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De l'Alcazaba au Château de Gibralfaro
(Malaga, Andalousie, Espagne)
Heure locale


Mardi 11 novembre 2014

 

Située au centre d'une baie entourée de montagnes, Malaga est arrosée par deux rivières, le Guadalhorce et le Guadalmedina. Arrosé est beaucoup dire car je suis surpris d'observer que la rivière qui traverse le centre-ville est sèche et que son lit est utilisé par les habitants pour jouer au football. Sixième plus grande ville espagnole, Malaga est la seconde ville d'Andalousie avec son demi-million d'habitants. Ma première impression est plutôt mitigée. Je suis d'abord surpris par le nombre important de touristes occidentaux rencontrés dans les rues. Beaucoup de Français, de Hollandais, d'Allemands, d'Anglais, et même des Ukrainiens choisissent cette destination. Je regrette déjà Séville et son authenticité. D'autant plus que Malaga est moins riche culturellement. Les habitants y sont par contre extrêmement sympathiques et la vie y est très bon marché. Les rues regorgent de restaurants de tous types et il n'est pas rare de rencontrer des jeunes gens qui vous accostent dans la rue pour vous présenter leur établissement.

L'histoire de cette cité nous rappelle que Malaga fut fondée par les Phéniciens au VIII ème siècle avant J.C, ce qui en fait l'une des plus anciennes villes européennes. Le mot Malaga, en phénicien, désignait le sel (mallaka). Est-ce là l'origine du nom de la ville ? Située face au Maroc, elle occupe en tous cas une place de choix en tant que cité du littoral méditerranéen. En 573 avant J.C, les Carthaginois prennent la ville et la détiendront jusqu'en 219 avant J.C, date à laquelle elle deviendra romaine, suite aux guerres puniques. Son port sera un facteur clé dans son développement durant cette époque. Du temps d'Auguste, premier empereur romain, Malaga se dotera même d'un théâtre (ci-dessous en photo). Et la cité d'être réputée pour ses exportations de garum (sauce constituée de chair, de viscères de poisson, ou d'huitres ayant longtemps fermenté dans une grosse quantité de sel pour éviter le pourrissement, et rentrant dans la composition de nombreux plats ) vers Rome. Après la décadence romaine, la ville passe sous la domination des Vandales du roi Gondéric (vers 411) , puis des Wisigoths du roi Wallia (vers 416). L'empereur byzantin Justinien reconquerra la ville au VI ème siècle. Prise une première fois par les Arabes en 716, Malaga sera définitivement annexée à Cordoue en 755. Pillée par le viking Hasting en 858, la ville poursuivra malgré tout son développement en utilisant notamment le système d'irrigation déjà mis au point par les Romains. Les forteresses de l'Alacazaba à partir du XI ème siècle) et du Gibralfaro (XIV è siècle) seront alors construites.


 

Cette impressionnante construction de l'Alcazaba (ci-dessous) était le palais forteresse des gouvernants musulmans de la ville. Elle se dresse sur une colline et s'est d'ailleurs adaptée à sa topographie. Les historiens voient dans l'Alcazaba des fortifications d'accès qui auraient jadis rejoint les murailles basses de Malaga (qui s'arrêtaient alors au pied de la mer Méditerranée), s'appuyant entre autre sur la Porte de la Boveda (Porte de la Voute, en deuxième photo) qui fut construite en forme coudée afin d'améliorer sa valeur défensive. Un peu plus loin s'élève la Porte des Colonnes (troisième photo ci-dessous) qui utilisa des fûts et des chapiteaux romains comme matériaux de construction, donnant à l'ensemble une certaine élégance. La première enceinte fortifiée est délimitée par la Porte de la Tour du Christ (quatrième photo), endroit qui fit aussi jadis office de chapelle. Plus loin, un joli patio, la Cour d'Arms, est aménagé avec un rempart destiné à assurer la défense côtière sur le flanc sud.

