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Sur ma Route pour Queenstown
(Tasmanie, Australie)
Heure locale


Samedi 12 novembre 2016

 

Encore une journée qui s'achève, une fin d'après-midi un peu triste à Queenstown avec un ciel qui laisse tomber quelques gouttes de pluie. Réveillé très tôt ce matin, je n'ai pas arrêté depuis : lever à 6h00, travail sur mon site internet jusqu'à 6h30, le temps pour moi de me préparer avant le petit-déjeuner servi à 7h00 par Vince dans ce Bed & Breakfast que je regretterai, après le charmant accueil que j'ai reçu de la part du maitres des lieux mais également des animaux, j'ai nommé dans l'ordre les chiennes Tashy et Chérie, qui n'avaient de cesse de me faire la fête lorsque j'étais à la maison, et Maxi le chat, couleur blanc et caramel, lui aussi d'une gentillesse sans égal. Si, comme moi, vous aimez les animaux et que vous passez du côté de New Norfolk, ne cherchez plus. Roslyn House Bed & Breakfast est l'endroit qu'il vous faut.

Ma route me mènera aujourd'hui pour quelques jours à Queenstown, non loin des parcs nationaux, mais aussi de la côte ouest. Je repasserai par la même route que l'autre jour pour me rendre à Hamilton, en laissant le village de Gretna qui a toujours son vieil hôtel en bord de route, le Gretna Green Hotel, avec ses anciennes écuries, établissement qui fut érigé au début des années 1800. Je file tout droit en direction d'Hamilton que je traverserai au bout de vingt minutes. Je suis seul sur la route en ce début de matinée et le ciel est à nouveau incertain, même s'il ne pleut pas. Je filerai ensuite sur Ouse, petit village aux deux églises, dont une anglicane qui fut bâtie en 1843 par les bagnards.


 

En cours de voyage, je ferai une halte à Tarraleah, petit village d'altitude (à 665 mètres) jadis construit dans les années 1930 par la société d’exploitation hydro-électrique de Tasmanie pour héberger les pionniers de la construction de l'unité de production électrique (première photo ci-dessous). Le bureau de poste ouvrit d'abord ses portes le 11 octobre 1934, puis le village reçut son nom actuel un an plus tard. A l'époque, les habitants profitaient déjà du chauffage électrique à volonté, et du logement gratuit pour les employées de la société hydro-électrique. Il y avait trois bars, deux églises, une boucherie, un poste de police, une école et un supermarché. Cette première ville fut fermée en 1996, et ses maisons transportées ailleurs en Tasmanie. Et la nature de reprendre peu à peu ses droits, au point que la population tomba à ...quatre habitants vers 2005. Un nouveau propriétaire se porta acquéreur du village en 2006, et un certain nombre d'employés de l'usine habitent désormais sur place tout comme 24 canards, deux chèvres, six oies et environ trente vaches. Il est vrai que l'endroit est rêvé pour fabriquer de l'électricité à partir des nombreuses réserves d'eau de la région puisqu'on compte une douzaine de lacs alpins, nichés dans les montagnes, des barrages, des canaux creusés par l'homme pour apporter l'eau là où il faut puis des pipelines géants pour la canaliser vers les turbines des usines (deuxième photo), comme ceux de Tarraleah qui acheminent l'eau provenant du lac King William. Les fameux tuyaux plongent dans la vallée, 584 mètres plus bas, vers la station d'électricité, en rétrécissant au fur et à mesure afin d'obtenir une pression d'eau maximale à l'arrivée dans les turbines et de produire ainsi un maximum d'électricité. L'eau qui arrive à Tarraleah a ainsi parcouru 26 kilomètres depuis les Gorges de Butler, à travers canaux, siphons et pipelines, pour terminer sa course dans la rivière Nive (troisième photo). Elle pénètre dans les turbines à la vitesse de 270 km/heure, et chaque tuyau débite 7000 litres d'eau à la seconde. Un système de valve a toutefois été installé sur les pipelines, qui coupe l'accès de l'eau si celle-ci arrive trop vite, et ce, afin de protéger les turbines. Trois pipelines furent installés en 1938, puis une quatrième en 1943, et les cinquième et sixième en 1945 et 1951 respectivement. La station de Tarraleah dispose de six générateurs (chacun d'entre eux produisant 15000 KW à 11 000 volts). Rien cependant ne me rappelle le village historique car je tombe sur un village moderne, avec son hôtel, son restaurant, son église catholique à l'architecture moderne, et ses jolies villas alignées le long de la rue principale avec leurs petits jardins. J'apprendrai sur place que la Tasmanie ne dispose que de cette énergie hydro-électrique pour sa survie, et qu'elle en exporte même à Melbourne, via un gigantesque câble sous-marin.


