnier du Ponsard à qui on doit cette riche idée du funiculaire, il est aussi l'auteur de l'ascenseur de Nazaré et du funiculaire Bom Jesus à Braga.


 

Une fois au pied du pont, il me reste à franchir le tablier supérieur de celui-ci tout en admirant la ville sur ma gauche (ci-dessous). Deuxième agglomération du Portugal derrière Lisbonne, elle doit sa fortune au commerce du vin du même nom avec le Royaume-Uni. Les habitants que l'on appelle ici les Portuans évoquent volontiers cet adage: Pendant que Lisbonne se fait belle, Coimbra étudie, Braga prie et Porto travaille. « La Ville invaincue » était autrefois du condado portucalense ou « portucale ». D'un port à l'autre, les jumelages s'effectuent et c'est ainsi que Porto se maria avec Bordeaux (France) mais aussi avec Nagasaki (Japon). Si j'ai déjà rencontré de nombreux Français dans cette cité, je n'ai à l'heure qu'il est pas encore côtoyé un seul Japonais!


 

L'autre rive du Douro, c'est à dire celle qui accueillent les cavistes du précieux breuvage m'apparait plus mercantile que la ville historique. On démarche le client dans la rue, on lui propose des visites de caves. Pour ma part, je décide de ne pas passer beaucoup de temps dans cet endroit qui ne m'inspire guère et rentre dans la première cave rencontrée: La cave Calem. Cette cave qui fut fondée en 1859 par Antonio Alves Calem doit l'excellence de ses vins à ses cépages et aux techniques de vinification utilisées. Une charmante hôtesse m'accompagne pour faire un tour rapide du propriétaire. Je peux alors observer les chais avec ses tonneaux (ci-dessous). Il existe plusieurs vins de Porto: Les Porto blanc, rosé , ruby et tawny. Le visiteur peut se livrer sur place à une expérience unique: Entrer dans un grand fût et avoir la sensation d'être à l'intérieur pendant de longues années, comme ce vin de Porto. Puis, on lui dévoile l'histoire de Calem et de ses vins de Porto, depuis la production en passant par le vieillissement jusqu'à ce qu'il nous parviennent en bouche. La visite guidée dure environ trente minutes et permet de déguster le précieux liquide. Et si vous aimez associer le vin au folklore, rendez-vous au spectacle organisé par les caves jusqu'à fin octobre. Un spectacle de fado est proposé à l'issue d'une visite des chais et de la dégustation du vin (voir les infos pratiques).


 

Il fait beau, un vent léger souffle sur le fleuve. C'est décidé, je loue un vélo pour partir à la découverte des rives de ce fleuve majestueux et de ses méandres. Tout droit venu d'Espagne, le Douro se jette dans l'océan atlantique. Ses abords sont garnis de cépages réputés qui sont à l'origine des vins portugais de cette région. Autrefois, ce fleuve jouait un rôle clé dans l'économie locale à cause du transport des fruits et du vin sur ces bateaux à voile carrée qu'on appelle les barcos rabelos (ci-dessous). Mais la création de routes carrossables et de la voie ferrée porta un coup fatal à ce mode de transport. De nos jours, l'homme a dompté le Douro et a installé sur son cours plusieurs barrages qui assurent l'irrigation des 11000 m² de terres cultivables sur son chemin. Un système d 'écluses permet toutefois de maintenir une circulation fluviale.


 

Je franchis à nouveau le pont Luis I dans l'autre sens et me rends sur le quai das Guindais. Je trouve un loueur de vélos qui m'explique comment circuler dans la ville et me décrit les choses à ne pas manquer sur le parcours. Je m'embarque pour un parcours d'environ 15 kilomètres sur un terrain plat (mis à part certains endroits où je dois grimper les côtes de quelques vieilles rues de la cité), parcours qui longe le Douro jusqu'à son embouchure et l'apparition des premières plages. La promenade est agréable et s'effectue tantôt sur le trottoir, tantôt sur les esplanades qui longent le fleuve, tantôt sur la ligne de tramway. Je pars du quartier de Ribeira, puis longe les quais jusqu'au moment où je bifurque pour rentrer en ville sur une courte distance pour récupérer la ligne de tramway. Ensuite le parcours est aisé. Les points délicats sont expliqués à l'aide de photos par le louer de vélos. Aucune difficulté n'est donc à attendre. J'atteindrai plus loin l'avenue Don Carlos I qui est bordé de magnifiques palmiers (ci-dessous). Le sport national semble être la pêche à la ligne. Je rencontre en effet de nombreux pratiquants de ce sport pas trop fatiguant étant donné la taille modeste des poissons des eaux du Douro. Et cela me rappelle la chanson d'Henri Salvador « A Cannes (à pêche) cet été ».Souvenirs,souvenirs... De temps à autre j'aperçois des bateaux au mouillage (deuxième photo) le long du rivage. Quelques coureurs à pied font le même parcours que moi mais...sans vélo! Les bâtiments anciens et plus récents se succèdent sans que je leur trouve un charme particulier.


