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Toowoomba et ses façades
(Queensland, Australie)
Heure locale


Mercredi 14 février 2018

 

Il y aurait beaucoup à dire sur Toowoomba, qui fut proclamée ville australienne en 1904 et qui possède actuellement une population de 116 000 âmes. Je pourrais la surnommer la ville aux jardins car celle-ci dispose de plus de 250 parcs et jardins pour une surface totale de 8100 hectares . Je me suis d'ailleurs garé sur un terrain de camping jouxtant le Queen Garden (Parc de la Reine). Toowoomba a en fait élu domicile dans une vaste cuvette qui fut longtemps une zone occupée par des marécages, avec, non loin de là un volcan endormi depuis plus de vingt millions d'années. Les Aborigènes élurent domicile sur cet espace depuis plus de 40000 ans, parmi lesquels les Giabal et les Jarowair qui vivaient alors en bonne intelligence dans ce lieu naturel qu'ils partageaient avec d'autres tribus. Les premiers Européens débarquèrent ici à la recherche de pâturages pour leurs troupeaux de moutons, après avoir suivi le chemin découvert par Allan Cunningham, de la Nouvelle-Angleterre aux Darling Downs. L'un d'entre eux s'appelait Arthur Hodgson et s'installa au sud de l'actuelle ville en 1840. Deux ans plus tard, un certain Thomas Alford ouvrait un magasin dans le coin, mais il faudra attendre 1849 pour assister à la véritable installation de l'homme blanc avec l'attribution d'une douzaine de lopins de terre à des investisseurs. Et Toowoomba, d'abord surnommée le marécage, d'apparaitre peu à peu et de développer l'agriculture, puis l'industrie. Quant à l'origine du nom Toowoomba, une des options les plus crédibles avancerait qu'il s'agirait d'une déformation du terme aborigène Tchwampa signifiant l'endroit où poussent les joncs (à cause de la présence des marécages). Petit à petit, ces marécages seront asséchés à partir de 1874, provoquant au passage des épidémies de typhoïde et de choléra. Quoi de mieux que l'architecture d'une ville pour illustrer sa croissance et son identité ? De ce point de vue, Toowoomba offre une grande variété de façades et d'architectures qui ornent ses différents édifices. Et c'est à la découverte de ces façades que je vous convie ce matin.

 

Comme à l'accoutumée, je débute très tôt ma balade avec, à la main, une brochure retraçant une promenade historique des différents lieux culturels de la cité. Je me rends d'abord à l'ancienne Poste (enfin l'une d'entre elles) de la ville située au 136 Margaret Street. L'édifice fut bâti entre 1878 et 1880 pour remplacer un autre bureau de Poste précédemment situé à l'angle des rues Ruthven et Russell. L'architecte gouvernemental FDG Stanley s'attela à la tâche quant à la réalisation des plans, et l'immeuble fut érigé par John Garget à l'aide de grès extrait d'une carrière de Spring Bluff. Ce bureau de Poste abritera le traitement du courrier et le télégraphe, puis le téléphone au début du XX è siècle. Quant à la tour horloge, elle avait été placée en avant de l'alignement de l'immeuble, de manière à ce que l'horloge puisse être aperçue depuis les rues Margaret et Ruthven. Tout près de là, se dresse le tribunal (ci-dessus), superbe construction réalisée en 1878 et destinée au remplacement d'une autre cour de justice sise au 90 de la rue Margaret. C'est encore l'architecte FDG Stanley qui sera chargé d'en tracer les plans dans un style Renouveau classique. L'annexe de l'ensemble, de construction plus récente, qui donne sur Neil Street, est remarquable grâce à sa façade faite de grès d'Helidon.


 

En face des bâtiments de la police, non loin de là, et toujours sur Neil Street, j'aperçois l'église unifiée St Stephen (ci-dessus en photo). Cette ancienne église presbytérienne avait d'abord trouvé refuge, dès 1863, dans une construction en bois sise à James Street, avant de déménager sur son emplacement actuel, avec cette fois, une joli édifice en pierre que l'on doit à James Marks et James Renwick. Un incendie endommagera toutefois l'endroit en 1989, mais des travaux de restauration ont admirablement fait disparaître les traces de ce mauvais souvenir.