une deuxième enceinte fortifiée s'élève ensuite, collant elle aussi parfaitement à la forme de la colline. Cette seconde fortification est fortement défendue sur le flanc ouest par la porte des Chambres de Grenade (ci-dessous) et à l'est par la Tour de l'Hommage, restée telle quelle depuis son origine. C'est à l'intérieur de cette enceinte que se trouve la Palais, construit pour partie au XI è siècle et le reste entre les XIII è et XIV è siècles. Les logements, eux, datent du XI ème. Sur place, une exposition didactique permet aux visiteurs d'en apprendre davantage sur les techniques et les usages de la céramique à Malaga durant la période musulmane. Le Palais était composé de trois parties distinctes : la cour des Fournisseurs, laissant apparaître une archerie califale sur son flanc sud, qui communique avec une salle à laquelle on accède par la Tour de l'armure Mudéjar. Près de cet endroit s'élève la Tour de Maldonado (deuxième photo ci-dessous) avec ses belles colonnes de marbre, offrant un superbe point de vue sur la ville. On traverse ensuite le palais nazari avec sa cour des orangers (troisième photo) pour atteindre enfin le quartier des logements.

L'Alcazaba fut érigé, pour sa plus grande partie, en pierre calcaire fossilifère. Cette pierre n'offrant pas une grande résistance dans le temps, il fallut restaurer la forteresse à plusieurs reprises au cours de son histoire (la période de restauration la plus importante eut lieu entre 1040 et 1065, sous le règne de Badis, le roi ziri de Grenade, à l époque des royaumes musulmans (taïfas). A cette occasion, on fortifiera et on agrandira l'ensemble.


 

Construit au XIV è siècle par Yusuf 1er de Grenade, sur un site phénicien qui contenait également un phare qui donne son nom à la colline (qui servira de guet côtier durant la période phénicio-punique), le château de Gibralfaro (ci-dessous) sera assiégé par les rois catholiques au cours de l'été 1487. A l'issue du siège, Ferdinand II d'Aragon s'y installera, alors qu'Isabelle de Castille, elle, préférera vivre à Malaga même. Ce château fut bâti dans le but de protéger l'Alcazaba, car, à cette époque, on utilisait l'artillerie et l'Alcazaba était devenue vulnérable. Les fortifications de cette construction incluaient de nouvelles défenses comme la grande tour flanquante, une muraille adaptée au terrain et en forme de zigzags (deuxième photo), et une porte d'entrée en forme d'angle. Cette construction en zigzags permettait en effet d'éviter l'érection de coûteuses tours. Depuis le XV è siècles, nombreux sont les chroniqueurs chrétiens prétendant l’invincibilité de ce château. Des recherches historiques permirent de découvrir que ce dernier possédait une mosquée , qui sera plus tard transformée en église chrétienne. Cette église perdra sa fonction dès lors que la forteresse sera utilisée comme enceinte militaire jusqu'en 1925. Lors de ma promenade dans la château, je pourrai observer le puits Airon, d'origine arabe, d'une profondeur de plus de quarante mètres et creusé à même la roche. On relève également l'existence de plusieurs puits citernes, de deux fours à pain, de guérites (troisième photo) et d'une ancienne poudrière transformée depuis en musée. Ce musée présente une exposition qui reflète la vie du château du temps où celui-ci était occupé par une garnison militaire et une vigie côtière à partir de 1487, date de l'incorporation de Malaga à la Couronne de Castille, jusqu'à ce que le décret royal d'Alphonse XIII cède l'endroit à la population civile en 1925. Le château servira ainsi de place militaire pendant 438 années, de manière ininterrompue. Plans, armes, uniformes (quatrième photo) et objets de la vie quotidienne d'alors aident les visiteurs à se remettre dans le contexte historique. Une maquette représente les ouvrages défensifs datant de l'époque arabe conservés depuis 1791, d'après les plans de Joseph Carrion de Mula. Neuf séries de timbres ayant comme thèmes les uniformes militaires, avec des soldats de plomb de 25 mm (spécialement fabriqués pour cette exposition) sont aussi visibles. On pourra aussi admirer 360 soldats de plomb de 15 mm qui forment le premier bataillon du « Régiment fixe de Malaga », avec des uniformes de 1805, le tout accompagné d'une artillerie d'appui. Des jeux de cartes sont présentés dans d'autres vitrines (deux d'entre eux, fabriqués à Séville, durant les XVI è et XVII è siècles, deux autres provenant de la Province de Malaga, un jeu émanant d'une fabrique de Macharaviaya, et un autre venant de la capitale). Ceux-ci étaient très populaires parmi les soldats . Instruments et cartographie s'offrent enfin au regard du visiteur, objets complétant la section consacrée au XVIII ème siècle.

