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En Verre et Contre tout
(Exposition Trésors de Sable et de Feu, Musée des Arts Décoratifs, Paris, France)
Heure locale


Jeudi 16 avril 2015

 

Une exposition passionnante et unique se tient actuellement au musée des Arts décoratifs : Trésors de sable et de feu, verre et cristal aux Arts décoratifs, XIVè-XXIè. L'histoire de ce matériau m'interpelle aussitôt car les verres sont variés et leurs propriétés innombrables. Leur mise au point fut et demeure plus que jamais le résultat de connaissances théoriques sur la structure des matériaux qui entrent dans leur composition. Les précurseurs d'Egypte ou de Mésopotamie ignoraient tout de la structure de la matière. C'est pourtant là-bas qu'on découvrit le verre, bien avant 1500 avant notre ère. C'est vers le VIIè siècle avant celle-ci que la technique se répand au Moyen-Orient et qu'on commence à préparer des compositions à base de sable (contenant des coquillages) et de natre (dépôts naturels des zones arides). Le verre obtenu est alors opaque mais on sait déjà le colorer en vert (par le fer) ou en bleu (grâce au cuivre). La première révolution technique sera l'invention du soufflage du verre, qui date du 1er siècle de notre ère. La pâte est alors de meilleure qualité, mieux fondue dans un four plus chaud, plus longtemps et produite dans des creusets de terre. Un commerce d'objets de verre fut alors instauré dans tout le Moyen-Orient, puis un transfert de technologie prit forme avec l'installation des verriers syriens ou carthaginois en Italie, jusqu'à faire de Cumes et d'Aquilée d'importants centres de production. Ces mêmes verriers suivront la conquête romaine, gagnant Lyon, puis le nord jusqu'à créer la puissante branche rhénane de cette industrie orientale avec ses techniques, ses formes esthétiques et ses matières premières. Formes et couleurs connaissent alors une variété prodigieuse. Dès le 1er siècle, le soufflage se combine au moulage. Et des vases reproduisent déjà des visages de soldats romains. Puis apparaît l'objet-souvenir en verre. Les invasions barbares compromettront toutefois la vitalité de cette nouvelle industrie, au IIIè siècle et le verre a depuis connu bien des avancées.

 

L'exposition présentée, qui est la première grande rétrospective dédiée à une histoire du verre depuis « l'Art du Verre » organisée aux Arts Décoratifs en 1951, offre un regard croisé sur les productions anciennes mais aussi contemporaines. Au nombre de six-cents, les objets, qu'ils soient ornementaux ou utilitaires, ainsi que les œuvres d'art font partie d'un circuit chronologique qui rythme le parcours du visiteur sur les deux étages et une douzaine de salles. Les pièce exposées illustrent les goûts des collectionneurs qui ont enrichi le fonds de l'institution, ainsi que les acquisitions importantes de verres faites depuis le XIX ème siècle. Sur place, on peut admirer des originaux arabo-musulmans comme ces verres émaillés mamelouks qui sont confrontés aux créations de Philippe J.Brocard (Paris). On y voit aussi des verres chinois remontant à la dynastie Qing, œuvres qui fascinèrent Emile Gallé. L'histoire du verre européen y est abordée comme nous l'avons fait en première partie de cet article, du XVIè au XVIIIè siècle. On y découvre que la création des manufactures modernes au début du XIX ème participera à l'émergence d'une véritable verrerie et cristallerie de luxe, comme celle de Baccarat. D'ailleurs, les « cristaux opales » ou « opalines » représentent l'originalité la plus grande de cette production française et un point fort de la collection. L'exposition permet également de découvrir, dans l'une des salles du niveau supérieur, l'histoire du verre à boire de 1900 à nos jours. Les autres espaces de l'étage sont réservés aux œuvres françaises et internationales de ces quarante dernières années, période au cours de laquelle émergèrent des organismes spécialisés comme la fondation du centre du verre aux Arts Décoratifs (en 1982), ou les rencontres internationales du musée du verre de Sars Poterie. Depuis les années soixante, des générations d'artistes ont contribué à donner au verre ses lettres de noblesse et le regard du visiteur croisera des œuvres de Stanislas Libensky, Jaroslava Brychtova, Bertil Valie, Richard Meitner.... Cette exposition est enfin l'occasion d'inviter le Centre international de Recherche sur le verre et les Arts Plastiques de Marseille, mais aussi le Centre international d'Art Verrier de Meisenthal.

