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Marbella
(Andalousie, Espagne)
Heure locale


Dimanche 9 novembre 2014

 

C'est à regret que j'ai quitté Séville samedi matin. J'ai pris un train au départ de la gare ferroviaire Santa Justa, en direction de Malaga . Il me faudra deux heure trente pour atteindre cette nouvelle étape de mon voyage andalou. Les trains espagnols sont propres, pas tagués et très confortables mais il sont lents. Incroyablement lents, comme la mule de Don Quijote. En soirée, Soraya viendra depuis Paris en avion pour me rejoindre et passer quelques jours avec moi. Il fut un temps où elle jouait les riches propriétaires sur la Costa del Sol, du côté de Marbella. Elle souhaite désormais constater par elle-même comment les choses ont évolué. Elle ne sera pas déçue. En ce qui me concerne, j'ai prévu d'arriver à Malaga en début d'après-midi pour poser mes affaires à l'hôtel, puis monter à l'aéroport où je dois retirer notre véhicule de location. Je ne conduis qu'occasionnellement et n'avais pas envie, cette fois encore, de me taper le « manche à balai » (levier de vitesse) constamment. J'ai donc opté pour un modèle automatique, une C4 Picasso dont le tableau de bord ressemble davantage à un cockpit d'avion qu'à un pupitre de voiture. La circulation à Malaga ne fut pas facile cette première fois, de nuit, pour atteindre notre hôtel. De plus, comme dans beaucoup de villes, les places libres pour se garer sont rares. Nous aurons tout de même de la chance car personne ne nous klaxonnera d'une part, et nous parviendrons à garer la voiture presque en face de notre hôtel.


 

Après une bonne nuit e sommeil, Soraya et moi partons pour Marbella. Commune espagnole de la Province de Malaga, cette petite station balnéaire située sur la côte méditerranéenne a bien grandi depuis que Soraya ne l'a fréquenté pour la dernière fois, il y a une vingtaine d'années. Nous rencontrons quelques difficultés pour arriver à bon port à cause des mauvaises indications routières (insuffisance de panneaux routiers indiquant les bonnes directions, là où il faut et quand il faut). Heureusement, les Espagnols étaient là, une fois de plus, pour nous remettre sur la bonne route.

La commune de Marbella est en fait composée de deux populations. L'une, située à Marbella même, et l'autre, établie sur une autre commune appelée San Pedro de Alcantara. Ces deux agglomérations étant imbriquées l'une dans l'autre. Marbella reste l'une des stations balnéaires les plus huppées d'Europe. Y descendent les familles royales, les stars de cinéma et autres membres de la jet-set, qui viennent y séjourner l'été dans de somptueuses villas ou dans de beaux hôtels. Mais point de mondanité entre nous ! Comme sur toute cette côte où l'immobilier a frappé, le front de mer est souvent occupé par de hauts immeubles tandis, qu'un peu en retrait, se cache la vieille ville. Pour ma part, j'ai besoin d'histoire et je serai un peu déçu, à première vue, par le côté superficiel de cette petite ville, bien qu'en cherchant un peu... L'endroit est propre, bien entretenu, et reposant, c'est vrai. Une ballade dans les petites ruelles (ci-dessus en photo) nous permettra d'apprécier l'aspect coquet des façades des maisons, souvent fleuries, comme au restaurant du Balcon de la Vierge (deuxième photo ci-dessus). Au XV è siècle, lorsque la foi chrétienne s'imposa à la cité, les habitants se mirent à garnir façades et balcons de figurines représentants des saints ou des vierges. Etaient tout particulièrement concernées les rues jouxtant la muraille de la ville. Ces statuettes étaient supposées bénir et protéger Marbella et les habitants. La Vierge, que l'on peut admirer depuis ce balcon reste là, immuable, comme pour conjurer le retour éventuel des Musulmans.


 

Malgré les apparences, Marbella a gardé les traces de siècles d'histoire et de culture, surtout dans le centre historique. On y trouve des vestiges romains, arabes et chrétiens, d'ailleurs toujours en bon état. La muraille est toujours (en partie) debout (ci-dessus) et l'on peut croiser ici et là des petites églises. Le nom de Marbella provient de l'union de trois mots : Mar (Ma+ Ar signifie beaucoup d'eau) et Bila/Billa (montagnes), fruit d'une étymologie pré-romaine. Les Rois catholiques ont quant à eux offert à la ville son bouclier d'armes (ci-dessous) à travers la Charte Royale faite à Barcelone en 1493. On y a aussi retrouvé des vestiges préhistoriques , et même paléolithiques. En plein centre ville, le visiteur pourra retrouver des vestiges de l'occupation romaine comme ces trois chapiteaux sur les murs du château. Sur la Place des Orangers, furent découverts des restes de céramiques de type sigillata. On dispose par contre de peu d'informations sur la configuration urbanistique de Marbella durant les deux premiers siècles d'occupation par les Musulmans. Certes, on sait que le château fut bâti au X è siècle. Et que plus tard, une grande clôture fut érigée dans le but de protéger la population vivant autour de ce château. Marbella était en effet le chef-lieu de la « Terre de Marbella », formée par une série de villages alentours. Et Marbella de se rendre en 1485, au roi Ferdinand le Catholique. L'acte de la remise des clefs aura lieu à la « Cruz del Humilladero », dans la rue Malaga.


