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Iérapetra et ses environs
(Côte Sud-Est, Ile de la Crète, Grèce)
Heure locale


Mardi 10 novembre 2015

 

C'est encore une très belle journée ensoleillée qui s'offre à moi et je vais la mettre à profit pour vous emmener sur la côte sud-est de la Crète, plus exactement à Iérapetra. J'y rencontrerai des paysages contrastés, entre mer et montagne. La ville en elle-même ne m'attire pas au premier abord, mais elle dispose de quelques curiosités qu'il ne faut pas manquer. Je me gare facilement, en retrait du centre-ville puis marche pour rejoindre la vieille cité. J'ai pour projet de m'arrêter au musée archéologique (ci-dessous), mais il me sera impossible de faire ne serait-ce qu'une photo une fois sur les lieux. De plus, le personnel ne dispose d'aucune brochure d'information. Ce musée est installé dans une ancienne école turque. Ses collections sont très intéressantes et on y trouve notamment des vases de pierre de la période minoenne ancienne (3000-2000 avant J.C) ainsi que des céramiques avec décor de poulpe stylisé. La période hellénistique (400-300 avant J.C) est aussi bien représentée avec des éléments de sarcophages qui proviennent de la nécropole de Kavousi, au nord-ouest de Iérapetra. Une superbe sculpture à l'effigie de la déesse Perséphone trône dans une pièce. C'est une copie d'un chef d'oeuvre grec réalisé à l'époque romaine (au II è siècle après J.C). Dans la mythologie grecque, Perséphone est l'une des principales divinités chthoniennes, fille de Zeus et de Déméter. Déesse du monde souterrain (des Enfers), elle est également associée au retour de la végétation lors du printemps, notamment dans les Mystères d'Eleusys.


 

Je marche une dizaine de minutes et atteins le littoral. Au bord de la plage, on se détend en prenant un café à la terrasse des nombreuses tavernes. Cité d'affaires modeste, où la classe moyenne se presse du matin au soir, la ville se soucie peu de ses visiteurs mais, à force de persévérance, je rencontrerai tout de même de bonnes âmes pour m'indiquer le chemin. Iérapetra est la quatrième ville de la Crète, et la seule cité crétoise donnant sur la mer de Libye. Son histoire remonte à la période minoenne, et la ville deviendra même la ville dominante de l'est de l'île sous la période gréco-romaine. Elle fut aussi célèbre pour ses actes de piraterie et participa à la guerre de Crète, en 205-200 avant J.C, aux côtés de Phillippe V de Macédoine, contre Knossos et Rhodes. Entre les XIII è et XVII è siècles, Iérapetra vécut sous la domination des Vénitiens. Ceux-ci y bâtirent la forteresse de Kales (ci-dessous) afin de protéger le port. Juste de l'autre côté de la rue, en face du port, j'aperçois une jolie petit église de style byzantin.

 

A deux pas de là, se trouve une autre curiosité : la maison dite de Napoléon (ci-dessous). Un panneau indique vaguement la venelle dans laquelle se situe cette ancienne demeure, aujourd'hui bien mal entretenue et fermée au public. Cette modeste maison vénitienne du XVIII è siècle compte pourtant parmi les plus anciennes de la ville, et aurait accueilli Bonaparte pour une nuit, au retour de sa campagne d'Egypte. Vrai ou pas, ce fait historique non confirmé fait la fierté des habitants de l'endroit.

Toujours dans un mouchoir de poche, je découvre à quelques centaines de mètres de là, la mosquée (deuxième photo), laquelle date de l'occupation de la Crète par les Ottomans. Son minaret est remarquable, tout comme la fontaine qui la voisine et porte une inscription en turc ancien.


 

Au large d'Iérapetra, très exactement à douze kilomètres de la côte et à l'extrême sud de l'Europe, se trouve l'île de Chrisi, qui peut donner lieu à une journée d'excursion, au départ du port de la ville. Celle qu'on surnomme l'île dorée, ou l'île aux ânes, est un petit paradis inhabité et il est impossible d'y passer la nuit ou d'y camper. La réserve naturelle qu'elle représente constitue la véritable attraction de la région. Mis à part Golden Beach (où s'entassent la majorité des visiteurs, en période estivale),il existe bien d'autres plages, plus discrètes mais pas moins belles, avec leur sable rose et les eaux cristallines de la mer de Libye. La forêt de cèdres et de genévriers offre aussi ses atouts aux randonneurs. Et tout cela à moins de 300 kilomètres des côtes africaines...

