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Grenade
(Andalousie, Espagne)
Heure locale


Samedi 15 novembre 2014

 

Je décide ce matin de partir à la découverte du centre-ville de Grenade. Ce haut lieu touristique, qui abrite le palais de l'Alhambra (classé sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO), possède un quartier historique divisé en quatre vieilles villes : celle, d'origine musulmane, Albaicin, où je vais me promener aujourd'hui, le Realejo-San Matias, d'origine juive, le Sacromonte, d'origine gitane, où je vous emmènerai également et le quartier d'origine chrétienne, avec sa cathédrale, où reposent les restes des rois catholiques. Chaque année, Grenade attire des dizaines de milliers de touristes du monde entier. Au cours de ma balade, j'en rencontrerai beaucoup, dont des Coréens que je prendrai pour des Japonais. Je suis coutumier du fait puisqu'ils ont tous les yeux bridés. Il fait beau ce matin lorsque je quitte mon hôtel après une bonne nuit de sommeil. Ayant relégué la voiture au garage depuis mon arrivée à Grenade, j'emprunte l'autobus et descend à l'arrêt « Gran Via ». De là, je ne me trouve qu'à cinq minutes de marche de la Plaza Nueva. Là se trouve la Chancellerie Royale (ci-dessous en photo) qui fut imaginée par les rois catholiques en 1505, lorsque qu'ils décidèrent de transférer le tribunal de Ciudad Real à Grenade. Cette chancellerie, qui servit à la fois de prison et de tribunal, est aujourd'hui devenue le siège du Tribunal supérieur de Justice d'Andalousie. Le bâtiment sera érigé durant le règne de Charles Quint, en 1530. L'architecture est un mélange de styles classique et baroque. On y trouve un clocher, un patio, une balustrade et une façade fortement influencée par le maniérisme italien.


 

Presque en face, se trouve l'église Saint Anne (ci-dessous), reconnaissable à sa superbe tour carrée. Son clocher est une parfaite représentation du style mudéjar et a été construit au XVI ème siècle. Briques et carreaux de faïence de couleur blanche sont répartis sur les différents étages de la tour tandis que de jolies tuiles vernissées coiffent la toiture. Si, contrairement à moi, vous arrivez à y pénétrer, levez les yeux au ciel et vous admirerez un magnifique plafond, véritable joyau d'ébénisterie. Ce plafond est en effet constitué de caissons en bois doublés de jeu d'étoiles, encore un héritage de la présence musulmane ici. Juste à côté, se trouve un office de tourisme qui pourra compléter votre documentation sur la ville, si besoin est.


 

J'emprunte maintenant la Carrera del Darro (ci-dessous). Cette rue pittoresque rappelle une certaine ambiance médiévale avec ses vieilles maisons et ses vieux ponts enjambant la rivière, le Darro (surnommée la rivière d'or, en souvenir de chercheurs d'or qui travaillaient autrefois dans ce cours d'eau). C'est le long de cette rue que se trouve le Banuelo (bains musulmans), des bains maures datant du XI ème siècle et qui possèdent des voûtes en briques. Les colonnes incorporent des chapiteaux dont les origines sont romaines, wisigothiques et arabes.


 

Je poursuis ma route sur la Carrera et atteins bientôt le Couvent de Santa Catalina. On ne peut manifestement pas visiter cet endroit mais je remarque que les sœurs vendent des friandises et des gâteaux. Franchissez une porte et , sur votre gauche, vous découvrirez la liste des produits disponibles avec les prix. Il vous suffit alors de sonner et l'on vient vous servir. J'avais déjà noté ce type de prestation à Séville. Et je rencontrerai la même chose à deux pas d'ici, au Monastère de San Bernardo, tout proche. Décidément, nos religieuses sont gourmandes ! Ces biscuits sont soigneusement confectionnés par les sœurs de ce couvent, à l'aide de miel, cannelle, noisettes et orange... à savourer sans modération ! Juste à côté de ce couvent, j'aperçois le Musée archéologique de Grenade, malheureusement fermé pour travaux de rénovation (ci-dessous, sa façade). Bâtie en 1539, la Maison de Castril qui abrite le musée, tire son nom du titre de seigneur de Castril donné à Hernando de Zafra, alors secrétaire des rois catholiques. L'endroit devint musée à partir de 1923. Le bâtiment, de style chrétien, date du XVI ème et entoure un joli patio. Le musée occupe deux niveaux et sept salles, présentant plusieurs époques archéologiques.