A deux pas de là, se trouve l'Empire Theatre (ci-dessous), dont le bâtiment original fut construit en 1911 par des habitués des séances cinématographiques de l'Austral Hall (depuis 1907). Ce théâtre sera ainsi dédié aux pièces de vaudeville et aux projections de films jusqu'à son incendie en 1932. L'ensemble sera restauré au début des années 1970 et en préservantant les murs d'origine nord et sud. Le nouvel édifice recevra le nom d'Art Deco Theatre. Au cours des années 1990, le théâtre sera remis à neuf et rouvrira ses portes en 1997, devenant ainsi le plus grand théâtre régional du pays.


 

C'est encore James Renwick qui bâtira le temple maçonnique (en photo ci-dessous) en 1886. L'architecte avait à l'époque bien pris soin d'ériger le bâtiment avec un certain recul par rapport à la rue Neil, si bien que l'esplanade aménagée à l'avant du temple permettait aux honorables membres de la Fraternité maçonnique d'arriver en voiture directement au seuil de la porte d'entrée. Un paddock avait également été aménagé pour permettre l'accueil des voitures et de leurs attelages durant les réunions. Augustus Charles Gregory, explorateur et ingénieur sera le Grand maitre des lieux durant les années 1880.

J'emprunte à présent Herries Street et me dirige vers l'église anglicane Saint Luc (deuxième photo), érigée en partie dès 1897 par le fameux James Renwick, dans le style Renouveau gothique alors choisi par l'architecte diocésain John Hingeston Buckeridge. A cet endroit se tenait auparavant un simple bâtiment de bois érigé dans les années 1850. La façade Est de l'église, qui abrite le transept Nord et le choeur, fut dessinée par Charles Beresford Marks et achevée vers 1959.

 

Je m'engage maintenant dans Ruthven Street où j'aperçois le Mémorial du soldat qui fut bâti en trois phases:de 1923 à 1924, de 1930 à 1931 et de 1957 à 1959. Ce lieu de mémoire commémore le sacrifice des enfants de Toowoomba qui tombèrent sur le front lors de la première Guerre mondiale et dans les conflits suivants. C'est un cabinet d'architectes local, Hodgen & Hodgen, qui fut chargé de tracer les plans de cette construction abritant un vestibule commémoratif, des tableaux d'honneur, des bureaux et des salles de réunion, ainsi que des salles à manger, des lieux de détente et même une ancienne salle de danse.

J'arrive bientôt à la Mairie (ci-dessous) qui trouva refuge dans un édifice pour le moins imposant, érigée sur les décombres d'une ancienne école des Arts qui, elle, avait été construite en 1861, puis améliorée en 1877. Cette école, qui brûla lors d'un incendie en 1898, fut remplacée deux ans plus tard par cette mairie dont l'architecte sera Willoughby Powell. A noter que la tour horloge ne fait pas partie de l'édifice original et sera rajoutée plus tard. Entre 1937 et 1994, on construisit sue le même site une galerie d'art. Cette galerie est la plus ancienne du genre dans l'Etat du Queensland alors que le bâtiment le plus récent, lui, fut inauguré en 1994. La partie sud de l'ensemble abrita autrefois les bureaux de la compagnie d'électricité de Toowoomba, jusqu'à ce que l'endroit ne soit récupéré pour accueillir le musée d'art contemporain.

 

Viennent ensuite plusieurs façades d'immeubles, toutes différentes et jolies à la fois, et qui ont chacune leur histoire: l'immeuble Alexandra (ci-dessous) fut érigé par James Renwick, d'après les plans de l'architecte Henry James Marks et pour le compte de Thomas Kelsall Lamb, traiteur local et homme d'affaires. La façade offre un parapet en briques avec pignon et l'inscription Alexandra Building, en l'honneur de la reine Alexandra, épouse du roi britannique Edward VII. A l'origine, l'édifice comprenait dans sa partie supérieure une salle de concert et de banquet. L'endroit, qui pouvait en ce temps-là accueillir 2200 personnes assises ouvrit ses portes pour la première fois en 1902.

