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Le Parc National de Nambung
(Australie-Occidentale, Australie)
Heure locale


Lundi 16 mai 2016

 

La brume a recouvert la campagne de New Norcia lorsque je mets le nez dehors ce matin. Qu'importe, je prendrai la route, comme à mon habitude, après avoir avalé deux délicieux croissants et un cappuccino. Ma destination du jour : le parc national de Nambung, situé à 160 kilomètres au nord-ouest de Perth. On y trouve un étrange désert recouvert de pinacles (pierres verticales) et j'ai hâte de voir cela.

Ce sont en effet des milliers de piliers de calcaire qui montent vers le ciel, au milieu d'un désert de sable jaune. On dirait presque un paysage de science-fiction. Je gare mon camping-car sur le vaste parking prévu pour les visiteurs, puis me mets à la recherche du fameux désert . Je ne trouverai pas d'indications précises au milieu des routes et de la verdure qui occupent l'endroit. Soudain, un panneau indique un plan du désert avec quelques recommandations : on recommande aux voitures pénétrant dans l'enceinte de ne pas quitter la chaussée aménagée et de rouler à 10 km/heure maximum. Il est dangereux de monter sur les pierres qui sont fragiles et friables et qui peuvent casser. Enfin, il est formellement interdit de camper sur place pour la nuit (de fortes amendes sont prévues pour les contrevenants et des patrouilles de rangers ont lieu régulièrement)

 

Il est en effet possible (et les gens ne s'en privent pas) de visiter ce désert en voiture car une route à sens unique est tracée à l’intérieur de l'étendue sableuse, avec, ici et là, des aires de stationnement. Disposant d'un véhicule lourd, je préfère faire la balade à pied, d'autant plus que le temps est ensoleillé et le fond de l'air légèrement frais. Il faut par contre veiller à ne pas se perdre dans cet enchevêtrement de pierres verticales, car le désert ne dispose d'aucun panneau fléché pour trouver la sortie (le seul moyen de retrouver la sortie restant de suivre la route en boucle). Pour un peu, je me croirais à Carnac. Certaines pierres mesurent jusqu'à 3,5 mètres de hauteur mais il est dans tous les cas déconseillé de grimper sur les pinacles car les pierres faites de calcaire sont friables et cassent parfois, pouvant blesser au passage. Il paraît que le printemps (d’août à octobre) est la meilleure époque pour visiter le lieu car des millions de petites fleurs recouvrent le sol et contribuent encore un peu plus à la magie de ce désert. Je serai obligé de revenir...


 

Ces aiguilles de rochers usées par le temps qui pointent vers le ciel sont composées de coquillages et datent de plusieurs millions d'années, à l'époque où ce sable se trouvait encore sous la mer. Je ne trouverai pas d'autres explications à cette formation géologique, à moins peut être de lire l'intégralité des textes de présentation du centre d'exposition consacrés aux Pinacles, près de la boutique de souvenirs. On y découvre certes le parc de Nambung, sa faune et sa flore, et les Pinacles qui restent, bien sûr, la principale attraction du parc. On pense que ces pierres proviennent probablement de dépôts marins d'organismes comme les coraux et les mollusques. Les pierres ont des formes différentes, ressemblant pour certaines d'entre elles à des sculptures. Ou à des pierres tombales.

 

Mis à part ce désert des Pinacles, le parc offre d'admirer, à deux pas d'ici, la superbe baie Hangover (ci-dessous). Avec sa grande étendue de sable fin, la baie est tout à fait indiquée pour pratiquer la plongée au tuba, la natation ou la planche à voile. Dauphins, lions de mer, et même des baleines (si vous vous trouvez là à la bonne saison et au bon moment!) peuvent être aperçus de temps à autre. Cette zone maritime de l'océan indien correspond au parc marin de Jurien Bay. La végétation rencontrée en bord de route est quant à elle constituée de banjine côtière et de bien d'autres plantes communes vivant habituellement sur le littoral. De la route, j'apercevrai quelques grandes dunes de sable blanc au milieu de la végétation. Vous pourrez à cet endroit parfois tomber sur des reptiles comme le python de tapis mais on m'a assuré que ce serpent était parfaitement inoffensif (encore faut-il tomber sur le bon serpent avec la bonne tête, car, si tous ne mordent pas, un Australien m'avouait récemment que les serpents avec un tête étroite et effilée sont venimeux et qu'en cas de rencontre, mieux vaut rester immobile jusqu'à ce que l'animal parte). Les serpents non venimeux ne sont pas légion en Australie, et mieux vaut, à titre de précaution, retenir un seul numéro de téléphone à alerter en cas de morsure (à condition de porter son portable chargé toujours sur soi): le 000. Le parc marin de Jurien Bay offre de son côté de nombreux récifs immergés très pittoresques, avec également de vastes lagunes peu profondes abritant une grande variété d'animaux et d'espèces végétales. En règle générale, le parc de Nambung abrite 176 espèces animales, dont 128 espèces d'oiseaux, 8 espèces de mammifères (dont le kangourou gris de l'ouest, le kangourou rouge, le dingo, le mini possum et le renard rouge) et 15 espèces de reptiles, sans oublier de nombreux poissons et un seul amphibien.