 

Dès le début de la visite, je ressens la volonté du musée de former une collection de modèles historiques et de les confronter aux meilleures créations contemporaines. Le musée ne fait pas l'acquisition de verres antiques mais s'enrichit de superbes copies de techniques romaines sophistiquées comme par exemple ces verres mosaïqués et marbrés de la compagnie de Venise-Murano.

Un retour en arrière nous apprend que le verre retrouvera précisément tout son dynamisme dès le XI è siècle, à Venise, où il revient de Byzance, puis en Normandie. Il faudra cependant patienter jusqu'au XIV ème pour que la verrerie de Bohême se développe avec brio et essaime en Lorraine durant les XV ème et XVI ème siècles. Dès 980, on note l'existence à Venise de fabricants de verre creux, de fioles et de flacons. La profession se dote d'un statut en 1271 et exporte largement. Les secrets du verre vénitien reposaient sur un choix rigoureux des matières premières, la réception régulière de soudes d'Orient, l'emploi correct de débris de verre et d'un tour de main exceptionnel. L'art des formes et la finesse du travail vaudra alors à cette ville une grande notoriété jusqu'au XVIIè siècle, d'autant plus que la cité excellera également dans la fabrication des miroirs. La France fera largement appel aux maitres-verriers vénitiens, venant souvent d'Altare, pour implanter des fabrications de gobelets de luxe.

 

Peu d'achats majeurs de verreries anciennes seront réalisés de 1878 à 1900, mais plusieurs dons et legs enrichiront le musée dès le début du XX ème siècle. En 1902, la veuve de Patrice Salin, membre fondateur de l'Union centrale, offre 73 objets en verre à l'institution, où dominent des pièces vénitiennes de la Renaissance au XVIII ème, voisines d'objets moyen-orientaux, germaniques et français, datant des XVIIè et XVIIIè siècles. 1917 est l'année que choisit Madame Piet-Lataudrie pour faire un legs de 52 verreries orientales, françaises et allemandes, même si l'apport principal est formé par de très belles verreries façon de Venise d'origine catalane comme les verres à hautes tiges. Un autre legs, celui de Madame Mimaut, en 1911, correspondra au premier fonds significatif de verres de Bohême et d'Allemagne, collection complétée en 1979 par le don de Madame Bernard, un ensemble de verres gravés allemands du XVIIIè siècle. Revenons quelques instants sur ces verreries de Bohême et de Lorraine:les premières naitront vers 1330 et utiliseront le procédé au manchon, comme à Venise. Le fait d'utiliser des cendres de végétaux forestiers puis de remplacer le sable par des quartzites broyés formés de silice pure offrira un verre de Bohême différent de forme plus massive et autorisant la taille. Peu à peu, les techniques s'affinent et se diversifient, alors que les besoins du vitrail et du décor de la table conduisent à la mise au point de verres colorés. Ces derniers appartiennent à deux familles bien distinctes donnant chacune au verre des couleurs différentes.


 

L'exposition s'intéresse également aux verriers français des XVII et XVIIIè siècles, source d'intérêt bien naturelle pour la majorité des collectionneurs qui enrichirent au fil du temps le fonds du musée. Ce dernier ne put malheureusement pas acquérir la totalité de l'extraordinaire collection de Mme Livon-Daime qui fut exposée en 1922, mais est malgré tout détenteur d'un grand nombre d'objets représentant la production nationale. Je veux bien sûr parler de ces verres à boire français du XVIIIè, puis d'autre pièces décorées typiquement françaises. On admirera les verres filés dits de Nevers provenant du legs de Mme Bougenaux de 1961. Cette dame restera à jamais la grande collectionneuse de ces figurines en verre modelées à la flamme d'une lampe à huile sur un support métallique, originalité française des XVIIè-XVIIIè siècles. François Carnot, président de l'Union centrale de 1910 à 1960, ne sera pas en reste puisqu'il offrira au musée, lui aussi, de nombreux verres français, espagnols et chinois.