 

Je reprends ma route en direction de Queenstown et croise bientôt le lac Binney, d'une capacité de 26 millions de mètres cubes d'eau. Le barrage ainsi construit a une longueur de 1,2 km, une largeur de 6,1 mètres et une hauteur de 10,4 mètres. Tous ces lacs font la joie des pêcheurs à la truite à l'intérieur de cette région de Central Highlands, avec, dit-on, une prédilection pour les truites brunes. Le lagon de Bronte (photo ci-dessous), lui, reçoit aussi les eaux du lagon Tungatinah, et celles des lacs Bradys et Binney. Ces réserves d'eau furent créées entre 1952 et 1956 afin d'alimenter la station électrique de Tungatinah. Et d'être depuis utilisées comme stations récréatives (pêche, bateau...). Je franchis ensuite les limites du parc national de Cradle Moutain-Lake St Clair (créé le 22 mai 1922), par sa face sud, et m'arrête pour faire quelques photos (ci-dessous, deuxième photo, le lac St Clair). Le temps me manque cette fois pour une visite approfondie mais il faut savoir que son site le plus renommé est, outre ce lac, la Cradle Mountain (Montagne berceau). On trouve également de nombreux sentiers de randonnées, dont le plus célèbre, l'Overland Track, qui traverse le parc du nord au sud, sur une distance de 65 km2.


 

J'atteindrai bientôt Derwent Bridge, situé sur la Lyell Highway menant à Queenstown, et au nord du lac King William et de la station électrique des Gorges Butlers. J'avais prévu de m'arrêter à The Wall, juste avant ce village, mais il ne m'aurait pas été possible de prendre des photographies (même sans flash). Partager étant la raison d'être de mon site, j'expliquais au maitre des lieux qu'il peut être bon de laisser circuler des photographies des magnifiques sculptures en bois qu'abrite ce lieu. En vain. Les paysages traversés sont grandioses (ci-dessous) et me laisseront d'ailleurs entrevoir le Mont Frenchmans perché à 1443 mètres d'altitude, et trentième plus haute montagne de Tasmanie. Et me voici arrivé dans le parc national Franklin-Gordon Wild Rivers. Le parc, ouvert en 1908, porte le nom des deux principaux cours d'eau situés à l'intérieur des limites du parc, les rivières Franklin et Gordon. Ce parc est localisé entre les hauts plateaux du centre et la chaine côtière de l'ouest située au cœur de la zone de nature sauvage de Tasmanie, qui est classée au patrimoine mondial. La seule route qui traverse ce parc est celle que j'emprunte aujourd'hui, la Lyell Highway.

Je prendrai le temps de me rendre jusqu'au chutes Nelson (ci-dessous), soit vingt minutes de marche aller et retour. Au milieu des années 1930, un homme, Pier Townsend, avait pris l'habitude de jouer de l'accordéon dans une petite maison située seulement à 20 mètres du parking. Pier et sa famille s'étaient installés là lors de la construction de la route Lyell et de l'exploitation de la mine du même nom. Les temps ont changé mais n'oublions jamais ces hommes qui travaillèrent si dur autrefois pour nous permettre aujourd'hui d’accéder aux chutes Nelson. Celles-ci me rappellent un peu, en moins spectaculaire certes, les chutes Russell. Il est vrai que les chutes Nelson ne mesurent que 35 mètres de haut. Plus j'approche de Queenstown et plus la route serpente dans la montagne, enchainant les virages. Je franchirai mon dernier lac, le lac Burbury, que je ne pourrai malheureusement pas prendre en photo, faute de pouvoir me garer en toute sécurité. Puis je grimperai la montagne qui me sépare de ma prochaine étape jusqu'à tourner sur ma droite afin de jouir d'un panorama époustouflant : Iron Blow, ou coup de fer (photos ci-dessous). J'atteins ici un haut-lieu minier puisque le Mont Lyell (situé à 917 mètres d'altitude) dispose de 22 puits connus à ce jour, recélant surtout du cuivre, mais aussi de l'argent, de l'or, et autres minerais . On exploita d'abord la mine Nord, puis on ouvrit la mine Ouest à partir de 1935. Et d'exploiter le puits à ciel ouvert visible ci-dessous, jusqu'en 1972 (sur la première photo ci-dessous). Pour l'anecdote, notons que ce Mont Lyell reçut son nom du géologue anglais Charles Lyell, premier homme à croire que la Terre était âgée de plus de 300 millions d'années, à la seule vue d'anomalies géologiques. Au-delà, sur la deuxième photo, je peux observer la vallée Linda et au fond, le lac Burbury.

 

INFOS PRATIQUES :

 

  • The Wall, 15352 Lyell Highway, Derwent Bridge. Tél : 03 6289 1134. Ouvert tous les jours de 9h00 à 17h00 (de septembre à avril) et de 9h00 à 16h00 (de mai à août). Prise de photos interdite. Site internet : http://www.thewalltasmania.com Entrée adulte : 13 AUD$.
  • Franklin-Gordon Wild Rivers National Park, sur la Lyell Highway. Tél : 03 6472 6020. Site internet :http://www.parks.tas.gov.au/indeX.aspX?base=3937

  • Cradle Moutain-Lake St Clair National Park, sur la Lyell Highway. Tél : 03 6289 1172. Roulez au pas pour ne pas écraser les nombreux échidnés présents dans le coin. Site internet : http://www.parks.tas.gov.au/indeX.aspX?base=3297

 









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