 

Je remonte la minuscule rue Gloria, me retrouve dans la rue San Juan de los Reyes et tourne à droite, en direction du quartier de Sacromonte. Cette partie de Grenade est constituée par une colline où les gitans vivaient autrefois dans des grottes creusées à même le sol. On pouvait jadis assister à des démonstrations de flamenco, chose devenue rare de nos jours, excepté ce midi sur la Plaza Nueva (ci-dessous) car nous sommes samedi. Presque tous les gitans sont désormais partis de cet endroit et les seuls spectacles de flamenco sont donnés dans des restaurants, le soir. Pour ceux qui ont du courage, une abbaye bénédictine, l'abbaye du Sacromonte est perchée au sommet de la colline et conserve les reliques de San Cecilio, Saint patron de Grenade. Je me contenterai pour ma part de longer la rue qui m'offre le spectacle de ces maisons creusées dans la roche et de couleur blanche. Je rencontrerai un habitant qui m'invitera chez lui pour me montrer son intérieur et constater la température constante de 19°C tout l'année (il fait 40°C à l'extérieur, l'été, à Grenade). Soudain, j'aperçois le musée de la Zambra (ci-dessous) consacré à l'histoire du flamenco et tout particulièrement de cette danse andalouse qui tient ses origines du Moyen Orient. Curro Albaicin, le propriétaire du musée, a aussi écrit un livre consacré à cette danse (en photo dans les infos pratiques).

 

Je rebrousse chemin, attiré par l'odeur du chocolat chaud qu'un habitant m'a vantée. Montez au Mirador de San Nicolas, et rendez-vous sur la Plaza Larga (ci-dessous en photo) me dit-il. Vous y trouverez une pâtisserie qui fait un chocolat à se rouler par terre (je n'en demande pas tant). Aussitôt dit, aussitôt fait. Un quart d'heure de grimpette sera nécessaire avant d'atteindre ce quartier populaire qui domine les reste de la ville et offre un panorama sans pareille. Aujourd'hui samedi, il y a affluence sur la place. Je croise des gitans avec leurs guitares et même un autre qui parcourt les ruelles à cheval, histoire d'être à la hauteur. Je trouve rapidement la pâtisserie en question (vous en trouverez les coordonnées dans les infos pratiques) et m'attable après avoir passé commande. Le garçon m'apporte un mille-feuilles accompagné d'un chocolat chaud crémeux et épais (tel une crème anglaise) que je prendrai bien le temps de savourer avant de repartir.


 

Le Mirador Saint Nicolas ne se trouve qu'à cinq minutes de là. L'endroit est fort fréquenté en ce samedi midi. Le soleil aidant, les touristes lézardent en admirant l'Alhambra , juste en face. Un habitant, qui a vu mon drapeau breton sur mon sac à dos m'interpelle : « Vous êtes breton ? ». Je lui réponds que oui, et lui précise que je suis natif de Saint Malo. Et lui, de me citer la phrase : Malouin avant d'être breton, et breton avant d'être Français. J'ai manifestement affaire à un connaisseur. Ce monsieur est également breton et vit dans des grottes situées dans le Barronco (quartier) de San Miguel, au pied de la muraille de l'Albaicin. Il m'explique que ces grottes-là ne ressemblent en rien aux maisons troglodytes que j'ai observées plus bas. Qu'elles sont occupées par des artistes qui viennent ensuite vendre leurs objets en ville. A une dizaine de mètres de là, s'élève l'église Saint Nicolas (ci-dessous), qui fut construite en 1525 dans le style mudéjar. Il est temps pour moi de rebrousser chemin, et de redescendre en direction du quartier de la cathédrale de Grenade.