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Pâtisserie La Canasta, Plaza de la Constitucion, 13, à Malaga. Tél:(+34) 951 772 906. Chocolat espagnol et viennoiseries. Salle au premier étage ou tables à l'extérieur. Site internet : http://www.lacanasta.es/

  • restaurant la Plaza, Plaza de la Merced, 18, à Malaga. Tél:(+34) 952 608 491. Petit déjeuner copieux pour 3 €. Site internet : http://www.laplazamalaga.com/

  • Hotel Sallès Malaga Centro, Marmoles, 6, à Malaga. Tél(+34) 952 070 216. Site internet : http://www.salleshotels.com/

  • Bar Soho, Calle Luis de Vélazquez, 3, à Malaga. Tél:(+34) 951 330 237. Petit-déjeuner à partir de 2€, tapas à partir d'un euro. Wifi.

  • Alcazaba, Calle Alcazabilla, 2, à Malaga. Tél:(+34) 952 22 72 30. Ouvert tous les jours de 9h00 à 20h00 ( ou 19h00 l'hiver). Entrée (Alacazaba + Château de Gibralfaro) 3,55€. Site internet : http://www.malagaturismo.com/fr/tourist-resources/detail/lalcazaba/6

  • Château de Gibralfaro, Camino de Gibralfaro, 11, à Malaga. Pour vous y rendre, en sortant de l'Alcazaba, , prendre à gauche le Calle Juan Temboury, puis l'escalier (sur la droit, cent mètres plus loin après le virage) et suivre juqu'à atteindre le château. Ouvert tous les jours de 9h00 à 20h00 l'été et de 9h00 à 18h00 l'hiver. Entrée: (Alacazaba + Château de Gibralfaro) 3,55€.Site internet : http://www.malagaturismo.com/fr/tourist-resources/detail/le-chateau-de-gibralfaro./12

  • Musée Carmen Thyssen, Plaza Carmen Thyssen, Calle Compania, 10, à Malaga. Tél:(+34) 902 303 131. Ouvert du mardi au dimanche, de 10h00 à 20h00. Entrée : 6 €. Prise de photos interdite. Site internet : http://carmenthyssenmalaga.com/

  • Restaurant Cantarrana, Calle Sanchez Pastor, 10, à Malaga. Tél:(+34) 952 220 082

  • Restaurant La Reserva del Olivo, Plaza del Carbon, 2, à Malaga. Tél:(+34) 952 60 23 21. Accueil fort sympathique, très bonne cuisine à des prix raisonnables. Si vous descendez à l'hôtel Salles Malaga Centro, demandez à la réception la carte de visite de ce restaurant et présentez-là à l 'entrée : on vous offrira en guise d'apéritif du vin de Malaga. Site internet : http://lareservadelolivo.com/restaurante.aspx

  • Restaurant La Reserva de Malaga, Plaza del Siglo, 3, à Malaga. Tél:(+34) 952 22 13 16. Site internet : http://lareservamalaga.com/

 










 



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