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La Côte Sud de Réthymnon
(Ile de la Crète, Grèce)
Heure locale


Jeudi 19 novembre 2015

La Crète, plus grande île grecque avec une superficie de 8336 km2, est la cinquième île de Méditerranée, juste après la Corse. C'est le territoire le plus méridional d'Europe, mais aussi une île montagneuse qui culmine à 2456 mètres avec le mont Psiloritis, où je vous ai emmené avant hier. Ses paysages alternent ainsi entre montagnes, plateaux et plaines, mais comportent aussi des gorges, comme celles de Kourtaliotiko (en photo ci-dessous), que je traverse ce matin pour me rendre sur la côte sud de Réthymnon. C'est ma dernière journée dans la région et je souhaite faire un tour sur le littoral afin de voir à quoi ça ressemble. Les gorges sont également connues sous le nom des gorges d'Asomato, un petit village situé à quelques kilomètres de là, et sont, bien sûr, traversées par la rivière Kourtaliotiko. Un autre village, Koxare, se trouve, lui, à la fin de ces gorges. Pour les courageux, il est possible d'y descendre en empruntant l'arche d'entrée (deuxième photo) qui conduit plus bas à une église dédiée à Saint Nicolas et à une chute d'eau d'une quarantaine de mètres. Les falaises voisines servent aussi de lieu de nidification pour les vautours.


 

Je fais une halte dans le village d'Asomatos, connu pour ses ateliers de poterie mais surtout pour son musée Oriséum, oeuvre du Pope Michalis Georgoulakis (ci-dessous):autour d'une cour fleurie, et dans un joyeux bric-à-brac, se trouve tout ce que notre collectionneur en herbe a amassé sa vie durant. On trouve parfois des objets insolites illustrant la vie crétoise des XIX et XX ème siècles. Comme ce fauteuil à un seul bras, pour pouvoir dégainer plus vite en cas de besoin. Cet endroit vous transporte dans un autre monde, un monde imaginé par le Pope dès l'âge de quinze ans. Sa clairvoyance et sa conception de la réalité temporelle (« la présent devient très vite du passé » disait-il) sont à la base de cette collection d'objets uniques. J'y repérerai des choses de la vie quotidienne, des antiquités, mais également des objets liés à la guerre, à l'artisanat local, et même des vêtements ecclésiastiques. Notre collectionneur installa ce musée à l'intérieur de la maison paternelle, musée qu'il décora lui-même avec des lampes, des chandeliers et de nombreuses plantes. Papa Michalis, comme on le surnommait ici, décéda en octobre 2008, âgé de 87 ans, mais son musée reste fidèle au rendez-vous des curieux comme moi, grâce à son fils, Georgios. A noter que les objets sont décrits en quatre langues (grec,anglais, allemand et français), et que le musée accueille un café et une boutique de souvenirs. Des manifestations culturelles s'y déroulent parfois, comme des concerts ou des expositions photos.


 

A nouveau sur la route, en direction de Plakias, je fais un crochet par le monastère de Previli, monastère qui comprenait à l'origine deux parties : une partie (ci-dessous) qui fut ravagée durant la seconde guerre mondiale, en contrebas de la route, et demeure désormais au milieu des rochers et de la végétation. L'autre partie, elle, forme le monastère principal, étonnant monument commémoratif de la guerre de Crète où l'on peut voir la statue d'un pope, mitraillette à la main. Haut-lieu de la résistance contre les Turcs, Preveli s'illustrera aussi sous l'occupation allemande, en servant d'abri à de nombreux combattants grecs, mais également à des soldats néo-zélandais et britanniques durant la Bataille de Crète, en 1941.

 

Le paysage qui m'entoure est superbe, et j'atteins bientôt Plakias, petite station balnéaire située dans une jolie baie. A part la plage (ci-dessous), on n'y trouve rien d'exceptionnel, sinon que la station peut servir de camp de base pour visiter les environs. Les amateurs de panoramas poursuivront leur route jusqu'à Frangokastello, pour admirer les paysages environnants depuis les falaises surplombant la grande bleue. Sur place, on distingue la silhouette carrée, crénelée et cantonnée des tours du château de l'endroit, se détachant de la plaine côtière. Erigé au milieu de nulle part par les Vénitiens au XIV ème siècle, il était conçu pour protéger le pays des incursions des pirates, mais sa construction ne s'achèvera que très tardivement, à cause de l'opposition de la population locale. Le château ne sera vraiment armé que par les Ottomans et vivra la capitulation de Daskalogiannis en 1770.


 

Sans voiture, il est impossible de visiter aussi facilement la Crète, je dirais même sans petite voiture, car il faut pouvoir se faufiler à l'intérieur des ruelles de certains villages. Les Crétois sont, de leur côté, très coopératifs, et manoeuvreront afin de vous laisser le passage dans certains cas. Si vous recherchez un coin perdu pour passer vos vacances les pieds dans l'eau, j'ai ce qu'il vous faut : Agios Pavlos et ses criques enchanteresses vous séduiront certainement, mais c'est le bout du monde et il vous faudra pour cela emprunter une petite route sinueuse, avec des côtes impressionnantes par endroits. Sur mon chemin, je croiserai deux hippies venus d'où je ne sais où, avec une contrebasse en guise de bagage. Les voyages permettent de faire parfois des rencontres insolites... Ma prochaine escale est Agia Galini (ci-dessous), petite ville nichée au creux du golfe de la Messara. Ce petit port de pêche est aussi une station balnéaire qui est dotée de bonnes infrastructures touristiques. Personnellement, je n'y ai pas trouvé beaucoup de charme mais on y vante pourtant son port, ses rues et ses tavernes.


 

Après avoir traversé la région par de petites routes, je profite au moins d'un bel axe routier entre Agia Galini et Réthymnon, en passant par le village de Spili. Ce bourg accueillant est blotti au cœur des montagnes et est la principale localité du sud de Réthymnon. J'y découvre sa belle fontaine vénitienne (ci-dessous en photo), rénovée, d'où jaillit l'eau à travers une vingtaine de têtes de lions. Il faut aussi se balader dans les ruelles (deuxième photo) surplombant le village. C'est le chemin à emprunter pour se rendre à deux musées, malheureusement fermés lors de mon passage : le musée de l'église et le musée folklorique. Ce dernier, logé dans une maison particulière, dévoile ce qu'était jadis la vie à Spili.


 

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