Un petit retour en arrière permet d'observer que les récipients creux étaient obtenus à partir de la technique du verre soufflé, apparue au 1er siècle avant J.C en Syrie. Dans la Rome antique, l'usage du verre était réservé aux gens riches, les autres ayant recours aux contenants de terre cuite ou de métal. Au XV ème siècle, des verriers de Murano inventent le cristallo, un verre transparent proche du cristal. Peu à peu, les formes s'affinent, des pierres précieuses et des ornements, voire des filigranes sont rajoutés, jusqu'à obtenir le verre de Venise qui sera bientôt copié dans toute l'Europe. Fin XVIè, apparaît le cristal de Bohême, le premier concurrent de Murano. Et la technique de Caspar Lehmann, orfèvre à Prague, de révolutionner la gravure du verre et de créer des motifs et des dessins innombrables. En 1676, à Londres, George Ravenscroft crée le véritable cristal grâce au charbon et à l'oxyde de plomb. Et les Anglais de développer un vrai monopole du verre de luxe, monopole qui perdurera près d'un siècle. Louis XV sera à l'origine de la fondation de la verrerie de Baccarat en 1764, conçue dans le but de concurrencer la verrerie anglaise. Suivra peu de temps après la création de la Verrerie royale de Saint-Louis. Le premier cristal français verra ainsi le jour en 1785. Le XIX ème siècle voit alors la généralisation des récipients de verre : coupes, verres, flûtes et carafes apparaissent sur toutes les tables et pour tous les usages.


 

En France, une importante découverte est mise à jour à la fin du XVII ème, grâce à Bernard Perrot, un verrier orléanais. Chercheur, celui-ci possède un privilège d'émaillage en rouge du verre depuis 1668 et à l'idée de couler une masse de verre bien affiné sur une plaque de métal portant un motif en creux, procédé qu'on appellera la coulée sur table. Ce procédé deviendra la principale méthode de fabrication du verre plat en grandes dimensions. Le XVIII ème siècle marquera le début de l'industrialisation du verre plat, avec l'apparition de la Manufacture royale à Saint-Gobain. Les techniques sont désormais au point et les unités de production ont souvent dépassé le stade artisanal. Certaines usines produisent déjà, à la fin du XVIIIè, un million de bouteilles par an. A la même époque, le cristal au plomb se développe, réinventé par l'Anglais Georges Ravenscroft vers 1675, depuis son apparition dans la Haute Antiquité.

Plus tard, l'apparition, au début du XIX ème siècle, des manufactures modernes permet en effet l'émergence d'une verrerie de luxe en concurrence avec d'autres foyers européens. Le cristal au plomb, cette matière à la mode, est le matériau du moment. Les cristaux opales, ou opalines, constituent le point fort de la collection, rassemblées par dons et par legs, autour de la personnalité de Yolande Amic, grande spécialiste et conservateur au musée. C'est autour du pôle de commerce de luxe du Palais-Royal que naitra la première école française de verre gravé, bientôt relayés par l'arrivée des graveurs de Bohême. Lors des premières acquisitions contemporaines, de 1878 à 1889, le musée s'enrichira de tours de force vénitiens et autrichiens mais aussi de références Renaissance, orientales et japonaises avec lesquelles joue alors le cristal transparent de Baccarat.


 

Les membres de l'Union centrale des Arts décoratifs sont à la fois des acteurs et de fervents soutiens de l'éclosion d'un Art nouveau. Entre 1878 et 1914, le musée va ainsi se constituer un ensemble de verres contemporains devenu depuis le noyau de la collection. On y retrouve les oeuvres d'Emile Gallé, de François-Eugène Rousseau et de ses collaborateurs, du sculpteur et verrier Henry Cros ou du céramiste et verrier Albert Dammousse, pour n'en citer que quelques-uns. Emile Gallé fondera une école d'art appliqué à l'industrie, connue sous le nom d'Ecole de Nancy, qui jouera un rôle important dans la diffusion du style « 1900 ». Et fera son apprentissage de verrier dans les fabriques de Meisenthal (Allemagne), puis collaborera, en 1870, à la réorganisation de la faïencerie de Saint-Clément. Quatre ans plus tard, il ouvrira avec son frère une verrerie à Nancy et obtiendra un grand succès aux expositions universelles avec notamment ses verres bleutés (en 1878) dits clair de lune, et ses expériences sur les émaux (en 1889 et 1900). Il s'inspirera des œuvres de la Renaissance et de l'Extrême-Orient pour réaliser ses verres teintés, ornés d'émaux en surface ou gravés au touret, avant de s'adonner à toutes les virtuosités techniques, décors dans la masse, combinaisons subtiles de verres de couleurs translucides, verres incrustés et imitations de pierres dures. Homme cultivé et sensible, Emile Gallé fondera son œuvre sur le profond amour et l'étude raisonnée de la nature. Savant botaniste, il exploitera le thème végétal pour les décors et la forme des vases. La même démarche sera appliquée à la céramique et au mobilier. Homme cultivé et poète sensible, il donnera à ses objets une signification spirituelle. Après sa mort, l'atelier de fabrication ouvert à Nancy poursuivra sa production jusqu'en 1914. Après de vulgaires imitations de ses œuvres, les verreries de Gallé connaissent désormais un regain de faveur.