 

Je poursuivrai ainsi mon périple jusqu'à un phare ( le plus vieux phare de l'embouchure du Douro) signalé sur ma carte (ci-dessous) en face duquel se trouve une forteresse: Le Fort de San Jaoa Baptista da Foz (deuxième photo) qui servait autrefois de défense face aux incursions ennemies. Là, je fais demi-tour et m'arrête à un embarcadère. J'embarque bientôt avec mon vélo sur le bateau « Flor de Gas » (ci-dessous) qui relie en cinq minutes les deux rives du fleuve. Il ne m'en coûtera que 2 € mais la traversée vaut le détour. Je discute avec une jeune portugaise qui m'avoue qu'il y a une qualité de vie ici mis que les conditions économiques récentes affectent beaucoup la vie des habitants. Pourtant, ces Portugais sont bien discrets car on ne les entend pas manifester dans les journaux télévisés...


 

« Arrêtez-vous manger un poisson grillé à ce restaurant » m'avait conseillé mon loueur de vélos. Aussitôt dit, aussitôt fait. A la sortie du bateau, je tourne sur ma droite puis empreinte la première rue à gauche, la rua Costa Goodolfim. Pas besoin de chercher car la fumée du brasero vous guide tout droit vers ce petit restaurant populaire sans prétention mais remarquable. Je cherche un endroit où attacher mon vélo mais on me rassure en me répondant qu'ici, ça ne risque rien. Le patron s'appelle Gentil. Avec un nom comme çà, comment voulez-vous qu'il ne le soit pas (gentil)? On me trouve rapidement une table mais le restaurant est plein en terrasse, un peu moins à l'intérieur mais ceci est du à la météo du jour. Il y a quelques étrangers qui ont, comme moi, trouvé la bonne adresse. Avant de partir, je réclame une photo de famille (ci-dessous) devant le brasero.


 

Me revoici parti de plus belle, après cette courte halte. Pour le trajet retour, j'emprunte une passerelle en bois depuis l'embarcadère du bateau jusqu'à un rond point situé juste après un petit chantier naval. Je peux admirer le Douro mais de l'autre rive. Le point de vue qui s'offre à moi est donc différent et me permet d'observer la ville historique de Porto et le pont Luis I (ci-dessous). Je rencontrerai à nouveau mes pêcheurs à la ligne, puis atteindrai ce petit chantier naval qui reste, m'a t-on dit le dernier du genre dans le coin (deuxième photo). La dernière partie de mon parcours me fait longer les caves à porto et je dois utiliser la chaussée grossièrement pavée pour effectuer cette portion de trajet, jusqu'au pont Luis I. Il me faudra un peu plus de deux heures (pause restaurant comprise) pour ma balade à vélo mais ça valait le coup. A faire absolument!

 

N'oubliez pas de vous rendre sur la Médiathèque-->Album photos-->Europe, pour découvrir toutes les photos de cette visite!

 

INFOS PRATIQUES:

 


  • Funiculaire Das Guindais: http://www.metrodoporto.pt/PageGen.aspx?WMCM_PaginaId=10035

     

    Prix d'un trajet aller: 1,80€

  • Caves de Calem, Avenida Diogo Leite,344, à Vila Nova de Gaia. Tel: (351) 223 746 672. Visites de mai à octobre, de 10h00 à 19h00 tous les jours. Prix d'une visite de la cave avec dégustation de deux vins de Porto: 4,50€. Visites quotidiennes de novembre à avril de 10h00 à 18h00. Site internet: http://www.calem.pt/

     

    Jusqu'à fin octobre, Visite guidée+ dégustation+Spectacle »Fado à Porto » pour 16,50€ aux caves de Clem, du mardi au dimanche, à 18h30. Réservation nécessaire.

  • Site sur le vin de Porto: http://www.ivdp.pt/index.asp?idioma=2&

  • Rent a Bike: 2 heures pour 5€, 4 heures pour 8€ et une journée pour 12€. En cas de dépassement d'heure, l'heure supplémentaire coûte 1,50€. Tel: (351) 933 922 424. La station de vélos se trouve au pied du pont Luis I (sous les piliers de l'ancien pont).

  • Restaurant « Taberna do Sao Pedro », Rua Costa Goodolfim, 42 à Vila Nova de Gaia. Tel: (351) 916 585 046. Ou bien le 912 846 887 ( le numéro de Gentil, le patron!) Service ultra rapide, personnel gentil et attentionné, pas de menu ( l vous est donné verbalement par les serveurs) mais prix très raisonnables. Par exemple, une belle dorade grillée avec pommes de terre accompagnée d'une salade et un coca cola coûte 12,50€.











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