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L'Iguane de Guadeloupe
(Guadeloupe, Caraibes, France)
Heure locale

 

Mercredi 27 février 2013

 

Courte escale pour moi aujourd'hui en Guadeloupe. Et juste le temps de quelques photos, dans le parc de trois hectares de l'auberge de la Vieille Tour (Le Gosier) où notre équipage est hébergé. Ici, point de neige ou de verglas. L'eau de mer est tiède et la température extérieure est actuellement de quelques 30°C. Sans compter avec cette faune parfois surprenante, comme ces iguanes qui vivent, nombreux dans les jardins de cet hôtel. C'est l'attraction du moment et je me mets à rechercher ces animaux qui ne sont pas du tout agressifs mais plutôt même sympathiques. L'Iguana delicatissima (c'est ainsi qu'on l'appelle) est l'iguane type des Petites Antilles. On le trouve effectivement non seulement en Guadeloupe mais aussi à Anguilla, Saint-Martin, Saint-Barthélémy, Saint-Eustache, Antigua, en Dominique et en Martinique.


 

C'est l'île de la Dominique qui possède la colonie la plus importante à cause de l'importance de la superficie des habitats littoraux. En Guadeloupe, on trouve l'iguane sur la Basse-Terre, la Désirade, les Saintes, les îles de la Petite-Terre et bien sûr à l'auberge où je me trouve. L'animal vit sur les régions côtières, au niveau de la mer et jusqu'à 300 mètres d'altitude. Il aime se réfugier dans les broussailles sèches , les forêts littorales arides, les ravines humides qui coupent les bananeraies t la mangrove d'arrière-plage.


 

L'iguane fait partie des reptiles végétariens: Il se nourrit principalement de poirier, mancenillier, clerodendron, mais aussi la mapou, le gaïac, et les capparis (bois couleuvre) sur les îles sèches. Sur la Basse-Terre, c'est une liane, « patate sauvage » qui a sa préférence. Le régime alimentaire de l'iguane des Petites Antilles varie également selon les saisons: Au Carême, il se compose surtout de feuilles, et davantage de fleurs ou de divers fruits d'arbres ou de buissons durant l'hivernage. Les femelles, elles, migrent vers le lieu de naissance pour y pondre. Ce lieu est généralement situé dans une zonez sablonneuse, drainée et ensoleillée. L'iguane femelle forme alors un nid en forme de tunnel d'une longueur d'un mètre. Les petits quittent ce nid durant la saison humide lorsque la végétation est abondante.


 

On évalue la population d'iguanes des Petites Antilles à 30 à 40000 individus. Et c'est Petite-Terre qui rassemble à elle seule plus du tiers de cette population mondiale d'iguanes. En 1995, on en comptait 88 à l'hectare. L'archipel guadeloupéen héberge quant à lui plus de la moitié des effectifs mondiaux de l'iguane des Petites Antilles. Malheureusement, cette espèce est en déclin continu. On constate ainsi la disparition du petit iguane à Barbuda, Nevis, Saint-Christophe, Marie-Galante, Les îles Fourchue, Chevreau, Bonhomme, Toc Vers et Frégate (Saint Barthélémy). La même espèce est gravement menacée d'extinction en Grande-Terre, aux Saintes, à Saint-Martin, Antigua, Anguilla, et Saint-Eustache. L'iguane est dans le même temps menacé d'extinction à Basse-Terre, Saint-Barthélémy, en Martinique et sur son îlet Chancel. Ces îles ont effectivement connu une diminution d'effectifs d'au moins 50% au cours des trois générations suivantes. Enfin, l'espèce reste vulnérable à la Dominique, et à la Désirade. Chacune de ces îles abritant une population inférieure à 10 000 iguanes. Les menaces climatiques ne sont pas fatales aux iguanes, bien que les ouragans aient pu perturber leur dynamique de population. La menace principale est l'urbanisation des îles entrainant la disparition de leur habitat. Le développement de l'agriculture ( canne à sucre), l'exploitation du bois, le surpâturage par les petits ruminants, l'urbanisation du littoral et autres aménagements côtiers à des fins touristiques sont préjudiciables aux iguanes.


 

En Guadeloupe, existe encore une autre pratique: Le braconnage. Celui-ci est toujours courant et contribue à décimer les populations de cet animal. Le trafic routier, lui aussi, est assassin, notamment pour les femelles qui tentent de rejoindre leur lieu de ponte. Et pour les petits qui quittent le nid au début de l'hivernage. L'introduction d'espèces prédatrices comme les chats et les chiens ou bien comme l'iguane vert ou l'iguane commun (espèce envahissante) n'aide pas à la protection de l'iguane des Petites Antilles. Dernier facteur déterminant: L'hybridation de l'iguane des Petites Antilles avec l'Iguane vert participe à la disparition de l'animal.


 

Lors de ma promenade dans le parc de l'hôtel, je croise une tourterelle (ci-dessous) qui se nourrit d'un reste de viennoiserie probablement abandonnée par un client. J'aperçois aussi des colibris, trop difficiles à photographier compte tenu de la rapidité de leur vol. La nature luxuriante m'offre quelques-une des nombreuses espèces florales de lîle: Alamanda, flamboyant, hibiscus, ou bougainvillier (deuxième photo). Le bougainvillier fut pour la première fois découvert au Brésil par le botaniste Philibert Commerson lors de son expédition autour du monde avec l'explorateur français, Louis-Antoine de Bougainville. Commerson rendra hommage à l'explorateur en donnant son nom à cet arbuste épineux grimpant qui offre des fleurs blanches minuscules. Contrairement aux apparences, les couleurs vives sont dues aux bractées de l'extrémité des rameaux qui les entourent. Rose, mauve, rouge, orange, jaune, blanc, pour le plus grand plaisir des yeux!


 

 

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