Plusieurs expositions ainsi que des salons annuels seront autant d'occasions d'acquisitions majeures pour le musée. Louis Comfort Tiffany est l'artiste étranger le mieux représenté grâce à ses nombreuses expositions en France et en Europe. La présence des Frères Daum sera plus tardive et liée à la redécouverte de l'Art nouveau et de l'école de Nancy après les années soixante.


 

Après la première guerre mondiale, le musée n'est plus financièrement en mesure de poursuivre ses acquisitions au même rythme, mais parvient toutefois à se constituer un fonds remarquable d'époque Art Déco. Le legs de M et Mme Louis Barthou complète en 1934 les dons réalisés par Jacques Zoubaloff à partir de 1919. De très beaux verres de Décorchemont rejoignent ainsi les premiers achats directs réalisés de 1905 à 1912. Les achats à René Lalique, eux, nombreux entre 1909 et 1913 ne sont pas poursuivis, mais la famille de l'artiste comblera heureusement cette lacune dès les années trente. Créateur de bijoux et maitre-verrier, René Lalique, contribuera utilement à la révolution esthétique de la fin du XIX ème siècle. Son travail du verre en fera un véritable sculpteur de lumière. Né à Ay-Champagne (France), il fera constamment référence à son enfance champenoise, notamment lors de l'Exposition universelle de 1900. Etudiant, Lalique se passionnera très tôt pour le dessin au Collège Turgot. Le décès prématuré de son père en 1876, le poussera à entrer en apprentissage chez Louis Aucoc qui l'initiera à la technique du métier de bijoutier-joaillier, tout en suivant des cours du soir à l'école des Arts décoratifs. A partir de 1878, il part en Angleterre pour poursuivre ses études. Il se fera connaître en fournissant des projets aux bijoutiers parisiens. Peu à peu, les ornements floraux à la mode sous le second Empire l'inspireront. Au cours des années 1890, René Lalique s'intéressera au verre et à la possibilité de l'introduire dans ses bijoux. Et de réaliser des formes en verre à partir de modelages en cire. 1911 sera l'année du salon des Artistes décorateurs auquel il participera avec l'exposition d'objets de verre. Il devient alors un industriel du verre. En 1902, des innovations techniques lui avaient déjà permis de concevoir les premiers panneaux destinés aux portes d'entrée de sa résidence, cours La Reine, à Paris, puis de se lancer dans les flacons de parfums. Vient ensuite la production d'une œuvre verrière destinée au grand public (arts de la table, luminaires et objets décoratifs...), mais aussi des vases élaborés pour une clientèle privilégiée. Il reçoit des commandes publiques de 1925 à 1928, mais aussi privées, comme celles de Madame Paquin ou Madeleine Vionnet. Sa réputation dépasse bientôt la France et l'Europe. La Cour de Russie s'intéresse à ses œuvres, puis Tokyo reçoit de lui les portes de la résidence du Prince Asaka, un chef-d'oeuvre d'art verrier. Lalique pénètre enfin dans l'univers religieux, à travers son brevet de « vitrail avec armatures métalliques et éléments de verre », en 1929. Le musée des Arts décoratifs l'invitera à exposer l'ensemble de son œuvre, bijoux et verrerie, en 1933. Notre artiste mourra le 1er mai 1945.


 

Les réseaux d'artisans créateurs verriers, démantelés après la crise de 1929 ne se reconstitueront pas après-guerre, à cause surtout du manque de formation et de diffusion. Les années 1980 seront plus propices aux initiatives heureuses avec, par exemple, la création de la verrerie de Biot, ou le musée-atelier de Sars-Poterie. L'arrivée de créateurs formés apporte aussi une bouffée d'oxygène et de nouveaux réseaux émergent. On le constate lors de l'exposition New Glass, verriers français contemporains, qui se tient au musée des Arts décoratifs en 1981. L'Etat reprend également une politique d'achat de verres contemporains et le musée bénéficie de nombreux dépôts du Fonds national d'art contemporain. On mise de plus belle sur les techniques traditionnelles, comme le soufflage et la pâte de verre, et on lance de nouvelles recherches avec le sablage du verre ou le thermoformage du verre à vitre. 1982 voit la création du centre du Verre au musée des Arts décoratifs. Des rencontres internationales sont organisées au musée du verre de Sars-Poterie. Le CIRVA est enfin créé en 1983 à Marseille, tout comme la plateforme verrière de Vanne-le-Châtel et le CIAV de Meisenthal.