 

Après sa reconquête, Marbella sera repeuplée par des gens venus d'endroits différents. Et deviendra une cité dépendant directement des Rois, lesquels lui assignaient un maire pour la gouverner. On pense que le rôle de alonso de Bazan, est sûrement lié à la grande famille Bazan, dont le représentant était le Marquis de Santa Cruz, Alvaro de Bazan. Monsieur Alonso, lui, deviendra échevin au sein du Conseil municipal, et grâce à ses pouvoirs, il se constituera un empire immobilier pour l'époque, dont fera partie l'hôpital de l'Incarnation (ci-dessous), édifice érigé sur des ruines musulmanes ayant pour mission de recueillir les pauvres. De style gothico-renaissance, avec des décorations Mudéjars, la façade offre encore de nos jours un certain attrait et est surmontée par une jolie tour à trois arcades, avec balustrades et blason. L'endroit, après avoir servi à différents usages, est depuis devenu le Musée d'art contemporain el Grabado. Un autre personnage connu de la cité fut Lorenzo Dominguez de Rioja, à l'origine des puissants Dominguez, présents dans la vie publique de Marbella jusqu'au XIX è siècle et dont le legs principal reste le Cortijo Miraflores.


 

L'activité principale de Marbella, depuis ses origines, fut l'agriculture, le commerce, la pêche, ainsi que l'exploitation des nombreux affleurements de minéraux à Sierra Blanca. La ville posséda également au moins cinq moulin à sucre. Et tandis que la ville était en première ligne lors de l'occupation musulmane, la pêche devint presque inexistante à cause des dangers qui existaient de prendre la mer et de se rencontrer face à l'ennemi nord-africain. Le XIX è siècle vit le vote d'une série de lois tendant à favoriser l'exploitation des minéraux (fer magnétique), activité qui prédomina dans la région. Puis d'autres lois permirent le développement de l'agriculture, en facilitant la création de colonies agricoles (les plus importantes restent celles de San Pedro Alcantara et El Angel). Bientôt, en temps que ville agricole, Marbella commença à accueillir ses premiers vacanciers. Jusque dans les années 1950, marquées par Ricardo Soriano, puis par les Hohenlohe, Goizueta, Banus, Guerrero, Coca....la ville apparut comme un symbole de tourisme et de qualité, accompagné d'un certain art de vivre de ses habitants. A partir des années 1970, le tourisme de masse s'y développera, faisant de Marbella l'une des plus belles destination touristiques du monde.


 

Soraya, qui connait bien l'endroit m'emmène au Paseo de Alameda (ci-dessus avec sa fontaine), un ilot de verdure très rafraichissant. Ce parc est décoré de jolis bancs en céramique. L'incontournable place des orangers offre ses vieilles façades avec de temps à autre, ses azulejos (ci-dessous en photo). Au centre, de magnifiques orangers égayent la place occupée désormais par quelques restaurants. L'endroit est calme en ce dimanche matin et il n'y a pas la foule de la saison estivale. Tant mieux ! Nous remontons en direction des restes de la muraille datant de la conquête arabe puis découvrons bientôt l'église de Notre-Dame de l'Incarnation (deuxième photo) qui date du XVII ème. Il s'y tient un office et ne nous y attarderons pas. La route longeant le front de mer, l'Avenida del Mar, est quant à elle, bordée de sculptures de Salvador Dali.


 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Location de voitures Entreprise Rent-A-Car ATESA, Aéroport de Malaga, à Malaga. Tél:(+34) 952 231 858. Demander Eduardo.

  • Restaurant Sol de Europa, Paseo Maritimo, Duque de Ahumada,1, à Marbella. Tél:(+34) 952 77 09 33. Personnel attentionné, prix raisonnables. Pour consommer face à la mer.

  • Museo del Grabado, Hospital Bazan, à Marbella. Ouvert le lundi de 10h00 à 14h00, du mardi au vendredi, de 10h00 à 14h30 et de 17h00 à 20h30, le samedi de 10h00 à 14h00. Entrée : 3 €.






 



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