 

Je reprends mon véhicule et me rends à Myrthos, en empruntant une route côtière qui est, la plupart du temps, couverte de serres sous lesquelles une main d'oeuvre surexploitée cultive tomates, concombres, melons et bananes. On doit cette situation à Paul Kuypers, un agronome néerlandais qui eut l’idée, au cours des années 1960, d'inciter les agriculteurs locaux à pratiquer ce type de culture que l'Union européenne subventionnera généreusement par la suite. C'était sans compter sur la dégradation du plastique, une génération plus tard, qui affecte aujourd'hui l'écosystème côtier, et ce, durablement. Myrthos, elle, est une coquette localité, très appréciée des Allemands. D'emblée, j'admire ses maisons fleuries (ci-dessous) et ses ruelles ombragées (deuxième photo). J'y croiserai non seulement des habitants charmants, des chats et des chiens qui prennent le soleil (comme les touristes!) et vous regardent du coin de l'oeil, mais aussi hibiscus, géraniums et bougainvilliers. Il existe indéniablement ici une douceur de vie. Après être descendu jusqu'à la plage (troisième photo), je remonte jusqu'à une petite église, située à côté d'une école et du musée local, malheureusement fermé à cette époque. Celui-ci rassemble pourtant la collection privée d'un ancien instituteur du village, avec quelques vestiges minoens trouvés dans la région. On y trouve enfin une section folklorique. Même si je m'y attarde pas, il est utile de savoir que bon nombre de touristes fréquentent Myrthos pour ses plages. La principale est certes constituée de sable et de galets, mais, en poursuivant la route côtière vers l'ouest, il est possible de découvrir des criques quasi désertes, avec une eau très claire.

 

Je m'enfonce bientôt dans l'arrière-pays, qui ne manque pas non plus d'attrait. J’emprunte la route sinueuse qui va de Myrthos à Istro (sur la mer de Crète), en passant par de petits villages perdus comme Malles, Anatoli ou Kalamafka. Cette route traverse les gorges de Sarakinas et m'offrira des paysages à couper le souffle. Là, on cultive intensément l'olive, mais aussi les oranges de temps à autre (ci-dessous). Je ne verrai pas les gorges de Sarakinas mais juste l'entrée du site (troisième photo) dont l'accès se trouve le long de ma route de montagne. L'endroit se trouve près du minuscule village de Mithi et la gorge mesure 1,5 kilomètre de long, 150 mètres de haut pour une largeur de trois à dix mètres. En bas, coule la rivière Kriopotamos, et mieux vaut ne pas s'y aventurer n'importe quand. Je n'y m'y arrêterai pas mais les villages d'Anatoli et de Kalamafka sont, dit-on, réputés pour leurs tavernes typiques. Avis aux amateurs !


 

INFOS PRATIQUES :

  • Musée archéologique, rue Adrianou, à Iérapetra. Tél : 2842 028721. Ouvert de 8h30 à 15h00. Entrée : 2€. Prise de photos interdite. Pas de brochure explicative sur le musée, mais chaque vitrine est commentée en grec et en anglais.
  • Forteresse de Kales, sur le port, dans la vieille ville. Ouvert tous les jours (sauf le lundi) de 8h00 à 15h00. Entrée libre.

  • Site internet d'un habitant de Myrthos : http://www.myrtos.org/

  • Pour embarquer sur l'un des bateaux qui assurent la liaison quotidienne (en haute saison touristique) entre le port d'Iérapetra et l'embarcadère de l'île Chrisi, mieux vaut prévoir de partir vers 10h00 et de rentrer à partir de 17h00. Sur place, plusieurs boutiques vendent les tickets. Plus de détails sur ce site internet : http://www.chrissi.gr/

  • Musée local de Myrnos, à côté de l'église et de l'école, ouvert d'avril à octobre. Entrée : 2€.

  • Si vous souhaitez visiter les gorges de Sarakina, voici un site qui vous expliquera en photos comment procéder : http://www.panamintcity.com/photographs/crete/sarakinagorgephotos.html










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