 

Durant les années 1990, le verre redevient à la mode dans notre pays grâce à l'architecture, avec des projets phares comme la Pyramide du Louvre, inaugurée en 1989, et les vitraux de Conques par Pierre Soulages, finalisés en 1994. Les pôles traditionnels comme ceux de Murano ou les cristalleries de prestige s'affirment, parallèlement au développement d'un nouvel univers du verre artisanal de création. Les échanges internationaux entre la France et le reste du monde se multiplient, le marché de la verrerie d'art est très actif à Paris comme en province, les expositions nombreuses, et les verriers français présents aussi bien aux Etats-Unis qu'au Japon, ou dans d'autres pays d'Europe, grâce aux échanges du musée des Arts décoratifs. Un nouveau regard entre verre et sculpture surgit au cours des années 1990 et les nombreuses expositions organisées par le centre du Verre seront l'occasion de sélectionner des œuvres pour les collections permanentes, mais aussi de proposer des achats au Fonds national d'art contemporain et d'enregistrer de nombreux dons.


 

Il est un autre domaine où les entrées au musée seront réduites entre 1878 et 1925, celui des verres à boire modernes. Cinq modèles seulement et l'on ne parle ici que de verres français, certes, mais des verres qui marquèrent leur époque car dessinés par François-Eugène Rousseau, Emile Gallé, Georges de Feure et Edward Colonna pour « l'Art Nouveau Bing » et Georges Chevalier pour Baccarat. Le musée fera l'acquisition de nouvelles pièces entre 1960 et 1970, comme ces verres de Roger Tallon fabriqués par Daum ou les empilables de Harold Barnett pour Duralex. Il faudra toutefois attendre 1981 et la création du centre du Verre pour qu'une attention accrue soit portée à ce genre de collections. Parmi les pièces les mieux représentées, on trouve les verres scandinaves, mais le visiteur admettra difficilement l'absence d'apport du fameux René Lalique en matière d'arts de la table. Un grand créateur français, Jean Luce, vient pourtant combler en partie ce manque grâce à la grande générosité des collectionneurs. Cette collection de verres ne demande qu'à être complétée. Le monde du verre n'est pas figé et évolue avec les époques. De nouveaux artistes apparaissent et des œuvres nouvelles naissent de ces nouveaux talents. On ne peut que se réjouir de cette sélection d'entrées récentes au musée qui démontre l'évolution d'une politique internationale d'échanges d'oeuvres et des réseaux de mécènes à l'origine de ces achats et dons. C'est à la découverte de ces acquisitions, qu'elles soient passées ou nouvelles, que cette exposition vous convie....en verre et contre tout !

INFOS PRATIQUES :


  • Exposition « Trésors de sable et de feu », jusqu'au 15 novembre 2015, au Musée des Arts décoratifs, 107, rue de Rivoli à Paris (1er). Tel : 01 44 55 57 50. Ouvert du mardi au dimanche de 11h00 à 18h00 ( nocturne le jeudi jusqu'à 21h00). Fermé le lundi. Accès H. Métro : Palais-Royal Musée du Louvre. Site internet : http://www.lesartsdecoratifs.fr/francais/musees/musee-des-arts-decoratifs/actualites/expositions-a-venir/arts-decoratifs/tresors-de-sable-et-de-feu-verre/

  • Catalogue en ligne virtuel de la collection de verres.

  • Visite guidée connectée au smartphone, grâce à un réseau bluetooth dans les espaces dédiées à l'évènement. Un savant dispositif technique permet au visiteur de se connecter à une cinquantaine d'oeuvres afin d'éclairer sa lanterne. Les objets numérisés sont observables sous plusieurs angles de vue inédits, tandis que des index et des textes détaillés complètent l'information déjà offerte.

  • Le 11 juin prochain aura lieu une journée d'études afin de mettre en lumière quelques figures de collectionneurs du XIX ème et du début du XX ème siècle, puis de revenir sur le verre de Nevers et la peinture sous verre. Présence de conservateurs, restaurateurs, archéologues et collectionneurs. Programme à découvrir sur le site internet du musée. Une seconde journée d'études est prévu à l'automne.

  • Merci au service Presse du musée pour son aide dans la réalisation de cet article.

 

 

 



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