 

J'ai repéré un panneau routier tout à l'heure : Kangaroo Point. Y verrai-je des kangourous ? Peine perdue, car ces animaux n’apparaissent qu'à l'aube ou au crépuscule, voire la nuit. Je me rendrai bien sûr sur place après avoir franchi un kilomètre de piste en terre rouge qui a fait tremblé ma maison roulante. Mais, à l'arrivée, pas d'oiseaux marins, ni d'autres animaux, et le paysage ressemble étrangement à celui de la Baie Hangover. On vante pourtant l'endroit pour la beauté de sa plage de sable blanc qui est aujourd'hui partiellement recouverte de tas d'algues. On y pêche apparemment à cet endroit et on y pratique également la navigation de plaisance. A condition d'être patient (ce qui n'est pas mon cas!) et observateur on peut aussi y croiser hirondelles et balbuzards.

 

Le parc national de Nambung se trouve à l'intérieur de la ceinture à blé de l'Ouest australien, à seulement 17 kilomètres au sud de la petite ville côtière de Cervantes, charmante dit-on pour son petit port de pêche. Le nom du parc provient d'un nom aborigène signifiant « venteux ». Ce nom fut pour la première utilisé en 1938, alors que la rivière locale portait déjà cette même appellation et traversait le parc avant de disparaître dans un système de caves calcaires. Le peuple Yued fut le peuple ancestral de l'endroit, bien avant l'arrivée des Européens sur la zone, c'est à dire en 1958. Là encore, ce furent les Hollandais qui repérèrent cette côte les premiers. Et Phillip Parker King de mentionner les Hummocks dans son journal de bord en 1820. Le désert des Pinacles, lui, resta inconnu jusqu'en 1934. Et le parc de Nambung ne sera créé qu'en 1994, en rassemblant trois zones protégées autrefois distinctes.


Je rebrousse chemin pour prendre la direction de Badgingarra, un tout petit village rural comme les Australiens savent les concevoir. J'y trouverai le minimum (mais l'essentiel) pour ma prochaine nuit, à savoir un point d'ancrage situé près de la station-service. La nuit tombe tôt ici et, dès le coucher du soleil, j'assisterai à l'éveil des perroquets pratiquant l'art de la conversation dans un brouhaha saisissant. De passage à la station-service, je tomberai par le plus grand des hasards sur Dave et Gail qui s'occupent d'un orphelinat pour kangourous, à Paynes Find, dans l'Outback. Tous deux tiennent chacun un bébé kangourou dans les bras. Ces animaux ont été récupérés suite à la disparition des parents écrasés par des véhicules. Nous avons décidé de nous revoir.

 

 

INFOS PRATIQUES :


  • Parc national de Nambung, ésert des Pinacles : tél 08 9652 7913. Ouvert tous les jours de 9h30 à 16h30. Le parc a son bureau au 67, Bashford Street, à Jurien Bay. Site internet : https://parks.dpaw.wa.gov.au/park/nambung

  • La route qui traverse le parc de Nambung est la route de l'Océan indien

  • Je choisirai de faire une halte à Badgingarra, un minuscule village rural dans le bush (à une quarantaine de kilomètres du parc) : la station-service fait office de restaurant, d'épicerie, de distributeur de billets. A deux minutes, se trouve un terrain de camping (25 AUD pour un stationnement avec eau et électricité pour 24 heures) avec les équipements d'usage.










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