Près de là, s'élève encore la façade de l'imprimerie Harrison (deuxième photo) qui offre un style architectural à forte influence écossaise. Cette construction fut érigée pour Mark Harrison en 1912, d'après les plans de l'architecte William Hodgen. Cette entreprise était au départ le fruit de deux associés et imprimeurs, Robert Weston et Mark Harrison, jusqu'en 1906. Après cette date, Mark Harrison, qui avait appris son métier à la Gazette de Darling Downs et avait aussi travaillé avec l'imprimeur Job E.Stone (qui deviendra maire de la ville en 1909) perpétuera l'affaires durant plusieurs décennies.

 

A l'angle des rues Margaret et Ruthven se dresse une façade complètement différente des deux précédentes. Il s'agit là de l'immeuble de le Banque de la Nouvelle-Galle-du-Sud (ci-dessous), érigé en grès d'Helidon, et dans un style architectural victorien. Cette banque sera la première à s'installer à Toowoomba et fut d'abord installée dans un bâtiment en bois dès 1860. De l'autre côté de la rue Ruthven se trouve l'ancien hôtel du Cheval Blanc (deuxième photo). Un précédent hôtel avait été érigé à cet endroit en 1866, puis remplacé par l'établissement actuel, édifice de deux étages réalisé en plusieurs temps. La façade ornementale, elle, date de 1912. Jadis, cette façade intégrait une véranda qui fut retirée dans les années 1950 afin de se conformer aux lois alors en vigueur. L'hôtel, lui, cessa toute activité en 1986.


 

Lors de cette promenade, je croiserai encore d'autre façades ici et là mais moins impressionnantes que les précédentes, excepté celle du Strand Theatre (en photo ci-dessous), le cinéma ayant connu la plus longue longévité de tout le Queensland. C'est en effet James Newman, alors propriétaire du Crown Hotel, qui ouvrira en 1914 le Crystal Palace Picture Gardens, lieu de divertissement, c'est à dire en lieu et place de l'actuel Strand Theatre et là où s'était élevée la première église congrégationaliste de la ville entre 1864 et 1889. Ne comportant pas de toit, le Crystal Palace accueillait jusqu'à mille spectateurs pour des séances de cinéma, des combats de boxe ou des concerts. Puis, en 1915, Mr Newmann construisit le nouveau Crystal Palace, que Madame Spencer, alors bailleur du site, renomma The Strand. Au début des années 1930, d'autres investisseurs, Birch, Carroll et Coyle reprirent la direction du théâtre et entreprirent de restaurer l'intérieur de l'édifice dans le style Art déco, avec le concours de l'architecte Guy Crick. Le complexe de cinéma actuel fut inauguré en 1992.

 

INFOS PRATIQUES :

  • La balade ci-dessus a été réalisée à l'aide du dépliant Toowoomba's cultural and legal precinct historic Walk. D'autres dépliants de ce genre vous attendent à l'office du tourisme dont Queens Park & surrounds, East Creek Park & Paddington Estate, Mort Estate, Caledonian Estate, Newton, et Russell Street.
  • Il est possible de visiter l'Empire Theatre, plus grand théâtre régional d' Australie, sur réservation préalable, au 1 300 655 299 ou sur http://www.empiretheatre.com.au

    Plusieurs visites sont possibles, et les informations sont disponibles à l'office du tourisme

  • Jolly Swagman Caravan Park 47, Kitchener Street, à Toowoomba, est le terrain le plus proche du centre historique de la ville (20 minutes de marche) et ne se trouve qu'à une dizaine de minutes à pied d'un centre commercial. Tél : 07 4632 8735. Excellent accès internet gratuit en WiFi. Emplacement avec électricité : 35AUD$ par jour.

  • Office de tourisme, 86 James Street, à Toowoomba (sur la Warrego Highway). Tél : 07 4639 3797. Site internet : http://www.tr.qld.gov.au/our-region/discover/visitor-info-centres

  • KK's Eatery,Shop 13 au centre commercial Hooper Center, 187 Hume Street, à Toowoomba. Tél: 07 4549 3778. Restauration rapide et gâteaux fait maison. Personnel sympathique.











 



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