 

Celle qu'on appelle la Cathédrale de l'Incarnation est un édifice de la renaissance, qui fut bâti à partir du XVI ème siècle. C'est la première église à avoir été érigée dans ce style dans la péninsule ibérique. Elle fut souhaitée par les rois catholiques et sa construction débutera sous le règne de Charles Ier, pour s'achever en 1704, sous celui de Philippe V. Suite à la reconquête de Grenade en 1492, les rois catholiques décidèrent de la construction d'une cathédrale bâtie sur le site d'une ancienne grande mosquée nasride. C'est à Juan Gil de Hontanon et à Enrique Egas que sera confié ce projet. Mais ce seront finalement les plans de l'architecte Diego de Siloé (lequel travaille déjà à l'époque sur le monastère de San Jeronimo de Grenade) qui seront retenus. La cathédrale (en photo ci-dessous) domine le quartier environnant de sa masse imposante. Sa façade principale est de style baroque et est l'oeuvre d'Alonso Cano (1667). L'intérieur est très vaste, et son plan est clairement inspiré de l'architecture gothique. Avec ses cinq nefs et son transept non saillant, il rappelle celui de la Cathédrale de Bourges (France). La chapelle majeure du choeur (deuxième photo ci-dessous) est surmontée d'un superbe coupole de 45 mètres de haut, qui est appuyée sur des piliers corinthiens. A ne pas manquer non plus : la sacristie et le petit musée (situé près de l'entrée), où il est interdit de prendre des photographies.

 

INFOS PRATIQUES :

 


  • Eglise Sainte Anne, Plaza de Santa Ana, à Grenade. Tél:(+34) 952 12 20 20. Ouverte du lundi au vendre de 8h00 à 19h00 et le samedi de 10h00 à 14h00.

  • El Banuelo, Carrera del Darro, 31, à Grenade. Tél:(+34) 958 02 78 00. Ouvert les mardi, jeudi et samedi de 10h00 à 14h00. Entrée gratuite.

  • Convento de Santa Catalina de Zafra, Carrera del Darro, 43, à Grenade ; Tél:(+34) 958 22 61 89.

  • Musée archéologique, Carrera del Darro, 41, à Grenade. Tél:(+34) 958 22 56 03. Entrée gratuite pour les citoyens de l'Union européenne (sur présentation d'un document d'identité). 1, 50€ pour les autres.

  • Monastère San Bernardo, Calle Gloria, 2, à Grenade. Tél : (+34) 958 22 78 92. Vente de douceurs à l'entrée du monastère (sonner à l'interphone pour appeler quelqu'un) tous les jours de 10h30 à 18h30. Location de sept chambres d'hôtes : 30 € par jour (avec les trois repas inclus) dans un cadre de repos et de silence. Patio, église, réfectoire, salle de réunions.

  • Musée de la Zambra, dans le quartier de Sacromonte, à Grenade. Ouvert tous les jours jusqu'à midi. Entrée : 2 €. Le livre de Curro Albaicin est en vente à la librairie Allantida (sur la Gran via, à Grenade (arrêt bus : Gran Via) et est rédigé en langue espagnole.

  • Musée des Grottes de Sacromonte et de la Gitane, Barranco de los Negros à Grenade. Tél:(+34) 958 215 120. Ouvert de 10h00 à 18h00 (du 15 octobre au 14 mars) et de 10h00 à 20h00 (du 15 mars au 14 octobre). Entrée : 5 €. Site internet : http://www.sacromontegranada.com/

  • Pâtisserie Casa Pasteles Albayzin, Plaza Larga, 1, à Grenade. Tél:(+34) 958 27 89 97. Ouvert tous les jours de 8h00 à 21h00. Ambiance très sympathique. Mille-feuilles + grand chocolat chaud (exceptionnel) : 3, 10€. A CONSEILLER! Site internet :http://www.casapasteles.es/

  • Cathédrale de Grenade, Rue Gran Via, 5, à Grenade. Tél:(+34) 958 22 29 59. Entrée 4€. Audioguide (en Espagnol, Français, Allemand, Italien, Anglais), 3 €. Site internet : http://www.catedraldegranada.com/

  • Chapelle Royale, Calle Oficios, 3, à Grenade (à côté de la Cathédrale). Tél:(+34) 958 22 78 48. Ouverte le matin de 10h15 à 13h30 (le dimanche de 11h00 à 13h30, et l'après-midi de 15h30 à 18h30. Entrée : 4€. Site internet : http://www.capillarealgranada.com/

  • Segway Tour (visite de la ville en Segway accompagné d'un guide), Calle Santa Ana, 2, à Grenade. 50€ les deux heures. Visites possibles également en vélo électrique ou à pied.Tél:(+34) 958 163 684. Site internet : http://www.playgranada.com

  • A Grenade, si vous commandez une boisson dans un bar, les tapas vous sont offerts !

 









 



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